Musique en fond. Téléphone entre les doigts, le relève à peine pour prendre une vidéo pour ma story insta. Ce besoin de toujours alimenter les réseaux, pour ne pas être oubliée. Pour exister quelque part, pour quelqu’un. Même si c’est faux, même si tout ça, c’est seulement des mirages harmonieux. Et ce soir, j’en attendais un autre. Un qui fait bouillir mon sang depuis trop longtemps. Que j’ai envie de retrouver sans ces faux semblants dans lesquels on s’est joué l’un de l’autre. J’ai envie de devenir ta faiblesse, celle qui fait grimper tes pulsions au point de t’en consumer. La porte qui s’ouvre, ombre qui se détache doucement avant d’être entièrement visible. Sourire malicieux se creuse dans le coin de mes lèvres. - T’as faillis me fait attendre.. L’impatience qui ronge depuis hier soir. Depuis nos messages, nos aveux, depuis que t’as habilement fait trembler mes sens de quelques mots. - Reste pas debout là-bas, t’as le droit de t’approcher tu sais ? Ou peut être que tu devrais pas. Que t’es le plus raisonnable de nous deux dans cette histoire.

Si t'avais un minimum de jugeote, tu te demanderais comment tout ceci a pu déraper à ce point. Comment t'as pu passer d'un matage discrétos lorsqu'elle passait devant toi, à des échanges aussi torrides par messages. C'est pas une question que tu te poses. Tu plonges dedans sans même prendre le temps de réfléchir. Comment une fille comme elle peut s'intéresser à un mec comme toi ? Te dévaloriser ici t'arrange bien. T'as plongé, Waren. T'as sauté dans son jeu sans même le voir venir. Et voilà qu'en quelques messages à peine, elle a prit les rênes de la situation. Tu n'as rien pu faire. Ce soir, t'as rendez-vous avec le diable. Avec une putain de tentatrice qui, clairement, peut déjà faire de toi ce qu'elle désire. Après avoir quitté ton appart, tu prends rapidement la direction de la kirkland et grimpes les escaliers quatre à quatre. Quelques pas suffisent pour que tu débarques dans la chambre. - On est plus à quelques minutes près... Tout ce temps gâché à tenter d'être discret. Tu mérites des claques, Waren. Tu enlèves ton manteau et le pose sur ton lit, un peu plus loin. - Je sais. Tu feintes d'être super à l'aise alors que tu ne l'es pas vraiment. Elle n'est pas stupide. Elle te connait, elle sait comment tu es. Tu t'approches d'elle et vient t'asseoir à côté d'elle, sur son lit. Ton coeur se met à battre à une vitesse folle. T'as rarement été aussi proche d'elle. Et c'est presque naturellement que tu poses ta main sur sa cuisse et te penches vers elle pour poser tes lèvres délicatement sur sa joue. Tu te redresses bien vite parce que tu sens ton coeur s'affoler dans sa cage thoracique. - Tiens, supprime moi son numéro qu'on en finisse une bonne fois pour toute. Tu lui tends ton portable après l'avoir déverrouillé et affiché le numéro de ton ex. - On a une douche à prendre, te marres-tu bêtement. Tu respires pas la sérénité bordel, fais un effort.

w/ @Azur Beaudelaire

Portable que je laisse glisser sur le côté. Index posé entre mes lèvres, en mordille nerveusement le bout. Le regard qui défile sur ta silhouette, celle qui me fait languir depuis trop longtemps. Assez pour que j’sois plus capable de te regarder en silence, pour me retenir de te toucher, de connaître l’odeur de ta peau. Le désir pesant qui plane dans l’esprit à chaque fois que je te croise, à chaque fois que je sens que toi aussi, t’en as envie. Attraction malsaine qui nous anime, ce jeu indécent qui nous brûle. Et je me consume, là, quand ta main se pose sur ma cuisse. Quand tu fends la barrière pour la première fois, entrailles qui se serrent. Je me redresse, à genoux sur le matelas, j’attrape ton téléphone entre les doigts. - T’es sur ?.. C’est ce que tu veux Waren ? Que je murmure en restant en suspends sur le « bloquer » de ton portable. Sourire qui étire mes lèvres, j’sens que toi aussi, t’es dans le même état que moi là. Que t’attends que ça. - En fait, je m’en fou de ce que tu veux.. Moi je veux qu’elle dégage. Bloqué. Supprimé. Telephone que je balance derrière toi avec indifférence. - Hmm..

Sur de ce que tu veux ? Non, pas vraiment non. Tu n'as pas spécialement envie de bloquer ton ex mais tu dois le faire, c'est une certitude. Tu te fais manipuler par Aria depuis déjà plus de deux ans, sans compter ces cinq années où elle t'a prise pour un con et fait souffrir. Stop. C'est le moment où jamais de prendre ta revanche sur la vie et de tout envoyer valser. Elle surtout. T'as assez donné. Elle t'a tout prit. C'est terminé. Si seulement tu pouvais être aussi sur de toi. A sa question, tu te contentes d'un - heu bah.. que tu n'as même pas le temps de finir. Azur prend la décision à ta place et la bloque en une fraction de seconde. - Ok, au moins ça a le mérite d'être clair, te marres-tu. Lorsqu'elle jette ton portable derrière toi, tu le regardes passer. T'es pas bien là. T'es envahit d'une putain d'insécurité que tu peines à cacher. Mais heureusement pour toi, tu n'as pas le temps de rester bien longtemps dans ce mood là. Aussitôt apparu, aussitôt dégagé par la tornade brune.

w/ @Azur Beaudelaire

Ton passé que je t’arrache. Trop égoïste pour accepter de partager tes pensées, trop possessive pour t’autoriser à rêver ailleurs. Pourtant, je sais que je n’ai pas grand chose à t’offrir, je serais pas celle qui pansera les plaies, qui apaisera tes maux, qui soignera ce coeur qui peine à battre. Mais j’ai pas envie de me poser plus la question.

w/ @Azur Beaudelaire

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