“Et toi tu ne t’es jamais dit que si je faisais tout ça pour vous c’est que j’en avais envie ? Ça fait combien de temps qu’on n'a pas été tous réunis, que nos vies ne se sont pas croisé ? Tu ne te dis pas que si je fais tout ça pour vous c’est parce que vous êtes important dans ma vie ? Si tu vas mal Anton tu m’appelle moi ou l’un de nous c’est pareil, tu le sais peu importe l’heure, peu importe ce que je peux faire je te répondrais et jamais je te laisserais dans le mal tu le sais ou pas ? Je n’ai jamais regretté tout ce que j’ai pu faire pour toi ou pour n’importe lequel d’entre vous, je ne le regretterais jamais et s’il le fallait je ferais pire. Alors dégage ta culpabilité, regarde ta vie Anton, regarde tout ce que tu as fait depuis que t’es à Boston, ton commerce fonctionne à merveille, t’a un homme qui ne jure que par toi, on est les quatre réunis ce n’est pas ça le plus important ?” je ne crie pas, mais pour autant le ton que j’emplois n’est pas des plus agréables. Je tourne le regard vers Yuri “Ce n’étais pas à moi de te le dire Yuri, même si ça été très dur de ne pas vous mettre toi et Lukas dans la confidence, mais seul Anton pouvait le faire, il a mis du temps parce qu’il avait peur de ta réaction, de ce que tu allais penser de lui, mais spoiler alert les gars” je regarde les jumeaux “vous vous aimez tous les deux et vous vous êtes manqué durant toutes ses années et y’a pas besoin de se taper sur la gueule pour le savoir suffisais juste de me demander je vous aurais remis les idées en place” je prends la cigarette qu’il me tend l’allume, tant pis pour mes poumons “ce que j’ai pu faire ce soir-là ça ne regarde que moi, tout ce que vous avez à savoir c’est que personne ne sauras ce qu’il s'est passé point” je n’ai pas besoin de regarder Lukas pour savoir qu’on allait en prendre pour notre grade tous les trois. Je m’empare de la bière qu’il me tend, en descendant une bonne moitié et je finis par aller me poser sur un transat, retenant les larmes et ruminant ma colère.  

Il fallait bien qu'un jour ou l'autre ça pète, qu'à un moment, on finisse par se rentrer dedans car on ne sait plus communiquer et se dire les choses sans gueuler. Je comprends pas ce qui a pu se passer dans nos vies pour qu'on en arrive là. Je comprends qu'à moitié tous les reproches que j'ai pris dans la gueule aujourd'hui, parce que moi, j'ai jamais rien demandé de tout ça, je voulais juste qu'on soit ensemble, heureux, sans se prendre la tête. Comme ça l'a toujours été, tout simplement. Alors ouais, si maintenant on doit s'en prendre plein la gueule parce qu'on a encore merdé et qu'on c'est comporté comme des putains de trou du cul, et bah c'est le jeu. "Dans tous les cas, maintenant c'est fait. J'ai quand même la haine mais ça passera avec le temps, parce que ouais, je peux comprendre..." Je peux comprendre que Kira ou Lukas n'ont pas cherché à se mouiller pour protéger Anton. J'aurais surement fait pareil, si j'étais à leur place... "Mais ça change pas qu'il a raison depuis tout à l'heure et que t'as besoin de repos. Même si on peu avoir des réactions de gamin, y'aura toujours l'un de nous pour protéger et faire en sorte que ça n'aille pas trop loin. Et en vrai... Lukas il est allé à la salle, il a de la force maintenant donc il peu nous coucher si y'a besoin !" Comme pour essayer de détendre l'atmosphère, pour essayer de calmer le jeu car je déteste me prendre la tête avec eux, je déteste ce genre de situation, nous de base, on est juste de l'amour, pas des embrouilles.

J’ai rien a repondre. Quoi qu’on dira, y’aura toujours des contre-arguments. Donc se la fermer et fumer. Je me contente juste de hocher. Ca servait a rien de se battre. J’avais juste le sentiment qu’on me prendrait jamais au serieux. Etre toujours ce fragile qui ne sait pas ce qu’il dit. Donc a quoi bon s’égosiller. La soiree restera franchement amere. J’ai ete entendu et clairement pas ecouté. Mais au moins c’etait dit. L’envie de rentrer et me foutre sous une douche est presente. Mais j’ai peur que si je referme la porte, je revienne pas de sitot. Je laisse le double faire le clown et on verra bien ce que ca va donner. Je pourrais toujours aller tituber pour rentrer. Je l’ai fait nombreuses fois. Une de plus ou de moins. Le ventre crie famine bruyamment. « - Desole »

Je suis Lukas dans la cuisine, guidé par ma panse. Cette journée m'éreintait plus que je ne voulais le croire. Et j'ai l'habitude de me faire engueuler par Kira. Je sais qu'on restera soudé et qu'on s'aimera. Je dois juste digérer la pilule et ça se tassera dans un coin de ma tête. Je me niche dans les bras de l'homme. Et vraiment, je me fais violence pour ne pas pleurer. Pour ne pas rajouter une couche, comme si j'étais la victime. Ce qui est faux, j'ai provoqué alors j'assume. Il me faut un long moment avant de me détacher de lui et lui faire face, aussi dignement que je peux - soit pas grand chose. Faut l'avouer. J'aimerais ne plus mentir, être aussi transparent.. Mais cela signifie toujours être dépendant. Et ça me gave.. Etre une charge pour elleux, j'en ai plus envie. Pourtant, la tête se hoche lentement. Pour espérer qu'il ne s'inquiète plus pour moi. Que moi aussi, iels peuvent se dire que j'étais fort.. Alors que la vérité, j'ai toujours ce sentiment que je peux me briser à tout instant. Et sans ma famille, je n'avance pas. J'ouvre les placards, bien heureux de pouvoir manger et prends que de la mal bouffe, impossible d'attendre. Avant de quitter la cuisine, je fixe Lukas. - Tu te sens plus puissant avec ton sac de frappe ? Et capable d'affronter le monde ?

L’idée de me mettre a la boxe fait son chemin dans mon esprit. Je sais que c’était un problème avec moi-même mais je crois que j’ai besoin de faire une activité où je me sentirais Pas comme un poids mort. Je remercie Baba et je le suis, un peu plus ravi de manger pour de vrai. Gremlins va se calmer. Je viens me caler contre Yuri. - Je te demande pardon. C’est moi qui ai merdé et je vous ai entraîné avec moi. Je t’ai écarté esperant en proteger au moins. Et j’ai encore échoué. Pardon. J’aurais aimé n’avoir jamais appelé Piroj et mettre Baba dans la confidence. Porter mes couilles et me débrouiller. Mais ca c’est passé autrement. - Merci a vous trois Car je n’étais rien, meme en faisant le cador. Bouffe mangée et la tete se pose sur l’épaule du double.

Je voulais pas que ça se passe comme ça. Je voulais pas que cette journée prenne une tournure que je ne pouvais pas contrôler. J'avais toujours aimé être maitre de mes actes, de mes paroles, de mes gestes. J'avais toujours voulu contrôler les choses, comme si en faisant ça, je serais protégé de tout ce qui pourrait arriver, sauf que là, c'était bien différent. J'me retrouve embrigadé dans une histoire de meurtre, mais le pire dans tout ça, c'est que je l'accepte. Ouais, parce que c'est Anton, et que pour lui, je serais prêt à donner ma vie. On va pas se mentir, j'me sens laissé sur le côté, ne pas avoir été mis au courant après tout ce temps, ça me butte. Mais, vous voulez que je fasse quoi ? Que je gueule, encore ? "C'était une connasse. J'sais pas vraiment si elle méritait ça Lukas... Mais... Maintenant c'est fait, et j'pense que je comprends mieux maintenant votre façon d'agir à vous trois. On emportera ça dans notre tombe." Parce qu'on avait pas le choix, et que jusqu'à notre mort, on le couvrirait, quoi qu'il en coute. En parlant du principal intéressé, il se décida enfin à revenir. "Tu fais chier, mais t'en fais pas, ça ira. Un jour ou l'autre ça allait finir par sortir, de toute façon..." Alors mieux vaux tard que jamais, non ? Un léger sourire aux lèvres, comme pour tenter de le rassurer. "Par contre tu frappes comme une mauviette." C'est faux, c'est clairement faux, mais fallait bien que je me venge, à ma façon.