tu grimpes les escaliers deux par deux, le but étant d'accéder le plus rapidement dans ton unité. l'ascenseur est clairement le moyen le plus foireux dans ce genre de moment: trop de risques d'y rester coincé. les mains prises par deux gobelets cartonnés remplis de café, tu te démerdes quand même pour ouvrir la porte de l'open space, à la recherche de kaze. co-équipier que tu ne vois pas, tu râles et tu vois les regards de tes autres collègues s'interroger de ton comportement pressé. — vous avez pas vu faulkner? pas le temps pour les politesses, on te le fait même pas remarquer, le rush ici, tout le monde le connait. on t'indique la salle d'interrogatoire, pièce où tu ne pourras pas rentrer de la même manière. t'as l'impression qu'il est toujours fourré là-bas d'ailleurs. soupire, tu tournes les talons, quitte l'open space et te rends directement la pièce arrière de la salle d'interrogatoire. les cafés déposés sur la table, tu retournes en deux trois mouvements dans l'open space, fouille dans ton bureau et en ressort avec un dossier mal rangé que tu balances entre les deux gobelets. les cents pas devant la vitre teinté, tu prends ton mal en patience. histoire de te signaler, tu lui envoies un message pour lui dire de te rejoindre ici, une fois son interrogatoire terminé.

Beaucoup trop de taff en ce moment mais c'était pas plus mal. Eviter de penser à cette addiction un peu trop présente dernièrement. C'était difficile de tenir le rythme, et pourtant je n'avais pas le choix. Pour Maze et Haze. Mais aussi pour tous ceux de la brigade qui comptaient sur moi. Alors je me faisais violence, tentant de ne pas penser à ce que l'alcool pourrait me procurer si je pouvais en boire ne serait-ce qu'une goutte. Au lieu de ça, j'étais face à des suspects, face à des témoins. Je tentais de recoller toutes les pièces des puzzles que représentaient chaque affaire. Des victimes aux séquelles plus ou moins grosses comptaient sur nous. C'était un témoin que j'interrogeais pour le coup, tentant de soutirer toutes les infos possibles. Téléphone qui vibre, le nom de Vanderbilt apparait. Les sourcils froncés, je verrouillais l'appareil, décidant d'avorter ce moment maintenant. Je récupérais tous les papiers présents sur la table avant d'ouvrir la porte, laissant la jeune femme sortir et aller sur ses pas. Lui indiquant par où passer pour repartir, j'attendais qu'elle soit hors de vue pour passer dans la pièce derrière, celle où tu étais. « qu'est-ce qui se passe ? » que j'demande après avoir bien fermé la porte. Si tu m'as envoyé un message en pleine séance privée comme ça, c'était bien pour une raison.

il suffisait que t'es une idée derrière la tête pour être sur le qui vive. et surtout en roue libre. braver les interdits, arrondir les angles et aussi omettre des choses à sierra (cc bb @Sierra Vasquez). tu sais très bien, la connaissant, qu'elle va te prendre la tête si tu lui parlait de ton plan. elle te dirait qu'il est foireux, que c'est pas une bonne idée, etc. t'as fouillé des dossiers qui ne sont plus les tiens, mis le nez dans une affaire où t'as été vivement dégagé, tout ça parce que tu t'es fait repéré. t'as les nerfs et en plus t'en étais ressorti avec quelques blessures et une incapacité de travail pendant quelques temps. c'est depuis que t'as re-croisé ce mec au visage familier que t'as eu envie de te ré-intéresser à l'enquête. tu sais que le boss te laissera pas bosser sur le dossier donc, tu vas faire ça en douce. — tu t'souviens du gars que t'as interrogé l'autre fois? tu te mets à farfouiller dans le dossier que t'ouvres en grand sur la table. tu tournes les feuilles les unes après les autres dans l'espoir de trouver sa photo et.. bingo. — galves tu pointes ton doigt sur la photo. — j'suis sûr qu'il fait parti du réseau de prostitution dans lequel j'étais infiltré y'a quelques mois. sauf que tu vois ce dossier? bah c'est un dossier des stup' ce qui veut dire qu'il n'a jamais été repéré en tant que délinquant sexuels ou un tas de trucs dans ce genre qui concerne votre unité. tu regardes kaze, un sourire complice aux lèvres.

C'était pas la première fois que tu faisais une phase comme ça. Et forcément, j'étais intrigué. Alors quand j'avais terminé - de façon prématurée - mon entrevue, je venais te rejoindre dans la salle attenante à la salle d'interrogatoire, où tu te trouvais déjà. Clairement agité et avec une idée derrière la tête, je ne passais pas par quatre chemins pour savoir de quoi il s'agissait. Je hochais la tête à ta question, pendant que tu fouillais dans un dossier à la recherche de quelque chose de précis. La réponse était là, Galves. Photo et nom à l'appui. Oui, je me souviens très bien. Pas très bavard, comme à mon habitude, je digérais les informations au fur et à mesure qu'elles s'échappaient de ta bouche. Ouais, il était coffré pour une histoire de drogues. Pas de prostitution. « tu veux retourner en infiltration ? » que je demandais de but en blanc. Si c'était ça l'idée, pas sûr que le chef soit vraiment chaud. « le mec te connait, tu vas être grillé si tu y retournes »

les lubies pareilles t'arrivent de temps à autre. quand t'es trop à fond dans une enquête par exemple. et y'a quelques mois, t'as été évincé, contre ton gré, de l'une d'elle. mais t'as jamais vraiment cessé d'y penser. même si t'es ressorti de l'infiltration avec des côtes cassés, t'es pas le genre à lâcher l'affaire si facilement. t'as mené ton petit chemin, discrètement. continué d'inspecter, d'observer. jusqu'à tomber nez à nez avec ce galves. une pointure dans le milieu.. des affaires sales. il est surtout connu de la brigade des stups. tu sais pas comment il s'en sort, mais ici à l'unité spéciale, il n'y a rien sur lui. pourtant, tu le sais, il est l'une des têtes pensantes du réseau dans lequel tu t'étais infiltré. — non pas moi, j'suis pas si con tu souffles. t'aurais bien aimé y retourner, mais t'es conscient du danger. cette fois, peu de chance pour qu'ils te laissent la vie sauve. — soit t'es chaud pour y aller. soit on trouve un p'tit qu'on forme vite fait. les nouveaux fraichement sorti de l'école de police, qui ne demandent qu'à se mouiller pour montrer ce qu'il valent.

J'pouvais comprendre ce qui te motivait à faire ça. Vraiment. Rien de pire que de devoir laisser tomber une enquête parce qu'une couille est arrivée. Quand on est dans cette optique de vouloir faire tomber du gros poisson, l'idée c'est de le faire tomber, pas le laisser s'en tirer. Donc oui, j'pouvais comprendre cette motivation que tu avais, celle de ne pas lâcher le morceau. Mais là, je ne savais pas tellement comment aborder le truc. T'étais repéré et moi aussi. « pas moi non, je l'ai interrogé. il me reconnaîtra direct » grinçais-je entre mes dents. De toute évidence, un de nous deux, c'était pas envisageable. Donc un bleu ? Peur qu'il fasse des conneries lui aussi. Mh, délicat tout ça. « t'as pas peur qu'il fasse capoter le truc ? ou alors faut choisir le meilleur. parce que j'suis pas chaud pour réduire à néant toutes nos chances. » Les bras tendus contre la table, le regard posé sur le dossier ouvert. J'avais envie de t'aider, mais la fenêtre était vraiment minime et il ne fallait juste pas se louper.

— ouais j'sais. on va pas se mettre à découvert comme ça c'est pour ça que t'as l'idée d'aller choper un petit nouveau, de le former voire de le formater et de l'envoyer au casse pipe. risqué mais votre seule solution. — au pire si le mec se foire, quels sont les risques? ouais faut réfléchir en bénéfice/risque là, peser les pour, les contres. — en fait, faut juste pas qu'il se fasse cramer comme étant un flic. si il ressort de la vivant et sans avoir cramer sa couverture mais sans infos, on trouvera une autre solution tu tires l'une des chaises qui entoure la table pour t'y assoir. tu te plonges dans les feuilles éparpillées devant vous. — où alors, on envoie une fille? nouvelle idée, nouveau risque.

Quand les idées fusent comme ça, faut stopper celles qui sont mauvaises directement. Sinon, c'est prendre le risque d'un engrenage bien trop gros à désamorcer par la suite. Alors nous deux, c'est mort. Un bleu ? C'était risqué. Le fait qu'il se fasse capter comme flic parce que bien trop matrixé par l'école de police, ça peut être à double tranchant, mais pour l'instant, c'est la meilleure idée qu'on puisse avoir. « t'as déjà un nom en tête ou pas ? » que je demande, alors que ton cerveau semble tourner à mille à l'heure. Ce qui était vraiment le cas, puisqu'une autre solution sortait de tes lèvres. Seulement, j'étais contre. Irrémédiablement contre. « non, c'est mort » que j'disais en serrant les dents. « on peut pas prendre le risque de faire une autre victime, ilan » Les images de ma femme dans la baignoire remontaient forcément à la surface et, poings serrés sur la table, je fermais les yeux. « c'est trop fucked up. un mec, un bleu, ça c'est la meilleure option »