L’excitation et l’impatience se mêlaient. Autant, j’avais hâte de découvrir les choses qui t’animaient, autant, j’avais simplement hâte de te revoir. J’étais loin d’imaginer, lors de ton message sur meetsa, pouvoir créer une telle complicité avec toi. L’attraction avait été l’élément déclencheur, mais ce que tu m’avais fait découvrir par nos messages et nos rencontres, ne faisait qu’accentuer mon plaisir de te voir. Au-delà de ton côté charmeur, tu étais bienveillant, patient et rassurant alors je m’estimais chanceuse de partager encore davantage avec toi. Est-ce que pour toi c’était aussi facile de séduire ? Tu m’impressionnais certainement un peu par cette facilité que tu avais à me déstabiliser. Un regard. Juste un regard suffisait. Preuve étant, que dès lors que je te voyais, j’avais encore du mal à garder le contact trop longtemps. C’était moi ou l’atmosphère se réchauffait à vue d’œil ? Maze, ne soit pas bizarre. Mais cette crainte elle était toujours là. Que je ne sois pas assez bien, pas assez intéressante ou assez jolie. Je glissais ma main sur la poignée de la porte passagère, pour glisser à l’intérieur. Et comme tu m’avais déjà dit d’agir comme je le souhaitais, sans me poser aucune question, je m’approchais rapidement pour déposer mes lèvres au coin de tes lèvres, soufflant un simple « Salut toi. » Souriant. J’attachais ma ceinture, le fard aux joues, avant d’avoir l’impression de ne faire plus qu’un avec le siège. « Du coup tu es prêt à me faire vivre un bout de ce qui t’anime quand tu n’es pas avec moi ? » Je tournais légèrement sur mon siège pour mieux t'observer.

Cela fait plusieurs fois que tu vois Maze, et si avant d’aller chez elle, vous avez fait une rencontre dans un bar, vous n’avez pas partagé plus que ça sur votre vie. Vous parlez aisément de tout, la conversation étant fluide et sans chichi. C’est plaisant et facile. En voiture, tu viens la récupérer chez elle, l’attendant sagement au bas de son immeuble. T’as sortie le tout terrain pour l’occasion, car tu sais que cette journée ne va pas finir sans poussière là où vous allez. T’espères que ça lui plaira car ça vaut le coup ce coin. Un dépaysement total. Même si tu aurais préféré faire de l’escalade pour avoir le plus de sensation, tu sais que la randonnée parfaite. Faudra peut-être que tu ralentisses la cadence et que tu ne fasses pas comme à tes habitudes te croire seul. LA voyant arriver, t’as un sourire enjôleur au coin qui nait et qui s’agrandit lorsqu’elle vient embrasser le coin de tes lèvres. ❝ Salut ! dis-tu alors que tu la contemples toujours avec ce même regard, avant de tourner la tête et vérifier dans ton rétro pour t’engager sur la rue et rouler loin de Boston. Loin tout est relatif. ❝ Y a beaucoup de choses, mais on va commencer par la base. Tu vas voir le coin est colle. J’y vais surtout pour l’escalade mais y a des chemins de rando. T’espères qu’elle a pris de bonnes chaussures. ❝ T’es prête pour marcher des heures ? Ok vous irez à son rythme, tu vas pas faire le chieur d’entrée.

On prenait le temps pour tout, autant se voir, que prendre le temps de se découvrir. Si j’en apprenais un peu plus sur toi à chacune de nos rencontres, aujourd’hui, on rentrait un peu plus dans le vif du sujet. Comment mieux connaître quelqu’un que de découvrir ses passions ? C’était une idée qui me plaisait, ça permettait de creuser, sans rentrer encore dans les sujets profonds. Parce que je savais que pour ma part, je traînais mes casseroles, cachées sous mes grands sourire, cela pouvait être aussi le cas de toutes les personnes qu’on rencontrait. S’éloigner légèrement de brouhaha quotidien de la ville, ne pouvait nous faire que du bien. Une fois installé à tes côtés, après t’avoir salué, je bouclais ma ceinture, prête pour cette petite aventure à deux. « C’est là-bas que tu m’emmèneras aussi quand j’irai mieux ? » Que je demandais en relevant mon bras sous l'attelle. « Totalement ! Quand j’habitais à Chicago, j’avais l’habitude de partir vadrouille, mais je l’ai perdue depuis que je suis ici. » Ça avait été un gros changement dans ma vie, qui m’avait forcé à changer ma façon de vivre. « Du coup j’ai pensé à prendre des barres protéinées et beaucoup d’eau. » C’était le genre de pensée que j’avais acquise avec le temps et l’expérience, même si l’aventurière était en suspens depuis plusieurs années maintenant.

❝ On pourra aller ailleurs. Je connais plein d’endroits différents, tu verras tu vas adorer ! Depuis tout ce temps à Boston, tu as découvert bien des lieux, des paysages à en couper le souffle. C’est ce que tu fais pour souffler et ça d’autant plus depuis que tu ne peux plus jouer au rugby ou au football américain. Ton audition toujours atteinte, te voilà sur le banc de touche et pour une durée qui est indéterminée. ❝ T’as vécu combine e temps là bas ? Par contre, on va devoir reparler du fait que tu ne vadrouilles plus et y remédier assez rapidement. Tu promets de l’aider dans sa découverte du Massachusetts. Il y a tant de choses à voir et à faire. Toi-même, tu es loin d’avoir fait tout le tour. Il y a encore beaucoup à découvrir, et sans compter. ❝ Ah top ! Je nous ai pris de quoi manger et boire aussi ! Y a un endroit sympa pour se poser, tu verras.

« Tu fais que de l’exploration euh.. Naturelle ? » Curieuse, de connaître l’intégralité de cette passion qui t’animait. J’avais moi aussi, aimé ça et pratiqué l’urbex, quand le soleil de ma vie brillait davantage. C’était une autre vie, dans une autre ville. Je souriais à ta question, avant d’en réaliser toutes l’ampleur. « De ma naissance jusqu’à 2020, toute ma vie pratiquement. » Et dans l’absolu, ma vie à Chicago ne me manquait pas. Je m’enfonçais davantage dans mon siège passager pour observer le ciel. « J’ai plus de contact avec la personne qui m’a initié aux explorations et aux sensations fortes. Mais j’suis pas contre un guide personnel pour découvrir les alentours. » Disais-je en détachant, mes bleutées du ciel pour te regarder. Si je taisais les véritables raisons de son absence, pour ne pas plomber l’ambiance, je savais que me relancer dans ce qui était le moteur de notre amitié, serait un très bel hommage à sa courte vie. « Top, si on se perd en pleine nature, on aura toujours de quoi survivre. » Que je répondais en plaisantant. « Et toi t’as quitté l’Angleterre il y a longtemps ? Ton pays ne te manque pas parfois ? » Sujet qui n’avait jamais été abordé, mais ton accent m’avait forcément guidé.

❝ Je préfère, c’est beaucoup plus intéressant ! Et puis si tu te donnes les moyens de bouger, y a plein de choses à faire. Disons que tu as grandi à Londres mais que tu as toujours profité de la nature pour faire des activités. Le grand air frais ! Qu’importe qu’il pleuve ou vente, ce n’est pas vraiment ça qui t’effraie, y a toujours quelque chose à faire si les conditions sont dangereuses. Le but est de s’amuser, non pas de risquer de manière inconsciente sa vie. ❝ Ah oui ok ! Et attends en trois ans, t’as pris le temps de découvrir Boston et les environ ? … Ah oui j’ai compris, t’attendais qu’un valeureux Simeon te sorte de ta zone de confort. Toujours plus, n’importe quoi ! ❝ Je serai ton nouveau guide. Tu peux compter sur moi. Comment refuser une proposition aussi alléchante ? Impossible ! Tout ce que tu aimes et en plus tu y gagnes sa compagnie. Y a pas plus agréable ! ❝ Sois pas aussi pessimiste, on ne va pas se perdre. La main vient presser sa cuisse, un sourire sincère au visage. ❝ Hm … ça va faire hui tans que je suis là pour les études. Et Londres n’a pas vraiment le temps de me manquer j’y rentre pour les vacances généralement.

« Alors j’aurais une proposition à te faire, quand on aura fait aussi la sortie escalade. » Parce que tu me semblais être la personne adéquate pour m’accompagner dans ce genre d’aventure. En tout de ce que je découvrais de toi, peu à peu, me plaisait. Tu étais le genre de personne qui faisait ressortir là véritable moi. Si pour le moment, je pouvais avoir encore des traces, du manque de confiance, peu à peu l’effet s’amenuisait. Tu me donnais le sentiment que j’étais en droit de croire en moi. « Un peu, mais je n’ai jamais pris le temps, j’suis un peu dans un cercle ou je bosse beaucoup et que de mon temps libre, je décompresse plus que je ne m’apaise. » Et pourtant, je savais que la flamme en moi, avait besoin de perdre en vivacité, parce que mes nerfs me faisaient tenir. L’enveloppe corporelle allait bien, mais j’étais moins certaine que psychologiquement tout soit aussi beau. « Je vais avoir du mal à me concentrer sur le paysage, avec un tel guide. » Iris qui glissaient automatiquement sur tes traits. Je souriais à ta remarque, appréciant que ta main trouve refuge sur ma cuisse. « Et tu te vois faire ta vie plutôt en Amérique ou en Angleterre ? » Pour moi se n’était pas une option possible alors j’étais curieuse de savoir pour toi.