Zed avait décidé de prendre les choses en main en vous apportant, Wilby et toi, à vous rendre au bal ensemble. Après avoir parlé avec ton meilleur ami, avoir eu l'opinion de Léonie et avoir discuter avec Wilby, tu savais un peu à quoi t'attendre. Quoi qu'en message et en personne, ça pouvait être différent. Vous aviez donc prévu de vous voir avant le fameux soir. Le rejoignant à sa boutique en fin d'après-midi, ce dernier avait prévu de te montrer comment faire un arrangement floral. Pas que ça te servirait vraiment dans le futur - ou peut-être que si dans l'éventualité où tu finirais par avoir tes hôtels- mais c'était quelque chose de différent, sans stress. Quand tu arrivas, quelqu'un sortait. Tu en profitas pour te glisser par la porte encore ouverte, observant tout de suite les lieux. Il y avait des fleurs de toutes les couleurs, tout les parfums. Tu traversa différentes allées avant de te rendre vers le comptoir où tu trouvas finalement Wilby. C'est pas mal comme endroit.

Zed m'avait mis en contact avec l'une de ses amies afin que je l'accompagne au bal et qu'on s'y retrouve, lui, Kai et moi. Chose que l'on n'avait jamais faite. Et ça promettait. J'avais hâte et en même temps j'appréhendais. Pour diverses et variées raisons. La dernière fois que j'ai été au bal, j'ai rencontré Marnie. Je suis censé y aller cette année avec une fille que je ne connais pas. Encore blessé, je ne savais pas si j'aurais encore mon plâtre. En pleine thérapie, je ne sais pas si je suis la personne pour une bonne compagnie. Et puis il y a Meri avec qui il y a définitivement un jeu de séduction. Je tentais de ne pas penser à ça. Après tout, j'y vais avec Siloé en toute amitié. Si une amitié peut naitre evidemment. D'ailleurs pour ne pas que ce soit trop bizarre le soir-même, j'avais proposé à la jeune fille que l'on se rencontre. Ce qu'elle avait accepté. Je lui avais donné rendez-vous au magasin, car c'est là où je me sentais le plus à l'aise en ce moment. Alors qu'un client sortait, je la vis entrer. Je souris et vins à son encontre, mon bras droit encore plâtré. "Tu aimes ?" Demandais-je attendant une réponse sincère. "Tu ne me dis pas ça juste pour me faire plaisir?" Tout en la regardant, je vis qu'elle était plutôt mignonne. Je serais bien accompagné pour ce bal. "Du coup... on se fait la bise ou pas?" Je ne me reconnaissais plus. Je n'aurais pas demandé cela il y a encore quelques mois.

Parfois, tu te dis que tu n'apprendras jamais. Chaque fois que t'avais eu un copain, ça s'était mal terminé. Ça t'avait pris des années avant de refaire confiance pour te lancer dans une nouvelle relation, quelque chose de sérieux. Pour en arriver au même résultat. Et pourtant, tu continuais de vouloir plaire, de te prendre des rendez-vous qui n'aboutissaient à rien. Aujourd'hui, tu considérais plus ça comme une rencontre amical, peut-être que ça cliquerais bien entre vous, peut-être pas autant que vous le pensiez. C'était le moment de le découvrir. Entrant dans la boutique de Wilby, tu traverses les quelques allées menant au comptoir et tout de suite, tu admires les alentours. j'suis sérieuse, c'est bien. les couleurs, les parfums qui se mélangent. ça donnait l'impression d'être dans un autre  monde, de faire vivre tout nos sens. Rire doux quand il parle de se faire la bise. pourquoi pas. dis-tu avec le plus d'aisance possible. Après tout, c'est un ami de Zed et vous vous étiez déjà croisé à la dudley sans vraiment faire attention.

Si on s’était réellement connu avant, elle aurait surement vu un autre Wilby. Elle avait surement d’ailleurs une mauvaise image de moi. Il est vrai que je ne m’étais pas forcément bien comporté quand j’étais à la Dudley. Cette gifle de Flora, et cette fille que j’avais tenté d’embrasser pendant la remise des prix, et qui m’avait valu une autre claque de sa part. L’impression que tout cela s’était passé il y a des années. Et pourtant non. Seulement une petite année. Mais il s’en était passé des choses en une année. Je n’arrivais pas à le croire. « C’est gentil merci. J’y ai mis tout mon cœur. » Après avoir hérité de la boutique, voulant me l’approprier à part entière, sans dénaturer l’image que l’ancienne propriétaire avait voulu en faire. J’y tenais réellement à cette boutique. A défaut d’avoir une vie sentimentale stable, et une vie stable dans sa globalité, je tentais d’être stable dans ma vie professionnelle. Après avoir demandé l’autorisation de Siloé, je lui déposais deux baisers sur ses joues. Doux parfum, que j’appréciais. « Je te laisse choisir les fleurs que tu veux utiliser. » J’entrais dans le vive du sujet, surement pour ne pas trop devoir parler de toi, de vous, du bal. Et qu’un blanc ne s’instaure. « Tu vas devoir te débrouiller, enfin … je vais tenter de t’aider, mais avec une main c’est déjà plus compliqué. » J’avais normalement Mélia qui m’aidait, et Mery qui débarquait de temps en temps. Pour l’occasion j’avais donné son temps libre à la jeune femme. Alors que ma cavalière de bal choisissait ses fleurs je me dirigeais vers la porte pour retourner la pancarte et indiquer aux potentiels clients que nous étions fermés. Sans fermer la porte pour autant. Ne voulant pas effrayer Siloé.

Tu n'avais pas l'habitude de magasiner des fleurs, faut dire que ce n'était pas le genre de choses que tu offrais en général. Mais de ce que tu voyais ici, Wilby avait fait quelque chose de bien avec la boutique. Chaque fleur avait sa place pour se démarquer des autres tput en donnant un cote uni au decor. Te concentrant d'ailleurs sur le jeune homme, tu lui fais la bise avant de poursuivre sur l'activité que vous aviez prévu; t'apprendre à faire un bouquet de fleurs. Les fleurs que je veux. Alors... dis-tu en observant celles qui se trouvaient près de toi, des fleurs qui rappelaient l'été qui arriverait bientôt.  Mais pas tout a fait ce que tu cherchais. Tu voulais des couleurs vives, quelque chose qui a plus de punch. Ça doit être compliqué de servir tes clients à une main, non? Tu continue à  marcher dans les allées tout près. C'est d'ailleurs à ce moment-là que tu tombes sur un panier rempli de glaïeuls. Leur forme en hauteur t'attire tout de suite tout comme leurs couleurs diversifiées. je peux? demandes tu avant d'en prendre quelques-unes.

Je lui avais proposé de passer ici pour être en terrain connu. Pensant que je serais plus à l’aise dans mon magasin, dans un endroit connu, avec un sujet que je connais. Mais une fois que je la vis face à moi, je ne trouvais plus cela si « intéressant ». L’impression qu’elle allait s’ennuyer. Qu’elle allait trouver cela nul et ne plus me revoir. C’était à moi de rendre le moment fun et cool. Seulement, un peu rouillé, je ne savais pas quoi faire ou quoi lui dire. Peur de mal faire. Mon ancienne relation avait tout remis en question, et j’avais clairement du mal à m’en remettre. En tant qu’homme. En tant que partenaire. Je la regardais déambuler dans le magasin, à la recherche des fleurs qui l’appelleraient. « Les servir ce n’est pas le plus compliqué. C’est plutôt la confection des bouquets. Mais j’ai de la chance d’avoir de l’aide. » Elle verrait comment cela peut être difficile de faire un bouquet avec une main. Lorsque je la vis s’avancer et me demander de prendre les glaïeuls, je souris tout en hochant de la tête pour valider son choix. Je trouve toujours cela intéressant de voir les fleurs que les gens choisissent. Cela en dit beaucoup sur la personne. Je m’écartais d’elle pour récupérer des plantes à rajouter avec ses fleurs choisies. « Tiens prends ça avec. » Puis je lui fis signe de m’accompagner à l’arrière du magasin. « Pose ça là. » Tout en montrant la table, je lui montrais aussi les différents papiers que j’avais, pour « emballer » ce bouquet. Mais d’abord, il fallait le confectionner. Je me positionnais à ces côtés, pour la regarder et faire, et l’aider s’il le fallait. Et alors qu’elle allait commencer, je posais ma main sur la sienne. Tout en le regardant, je ris nerveusement. « Non vas-y. » Puis je croisais les bras, pour tenter de ne pas l’interrompre. Je me surpris même à regarder davantage son visage que ses mains qui tentaient tant bien que mal de créer ce bouquet.

Admirer des fleurs, tu savais faire. Après tout, la nature était une oeuvre d'art à elle seule. Maintenant, créer quelque chose à partir de différentes fleurs, plantes, c'était autre chose. Un domaine dans lequel tu n'y connaissais rien. Persuadée que tu allais faire un truc carrément horrible, qui lui foutrait la honte, tu pris un moment pour passer dans les différentes rangées à la recherche de l'élément principal parfait. Tu finis par tomber sur quelque chose qui te plait, t'assurant que tu peux les prendre. Quand il te dit oui, tu en saisis cinq de couleurs différentes. Et tu prends aussi ce que Wilby te tend avant de le suivre sur le poste de travail où tu déposes tout ça. Ah ouais, il faut l'emballer maintenant. Probablement pas super dans tes cordes non plus mais ça ne t'empêchera pas d'essayer. Tu allais essayer plusieurs combinaisons lorsque la main libre de Wilby s'approcha des tiennes, se posant dessus. Ton regard croisa le sien un bref instant avant de revenir sur les fleurs. Je.. je dois l'entourer, c'est ça? malgré le fait que tu veux te montrer sure de toi, tu as toujours des moments où un simple contact te ramène à ton ancienne relation. Pourtant, en regardant Wilby, tu ne le voyais pas de la même façon que ton ex que ce soit dans ses agissements ou ses paroles. Il a un côté franc, incertain qui te rassure.

Travailler avec les fleurs et les plantes avait beaucoup aider Wilby. Il était arrivé dans ce magasin par hasard. Pas du tout sûr de lui, pensant travailler peut-être une petite semaine grand max. Et pourtant, plus de dix ans après, il était encore là : gérant lui-même le magasin. Cette dame l’avait aidé et sauvé. Sans elle, sans cette nouvelle passion, il aurait surement tourné très mal. Elle avait fait figure maternelle, et pour elle, il avait voulu lui donner de quoi être fière. Et encore aujourd’hui, il tentait de la rendre fière où qu’elle soit. C’est aussi pourquoi il tenait autant à ce magasin. « Prends le papier que tu veux, de la ficelle. Tu poses le bouquet sur le papier, un peu de travers, puis tu emballes délicatement tes fleurs et tu viens serrer le tout avec ta ficelle prédécoupée. Ça va aller. » Tentait-il de lui expliquer, tout en la rassurant. Ce n’était pas l’étape la plus difficile. Il suffisait juste de faire les choses doucement et délicatement afin de ne pas trop abimer les fleurs. Il se positionna alors derrière elle, pour avoir une meilleure vue sur ce qu’elle faisait. De son bras gauche, il vint l’aider à positionner comme il se le devait le papier. « Comme ça, voilà. » Lui dit-il doucement à l’oreille. Très proche l’un de l’autre il ne rendit pas tout de suite compte de leur proximité, un peu trop concentré sur ce qu’ils faisaient.

T'avais jamais eu l'occasion de créer ton propre bouquet de fleurs et honnêtement, c'est probablement quelque chose que tu ne ferais pas régulièrement, n'étant tout simplement pas dans ce domaine. Tes études et ton boulot au restaurant te tenaient assez occupés, sans parler des entraînements de cheerleaders. T'avais d'ailleurs bien l'intention de prendre le poste de capitaine à la rentrée mais ce n'était pas pour tout de suite. Pour le moment, tu te concentrais sur le bouquet que tu confectionnais. Parce que même si ce serait sûrement l'unique fois où tu le ferais, tu voulais le faire comme il faut. Tu étais tellement concentré sur la tâche que tu ne remarquas même pas la proximité à laquelle Wilby se trouvait. c'est plutôt simple finalement dis-tu une fois terminé et c'est en te tournant vers lui que tu remarqua le fait que vous étiez très proche. je crois en tout cas. plus si certaine finalement que t'avais bien fait le truc.

Il se sentait plutôt bien ici, en sa présence. Ce premier rendez-vous dans sa boutique arrivait à le mettre à l’aise. L’impression de tout simplement donner un petit court à une jeune femme. Mais alors qu’il se retrouvait très proche d’elle, il pu sentir sa douce odeur, mêlé à celle des fleurs. Une odeur enivrante. Il observait alors le cou recouvert de la chevelure de Siloé. S’il écoutait son ancien lui, il l’embrasserait, là, tout de suite. Seulement, il s’abstint. Ne voulant pas lui faire penser qu’il ne la voyait que comme un simple plan cul. Ou du moins attendre le bal, et voir où tout cela les menait. « C’est très beau oui. » Mais ça ne l’étonnait pas, venant d’une artiste. Elle avait le sens des couleurs. Il posa le bouquet sur le plan de travail, avant de lui dire. « Viens je te montre le reste du magasin. » Puis d’un petit signe de tête, il lui montra le chemin vers l’arrière-boutique. Tout en marchant il lui dit. « T’es une petite privilégiée, c’est rare que je montre l’arrière-boutique. »