@Kenzo Miller Assise sur le bord de la piscine, les pieds dans l’eau, je regarde droit devant moi. C’est beau quand même la Tunisie - enfin ce que j’en vois. J’aime moins que l’Égypte, je ne peux pas me voiler la face mais j’adore les quelques excursions que j’ai faite. Aujourd’hui, j’ai décidé de rester à l’hôtel pour profiter du soleil, parfaire mon bronzage mais aussi me ressourcer avant la prochaine épreuve d’équipe du Summer Camp. Maintenant que je suis capitaine, il faut que je me donne à 105%. J’ai vraiment envie de prouver à tout le monde que je ne suis pas qu’une nana qui aime s’envoyer en l’air. Ou peut-être que c’est à moi que je souhaite prouver cela parce que mes coéquipiers, je ne les connais pas vraiment. Perdue dans mes pensées, je ne vois pas les gens s’installer sur les transats derrière moi et ce n’est que lorsque je sors mes jambes de l’eau pour retrouver le mien que je remarque que le transat qui était vide à côté du mien ne l’est plus. Démarche grâcieuse, les fesses qui roulent légèrement, je ne me gêne pas pour regarder le jeune homme qui s’installe. Intéressant. J’essaye de le détailler du mieux que je le peux derrière mes lunettes de soleil et je crois qu’il est nouveau, qu’il vient d’arriver dans notre petit summer camp bien américain. J’ai déjà repéré tous les hommes au physique agréable et je doute que lui soit passé incognito depuis le début de notre séjour en Égypte. Je m’assois sur ma serviette de bain, me cale sous le parasol et lui adresse un large sourire. Bonjour. Simple mais efficace, ça va attirer son attention. Bienvenue à Sousse. Que j’ajoute, comme si j’en avais quelque chose à foutre du fait qu’il soit le bienvenue ici. Bienvenue dans mon champ de mire, à la limite. Vous venez d’arriver ? Je me veux polie, souriante et tente de cacher mes traits carnassiers pour ne pas me faire griller trop rapidement. Le lion et la biche, c’est sur la durée que je dois attaquer, que je veux attaquer. Une prédatrice, voilà comme on pourrait me décrire. Mais je garde mes instincts au plus loin pour simuler ces sourires francs et absolument pas ambigus. Une Stevie matrixée à la douceur, mon rôle le plus populaire mais le plus difficile à jouer, je ne vais pas le nier.

Malgré ses origines Brésiliennes, le jeune homme, il a réellement du mal à supporter la chaleur, préfèrent la fraîcheur à se trop plein de soleil. Il n'est arrivé que hier matin, et pourtant, il semble avoir déjà prit un abonnement pour la piscine. Hier il y avait rejoint son amie Ruby et aujourd'hui ignorant les sorties organisées et même les plans des quelques personnes qu'il connait déjà, ainsi que ceux de sa soeur, Kenzo avait tout naturellement prit la direction de la piscine. Lui, il serait bien resté sur Boston, la plage de cette ville lui convenant parfaitement, sauf que ses collègues l'avaient incité à venir ici au Summer Camp pour pouvoir se lier avec des gens et se créer rapidement un petit réseau afin d'obtenir rapidement des noms de consommateurs de drogues et peut-être aussi de dealer.

A peine assis sur un transat qu'il se fait rapidement abordé par une demoiselle. Relevant un peu le regard derrière ses lunettes teintées, il l'observe un instant en silence, comme si il ne comprenait pas la langue avec laquelle elle s'adresse à elle. Sauf qu'en réalité, il se retient de juste l'envoyer balade à l'aide d'une réponse sèche dont il a l'habitude. Il le sait, son caractère de cochon va être un véritable obstacle pour cette mission d'infiltration. Et comme il ne fait pas dans la demi-mesure, c'est avec des propos familier qu'il prend la parole pour lui répondre. "Salut." Salutation briève avant de laisser son regard traîner un peu autour d'eux. "Ouais, je viens d'arriver. T'es là depuis le début ?" C'est ça le problème avec toi, tu connais pas le principe du vouvoiement, malgré que tes parents adoptifs aient tenté de t'inculquer leurs manières de riches, toi t'es resté ce gamin de LA, à tutoyer tout le monde, parce que c'est plus simple de les envoyer chier avec un va te faire foutre qui reste bien plus choquant qu'un aller vous faire voir. La politesse snobinarde et surfaite, c'est clairement pas pour lui. Et c'est aussi un bon moyen pour tenir les gens à distance, parce que cette familiarité, dont il peut faire preuve, peu choquer et déranger.

Le mode drague est enclenché. Il ne me faut jamais trop de temps pour isoler ma proie et m’occuper d’elle comme il faut. Je ne voudrais pas laisser un goût amer en bouche de n’importe quelle personne et surtout pas d’un jeune homme aussi mignon. Je ne peux pas le nier, il ne sent pas le fric à douze kilomètre et n’est pas entouré de gens influents que je connais de vue ou de noms. Il est tout seul mais ça me suffit pour l’aborder parce que cet été, je sors de mon petit confort et j’ouvre le champ des possibles. Mes jambes dépassent de l’ombre du parasol et je laisse les gouttelettes d’eau glisser le long de ma peau. Sa familiarité m’interpelle mais ça me permet d’abandonner ce côté pédant que j’abordais jusque là. Je voulais me la jouer très polie - peut-être un peu trop - mais nous avons plus ou moins le même âge, non ? Le respect des ancêtres, toujours, mais là ça ne vaut pas le coup.Oui, je suis arrivée dès le début, je ne pouvais pas louper deux mois de vacances en Afrique, surtout en commençant pour l’Égypte. C’est une partie de moi que je lui livre, comme pour lui montrer - et prouver - que je suis une gentille (et jolie) fille. Je lui adresse un sourire et me redresse rapidement, faisant passer mes jambes bronzées sur le côté du transat. Me voilà assise et non plus à moitié allongée et je dis Tu as donc quelques semaines de voyage à rattraper. Que je souffle doucement. Et je pourrais l’aider à rattraper le temps perdu. Me la jouant nunuche sur les bords, je claque ma main sur mon front et souffle Mon dieu, je suis mal polie. Ça c’est sûr Stevie, mais pas aujourd’hui. Non, pour le coup, je gère carrément le niveau politesse. Je m’appelle Stevie, enchantée. Ma main tendue vers le jeune homme, j’attends que nos phalanges se touchent et s’accrochent. Le premier contact est très important et il ne faut pas que je me rate là-dessus. Et toi, c’est… ? L’heure de me donner ton prénom pour que tu prennes une jolie place sur mon tableau de chasse.

Elle ne semble par perturbé par le manque de politesse du jeune homme, que du contraire, elle semble le suivre dans cette approche. Bien qu'elle se dévoile avant tout comme une demoiselle désireuse de voyages et probablement d'aventure. Les iris sombre du brésilien ne décroche pas d'elle, l'écoute parler de son visible attrait pour l'Egypte avant qu'elle ne s'intéresse à nouveau à lui. Des semaines à rattrapé, pour tout dire, lui ne le voit pas réellement ainsi. Déjà qu'être ici plutôt que sur Boston l'agace un peu à cause des actions qu'il est contraint de faire. Sociabiliser, il déteste tellement ça. Ils auraient clairement pas pu trouver un autre jeune flic pour cette mission ? "Vu ton enthousiasme pour l'Egypte, je te laisserais donc m'en parler et me dire ce que j'ai bien pu manquer." Balance-t-il alors sans comprendre les allusions qu'elle peut bien faire, parce qu'il est loin de penser à tout cela, parce qu'il est loin des délires des autres étudiants. Il est pas comme les autres, Kenzo le sait depuis des années, quand il les voit se lier d'amitier si facilement, se disputer pour un oui ou un non alors que lui, à la moindre dispute avec quelqu'un qu'il apprécie, il est mal. Cette peur de l'abandon encore bien trop ancrée en lui un poids qui ne semble pas vouloir s'apaiser au fil des année, que du contraire même.

Il baisse son regard sur sa main tendue alors qu'elle vient de se présenter. Elle est bien trop formelle. Il hésite un instant, mais ne fait pas le mouvement en retour. Il ne saisit pas sa main, préférant laisser cela à un univers plus professionnel que sur le bord d'une piscine. "Je m'appelle Kenzo, je suis enchanté aussi." Même si c'est clairement pas l'impression que tu peux donner, surtout que la belle pourrait se sentir con d'avoir ainsi été ignorée pour une poignée de main qui aurait été plus que surfaite, soyons honnête.

Il y a des beautés qu’il vaut mieux voir de ses propres yeux plutôt que de se les faire raconter… Que je souffle doucement. Je ne ferai jamais justice à l’Égypte et aux beautés qu’elle m’a offertes pendant ce voyage. Il y a eu pas mal de journées à se la couler douce au bord de la piscine ou à la plage mais j’ai quand même bien profité du pays, plus que ce que je ne compte profiter de la Tunisie pour être complètement honnête. Ici, je souhaite me reposer, prendre le soleil et recharger mes batteries pour les prochaines étapes mais aussi les compétitions du Summer Camp. En étant capitaine, je vais devoir mettre les bouchées doubles puisque je vais devoir participer mais aussi motiver les troupes. Ça me fatigue déjà d’avance et je ne sais pas pourquoi j’ai dis oui pour remplacer l’inutile d’Haiwee. J’aurais peut-être dû me la fermer, la laisser galérer à trouver quelqu’un pour la remplacer et la forcer à assumer les conséquences de ses choix. Même si j’y ai vu une opportunité d’être sur le devant de la scène, la voir galérer aurait été bien plus drôle. Mais promis, je te conterai les beautés de l’Égypte. Que je souffle. Mais ce sera une fois que j’aurai fini de profiter de celles que lui montre. Cette peau bronzée, ce regard hypnotisant et cette nonchalance avec laquelle il répond. Fuis moi je te suis, c’est bien ça non ? Et me voilà à me persuader que c’est exactement ce qu’il se passe. Alors forcément, je continue sur ma lancée, toujours plus sensuelle, charmeuse. Qu’on me mette sur la place publique avec un serpent et ne vous inquiétez pas, j’arriverai à en faire ce que je veux ! Mais avec lui, c’est bien plus difficile. Je le regarde, fronce les sourcils et retire ma main quand il l’ignore. D’accord. Bon. Où était-on ? Je ne sais même plus. Déstabilisée, je refuse de laisser cela me prendre trop d’espace cérébral et continue d’arborer mon sourire. Du coup, t’es prêt à profiter des excursions prévues ? Je fais ce que je peux pour continuer la conversation mais cela risque d’être plus difficile que ce que j’aimerais.

Une demande qui se heurte à une phrase digne d'un roman à l'eau de rose, arrachant un faible sourire au jeune homme. "Aucun mot pour désigner la beauté des pyramides par exemple ?" Interroge tu alors pour être certain de comprendre sa phrase comme elle l'entendait. Parce que si il y a un sous-entendu, l'homme ne l'a guère comprit, ni même effleuré, persuadé que la belle ne parle que des paysages qui doivent probablement être à coupé le souffle. Un peu comme la San Fernando Valley qu'il avait eu l'occasion de voir avec sa mère avant qu'elle ne disparaisse de sa vie. Un paysage magnifie, d'une splendeur qu'il ne pourrait définir et qui, il le sait, même si il y retournait maintenant, ne serait plus la même. L'instant de la découverte, le souffle qui se coupe devant la vue, la personne à nos côtés, cela forme un tout qui donne bien plus d'impact aux souvenirs, à notre perception de l'instant T.
Pourtant la demoiselle finit par simplement accepter de lui parler de l'Egypte de lui conter les paysages, peut-être agrémentera-t-elle cela de quelques photographies qu'elle aurait pu prendre ? Lui il est bien loin d'avoir ce genre de pratique... Laissant sa soeur au final gérer cela car bien souvent, c'est elle qui s'en occupe, adepte des réseaux sociaux qu'elle peut être.

Main tendue de la jeune femme, Kenzo l'ignore platement, non pas en esquissant un mouvement de recule ou de dégoût, mais ne réagissant simplement pas à ce geste trop formel. Il le sent que cela la perturbe un peu, quand elle retire sa main. Ou bien peut-être est-ce simplement son interprétation car il le sait, lui-même se sentirait con à la place de Stevie. Pourtant, elle n'en démord pas et poursuit la conversation avec une nouvelle question, invitant ainsi l'adopté à prendre un peu plus la parole ou bien simplement se contenter d'un oui... Mais après le vent qu'il lui a mit, il peut bien tenté de faire un effort. "Probablement, j'ai pas encore trop regardé le programme, mais je vais probablement surtout participé aux soirées et la journée on verra si quelque chose m'intéresse." Parce qu'il ne peut pas oublier qu'il est quand même là en mission, qu'il doit commencer à faire du repérage et peut-être même des contacts... Chose qui va être un peu plus compliqué pour lui. "Et toi, tu participes à tout ?"

Je le regarde et pose un index sur mes lèvres, comme si j’étais en réelle réflexion. Resplendissante et pleine d’histoire. Voilà comment je décrirais les pyramides égyptiennes. Il faut dire que c’est ce qu’elle soufflait, de dehors comme lors de l’activité que nous avons eu à visiter la pyramide. Les hiéroglyphes, les siècles d’histoire sur ces murs. Rien que d’y penser, m’y voilà transportée et prête à rêver pendant quelques jours encore. Le changement de destination m’a presque chagriné et j’aurais préféré y rester plus longtemps. Seulement, je le sais bien, ce n’est pas le but du Summer Camp et l’ouverture à la culture des différents pays que nous visitons mais bon. J’aurais peut-être dû y rester de mon côté… Enfin, une chose est sûre, j’y retournerai à un moment ou à un autre ! Je bats des cils rapidement - on croirait un papillon qui manque de s’envoler - et me concentre à nouveau sur le jeune homme. Le dos tendu, les jambes croisées, les yeux sur lui, je souris largement, me montrant sous mon meilleur jour, sous mes traits de bonne copine alors que tout ce qui m’intéresse c’est de l’attirer jusqu’à mon lit et pas pour taper la meilleure sieste du séjour. C’est la tête qui me guide mais c’est clairement avec mon entre jambe que je réfléchis. Et puisque les présentations sont fortement peu fructueuses, je me lance sur une conversation pour détendre l’atmosphère. Je ne sais pas si c’est moi qui me sent con et ressent un coup de stress énorme ou autre mais je crois que nous allons finir comme deux ronds de flan si je ne m’intéresse pas un minimum à lui. Ça nous permettra peut-être d'en apprendre un peu plus l’un sur l’autre. Un fêtard ! Que je lance, guillerette et me penchant vers le jeune homme, comme si j’essayais de créer un climat de confiance et de confidence. T’es quel genre de fêtard ? Celui qui est au sol au bout de deux verres ou alors le grand fêtard qui couche tout le monde ? Y a-t-il entre deux ? Je n’en sais trop rien. Absolument pas ! Que je réponds rapidement. Je fais partie d’une équipe du Summer Camp, les Fennecs. On a déjà pas mal d’épreuves alors je me repose entre deux épreuves. C’est un léger mensonge parce qu’on a largement le temps de se reposer entre deux épreuves. Mais bon, si je veux parfaire mon bronzage, il ne faut pas que je porte trop d’habits alors la piscine, ça me convient bien. Mais je fais quelques trucs quand même. Histoire de ne pas être venue jusqu’ici pour rien. Est-ce que faire la fête et profiter du soleil n’est pas un doux résumé du Summer Camp ? Je crois que si.

Un léger sourire se pose sur ses lippes quand elle lui décrit les pyramides en deux termes. "Tu ne les trouves pas mystérieuse également ?" La questionne-t-il alors, parce que l'homme il entend souvent ce mot pour parler des pyramides. Constructions massives d'un autre temps, bien trop complexe pour une époque si lointaine.

Kenzo, il ne l'aide pas dans sa tentative de faire connaissance, homme bien trop maladroit dans les relations sociales. Ou plutôt préférant tenir les autres à distance pour ne pas souffrir, pour ne pas se retrouver encore une fois abandonné par quelqu'un en qui il aurait placé sa confiance. Renfermé, il ne parle que trop peu, faisant ainsi galérer la jeune Stevie, mais elle ne semble pas abandonné, le questionnant alors sur le style de fêtard qu'il est. Il se retrouve alors tout bonnement con à cet instant. Il ignorait qu'il existait des classification de fêtard. Que doit-il répondre à la belle ? "Celui qui se retrouve à ramener ses potes après la soirée." Le mec qui boit pas, parce qu'il touche trop peu à l'alcool, évitant d'en boire un maximum pour garder ses esprits, mais aussi parce qu'il connait les ravages de celui-ci quand on en devient dépendant. Sa mère fut un exemple pour tout cela, souvenir douloureux de cette personne l'ayant marqué à vie et lui ayant infligée cette peur des autres, ou plutôt dans la confiance des autres. Mère indigne selon certain, mais pas pour lui, parce qu'il connait son histoire, ou plutôt une partie de son histoire. Il ne cautionne pas son geste, mais il le comprend, malgré les critiques que celui-ci a pu provoquer contre cette mère portée disparue. Un jour, il la retrouvera, un jour il ira la voir. Il a temps de chose à lui dire, de rancune contre elle, mais également de gratitude.

Le Miller la questionne alors en retour, réponse presque catégorique qui tombe. Absolument pas. Il en laisse entendre un petit rire sous la surprise d'une telle franchise à ce sujet. Elle s'explique alors, parlant de son équipe et des épreuves qu'ils ont et finalement, elle exprime qu'elle fait quand même deux ou trois excursions. "T'avais pas besoin de te justifier comme ça." Il laisse entendre un nouveau petit rire. "Je vais pas te juger parce que tu restes au bord de la piscine plutôt que de visiter. C'est les vacances, alors chacun fait ce qu'il veut." Il hausse un peu les épaules. "Sauf pour les équipes... C'est pas trop contraignant ?" Parce que d'un certain côté, vous passez l'été en compétition, pas forcément à vous reposer et ça peut créer des tensions, des prises de tête entre des gens. Le brésilien, il ne voit pas réellement l'intérêt de participer à cela.