La soirée battait son plein et étonnamment tu t’amusais bien. Ce n’est pas plus l’ambiance que les invités qui te mettaient à l’aise. T’approuvais pas du tout le choix du thème, obligée de te droguer aux antihistaminiques pour éviter de passer la soirée à éternuer t’évitais au maximum les coins fleuris. Compliqué mais faisables. T’as pu croiser différentes personnes de ton entourage, t’as notamment reconnu ton binôme de boxe mais tu traines jamais très loin de Valentin. D’ailleurs c’est sous son bras que tu quittes la piste de danse essoufflée après t’être déhanchée un peu trop sur la musique qui continuait de résonner à l’extérieur bien que moins agressive. « Je sais pas qui a organisé la soirée mais j’apprécie beaucoup le choix des musiques ! » Tu les apprécies d’autant plus après plusieurs verres de téquila. Bien décidée à reprendre ton souffle et à partager un petit moment seule avec ton cavalier tu repères une banquette au loin surplombée d’une guirlande lumineuse dorée (photo). C’est beau, c’est mignon, dommage qu’ils aient encore foutu des fleurs partout autour. « Pourquoi il y a autant de fleurs ? » Euh parce que c’est le thème Giu ? Peu importe, mettons ça sur le dos de l’alcool qui commence à te monter à la tête. Tu viens prendre place sur le canapé aux côtés de Valentin.

j'ai toujours été extrêmement à l'aise dans les diners mondains, les soirées chics et bling bling. c'est pas un talent ni un super pouvoir, c'est plus une tradition chez les Rothschild. comme un rite de passage. les premières soirées en costard tiré à quatre épingles où on doit apprendre à savoir quand déboutonner et quand reboutonner notre veste de costume, comment boire un verre de champagne et manger proprement. c'est tout un art. bref du coup ce soir je suis dans mon élément. entouré de ma famille et de mes potes, j'apprécie particulièrement. peut-être même un peu trop. je me retrouve à danser avec Emma, mon ex, à rigoler avec une ou deux filles avec qui j'ai souvent flirté. une soirée comme les autres. après avoir dansé n'importe comment avec toi, sans trop réussir à vraiment avoir la classe, on sort prendre l'air ensemble, se trouvant un petit coin tranquille. pas mal les bals à Harvard hein ? on s'assoit sur une banquette que t'as repéré, mon bras par dessus ton épaule. parce que c'est le thème ? que je dis en rigolant. comment ça va ton allergie ? que je demande en chatouillant ton nez du bout de mon doigt.

La silhouette élancée qui quitte le joyeux vacarme pour le calme de l’extérieur. T’as besoin d’une pause, la soirée est déjà bien avancée et tu t’es pas fait priée pour boire. Trop pour être sobre, pas assez pour être complètement bourrée. T’es bien, un entre-deux parfait dans lequel tes émotions sont décuplés et qui s’avère aussi agréable que mauvais… Tu te laisses tomber sur le canapé, à côté de Valentin, le corps tourné dans sa direction. « Il est vraiment nul ce thème. » Pas ton préférée en effet, le risque de mort y est sans doute pour quelque chose. En parlant de ton allergie. Tu fronces le nez au moment où il le chatouille en riant.  « Ça va, ça aurait pu être pire. » Merci les médicaments. Tu passes ta main dans ses cheveux pour les caresser doucement, et lentement ton sourire s’évanouit. Le regard dans le vide les pensées se bousculent dans ton esprit et t’es pas sûre de savoir comment les retransmettre oralement. « Pourquoi tu fais ça Valentin ? Pourquoi tu flirtes sous mes yeux ? » C’est la lassitude qui prédomine dans ta voix. Son petit jeu ne t’a pas échappé. Tu l’as vu danser avec différentes partenaires, papillonner entre les étudiantes. Tu l’as vu et t’as rien dit. Après tout t’es qui pour dire quoi que ce soit ? Mais t’en peux plus.

je suis content que tu sois là, que t'ai accepté de venir et de m'accompagner au bal. ta robe est somptueuse, t'es magnifique dedans et j'ai vraiment du mal regarder ailleurs. ma main qui a glissé quelques fois sur ta cuisse pendant le repas, pour te signaler que j'étais là et que t'étais toujours aussi somptueuse que 20 mn avant. et même à cet instant, quand t'es en train de râler parce que t'aimes pas le thème du bal, je te trouve belle. t'es amusante et ça me fait sourire. j'ai cru comprendre que t'avais un petit soucis avec le thème en effet je rigole, soufflant sur un bout de pollen qui flottait sur la chemise. tu claques pas hein ? pas envie d'avoir toute la Sicile sur le dos parce que je t'ai emmené à une soirée pollen je rigole encore une fois, je me sens un peu bizarre. d'un côté j'ai un trop trop bu, de l'autre je me suis violemment pris la tête avec Pia et ça me perturbe. je sais pas quoi faire. j'ai l'impression de l'avoir perdu et j'ai envie d'aller la chercher et de lui dire que c'est pas possible. de l'autre je dois pas forcer et lui laisser de l'espace. je sais pas quoi faire et j'ai besoin de pas être abandonné. sauf que j'ai aussi eu besoin de me changer les idées ce soir et faut croire que t'as pas tellement aimé. j'ai pas.. je soupire en passant ma main sur mon visage, le regard fuyant. j'ai pas flirté volontairement sous tes yeux j'ai même pas cherché à flirté avec ces filles. j'avais promis une danse à Emma, j'ai parlé avec ma meilleure amie et j'ai discuté avec des filles, c'est tout.

De retour à l’extérieur, il fait des remarques sur ton allergie et ça te fait rire. Faut dire que t’es rarement de mauvaise humeur quand il est près de toi. Le myocarde qui accélère quand il te touche, ce sourire niais hyper énervant qui te gagne quand il te complimente. Des signes qui trahissent tes sentiments pour lui. Ces mêmes sentiments qui ont amplifier ta possessivité, t’as de plus en plus de mal à le partager et t’arrives plus à le cacher. C’est la raison pour laquelle tu le confrontes face à son comportement. Tu sais même pas si t’es légitime de faire ça. « Si tu l’as fait, et c’est pas la première fois. Rappelle toi de la fille au bar quand on était sorti avec tes potes. » T’as l’impression de pas compter. D’être seule dans ton délire, d’être seule à ressentir quelque chose de particulier, et ça te fait mal, ça te noue le ventre. Tu soupires. « J’en ai marre de cette situation Valentin. Ça fait des semaines que je t’ai posé une question, des semaines que j’attends une réponse et tu restes silencieux. Ça veut tout dire. Si t’as pas envie d’être avec moi alors dis le une fois pour toute, j’en peux plus d’espérer quelque chose qui n’arrivera sans doute pas. » Ta voix est douce, sans animosité, juste de la lassitude et de la tristesse. T’es préparée au rejet, toujours pessimiste quand il s’agit de toi.

qu'est-ce que t'es belle ce soir. je suis incapable de ne pas poser mon regard sur toi, fier que tu m'accompagnes. je suis surtout content que t'aies accepté et que malgré les tensions de ces derniers jours tu n'aies pas annulé. pourtant je vois biens sur ton visage qu'il y a un petit truc qui te chagrine. au début je pense que c'est toutes ces fleurs autours de nous et partout où on va mais très vite tu verbalises ce qui ne va pas. je sens que je vais passer un sale quart d'heure. Val dans la merde, comme à son habitude. Giulia.. je soupire encore une fois, passant ma main dans mes cheveux. j'ai juste discuté avec ces filles. alors oui elle flirtait surement avec moi mais pas l'inverse peut-être que je flirt tout le temps en fait ? mais je fais pas exprès. je suis un charmeur, je contrôle pas. et la question que j'appréhendais le plus arrive à nouveau sur le tapis. merde. j'ai toujours pas la réponse. j'ai pourtant réfléchis au sujet un bon nombre de fois. mais je peux pas m'empêcher de penser à Pia dans ces moments là, à ce que ça pourrait lui faire, au mal que ça va lui infliger, au fait d'être le plus gros des connard de me lancer dans un truc avec toi alors que j'en aime une autre. et puis la plupart du temps mon esprit se reconcentre sur toi et quand je fais le poins bah.. t'es la femme parfaite pour moi. t'es indépendante, t'as du caractère, tu sais ce que tu veux, t'es aussi douce et mignonne que forte et puissante. t'aimes le sport, t'es toujours prête à vivre l'aventure, drôle, intelligente et putain qu'est-ce que t'es belle. et le sexe avec toi c'est juste wow. du coup je suis perdu. parce que pour la première fois, t'es la seule qui me fait me perdre face à ce que je ressens pour Pia. je secoue la tête et prends une de tes mains dans la mienne. eh non ça veut pas tout dire. justement. si je voulais pas et que c'était catégorique et définitif je l'aurais dit immédiatement. c'est pas le cas. je suis perdu et la situation et on ne peut plus délicate que tu ne sais rien de Pia et moi. et ça doit rester ainsi. je suis juste confu avec cette histoire d'exclu mais pas ensemble. je sais pas ce que tu attends de moi et en même temps bah depuis le lycée ça m'était plus arrivé alors j'ai eu besoin de temps quoi.