Les pensées sont trop sombres. Trop lourdes pour mes épaules. Je ne sais pas si j'arriverais à aller de l'avant aussi rapidement que les autres. J'ai le sentiment que ma vie s'est écroulée. Comme si j'étais en débardeur dans le froid polaire. C'est l'image qui me vient quand je veux m'expliquer mon état d'âme. Que je ne suis réchauffée que par la volonté de vivre. Alors j'essaie de me changer les idées. J'ai déposé un livre auprès d'une amie qui est en art plastique. Mais je traine les pieds. Je me perds dans le couloir et viens à m'arrêter en regardant les œuvres. J'en oublie le temps qui passe et décide de couper par les salles de musique pour sortir. C'est alors que mon chemin est coupé par une musique. Alors que tout le monde est déjà parti, elle se démarque. Je pose mon regard à travers la vitre pour observer ce qu'il se passe à l'intérieur, à la source. Je passe quelques secondes à observer cet homme. Je remarque qu'il ne m'est pas étranger. Non, je le connais. C'est certain. Mais je n'arrive pas à voir plus que ça. Doucement, j'ouvre la porte pour me rapprocher. Je dois admettre qu'il joue très bien. Même si je ne suis pas une experte, je trouve cet air de piano vraiment bien joué. Plus je me rapproche, plus mes souvenirs remontent. Perceval, le cousin de ma meilleure amie. et potentiellement que j'ai voulu draguer pendant le Summer Camp. Sans succès mais je suis toujours passée à autre chose. C'est le mieux pour se protéger. Pour ne pas se vexer quand un homme ne porte aucun intérêt à votre personne. Je ne peux pas le détester. Je ne bouge plus et j'attends derrière lui. Il est dans sa bulle et c'est une belle image. Je l'admire comme j'ai admiré les œuvres plus tôt. L'air me plonge dans mes pensées. Celles qui me font mal. Cet air qui soulève "le pourquoi de ce qu'on fait ici". Ma tête se penche vers le sol, laissant tomber les petites larmes. Extérioriser le mal qui nous gangrène, une bien belle façon de se lâcher. A tel point que je renifle. Bruyamment. J'en ai oublié que je n'avais pas encore mis en avant ma présence. - Désolé. J'ai... Je voulais te laisser... finir.