au-dessus du monde. perchée sur ce toit à deux doigts du désordre. sonne comme une sérénité, calme l’âme fougueuse. apaise les peurs nocturnes. les manques insolents. ceux qui ne s’taisent jamais, présent à plein temps. trouver la paix dans l’obscurité. mauvais comble. encéphale qui se vide à chaque nouvelle gorgée. bière fraîche brûle la pulpe des doigts. et j’le sens même pas, à demie là. esprit vagabonde jusqu’à la face cachée de la lune. là, entre les bruits des klaxons et celui des coeurs carbonisés. ceux comme moi, cherche le cessez le feu l’temps d’une étoile filante. d’faire un voeux. et j’souhaiterais que tu disparaisses. ou que tu renaisses. foutu palpitant encore bourré d’ivresse. les jambes dans le vide, bout de mur qui sépare du pire. du faux pas. j’me sens voler un peu loin de toi. admire la haute lumière, règne fièrement au-dessus de nos têtes. témoins des vices et des faux semblants. sûrement pour ça qu’elle ne reste jamais bien longtemps. juste quelques heures avant de lever l’camps.

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

Règne le désordre. Dans la pièce à moitié plongée dans l’obscurité, l’ombre dort éparpillée sur ses fiches de cours. Fiches qu’il s’évertue à remettre au propre sur ordi. Enveloppé par le doux Morphée, il est pourtant réveillé. Comme si une sonnerie interne avait décidé de mettre ses rouages en action. Rencontre les ombres sur son plafond. Elles qui dansent. Effleurent la lumière projetée par son ordinateur, avant de disparaitre à nouveau. La main levée, le brun se frotte les yeux. Quitte la chaleur de son lit pour tirer le tiroir de sa commode. Entame alors, le procédé libérateur. Celui qui peut-être, lui permettra de rejoindre les songes. Avec précision, il roule son joint. Puis, se lève. Enfile un hoodie à capuche. Doudoune sans manche par-dessus, il se prépare au froid qui l’attend, parce qu’il fait glacial à Boston. On est loin de la chaleur du sud. Le bonnet enfoncé sur la tête, il disparait enfin. Alors que la Dudley est plongée dans le silence, l’homme se déplace agilement pour rejoindre le toit. Là où il s’attend à croiser personne. Encore moins elle. Hypnotisée est l’unseelie, car elle ne l’entend pas. Lui qui s’approche sans bruit. Flamme dans l’obscure. Le briquet dégainé, il brule le bout de son joint, avant d’en tirer une latte. Peut-être l’a-t-il perturbé, car il capte un soubresaut dans la noirceur. Léger. Néanmoins, il ne dit rien. Ne prononce aucun son. Pour ne pas la faire fuir. Et puis, qu'y avait-il à dire de plus ? La dernière fois n'avait-elle pas été suffisante ?

silence plombe le vide. le rend réel. tapage muet encombré par des bruits de fonds. par les brises fraîches qui arrache à l’épiderme un frisson. pulpeuses enveloppent le goulot, le liquide pétillant embrasse mes lèvres. s’estompe bien vite laissant seulement l’envie d’y replonger. escapade nocturne, moment céleste bat sous les paupières. regarde en bas, imagine la chute. l’envol sincère. le corps libre qui enlace le dernier jugement. imagine les fautes, les choix bâclés, les sentiments excessifs. les bonheurs absents, les rires factices. l’italie qui manquerait presque dans ces sales moments. ombre silencieuse s’approche sans prévenir. sans réagir. tu laisses ton parfum. essence brut. hypnotisante. mélangée à celui d’ton joint attire mon attention. pas besoin de tourner la tête, j’sais déjà que c’est toi. que t’es là. enchaînée à toi, enchainé à moi. j’ai plus envie de nier les évidences. coup de cœur sans fin. recommence encore et encore. âmes sœurs impérissables, myocardes veut pas de redemption. - t’as l’droit de t’asseoir.. mots jetés dans le néant. p’têtre que j’avais envie que tu le fasses. te sentir près de moi. sans les éclairs et les tempêtes. - tu veux ? bouteille que je te tends. ose enfin relever les yeux vers toi. azurs translucides qui parlent déjà trop. flammes dansent encore, veulent pas se s’éteindre de toute façon.

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

S’élève sa voix. Dans les airs, elle reste en suspens. Elle est étonnement calme Lena. Dans ses mots, l’invitation se laisse entendre. Il pourrait la décliner. Rester de son côté, car rien de bon ne sort quand il est près d’elle. Pourtant, le voilà déjà qui s’avance. Près d’elle, l’ombre s’assoit. Froissement de tissu. Perturbe une fois de plus le sommet. Comme une tour près des cieux. Témoin de l’agitation nocturne. Attrapant enfin la bouteille qu’elle lui tend, il fait offrande de son joint. Puis, s’écrase dans le canapé. Enfonce le poids de son corps dedans. Il pourrait presque sentir les vieux ressorts titiller le bas de son dos. « Qu’est-ce que tu fuis ? » Le goulot porter au lippes, il darde ses orbes sur la brune. Observe la brise danser dans sa chevelure. Elle qui amène à son odorat, son parfum. Hantise.

ça change ce soir. des autres fois où on était prêt à retourner le monde. le faire valser. l’exploser en mille morceaux et les coller dans les cieux. dans celui de cette nuit. trop vide. on aurait mit un peu de nous. ton poids qui s’écrase contre le velour abimé, grince sous tes mouvements. proximité qui rend mon coeur encore fragile. rebonds intenses recommencent à martyriser l’abdomen. regarde ton profil se cambrer, à moitié éclairée. t’étais beau putain. toujours ce sale effet. - mh.. un peu d’tout. que je murmure en détachant mon regard de ton visage. - l’ennui, le manque, les cours.. et je ramène mes jambes vers moi. genoux contre la poitrine, menton posé sur les genoux. je tourne la tête vers ta silhouette. enfoncée dans l’ombre. encore trop loin d’moi. - et toi ? t’es venu chercher quoi ici ? et j’avais sûrement foutu tes plans en l’air. déranger le calme que t’étais venu chercher. le néant que t’aurais aimé pouvoir retrouver. putain d’karma scott. sûrement que t’aurais pas voulu y penser c’soir. à nos affreux ébats. à ce qu’on a laissé derrière. à tout ce qu’on voudrait voir cramer. devenir indolore. mauvais rencard. mauvais sont les dieux qui te ramènent encore à moi.

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

Inutile sont les paroles. Il capte sa fréquence Scott. Devine la raison de sa présence. Du moins, les grandes lignes. Elle s’isole du monde. Affronte la froideur hivernale sans en sentir le froid. Il le sait. Gorgée avalée, il écoute sa réponse. Fixe ses émeraudes sur l’horizon. Lumières lointaines, clignotent dans les ténèbres. Le manque. Lequel ? D’eux ? De lui ? De sa cam ? D’un autre ? Les doigts refermés autour du goulot, il boit une nouvelle fois. Tournant en même temps, son ovale vers elle. Dans la nuit, il croise son regard. S’y accroche. Se connecte à elle. Comme à chaque fois. « J’dormais plus. » La tête rejetée en arrière. Appuyée sur le dossier du canapé. Scott offre son visage à la lune. Porte à ses lippes le joint qu’elle a refusé. Rougeoiement. Expulse la fumée dans l’atmosphère. « Le manque de quoi ? » La question est finalement posée. Sans la regarder, l’ombre attend.

vaste mais pas assez. suscite ta curiosité, celle qui te brûle les lèvres mais que tu tais en premier. regards qui s’attrapent, se fondent l’un dans l’autre. laisse l’esprit écrire ses lignes silencieuses dans le fond de leurs noyaux. étincelle qui tape en plein dans le mile. - me regarde pas comme ça.. détourne les yeux en secouant légèrement la tête. mince sourire étirent les pulpeuses. c’est un peu avec ça que tu m’as eu la première fois. ta façon de laisser tes yeux m’immerger. m’empoisonner. et je lève les yeux vers le ciel, vers ses points lumineux. - l’italie.. ma mère. douloureux quand ça sort d’entre mes lèvres. regard qui se baisse vers le béton, moment de nostalgie qui me traverse avant de rapidement reprendre le contrôle. ou presque. trouve la bouteille dans laquelle je trempe mes lippes. évite le naufrage. ou pas. quand je me tourne vers toi à nouveau. bras qui se tend pour accrocher ta mâchoire de mes doigts. t’oblige à faire pivoter ton visage vers moi. - de cette peau.. ongles qui effleurent le bas de ta joue, bout d’épiderme sous mon emprise. - de ces lèvres.. regard inconscient. sincère. mur tombe en ruines au fond de tes yeux. murmures s’accompagnent de mon pouce sur ta lèvre. appuie dessus. la caresse. reste immobile quelques secondes, parcelle de ta pulpeuse écrasée sous la pulpe de mon doigt. - un peu tout ça. dans un soupire. je desserre la poigne, te libère. j’sais même pas ce que je foutais là. pourquoi j’te disais tout ça c’soir. pourquoi je m’en tiens pas à la dernière fois. à cet ascenseur qui se referme, à cette mélancolie, à ce mal qu’on se fait quand on est à deux. pourquoi je repense aux je t’aime torturés. à la douceur de tes gestes. à tes battements affolés.

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

« Comme quoi ? » Il ricane devant l’unseelie qui le fuit. Les yeux dans le vague, elle énonce pour la première devant lui, sa mère. Son pays natal. Etrange comme deux âmes peuvent se connaître et ne rien savoir à la fois. Glaciale. L’ovale capturé, il se tourne vers elle. Croise ses azurs. Abandonner dans ses pensées, elle parle à voix haute du manque qu’il provoque. Sur son épiderme, les frissons deviennent poignards. Lena tiraille sa lèvre. Appuie son pouce. Onde de désir. Dans ses veines. Dans son ventre. Putain. Il se déteste de réagir de cette manière. De ne pas pouvoir contrôler ses émotions. Leur attraction. Il ne se rend même pas compte Scott. Que dans sa gorge, sa respiration s’est retrouvée coincée. Mais tout ça, est subitement écourté. Entre eux, elle réinstaure une distance. Silencieusement, il déglutit. Tire une nouvelle latte pour couper court à ses pensées. Tuer l’envie de la toucher. « Tu m’as jamais parlé d’elle. » Il revient à sa mère. A une discussion plus sécurisante. Moins dangereuse.

- tu l’sais. lèvre mordue. pour ne pas en dire trop. en dire plus. parce que tu le ressens comme moi, dans ces regards insistants. les yeux obsédés l’un de l’autre. quand on s’abandonne en une fraction de seconde. se sentir aussi plein de tout quand je pose les azurs sur toi. quand tu poses tes onyx sur moi. alchimie quand on ose le contact, quand on franchit les limites. qu’on est au bord de la démence. de la perdition. et je le sens, quand ta carcasse se crispe. reprend vie sous mes doigts guérisseurs. quand nos chaleurs s’entremêlent pour s’évanouir en un instant. - t’as jamais demandé. haussement d’épaules. souligne les défauts d’une relation. les briques dans lesquelles on s’était barricadés. comme si on l’savait scott, que tout allait s’arrêter. comme si on voulait pas trop s’aventurer. comme si c’était pas déjà trop tard. qu’on était pas déjà captifs, esclave des sentiments. eux, n’ont jamais su s’tenir. - et y’a pas grand chose à dire.. j’me rappelle même plus de sa voix. palpitant se pince. entre honte et peine. cerveau se met à vouloir se souvenir mais tout est brouillard. brouillon. - j’peux essayer ? que j’demande, à travers la fumée épaisse. léger signe de tête vers le joint bloqué entre tes doigts.

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

« Ouais. » Est-ce qu’il aurait dû ? Surement, mais ils avaient commencé les choses à l’envers. Le sexe. La colère. L’un sur l’autre, ils se sont déchargés pendant des mois, avant d’enfin sauter le pas. Et après ? Qu’est-ce qu’ils pouvaient faire des ruines qu’ils avaient piétinés ? Comment construire quelque chose de déjà détruit ? « C’est quand la dernière fois que tu l’as vu ? » Il ne sait rien d’elle. Cette évidence le frappe. Le peine presque. Tout comme elle ne connait rien de lui. Demande. Elle flotte dans la fumée. Vient jusqu’à lui. Surpris de voir qu’elle n’a jamais fumé, alors qu’en son sang, danse des drogues beaucoup plus dures. Ressorts du canapé qui crissent sous son poids. Scott se penche vers elle. Ses orbes à sa hauteur, il apparait. Vision chimérique. L’ombre et le brouillard qui ne font qu’un. A ses pulpeuses, il porte le joint. L’insert entre ses deux lèvres. Elles qu’il ne peut s’empêcher de désirer. Le briquet dégainé, il l’actionne. Flamme démente. Il l’approche du précieux. Fait rougeoyer les braises.

@Lena Castiglia