tw ✧ aucun.

Sensation immonde que celle de rentrer transpirant. Le front suant, le souffle coupé, je referme ma porte et réalise peu à peu ce début de soirée. Quelle étrange idée que celle de m'être investi dans une expérience à laquelle je n'étais plus connecté. Jour de Saint-Valentin, le jour des amours, vision commerciale pour assouvir la pression sociale dans laquelle j'ignorais, chaque année, l'appel. Cette fois-ci, j'avais osé ce jeu écervelé dans lequel j'avais pris goût le temps d'un weekend. Le présent rattrapé, à peine une heure passée, m'a douloureusement ramené à la réalité. Il n'y a personne d'autre que je voudrais rechercher car celui que je convoite est déjà à mes côtés. Non pas que les doutes étaient présents, car même si rassuré, ton froid du début m'avait marqué. Suis-je suffisant ? Suis-je assez ? Tu m'as dit de me découvrir, de vivre ma vie et je t'ai écouté. Pourquoi regrette-je alors ? C'est peut-être cela aussi que de tenter. Tout n'est pas que succès. Je me vois passer rapidement sous la douche, me parfumer à nouveau et faire la table comme je la voulais. Dessus reposent quelques roses envoyées pour ce jour si précis, une rouge pétante au centre dont je ne connaissais pas encore l'expéditeur. Les cartes, encore fermées, prouvent bien que l'ignorance me sied. Une part de moi se voyait être la tienne, espérer dans un recoin de mon coeur échauffé. Les mains s'activent autour des fourneaux, l'esprit encore alerte, les souvenirs ancrés sur cette grande roue. Il n'y a plus de doute, plus de machine arrière, je sais ce que je veux, je vais me battre et je m'en fais la promesse. L'écran de mon téléphone s'allume juste à côté, mes yeux s'attardent dessus, voient ton prénom et mes joues s'illuminent d'un sourire. C'est donc cela que je ne peux cacher ? Te savoir impatient de me retrouver me fait perdre tout bonnement pied ? ❝ Tout va bien, Eben, tu as tenté, tu le sais. Tu le savais que c'était peine perdue, non car. tu. penses. à. lui. ❞ Sans m'arrêter, je me parle et me fustige, cuisine comme un bon ménager en tentant de me raisonner. ❝ Maintenant, tu te calmes, vous allez passer une bonne soirée, tu vas lui raconter ce qu'il s'est passé en espérant qu'il se vexe pas et tu vas prier pour qu'il te lâche pas après lui avoir dit ce que tu ressens... Allez, tu peux le faire, t'es un grand garçon. ❞ Une boite emballée repose sur le comptoir, cadeau valentin remplacé par un coquin. Qui sait quelle attention romantique pourrait te faire fuir ? La seule chose que je désire est d'à jamais t'enlacer jusqu'à lâcher mon dernier soupir.

tw ✧ aucun.

Coup contre la porte qui me sort de ma rêverie. J'en sursaute, myocarde cognant à son tour contre ma poitrine. Le son atteint mes oreilles, résonne à mesure que mes pas me rapprochent de la porte. Était-ce violent ? Y-a-t-il un problème ? Je pose ma main sur la poignée, l'autre sur le système d'ouverture. Est-ce toi ? Es-tu en colère ? Ai-je fait quelque chose ? La porte s'entrouvre et une masse s'engouffre. Je recule de quelques pas quand ton corps se plaque contre le mien, tes mains attrapant mon visage afin de stabiliser mon visage. Nul temps de dire quoi que ce soit que tes lunes s'écrasent sur les miennes, emportant mon âme dans cette fougue presque viscérale. Il me faut quelques secondes quand nos langues se quittent, que nos visages se retrouvent pour réaliser l'intensité du moment. Mes astres pétillent en te regardant ricaner de la sorte. Avais-tu reçu ma rose ? Était-ce lié à cela ? ❝ Je... Wow, enfin, je savais que tu étais surement content et excité de venir mais à ce point... ❞ Comment ne pas rougir ? Tu me connais à force, cela m'est impossible. Ma peau frémit à en poser ma main sur mon bras opposé, soulevant mes épaules dans un geste de gêne. ❝ C'est réciproque en tout cas. ❞ L'atmosphère devenue douce se bloque dans l'espace, les yeux scrutant ton faciès s'étant assombrit. ❝ Tu m'as caché... ❞ Bêtement je répète sans véritablement comprendre. Nous avions dit être sincères depuis le début, as-tu menti ? Ou as-tu simplement dissimulé ? Je sens mes sourcils se froncer, ma gorge se serrer mais je décide de saisir immédiatement tes mains entre les miennes, ravalant mon courage pour le diffuser dans chaque fibre de mon corps. Promesse de ne pas te fuir, promesse d'être plus fort. ❝ Coda, tu peux tout me dire, tu le sais... Quoi que tu m'aies caché, je suis sur que tu avais tes raisons. Je t'avais bien dit que je te laissais le temps de me dire les choses, non ? Donc... ❞ De mes mains, je sers les tiennes en tentant de sourire en coin, baissant mon faciès pour qu'il ne puisse échapper à ta vision. ❝ ... Tu peux tout me dire sans peur. ❞ Je ne peux cacher l'inquiétude au fond de moi malgré les apparences mais je me montre le plus encourageant possible. Je veux que tu puisses tout me dire, je veux que tu me fasses confiance et que tu fasses ce pas en avant me comble en même temps qu'il me terrifie. La seule chose que je redoute est de te perdre, emporté par des démons que je ne pourrais combattre.

tw ✧ aucun.

Ombre de honte voilant ta face, faisant fuir un regard que je cherche en vain. L'inquiétude gagne un coeur trop longtemps torturé, persuadé à cet instant de se retrouver brisé. La respiration se veut douloureuse, calme comme inexistante, comme si l'air des poumons n'avait plus d'importance. Prénom prononcé, n'inspirant rien de bon, fait naitre une peine en moi que j'avais juré ne plus invoquer avant un temps. Elle, si dure, si lourde, n'a d'autre détour que de scinder l'amour. Je sers mes mains sur les tiennes, tente de tenir bon, me rassurant comme je le peux que notre barque vogue toujours à flot. Il ne peut y avoir d'iceberg, ni même de tempête assez forte pour nous séparer de la sorte et briser notre sort. Cela est impossible, je ne peux pas laisser la chose se faire, plutôt ruiner nos vies et nous conduire aux enfers. Je retiens mon souffle, t'écoute enfin te livrer, sans savoir quoi dire, sans savoir quoi penser. Les astres rivés sur ta bouche, hameçon crocheté à tes mots, voulant tirer de toutes ses forces pour arriver au propos. De quoi s'agit-il ? Quel est donc cet affront dont tu jures vouloir te défaire ? Je me sens paniquer mais je me tiens à mes espoirs, persuadé que la lumière est cachée dans le noir. Une de tes mains se faufile or de son nid, trouve refuse contre ma joue en une marque de tendresse infinie. Le myocarde devient coton, anesthésié par tes plis, alors que je ne lâche pas mon oreille attentive. Les mots s'enchainent presque à une vitesse que je peine à tout comprendre. Quel est le sens de tout ceci, suis-je délivrance ou souffrance ? Tu as trouvé l'amour. C'est ce qui claque contre mon corps. La suite me perd davantage mais ma surprise se repeint sur mon visage. L'expérience ? Est-ce la même chose la mienne ? Dieu que tout s'éclaircit. C'est donc cela que tu me cachais. Ceci est ton péché ? Le même que le mien ? Je me recule, tournant sur moi-même, la bouche entrouverte sans trouver quoi dire, m'opposant finalement à toi dans une seconde rotation, dos s'appuyant contre un meuble, les yeux se perdant de toute part avant, sur le sol, trouver refuge. ❝ Je... ❞ Pause brève dans laquelle tu réalises le ridicule de la situation. Ceci est stupide, complètement stupide. Je me mets à glousser nerveusement, les yeux s'humidifiant d'incompréhension et de soulagement. ❝ Tu parles de Love is Blind, c'est ça ? ❞ Relevant la tête vers toi, je comprends que j'ai raison et je me mets à sourire bêtement, une première larme scarifiant ma peau. ❝ Moi aussi. Je voulais te le dire ce soir mais... C'est l'expérience sociale dont je te parlais, je... ❞ Au fond, j'ai honte, tellement honte, surtout après ce que tu viens de me dire car dieu que je partage la même chose. Je voudrais être libéré de ce poids d'avoir été si con mais nous partageons la même bêtise, alors autant couper nos chaînes et se retrouver libres. ❝ Je me suis inscrit aussi. Quand tu me disais de découvrir, d'oser etc, je me suis dit "hey, ça peut être sympa, qui sait, peut-être que je vais rencontrer quelqu'un qui voudra vraiment de moi", car tu sais, je suis cet idiot romantique qui s'est fait roulé dessus un paquet de fois car incapable de voir quand quelqu'un est un vrai con en face. ❞ Impossible de m'arrêter tant je me mets à cracher mes paroles, manquant d'air à chaque minute mais lancé, sous l'émotion, dans une confession du coeur. ❝ Et les semaines ont passé et j'ai juste... Je sais pas, j'ai voulu tenter quand même car même si toi et moi on s'est rapproché, tu m'as fait comprendre que tu voulais pas d'attaches et j'avais peur, genre vraiment vraiment peur de me retrouver à m'attacher plus que je ne le devrais mais... Je reste moi donc tic tac, je suis tombé dans mon propre piège. ❞ Couinement de semi douleur que je lâche suivi d'un soupir avant de reprendre. ❝ Mais j'ai voulu rester fort et voir ce que ça allait m'apprendre et j'ai décroché un date ? Tout à l'heure ? Et... ❞ Plus rien ne me retient. Lorsque mes yeux retrouvent le chemin vers les tiens, les larmes se mettent à couler à flot. Mes joues s'inondent d'une vague salée à m'en brûler l'épiderme, la sensation de libération aussi déchirante qu'elle apaise. Ma voix se brise presque tant j'abdique enfin, me livrant au delà de ce que j'aurai prévu. ❝ J'ai pas pu. J'étais là, avec quelqu'un qui me voulait mais pendant tout ce foutu temps, la seule chose à laquelle je pensais, c'était toi. Et ce depuis... Je sais pas, depuis qu'on s'est rencontré ? Ça a pris tellement d'ampleur, et j'aurais voulu être cool avec ça, mais faut croire que je me voilais la face, suffit de voir ce que je t'ai envoyé comme rose, hein ? Je... Je jure que par toi. ❞ Je ravale tant bien que mal l'eau s'accumulant au niveau de mes lèvres, mes poumons retrouvant l'air qui leur manquait depuis quelques minutes. L'impact de la culpabilité sur mes épaules me quitte, me poussant à clore les yeux quelques secondes en signe de répit. ❝ Je me suis senti coupable car j'ai eu l'impression de te trahir... Mais au moins- ❞ continue-je en rouvrant les yeux, plus calme et posé à présent, ❝ - j'ai ma réponse... ❞ Les bras postés en arrière, je les ramène et les ferme contre mon torse, la vulnérabilité à fleur de peau. Un énième ricanement de soulagement vient tapisser les murs de mon appartement alors que je me sens me recroqueviller sur moi-même. ❝ Donc... Tout ça pour dire je-sais-pas-quoi. Reste auprès de moi ? ❞ J'ai l'air ridicule, je me sens ridicule. J'en oublie même la déclaration que tu m'as faite, la raison de ton aveu, les circonstances qui font que nous nous ouvrons en ce jour, en cette heure. Les pétales des roses tombent le jour de la Saint-Valentin, et lorsque celles-ci fanent perdurent encore après l'amour qui nous maintient.

tw ✧ sensualité.

Les pas que tu entreprends nous rapproche, nous reconnecte mais chaque aveu nous braque et nous laisse à terre. Arrivé à mon niveau, ton corps semble être fait de pierre malgré les caresses entreprises sur mes bras pour me rassurer, il semblerait que tu te sois pétrifié. La vérité est-elle aussi raide à encaisser que de se savoir possiblement pas assez ? Bouche cousue, ne formant qu'une masse rose, tes pupilles se teintent d'une ombre morose. J'ai la sensation de te perdre à mesure que je continue, tes doigts immobiles à présent sur ma peau nue. Il n'y a rien à faire, juste continuer, épuiser mes forces jusqu'à me libérer. Viveté d'un geste appelant mes phalanges, réalisant en regardant qu'elles sont recouvertes de ta main. Incompréhension de mon être, j'en relève le visage, te vois sourire, ou presque, à en briser ce mirage. La colère n'était-elle qu'éphémère ? Ne sommes-nous donc pas condamnés à vivre en solitaire ? Tu rouvres ton âme et déverse tes pensées, celles empruntes d'émotions auxquelles tu ne voulais penser. Une vague de fièvre me gagne, monte à ma tête, me fait te regarder comme si autour de toi, des étoiles brillaient. ❝ Je pensais qu'à toi aussi ❞ arrive-je à articuler avant que tu ne reprennes, tes paroles que je bois me noient d'une belle ivresse. Océan affectueux où la peur se fait manger par des requins affamés, guidés par la liberté. Je suis pris de peine à te voir ému de la sorte, les paupières clignant pour scinder tes larmes, les cacher alors qu'elles perlent au coin de tes yeux. Ton ton se frotte dans une gorge serrée, ma main se fond dans la tienne et la serre à en crever. ❝ Coda, je... Je sais pas quoi dire. ❞ Une montée d'émotions me prend les yeux aussi, me retourne les tripes à en perdre l'équilibre. ❝ Coda, tu... Tu es la personne la plus importante pour moi, je veux pas vivre sans toi. C'est juste... J'ai l'impression de vivre pour la première fois et d'enfin comprendre ce que c'est que ça, tout ça, la vie. ❞ Nos silhouettes se confondent tant nos corps se rapprochent, collés l'un à l'autre sans aucun effort. ❝ Tu es mon Coda, et je veux personne que MON Coda. Et je veux pas non plus que tu aies quelqu'un d'autre que moi, ton Eben. Je te ferai jamais de mal, je te jure, t'as pas à avoir peur avec moi. Tout ce que je veux, c'est te choyer, t'épauler, être près de toi car... Moi aussi je suis tombé amoureux de toi. ❞ Les mots n'arrivent plus à s'extirper de la même manière, la chaleur sur mon front m'empêche de réfléchir sans peine. Je ne sens que ta main se glisser sur ma joue, ton pouce balayant les larmes avant de rapprocher mon visage du tien. Le myocarde affiche zéro, explose en cinquième vitesse lorsque tes lunes rejoignent les miennes, que ce baiser à jamais nous scelle. Mes mains trouvent appui devant, contre toi, descendent et se collent à la bordure de ton pantalon, tirant dessus à mesure que nos lèvres chantent à l'unisson. Mon poids en avant me fait te cogner, mes doigts accrochés, ma bouche animée, la langue s'en sort et retrouve la tienne, chacune goûtant le sel des larmes de son opposée étincelle. Jonction des forces, fougue alimentée, la passion se corse tant nos lèvres sont aimantées. Je les libère finalement en reprenant mon souffle, collé à toi en rouvrant mes pupilles sur tes traits. Charmé, je suis et à jamais je le serais. ❝ Je suis dingue de toi, Coda... ❞ murmure-je, front contre le tien, main possédée se livrant à une nouvelle quête, frottant ton entrejambe quand je retrouve tes lèvres. Je pousse dessus, te les vole, t'embrasse avec violence, t'agrippe comme je peux comme si je désirais ta souffrance. Pinçant celle-ci, la prenant dans ma bouche, j'halète en gesticulant, embrasé par l'amour. ❝ Je... ❞ La réalisation me prend et je te lâche, quitte tes lèvres en stupeur, place mon dos de main devant ma bouche effarée. ❝ Désolé, je... La fougue m'a pris ❞ ricane-je, honteux, ne sachant où placer mes yeux. ❝ Tu sais, j'ai... Enfin ma libido, mes émotions, tout ça... ❞ Pause gênante, silence qui nous maintient, la température redescend et mon souffle me ramène à la vie. Mon corps semble enfin redescendre de sa transe, les idées se font plus claires, mon esprit se concentre. ❝ Wow, je... Dire que j'étais parti à cuisiner et à parler avec toi, et maintenant, mes pensées sont tournées vers tout autre chose. ❞ Impossible de ne pas ricaner alors même que je me sens léger, purifié d'une croix que je n'avais pas à porter. Mes astres se reposent sur toi, lune parfaitement dans son axe, mon système enfin en marche, tout à sa place. Moi, soleil brûlant, ranimé par la lune, contemplant ton image en criant de mon endocarde je t'aime.

tw ✧ sexualité.

Désert aride aux grains de sable par millions, se perdant dans les ventricules d'un coeur desséché par l'étouffant manque d'autrui. Quelques oasis apparaissent au détour d'une colline sableuse mais à chaque fois, ce n'est qu'un mirage, une illusion pour mieux survivre. Ainsi ma vie sentimentale s'est échouée sur cette plage à perte de vue, perdant sa voix à crier que quelqu'un la délivre de sa condition. Quelques gouttes de ton espoir auront suffi à la maintenir éveillée mais jamais, ô grand jamais, n'aurais-je pensé que tu aurais apporté la pluie dans cet espace qui, cruellement, en manquait. En cet instant, mon monde se retourne, et tu changes la donne en pivotant de cent quatre-vingt degrés le sablier sur l'échiquier. Nouvelle partie, mêmes joueurs, nouvelle ère. Ce n'est plus la recherche du prince mais la consécration de l'union. Il n'est plus question de terre ou d'océan, libre titan m'emporte au gré du vent loin de l'espace et du temps, au delà des étoiles, sur sa planète stellaire baignant sous les nuages. Face à un être aux larmes de sel, pleurant tout son sort de peur de te voir disparaître, tu apparais grandi, muri, si proche de ma carcasse, les mots rassurants pénétrant ma carapace. Mon regard s'oublie, se perd dans tes yeux car chaque fois que tes lèvres s'ouvrent, c'est pour exhausser mes voeux. Es-tu un ange ou un démon ? Je ne sais plus qui prier. Peut-être n'y a-t-il pas de paradis ou d'enfer à viser. Il n'y a que toi, toujours toi, depuis ces quelques mois, un seul homme dans ma tête, dans mon coeur, dans ma joie. La seule tristesse est celle de te voir un jour et l'autre pas, mais tes mains m'assurent que ta présence est immuable. ❝ Tu es la meilleure chose qui me soit arrivée aussi ❞ arrive-je à rétorquer malgré la peine ayant laissé ma gorge, à présent, lacérée. Dieu que je veux mourir dans tes bras, être bercé dedans jusque dans l'au-delà. Tu oses l'humour, ou presque, et me fais ricaner, la bave coulant malgré moi à m'en défigurer. Suis-je toujours attirant ? C'est ce que je lis toujours dans ton regard rempli de tendresse et d'amour. ❝ T'es con, je suis pas un robot. ❞ Tentative vaine de rébellion stupide. ❝ Mais... Je veux être tien. C'est autrement impassable, Coda Weaver. ❞ Citer le patronyme entier sonne si dramatique, digne d'une série que moi-même je n'aurai suivi mais comment puis-je m'opposer à toute forme de romance alors que mon supplice soupire de perdre en prestance. Il se meurt dans nos baisers de feu dont les cendres s'envolent, assèchent les fleuves ayant mouillé nos faces. La fougue m'attire et me possède en incube, me pousse à te désirer comme une bête déchue. Je sers les dents quand nos langues se quittent, ma bouche est ferme, s'anime en son styx. Désapprobation de ta part quand j'essaie de me raisonner, ma main se perd sur toi, la tienne vient m'empoigner. Je me vois partir, prêt à me démembrer, accepter la mort sous les phalanges de ce brasier. Dieu qu'il est dur de revenir sur terre, te repousser quand mon corps n'est plus inerte. Mes astres fixés sur toi ne peuvent se défaire, mon ventre est colère, ma prostate est amer. ❝ Coda, arrête ❞ ricane-je en tentant de reprendre mon souffle, ❝ tu me rends taré, juste... Je sais pas de quoi je suis capable avec toi. Et là, je... Je suis aussi amoureux de toi que je crève de désir pour ton corps, pour tes lèvres, pour ta... Pour tout. ❞ Les mots ne tombent pas dans l'oreille d'un sourd. Tu reprends la parole, mènes la danse, t'avances doucement en entrevoyant la transe. Je me vois dépérir mais je n'ose bouger, me laissant attaquer quand tes mains viennent se poser. Mon dos se plaque contre le mur, mes bras immobilisés, mes poignets dans tes cuticules. Impossible de m'opposer, même si je le voulais, nos valses langoureuses ne font que commencer.