dernières heures passées avec tout un tas d’émotions contradictoires, du haut, du bas, du stable. t’as pas totalement compris ce qui s’est passé mais, dans l’immédiat, installée dans l’uber en direction de l’adresse communiquée par levy, tu sens le stress monter. parce que tout ça, c’est inhabituel pour toi ; du moins, avec quelqu’un que tu connais depuis si peu de temps. mais tu mentirais si tu disais que d’un autre côté, l’excitation ne prenait pas le pas sur tout le reste. les pieds foulent le trottoir pour te rendre à l’adresse indiquée, un coup d’œil autour de toi pour voir levy plus loin. tu te rapproches, les billes qui le détaillent alors que tes narines captent déjà l’odeur des gaufres. quelle idée. fabuleuse. la suite aussi. « heyyy. » que tu lances à deux pas de lui, t’approchant jusqu’à pouvoir te rapprocher de son visage dans le but de déposer tes lèvres sur sa joue.

pas très heureux d'être revenu dans les rues de boston. pourtant t'es déjà entrain de les arpenter. clope au bec. t'as ressorti une veste, ça non plus, ça t'avais pas manqué. le soleil et la chaleur de punta cana étaient plus agréable. assis dans ta voiture, t'attends celle qui est entrain de te rendre fou; sage. t'as passé les dernières heures à lui parler. et quand vous avez arrêté, ça t'a manqué. son grain de folie, sa douceur, l'envie que t'as d'elle. au loin, tu la vois arriver alors tu sors de ta voiture et tu la rejoins. ici, on est c'est le meilleur gaufreur! que tu lances en te baisant pour attendre sa joue et déposer tes lèvres sur sa peau. odeur envoutante. pas de la pâte à gaufre, mais de son parfum. ça va? main que tu passes doucement dans son dos pour l'accompagner à avancer.  par contre, c'est des gaufres à emporter, je t'avais pas préciser t'as omis volontairement quelques détails. vous pouvez trouver pleins d'endroits pour manger. comme ta voiture, au plus rapide. ou marcher. ou le parc d'en face.

difficile de poser un mot sur tout ce qu’il se passe avec levy mais, de toute évidence, c’est toi qui tombes dans ses filets. le sourire qui vient adoucir tes traits lorsque sa voix s’élève et que ses lèvres se plaquent sur ta joue. « mieux. » ça va mieux. un peu au moins. parce que quand t’as sauté dans l’avion en pensant que vos chemins se séparaient sur ça, t’étais vraiment pas au meilleur de ta forme. le contact de sa main dans ton dos que t’apprécies, peut-être plus encore que ce soit que vendredi. parce que ça te fait réaliser qu’il est là, malgré tout. « tu donnes tout pour pouvoir me réchauffer, décidément. » parce qu’il caille un peu trop à ton goût, là, dans l’immédiat. tu t’attendais pas à cette différence avec punta cana. trop vite habituée aux bonnes choses. « tu viens souvent ici ? tu m’en conseilles une particulièrement ? » de toute façon, t’avais surtout promis de faire chauffer sa cb.

ça va très vite entre vous et t'es pas vraiment à l'aise avec ça. mais tu peux pas t'empêcher d'aller vers elle, de lui parler. t'as eu l'envie pressante de la voir ce soir. parce que la tension qu'il y avait eu en fin de journée t'avais un peu secoué. t'avais pas envie de perdre le peu que vous aviez lié. t'étais content qu'elle ait accepté ta proposition. et puis, tu comptais même pas sur une ambiguïté possible. t'avais juste envie de la voir. ― t'es belle susures-tu à son oreille. t'es pas le genre à être avare sur les compliments. quand tu penses quelque chose, tu le dis. ― souvent non. juste quand je veux me réconcilier avec une meuf que j'ai vexé tu blagues évidemment. c'est ton grand-père qui adore venir ici, et qui y emmène toujours ta grand-mère parce qu'elle adore les gaufres. tu te postes devant le menu, le doigt qui défile sur les compositions pour t'arrêter sur l'une d'elle. comme si t'étais déjà venu des centaines de fois, tu dis avec assurance ― celle là. nutella, kinder bueno!

pas l’envie qu’il déguerpisse de ta vie alors que ça fait même pas deux semaines que vous vous parlez, l’habitude déjà prise de lui envoyer beaucoup trop de messages chaque jour, de lui parler continuellement, de flirter. et, si au départ, tu te sentais mal pour tout ça par rapport à tayden, aujourd’hui, t’es un peu plus sereine avec l’idée dans ta tête. pas totalement. pas encore. parce que ça reste trop frais. le compliment glissé à ton oreille qui te fait sourire un peu plus et frissonner à la fois. « toi aussi t’es belle levy. t’es la plus bonne de toutes mes copines. » une belle meuf. tu ris un peu avant de lui demander s’il connaît bien. « t’as la carte de fidélité j’espère ? tu dois souvent en vexer. » tu dois pas être la première même si t’espères secrètement être la dernière. un peu conne pour le coup mais l’espoir fait vivre, après tout. « tu vas me devoir beaucoup de gaufres pour que j’arrête de t’en vouloir. » t’es pas franchement rancunière, au contraire ; mais si tu peux gratter un peu plus de gaufres que prévu, toi, ça te va bien. t’en profites. les billes qui suivent son doigt sur la carte et s’arrêtent au même endroit. « allez, vas pour celle-là pour commencer. » pour commencer. c’est faux. t’es pas en mesure d’en manger deux au vu de la manière dont tu t’es empiffrée chez ton frère ; sinon, tu vas vraiment lui vomir dessus.

t'as vraiment crushé sur cette fille ou t'as besoin d'un peu plus d'attention que d'habitude? peut être les deux. en tout cas, quand t'es à côté d'elle, tu te sens bien. elle est drôle, elle perds jamais son humour. elle hésite pas à te taquiner et tu rigoles à ce qu'elle te réponds. ― si y'en avait une, je l'ai pas sur moi bonne question, tu demanderais à ton grand-père la prochaine fois. t'façon t'es pas à quelques dollars près. porte-feuilles dans les mains que tu tapotes contre le mur. ― c'est parti pour deux comme ça. tu passes la commande et prends en même temps deux canettes de thé glacé. histoire de faire passer la nourriture. ― tu veux qu'on mange où ? dis-tu en attendant que vous soyez servi. faut réfléchir pour pas trainer dans la rue comme deux cons.

l’impression d’être une bombe et d’avoir filé l’interrupteur à levy, c’est la seule chose qui te vient en tête là tout de suite. t’as sûrement trop pris au pied de la lettre le fait qu’il veuille soigner la plaie ouverte par tayden. t’avais pas prévu qu’il puisse t’en faire une autre juste à côté. « prends-en une, je suis sûre que je vais souvent t’en demander. » tu te projettes sûrement trop mais c’est pas grave. t’aimes bien les gaufres et t’aimes bien levy. perfect match. un coup d’œil autour de vous quand il te demande où tu veux aller manger avant de te retourner face à lui, le regard qui descend avec un peu trop d’insistance sur ses cuisses. ou sur son paquet. il saura pas. tu fais durer ça cinq secondes avant de parler. « sur tes cuisses. » ça t’évitera d’avoir froid aux fesses, il prendra tout pour vous deux. ça te semble être un bon plan. « j’imagine qu’on peut trouver un banc dans le parc, à l’abri des regards et loin du lampadaire. » le sourire malicieux au coin des lippes, tu sais pourtant qu’il se passera rien. n’est-ce pas ?

les lippes qui s'étirent et tu t'exécutes, attrapant une petite carte de fidélité sur le rebord du comptoir. entre tes doigts, tu la secoues devant le visage de sage. ― à vos ordres ! tu pourrais aussi apprendre à les faire, mais t'es vraiment trop nul en cuisine. tu les fera livrer, ça doit sûrement être faisable. le regard qui suit le sien pour voir ce qu'elle regarde. tu comprends vite. petit rire qui s'échappe et tu passes ta main sur le chemin de son regard pour qu'elle décroche.― ça marche. et s'il fait trop froid, on rentre. la commande déposée sur le comptoir, t'attrapes les deux canettes que tu lui donnes. t'as vu comme elle pouvait être maladroite, et il vaut mieux que tu portes les gaufres jusqu'au banc. quelques minutes de marche jusqu'à un endroit qui te parait pas mal, tu t'assoies enfin. ― tu vas m'dire ce que t'en pense alors dis-tu en parlant de la gaufre. tu croques dans la tienne alors tu sais déjà ce qu'elle vaut.

la carte de fidélité qui s’agite devant ton visage et tu souris ; il aurait pu refuser et te laisser te prendre un mur s’il l’avait voulu pourtant. mais non. et ça t’arrange bien. le regard qui se perd entre ses cuisses et son entre-jambe, le petit rire qui glisse entre tes pulpeuses lorsque sa main s’agite dans ton champ de vision. « tu vas rentrer oui. » chez toi. en toi ? peut-être. les sous-entendus qui se perdent. t’attrapes les canettes pour le suivre jusqu’à l’endroit choisi et, quand il s’assoie, tu l’observes un instant. quelques secondes à peine jusqu’à ce qu’il croque dans sa gaufre alors que t’en profites, les canettes mises dans une main, pour écarter ses jambes de l’autre main et t’asseoir sur sa cuisse comme si de rien n’était. canettes que tu poses devant tes pieds pour attraper ta gaufre et la goûter, tête hochée en vidant ta bouche. « ça manque de chantilly mais ça va. heureusement que j’en ai chez moi. » l’air innocent, toujours. aucune arrière-pensée évidemment.

les yeux qui se plissent pour la regarder. le sous entendu est capté mais tu te demandes si il n'y a pas aussi une part de sérieux. tu réagis pas. tu verras bien. tu te dis que la soirée se déroulera naturellement et qu'il faut pas que tu te questionnes trop. installés, pas très confortablement parce qu'il y a mieux que le cul posé sur un bain froid, t'as attaqué rapidement ta gaufre. c'est meilleur quand c'est chaud. et sage d'ailleurs, elle participe à te tenir chaud, assise sur toi. ― la chantilly, j'valide pas. ça aurait été écoeurant. par contre un peu de coulis de caramel salé... dernière bouchée engloutie. t'as clairement mangé en deux minutes. tes bras viennent entourer sa taille, instinctivement. ― du coup, chez toi.. avec de la chantilly.. ? ouais t'as réagis à la fois aux propos neutre mais aussi à l'ambiguïté. t'imagines tout ce que tu pourrais faire avec de la chantilly.