Il y a longtemps que ça cogite dans ta tête, que tu penses à tout ce que tu ressens, qui te chamboule. Qu’est-ce que tu veux dans le fond ? Malgré les jours et les heures qui ont défilés, tu l'ignores même si t’espères une réciprocité de vos sentiments. Presque trop silencieuse durant la soirée, laissant votre série parler pour vous-même, tu stresses et te ronges l’intérieur de la lèvre. Tu dois prendre ton courage à deux mains, tu le sais, mais tu préfères attendre la fin de la soirée plutôt que de rendre ce moment gênant et qu’il parte rapidement pressé par l’ennui de cette situation. Tu te demandes comment t’y prendre, et tout semble complètement délicat. ❝ Je vais me chercher un verre, tu veux autre chose ? Arrête de te mordre l’intérieur de la lèvre, tu vas être à vif à force de jouer avec. Réponse en tête, tu te lèves et grognes après toi-même et ton manque de courage. T’as l’impression de manquer d’oxygène, de sentir à nouveau tes poumons s’emplir de liquide t’empêchant de respirer comme il faut. Paume qui vient s’écraser sur ton front, tu te fatigues d’être aussi lente, d’avoir peur d’affronter une réalité. Mais t’as qu’une vie et tu le sais que trop bien. T’as fait un petit effort supplémentaire pour te rendre plus agréable à regarder, t’as plus qu’à aller au bout. Souffle long, tu prends ce paquet de chips qui devrait le mettre dans de bonnes circonstances ou te faire perdre toute son attention et reviens les mains chargées. ❝ Regardes ce que j’ai trouvé dans un placard.

t'as pas trop le temps en ce moment. le gala approche et t'as l'impression que si tu rates une soirée d'entrainement, c'est la fin du monde. t'as juste dis à nico que tu passerais bouffer un truc avec elle après ta séance. t'es arrivé assez tôt, vers 20h, alors que de base tu termines tes entrainements à 22h passé. après avoir squatté sa salle de bain histoire de prendre une douche, vous vous êtes calés devant la télé pour regarder un film. film que vous avez pas trop suivis, puisse que vous aviez trop de choses à vous dire. ça faisait pas mal de temps que vous n'vous étiez pas vu faut dire. est ce que t'as passé ton temps à parler de tes entrainements ? quasi ouais. tu captes pas forcement que ça peut saouler les gens. le pire c'est que ça t'es un peu égal. elle semblait pas s'ennuyer, puis que les questions défilaient. t'acquiesces d'un signe de tête quand elle te proposes un autre verre ― ouais, mais une dernière bière et après j'y vais. demain j'ai cours tôt. flemme d'aller courir le lendemain matin quand le premier cours était à huit heures. elle s'absente puis revient avec un paquet d'chips. elle s'arrête jamais de bouffer. on se demande où elle les mets ― attend, t'as encore faim alors qu'on vient de s'empiffrer ? toi tu vas venir courir avec moi, parce que si t'as encore un corps de rêve, ça va pas durer! et tu la regardes poser le précieux devant toi. wow nico, t'abuses.

hausses les épaules, puis arques un sourcil ― t'auras pas à m'foutre à la porte. je comptais pas rester. comme si t'étais du genre à t'imposer... surtout qu'à chaque fois tu ne cesses de te redire que c'est pas la meilleure chose à faire de dormir avec elle. c'est pas comme ci vous couchiez ensemble. alors, à quoi ça sert ? ― j'vois que tu commences déjà à rechigner pour l'heure... ça promet. tu viens décapsuler ta bière, ta quatrième ?, puis viens en boire une gorgée en regardant nico du coin de l'oeil, sa main qui se rapproche dangereusement du paquet. elle est vraiment entrain de vouloir le ranger ? d'un geste rapide, tu viens saisir son poignet pour la stopper ― wow, pas touche ! et tu le relâches aussi vite pour venir saisir le paquet de chips et l'ouvrir, puis tu viens en prendre une grosse poignée pour tout foutre dans ta bouche. au moins, t'auras profité d'une bouchée ― ché bon, tu peux rancher, ch'm'en fous mainchenant ! est ce que t'apprécies vraiment ce que tu manges ? oui. plus on en met dans la bouche, plus on sent les saveurs askip.

oui bon si c'est que ça, toi aussi t'as parfois besoin d'une demie heure. surtout en ce moment. plus les jours passent, plus t'as du mal à émerger le matin. et il vaut mieux pour toi que t'évites de dormir avec qui que ce soit. même si t'as pas trop respecté ça ces derniers jours. tu l'vois ce petit sourire de victoire. mais en même temps, est ce que c'est vraiment une victoire sur ce coup ? t'es tellement faible quand il s'agit d'bouffe. elle sait à qui elle s'attaque là. grosse bouchée de chips dans la bouche, t'en fous partout et pas le temps de te lever pour attraper l'aspirateur de table et tout aspirer que les chiens sont déjà entrain de manger. ― des aspiro-miettes vivants eux. pratique ! sourire amusé quand ton regard se pose sur les deux boules de poils. tu relèves le regard, intrigué quand elle te dit qu'elle voulait t'parler de quelque chose ― quoi ? t'aimes pas quand on te dit 'faut qu'on parle' ou des trucs du genre. ça pue en général. mais la concernant, c'est pas censé puer hein ? si ?

elle semble vraiment bizarre d'un coup; tu grimaces légèrement, te demandant vraiment ce qu'elle va t'dire. fronces petit à petit les sourcils quand elle se met à parler. et plus elle parle, plus tu commences à comprendre. comme ci tu l'savais pas iwan. comme ci t'étais aveugle, comme si tu l'avais jamais senti. et pourtant, tu fais l'étonné. celui qui ne l'avait pas venu venir. enfin si, sur ce coup, tu pensais pas qu'elle allait t'en parler, mais tu ne peux pas nier ce qui vous lie depuis tous ces mois. tu le sais ce qui se passe, depuis des mois. mais tu sais que vous deux c'était pas possible. même juste pour le sexe. et pourtant, t'as pris le risque de continuer dans cette relation 'malsaine'. pas si malsaine que ça puisse qu'être avec elle ça ne t'as jamais apporté de mal, au contraire. elle est pas comme les autres. tu serais vite passé à autre chose si c'était le cas. mais aucune envie de t'passer de nico dans ta vie. si tu dois juste te contenter de dormir avec elle, tu le feras, tant qu'elle est prêt de toi. pourtant, dernièrement tu t'étais dis qu'il était peut-être temps d'arrêter ça. tu sais que ça feras plus de mal qu'autre chose à la longue. fallait passer à autre chose. t'étais presque prêt à le faire. parce que pas le choix. tu te contenteras juste de passer des soirées avec elle et basta. mais plus de nuit. peut-être espacer vos discussions aussi. une fois que tu te serais mis ça en tête, tu l'aurais fais. dormir avec nico, c'est pas comme dormir avec estrella. ya les sentiments en plus. ya l'envie de la prendre dans tes bras et de l'embrasser qui est plus forte que tout à chaque fois. et pourtant, tu résistes au maximum. quand t'as un truc en tête, tu sais t'y tenir. non, avec elle, tout est différent et même si tu sentais qu'il y avait quelque chose de fort, tu pensais pas qu'elle viendrait à t'avouer ses sentiments. tu pensais être le plus attaché des deux. enfin, tu sais pas trop. elle, elle a préféré en parler surement plutôt d'essayer de passer à autre chose. t'aurais pu mettre en scène un malaise ou un truc du genre, histoire de faire semblant de te souvenir de rien à ton réveil et peut-être que par chance, elle aurait choisit de ne rien te révéler. mais elle l'a fait. et toi t'as zappé de mettre en scène un malaise. tu captes le fait qu'elle soit vraiment mal. elle regrette peut-être même déjà de t'en avoir parlé. parce qu'à partir de ce moment précis, comme elle l'a dit, tout risque de changer. tu prends ta bouteille, puis en bois une grosse gorgée. une fois reposée sur la table, tu restes là, à rien dire. tu sais pas comment réagir à cet aveu. d'un côté t'as l'cœur qui manque un million d'battements, de l'autre tu lui en veux de pas avoir choisit l'option d'ignorer tout ça, comme toi tu comptais le faire. l'envie d'lui dire que c'est réciproque et plus qu'elle ne le croit, dans le meilleur des cas. mais évidemment, c'est pas ça que tu choisis. et tu sais pas trop bien pourquoi. ya le fait qu'il y est ton frère mais à ce stade, ce que tu ressens pour elle ça dépasse bien le fait que tu ne veuilles pas te brouiller avec ton frère. c'est juste que tu sais pas si c'est bon d'te montrer vulnérable à cet instant. t'es pris au dépourvu en plus. c'est comme te tendre un piège ça. évidement, tu sais bien que c'est pas ce qu'elle voulait. elle est trop bienveillante pour ça. et pourtant, tu sais que même la personne la plus bienveillante risquerait te faire un peu plus de mal. nico, elle est pas dans un bon mood en c'moment. elle se voile peut-être la face. t'as été là pour elle quand elle allait pas bien, alors peut-être qu'elle pense qu'elle a développé des sentiments  ? en vrai, t'en sais rien. tu te poses peut-être trop de questions. tu te prends trop la tête. alors, tu préfères couper court ― j'suis pas sur d'aimer ces chips enfin d'compte. tu viens t'essuyer la bouche d'un revers de main, puis te lèves ― dans tous les cas, même si ça serait réciproque, ya rien qui pourrait s'passer entre toi et moi. de sérieux.. par rapport à mon frère. sexe ou plus. on a dit qu'on l'bannissait de notre relation. tu prends ta veste, puis soupires ― t'inquiètes, ça changera rien entre nous. j'vais même oublier ce que tu viens de dire. parce qu'au fond, tu prends peut-être trop les choses à cœur ? peut-être qu'elle avait juste besoin de t'en parler et voilà ? pas de savoir si c'était réciproque ou pas. mais t'es comme ça.  

te faudrait surement plus de temps pour encaisser tout ça. ta réaction est brutale. trop pour elle peut-être; non c'est sur. tu la connais nico et tu captes dans son regard, dans sa voix que t'as été dur. surement pas à ce qu'elle attendait. et quand tu te rends compte de ça, tu te dis, pour la première fois d'ta vie que tu ne la mérites pas. toi qui n'est pas du genre à douter de toi, là t'as du mal à accepter ta propre réaction. pourtant, tu peux pas revenir en arrière. la fierté qui prend le dessus pour le coup. et puis, c'est d'sa faute aussi. elle t'annonce ça comme ça, d'but en blanc et toi quand t'es pris au dépourvu, tu peux dire ou avoir des réactions peut-être un peu trop exagérées ? s'il y a bien une chose dont tu n'as pas envie, c'est de lui faire du mal. tout pourrait être simple ? lui dire que c'est réciproque, de tout envoyer valser, de kiffer avec celle avec qui t'as envie d'être. et peut-être encore une fois être déçu ? te faire avoir ? elle pourrait se rendre compte qu'elle est pas si attachée à toi ou un truc du genre et s'éloigner ? et te connaissant ce serait pas bon. t'enfiles ta veste, pas sur de vouloir partir tout de même, la regarde s'avancer vers la baie vitrée pour faire sortir les chiens. tu soupires, une fois qu'elle le dos tourné, le regard braqué sur elle. t'es bloqué, tu ne sais pas quoi faire. t'as la boule au ventre parce que tu sais que tu vas partir sans rien de plus. au moins, ce soir il y aura un de vous deux qui aura porté ses c*uilles. et évidement c'est pas toi. ― j'veux pas que ça jette un froid entre nous.. tu restes toujours dans l'personnage iwan. ne pas montrer quoi que ce soit, juste, être celui qui la repousse gentiment alors que ton coeur te pousses à venir la consoler parce que tu la sens mal. tu t'avances, te places derrière elle. tu sais que si tu pars sans un mot, elle en viendra à ne plus te porter d'importance un jour. tu te racles doucement la gorge, t'approches un peu plus d'elle, et l'espace d'une seconde, tu te vois à te rapprocher d'elle, au point d'coller ton torse contre son dos, ta main se posant sur sa hanche pour la maintenir doucement contre toi, souffle chaud contre sa chevelure, t'enivrant de son parfum, lui murmurant que t'es désolé, que tu ne veux qu'elle. mais à l'instant où tu veux te lancer, elle bouge pour refermer la baie vitrée. tu ranges vite cette main qui aurait surement pu tout changer, et viens la passer dans tes cheveux, sursautant légèrement; la scène aurait été belle, peut-être qu'elle t'aurait pardonné pour ta réaction sur le vif ? peut-être. tu ne le sauras pas puisse que rien ne s'est passé. tu déglutis, tu recules, essayant vite de trouver un prétexte pour être là, derrière elle ― euh.. j-j'voulais dire aurevoir aux chiens. et ça t'brises de voir que malgré son silence, elle semble être .. malheureuse. t'oses à peine la regarder dans les yeux. t'as l'cœur qui se serre de te tenir aussi prêt d'elle et de te retenir autant de la prendre dans tes bras.