Apprendre à réfléchir, plutôt que d’foncer tête baisser. P’tin ouai, j’aurai dû réfléchir à trois fois avant d’prendre ma voiture et de venir jusqu’ici, passer ta sécurité, et m’enfermer avec toi dans ta salle de réunion. J’pouvais juste plus être sans nouvelle d’toi, sans mettre peut-être un point définitif. J’suis sensée fuir, vu tes sentiments à mon égard, et j’suis là, en train d’me mettre dans un bourbier. « T’aurai préféré quoi ? Que j’te mente en disant que je n’avais pas vu Anja ? que c’était une soirée taf comme une autre ? J’sais pas si j’suis digne d’confiance, mais je n’suis pas une menteuse. » Parce que là, j’ai pas d’arguments, et quoi que j’dise, c’est évident que ça servira à rien. Plusieurs fois que j’ignore ou répond à côté d’ta question. J’souffle un bon coup, faut que j’me calme, pourtant j’ai l’cœur qui s’emballe, la tension qui monte. Mon corps s’déplace vers la fenêtre, regardant dehors. Incapable de t’dire tout c’qui va suivre dans les yeux. « J’sais pas c’que j’veux. J’sais juste que quand j’suis avec toi, j’suis bien ok ? J’me sens en sécurité quand on passe nos nuits ensemble, j’me sens mal quand tu m’ignores comme à New York, j’frissone quand tu poses tes mains sur moi, j’oublie que j’ai des parents qui ne s’intéressent pas à moi quand tu m’regardes parce que j’sais qu’toi tu t’intéresses à moi. » J’ai beau n’pas t’regarder j’le pense. Mais j’veux pas affronter un regard qui sent l’indifférence. J’peux coucher avec la planète entière, aucun n’a réussi à m’atteindre comme tu l’fais. Mais ça, ça t’semble incompréhensible. Alors j’ai envie de partir, m’enfuir, oublier que j’suis passée ici. « Tu devrais écouter ta tête alors. » que j’conclue. J’serai pas la nana qui t’rendras heureux, j’m’en suis convaincue depuis que je t’ai rencontré, et j’ai été conne de laisser quelques instants d’doutes en moi croire l’contraire.

En effet s'il y a bien une chose qu'elle a bien fait, c'est qu'elle a été honnête et sincère avec moi. Oui elle aurait pu me cacher le fait qu'elle avait couché avec son amie, mais non elle m'en a parlé. Oui ça a fait mal. Oui j'aurais sûrement aimé ne pas l'apprendre et on en serait pas là elle et moi. Non... au moins t'as été sincère avec moi même si la vérité m'a fait mal.. Et puis maintenant c'est trop tard. C'est fait. La vérité est là et le mal est fait. Enfin le mal, après elle me devait rien. On n'est pas en couple et si je reste distant, si je tente de m'éloigner, c'est uniquement parce que je m'attache à elle et que je préfère me préserver pour ne pas souffrir. J'arrive juste plus à gérer ce que je ressens pour elle. Et je préfère arrêter avant que ma jalousie prenne clairement le dessus. Je la regarde se positionner face à la fenêtre, pour commencer à dire des choses qui me touchent vraiment. Et ce genre de choses c'est clairement ce qui me donne envie de craquer. Sur le coup je sais pas quoi faire alors qu'elle rajoute que je devrais écouter ma tête. Je peux pas écoute ma tête quand tu me dis ça Aurea... Et dans un sens, ça me fait du bien qu'elle s'ouvre, qu'elle me parle. Au moins je me rends compte que c'est réciproque. Peut être pas les sentiments, mais au moins tout le reste. Alors je m'approche d'elle, me positionnant à côté d'elle. Je tourne ma tête pour la regarder. Ca me fait chier cette situation Aurea... Parce que tu me manques, que t'ignorer à NY c'était horrible, que j'ai terriblement envie de t'embrasser, de te prendre dans mes bras là tout de suite.. Que je lui dis finalement en plongeant mon regard dans le sien. Je veux juste pas que tu me dises avec qui t'as couchés... J'veux rien savoir de ça... Parce que ça me rendrait dingue de le savoir.

« Désolée. » Parce qu’aussi fou qu’ça puisse paraître, j’ai aucune envie de t’blesser. Ça aurait été plus simple qu’tu m’détestes, comme les messages qu’on s’est échangé. J’ai tenté d’faire mal comme j’pouvais pour dire qu’tu m’approches plus. Et c’est moi qui reviens vers toi finalement. Prise à mon propre jeu. Le cœur prise dans un tourbillon incontrôlable. J’suis en bataille constant avec moi-même, luttant pour rester impassible, faire en sorte que rien ne m’atteigne. Puis il y a toi que j’ai laissé franchir toutes ses barrières. Jusqu’à voir des larmes sur mon visage quand j’ai fait mes crises d’angoisses. L’un des rare à pouvoir voir mes failles. Je t’ai laissé avoir les cartes en main pour m’blesser quand l’envie t’en prendra. Un long monologue, les yeux rivés sur ce qu’il se passe dehors, et c’monde qui continue de tourner. La tête qui tourne par cette vague de sentiments qui m’prend. Finissant par te demander d’laisser ta tête prendre le contrôle, d’écouter ta raison. Mes yeux dérivant vers toi quand tu m’dis ne pas pouvoir. La respiration qui s’bloque quand tu reviens vers moi. Ça semble si paisible d’un coup. Mes bras s’croisent sur ma poitrine en t’écoutant, il m’faut un effort surhumain pour n’pas briser cette distance pour venir combler ce manque qu’tu ressens. Si j’suis là, c’est qu’il y a l’même d’mon côté, mais j’me suis déjà trop livrée pour aujourd’hui pour qu’ça sorte d’ma bouche. « ça m’fait chier aussi tout ça dim’. » Le regard qui croise l’tient, les prunelles luisantes par cette situation qui va peut être finalement trouver une issue. fait tout c’que tu viens d’me dire. c’est tout c’que mon cerveau m’pousse à dire, mais aucun son n’sort. « T’es sûr de n’pas vouloir savoir ? » Je n’ai forcément envie d’cacher c’genre d’chose, mais si c’est c’que tu veux, j’suis prête à m’y plier. La seule chose dont j’suis certaine, c’est de n’pas avoir envie d’un autre homme qu’toi, j’veux pas sentir d’autres mains que les tiennes, pas d’autres bras, pas sentir un autre souffle qu’le tient.

Elle a été sincère et je me dois de l'être également. Apprendre sa coucherie m'avait fait du mal. Mais ça m'a permis de réaliser que j'étais bien plus attaché que je le voulais. J'ai rien contrôlé. C'est vrai que j'ai tendance à vite m'attacher quand le feeling est là, quand il reste, et pas que au lit. On s'est surtout rapproché depuis l'accident au TD Garden. Je suis venu quasiment tous les jours la voir à l'hôpital. Elle est venue quasiment toutes les nuits chez moi après sa sortie. J'ai été là pour elle lors de ses crises. Indirectement ce sont des choses qui rapprochent. Et je comprends aussi qu'elle se confie un peu sur ce qu'elle ressent. C'est pas les même parole que moi, mais je commence à savoir que là dessus, elle garde beaucoup pour elle. Alors je vais me satisfaire déjà de ce qu'elle me dit. Après tout ça fait comme moi avec Thélio. Il me reprochait énormément de ne pas parler de ce que je ressens et d'être très réservé là dessus. Donc si Aurea est pire que moi, dans dix ans, on est toujours au même stade. Enfin on verra, déjà je lui demande de ne plus me parler de ses plans culs. Je veux plus rien savoir. Je préfère être dans l'ignorance. Je suis sûr oui... J'ai pas envie d'avoir les images en tête que quelqu'un d'autre te touche. Homme ou femme, peut importe. je veux pas avoir à imaginer ça. Je suis jaloux et possessif, donc autant ne rien savoir. Je finis par ouvrir mes bras dans sa direction pour pouvoir l'accueillir à l'intérieur.

Donc on en arrive à nos accords pour qu’tout roule entre nous alors. C’moment où on se met d’accord sur ce qu’on veut, et ce qu’on n’veut pas l’un de l’autre. C’est étrange, de t’entendre me faire comprendre qu’tu es d’accord à ce que j’vois d’autres personnes. Et ça m’rassure. Etape par étape alors. Mon regard t’remercie d’me comprendre, mon sourire te gratifie d’tes efforts. « Pas un mot alors. » que j’mine en passant ma main devant ma bouche la fermant d’un zip. « J’peux te demander un truc ? » ça sera peut être un peu trop, j’en sais rien. « T’as l’droit de refuser mais… si tu vois quelqu’un d’autres, la voir ailleurs qu’à l’hôtel ? » En plus de n’pas vouloir savoir bien sûr. « J’veux pas avoir envie de t’voir à l’improviste et entendre une nana qui s’éclate avec toi. » J’veux que l’hôtel devienne notre endroit à nous, continuer à être l’endroit où j’me sens l’mieux avec toi. Pas un endroit où une autre à poser son cul avant que j’arrive t’voir. Tes bras qui s’ouvrent à moi, je n’hésite pas un instant à enrouler mes bras autour d’toi, me serrant contre toi. Une nouvelle fois, j’vis cet instant comme étant une délivrance après une semaine d’absence, loin de toi. Me hissant sur la pointe des pieds pour un baiser au coin des lèvres avant d’espérer avoir plus. « Alors tout est ok entre nous ? » Besoin d’un avoir le cœur net.

Est-ce que vraiment je viens d'accepter de continuer notre "relation" et surtout d'accepter qu'elle aille voir ailleurs, à condition, qu'elle ne me dise rien. Je sais que ça ne fait que repousser le problème. Ca va rien changer au fait que je suis jaloux, que je la veux pour moi et rien que pour moi. Mais c'est soit ça, soit on se voit plus du tout et dans le fond, ça me rendais mal aussi. Hum dit moi.. Que je lui réponds en fronçant les sourcils. Elle va sûrement me demander la même chose ? Sauf que perso j'ai clairement pas envie de revoir d'autres personnes. La fille, avec qui, Aurea "m'a surpris", je l'ai pas revu, et je ne l'ai pas recontacté. J'en ai clairement pas envie. Mais je comprends vite où elle veut en venir. Pas de plans culs ici, ça me va. Que je lui réponds en la regardant. Je serais presque tenté de rajouter un "si t'arrêtais de passer ma sécurité aussi" mais je me tais pour éviter qu'on se prenne la tête alors que les tensions sont désormais apaisées. Finalement je lui ouvre mes bras pour qu'elle vienne s'y glisser, ce qu'elle fait directement et ça me fait un bien de fous. Mes bras se referment autour d'elle, la serrant contre moi. Oui. Clair, net et précis. Parce que sa demande c'est un peu aussi de la jalousie et pour moi s'il y a jalousie, il y a attachement, donc dans le fond, j'suis content. Et finalement j'approche mon visage pour pouvoir capturer ses lèvres que je n'ai pas goûté depuis qu'elle m'a annoncé sa coucherie avec sa pote.

Les accords qui s’enchaînent. P’tin, je n’ai jamais fait ça avec un gars moi. Si j’sens qu’ça pourrait devenir sérieux, je me tire. Voilà comment je fonctionne, je n’laisse le temps à personne d’pouvoir me connaître, découvrir les failles. Jamais me montrer faible face à qui qu’ce soit. Je t’ai laissé voir tout ça d’moi, ça va trop loin. Pourtant aucune envie d’faire marcher arrière, juste faire les choses progressivement. Et égoïstement, à mon rythme. Finissant par te demander de n’voir personne ici au Copley, personne d’autres que moi. J’sais qu’il y a sûrement eu tes ex ici, et on a tous un passé. Mais aujourd’hui, c’est moi qui pose mon empreinte ici et j’compte pas la retirer. « Parfait. » On fait la paix alors. Peut-être qu’on arrivera enfin à s’engueuler un peu moins maintenant. Je n’en sais rien, c’est un début on va dire. Tes bras qui s’ouvrent, tes lèvres qui viennent sur les miennes. Mes mains qui s’posent ta nuque forçant un peu plus fort s’baiser. J’prend même pas l’temps d’prendre ma respiration tant leur goût m’a manqué par ta lèvre que je tire avec mes dents, que par ta langue qui flirte avec la mienne. Bordel, qu’ça fait du bien. J’nous fais reculer jusqu’à arriver sur cette table d’réunion tout en verre transparent, le froid martyrisant ma peau quand je m’assois dessus. « T’étais en train d’faire quoi avant que j’arrive ? » en jetant un coup d’œil sur l’ordinateur refermé. « Tu penses qu’tes gorilles sont toujours derrière la porte ? » un petit rire qui s’échappe. J’irai bien été voir si je n’étais pas en train de t’attirer vers moi.

On s'est mit d'accord. Je ne veux rien savoir sur les femmes, ou hommes avec qui elle couche. Je veux juste rien savoir pour éviter toute jalousie. Et à l'inverse, Aurea ne veut pas que j'emmène des plans culs ici. De toute façon j'en ai plus. La fille avec qui elle m'a entendu, je n'ai plus de nouvelles, donc je ne compte pas la revoir. J'ai clairement pas envie de voir d'autres femmes, mais tant que rien ne sera officiel avec Aurea, il faudra bien que je continue ma vie comme avant. Ca ne sera peut être jamais officiel avec la jeune femme. J'en ai strictement aucune idée. Oui je suis d'accord que notre conversation est déjà un pas en avant mais du jour au lendemain, elle peut décider de reculer, quand elle en aura marre de moi. Aucune idée. Seul le temps nous le dira en réalité. Pour le moment, tout est clair entre nous deux. On s'est mit d'accord. Maintenant on peut profiter et je viens coller nos lèvres ensemble pour notre plus grand plaisir à tous les deux. Mes mains se glissent délicatement sur sa taille pour apprécier ce baiser, pour profiter de ses lèvres qui m'avaient manqués, je dois bien l'avouer. J'avais une réunion avec des collaborateurs à Dubai. Que je lui réponds bien que je ne pense pas que ça puisse tant l'intéresser que ça. Heureusement j'avais finis ma réunion quand elle est arrivée, parce que je l'aurais envoyé balader si j'avais été en plein milieu de la réunion. Je pense pas, mais va falloir que t'apprennes à accepter le non. Imagine j'aurais été au milieu d'une importante réunion. Que je lui dis en souriant amusé. Si on lui dit d'attendre, il y a des raisons tout de même. Mais je ne peux pas lui en vouloir quand je vois la discussion qu'on a réussit à avoir tous les deux. En espérant que ça puisse apaiser les tensions. Et ce moment se termine à tout instant si Thais se réveille de sa sieste. Que je lui dis alors que je me glisse contre elle délicatement.

Finalement peut-être qu’le film cinquante nuances de Grey n’était pas tant une connerie qu’ça. Son histoire de contrat, ce qui peut-être accepter ou non par l’autre. Parce qu’au final, c’est un peu ce qu’on fait. Sauf qu’il ne s’agit pas d’un contrat dominant soumise. Je n’arrive pas à savoir jusqu’au tout ça ira tout cela, toi, moi, nous. J’sais juste qu’cette semaine sans toi, c’week-end à new york, plus jamais j’veux m’sentir comme ça. Seule et abandonnée. Je l’ai déjà ressentie au TD garden, croyant que j’allais crever sous les décombres. Tout comme avec mes parents qui s’en sont toujours foutu d’moi. J’veux plus m’sentir comme ça, jamais. J’recule, gardant l’visage impassible, d’une nana sûre d’elle, alors que j’capture tes lèvres jusqu’à manquer d’souffle. C’est ça m’vouloir, vivre jusqu’à avoir l’souffle coupé. « J’aime pas qu’on m’dise non, tu devrais l’savoir. Puis les volets étaient ouverts quand j’suis arrivée, je l’aurai vu si t’était pas seul. » Les lippes qui s’étirent, satisfaite car finalement, t’était seul ici. J’aurai pu attendre, mais pas sûr qu’ta sécurité aurait été du même avis. « Et à ton avis, il nous reste combien d’temps ? » Histoire d’sceller cette réconciliation comme on sait si bien l’faire. Les mains qui attrapent ta chemise au niveau des côtes pour t’attirer un peu plus fort contre moi. « T’était dans cette salle de réunion la toute première fois où je t’ai fait les vidéos ? Tu sais, celle où j’étais dans ton bureau… » Celle où j’suis arrivée avec juste un imper’ , où j’ai tout fait pour t’faire perdre tes moyens en pleine réunion. J’me souviendrai toujours de c’regard sombre quand t’es revenu dans ton bureau, où on a peine eu l’temps d’parler tant l’envie était grande.

C'est vraiment bizarre ce genre de contrat mais je pense que c'est exactement ce qu'il nous faut à tous les deux. Se poser des limites. Ne ramener personne ici, au risque qu'elle vienne et surtout qu'elle vienne nous surprendre. Ce n'est absolument pas le but. Ca s'est passé une fois, je ne veux pas forcément que ça recommence. Je me doute que ça n'a pas du être facile à accepter. Je le prendrais très mal si je venais à la surprendre en train de prendre du plaisir avec une femme ou un homme. Oui mais à priori une visioconférence ça ne se voit pas à travers une vitre hein. Que je lui réponds en la regardant droit dans les yeux. Elle a eu de la chance que la réunion se soit terminé juste un peu avant qu'elle n'entre à l'intérieur. huuum je sais pas... Je prends mon téléphone pour regarder l'heure qu'il est. Une petite demie heures, maximum. Que je lui réponds alors que je me rapproche d'elle, entourant sa taille de mes bras. Mon visage se rapproche du sien, frôlant ses lèvres. Hum oui c'était dans celle-ci. Que je lui réponds en levant les yeux au ciel. Je m'en souviens encore. Quel moment en tout cas. Je finis par déposer mes lèvres sur les siennes délicatement. Après ces longs jours à se faire la gueule, notamment à New York, ça fait du bien de la retrouver quand même. New York ça a été compliqué. On s'est fait la gueule tout le long, et je me suis collé à elle uniquement parce qu'elle a fait une crise en pleine nuit.