talk to me. with @Jacey Chambers
Il n'y a pas de jour de repos, du moins pas cette semaine et tu ne cherches pas à en avoir. Tu es pleinement impliqué dans ton boulot, tout est emploi du temps est optimisé de telle manière à ce que tu puisses agir et avoir une marche de manœuvre. Tu gères ton temps d'une main de maître, c'est vaniteux à dire mais c'est une vérité sur laquelle tu ne te retournes pas. Tu venais tout juste de déposer Eva à la maternelle pour te rendre à un rendez-vous avec un collègue en vue de boire un café et échangez sur un dossier car il voulait ton avis. Prendre la voiture pour te rendre au point de rendez-vous était ridicule, tu perdrais davantage de temps dans les bouchons de l'arrondissement. Une brève œillade à ta montre te suffit pour comprendre que tu as largement le temps en passant par le parc public. Le chemin est toujours aussi agréable quand bien même tu l'apprécies davantage lorsque tu es en compagnie de ta petite puce. Ta mère en profite pour passer un coup de fil qui accompagne ton trajet. Elle se veut un peu râleuse car cela fait un moment qu'elle n'a pas vu sa petite-fille et qu'elle a tout plein d'idée pour elle pour la tenue du mariage de ta sœur, Capucine. Tu esquisses un sourire mi rieur, mi blasé à la fois lorsque tu sembles reconnaître une silhouette. En effet, tu es presque certain qu'il s'agit de Jacey … « Je te rappelle plus tard maman, j'ai une urgence. ». Le ton est inflexible dans ta voix et tu raccroches, marchant en direction de ton amie. « Jacey ... ». Une fois devant elle, tu comprends que ça ne va pas fort mais tu lui poses tout de même la question. « Hé … ça va ? ». C'est futile à demander car tu sais qu'elle ne va pas bien mais tu veux qu'elle se confie de son propre chef, tu ne veux pas la forcer à quoi que cela soit.

- - i hear your voice in my sleeping night now i can’t get over you, and you said you had my back all the worse you took came back to me, so i’m following the map that leads to you

talk to me. with @Achille Beauregard
Les minutes défilent, les silhouettes s'enchaînent dans le décor de fond dominé par la verdure du parc tandis qu'elle se fond presque dans la couleur grisâtre du banc qu'elle avait élu domicile depuis une bonne heure. Ou plutôt dirons nous, le banc dont elle était retenue prisonnière malgré elle, Jacey. Incapable de bouger, incapable de mouvoir un seul muscle de son corps, une lettre à peine tenue du bout des doigts. L'origine de sa paralysie. De son teint translucide, presque sans vie, confondu dans le décor. Les larmes coulaient sans retenue, imbibant sans remords le tissu de sa robe choisie ce matin dans  l'inconscience. Des pigments vifs, voyants, concordant avec sa naïveté quotidienne. Cette naïveté qui avait classé le passé dans le passé; ce passé incapable de la rattraper. Stupide naïveté. Stupide Jacey. Quelle idée d'oser croire à son propre bonheur, sa propre liberté. Elle voulait se frapper, laisser échapper un rire hystérique, elle voulait crier, pleurer, crier encore une fois, utiliser un punching ball, se déchaîner, crier. Mais à la place, son corps l'avait immobilisé sur ce foutu banc dans ce foutu parc au milieu de ces foutues personnes ignorant gaiement le malheur d'autrui. Son malheur. Seul un brave volontaire semblait réagir à la détresse évidente de la jeune Pfo et lorsque sa voix retentit près d'elle, elle dû forcer sa vision à se focaliser sur son faciès. Jacey. Oh, il appelait son prénom, il la connaissait. Premier mouvement autorisé par ses muscles : elle tourna la tête dans sa direction et en effet, le reconnut en moins de temps qu'il ne le faut. Achille ? Achille. Son prénom voulut s'échapper de sa bouche mais la gorge était trop nouée. Elle se contente d'entrouvrir les lèvres. Puis quand il s'enquit sur son état, la réaction est immédiate ; comme si c'était possible, Jacey éclate davantage en sanglots. Nooon ça va pas ! L'évidence même énoncée au milieu de ces pleurs grossiers, presque morveux si elle continuait dans la lancée. Ses muscles semblaient enfin répondre présents ceci dit et elle profita de cet instant pour accueillir à bras ouverts la venue de son ami, emprunta ses épaules derechef pour pleurer dessus.

talk to me. with @Jacey Chambers
Même au loin,tu pouvais devine la couleur de son teint pâle et dont les traits sont tirés par l'angoisse et la fatigue. Un combo vecteur d'un événement – ou plusieurs – qui la chamboule, la rend en marge du train si bien réglé qu'elle peut avoir à l'accoutumée. Instinctivement, tu étais venu à sa rencontre l'appelant par son prénom une première fois alors qu'elle t'observe, le regard presque vide. Ses lippes qui s’entrouvrent comme pour énoncer un mot qui se meurt avant de vivre. Tu la pousses un peu loin pour lui ouvrir une porte de sortie à son état léthargique et ça semble la provoquer puisqu'elle hurle assez fort ce que tu savais déjà. Les badauds vous regardent sans doute mais tu restes focalisé sur le visage de la jeune femme. Cette même jeune femme dont tu as été le mentor lors de sa première année d'études. Son sourire et sa joie s’exprime sur ses traits d'expression qui désormais remplacé par une détresse et une solitude que tu ne lui as jamais vue. Tu t'assoies à son coté sur le banc, avant de lui offrir une étreinte au sein de laquelle elle pourra toujours se réfugier et se confier. Tu lui laisses le temps de verser ses larmes, de panser un chagrin que tu es ignores tout en la caressant dans le dos. « Jacey … je ne sais pas ce qu'il se passe et tu sais que je ne te forcerai pas à te confier si tu ne veux pas … mais t'es pas toute seule, mh ? ». Lui dis-tu tout en reculant pour mieux la regarder et essuyer ses larmes du bout de tes doigts.

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