Two strangers

We are'nt really familly.
Not friends, nor enemies.
Merely two strangers who share some DNA...

@Galahad Jackson & @Perceval Hoffmann


Tu sais pas ce qui t'as pris aujourd'hui, pourquoi t'as décidé de l'inviter pour un verre. Peut-être parce qu'il est le moins désagréable des trois. Les autres, t'aurais clairement pas fait, même s'ils étaient en ville et tu crois pas que ça va vraiment changer un jour. D'accord, tu pensais clairement pas être bien accueuilli et, si c'était pas que ta mère y tenait et que le notaire était insistant, t'aurais pas foutu les pieds au Texas. Ou du moins pas pour ça. Visiter peut-être, un jour, si la curiosité t'aurais pris de voir le paysage. Mais encore… Tu te disais que t'avais pas grand chose à y faire, qu'en vrai, tu l'as jamais connu le mec. Si ce n'est qu'il s'est assuré que t'aie une bonne éducation et que tu manque de rien. Pourtant, ta mère et ton grand-père ont toujours été là pour ça. Tu lui es reconnaissant de l'avoir fait, mais tu le connais pas.

Sauf qu'on ne refuse pas les dernières volontés d'un mort. Et ça en faisait partie, selon l'avocat. Que t'y ailles, que tu rencontres les autres. Entre les deux, tu sais pas ce qui était le mieux, ce qui était politiquement correct : respecter le voeux de ton géniteur et y aller ou rester à Boston et bousiller la vie de personne. Oh, en soit, ils l'auraient su quand même, ton nom est inscrit noir sur blanc sur le bout de papier. Ils auraient peut-être voulu te chercher, ça aurait été leur choix. Ils en auraient probablement voulu au patriarche pour avoir eu une incartade, mais en y allant t'as plus ou moins déplacé la cible dans ton dos. Parce que c'est plus simple d'en vouloir à un inconnu, à quelqu'un qui se trouve physiquement devant soi. Ou du moins, c'est ce que tes deux aînés ont pu te faire sentir. Mais après, ils t'ont paru froncièrement désagréables avec tout le monde. Et les propos du plus jeune te l'ont un peu confirmé. T'es devenu une cible pour eux et possiblement que tu l'as éclipsé un peu du viseur. T'imagines que c'est tant mieux. Ça lui fera une pause. Et honnêtement, t'as pas vraiment grand chose à faire d'Arthur et Lancelot. C'est pas le genre de personnes dont t'as envie de t'entourer. Galahad, par contre, il t'apparaît déjà comme plus respectable, un peu plus enclain à la discussion aussi. Et quelque part en toi, y'a peut-être un gamin qui veut connaitre un peu plus ce père avec qui il n'avait pas le droit de vivre. Alors, assis au bar, t'attends qu'il se pointe, patient et conscient que tu pourrais très bien passer la soirée sans le voir. Tu comprendrais. Et en attendant, tu profites quand même du whiskey on the rocks que t'as commandé.

•

Il faut le dire, t'avais été un peu surpris quand tu avais reçu cette invitation de ton nouveau demi-frère... Cela te fait encore bizarre de penser ça, de te dire que t'as pas juste deux crétins de frères, mais qu'il en existe un troisième, qui tu l'espères sera moins crétin que les deux premiers. Toi, t'as pas été forcément très agréable avec lui lors de la lecture du testament, quand t'as découvert son existence. Tu lui avais dit que tu comprenais qu'il n'y était pour rien, mais le truc, c'est que tu devais accepter la trahison de ton père. L'infidélité, une chose qu'il t'avais toujours défini comme mal alors qu'il avait été jusqu'à concevoir un enfant avec une autre femme que ta mère.

Ton casque sous le bras, tu ajustes un peu le col de ta veste en cuir après un dernier regard vers ta Harley, tu te diriges vers le bar où il a fixé le rendez-vous. T'hésites un instant avant de finalement pousser la porte et pénétré dans les lieux. Ton regard balaie la salle pour le trouver assez au bar à siroté une boisson. Au moins, il t'a pas attendu pour commencer les festivités... Surtout que t'es même pas en retard. Homme ponctuel que tu cherches à être en tout temps.

Tu t'avances alors dans vers lui, venant poser ton derrière sur le tabouret à côté de lui, déposant ton casque sur celui de l'autre côté de ta personne. Tu lèves alors le doigts pour interpeler le barman. "Un Virgin Mojito." Demandes-tu alors, en lien avec tes principes de consommer peu d'alcool voir pas du tout si c'est possible. Tu te tournes alors ensuite vers lui. "Bonsoir Perceval." Cela fait étrange de le salut en sachant parfaitement qui il est maintenant. Dire cet autre prénom issus du mythe arthurien... Cela lui donne tellement de lien avec toi alors qu'il en a pourtant si peu. T'as, malgré toi, la mâchoire un peu crispé parce que lui faire face, c'est quand même continuer de réaliser que ton père n'était pas aussi bien que tu le pensais, pas le héro infaillible que tu t'étais longtemps imaginé quand t'étais petit. Chaque héro fini par laisser tomber le masque et lui, ton père, il l'avait fait avant ta naissance, mais tu ne le réalisait que bien après sa mort... Quel étrange concept...

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Le verre atterissant devant toi, tu remercies le barman d'un signe de tête, geste presque mécanique puisque tu t'es égarré momentanément dans tes pensées. Prenant une première gorgée, la chaleur de l'alcool te rassure, chasse les réflexions qui veulaient s'assombrir, phénomène dont tu n'as pas envie et pas besoin d'expérimenter. C'est malheureusement facile de prendre une tangeante négative, dans une situation pareille. Pas que tu sois expert, mais tu te dis que ce serait probablement normal. Après tout, y'a rien de stable avec tout ça. Ce n'est pas la première fois que tu rencontres Galahad, mais c'est tout comme. Vous ne vous connaissiez pas; les seules informations que t'as sur lui ne sont sensiblement que son nom, son apparence et le nom de son paternel. Que t'as en commun avec lui. Sauf que si tu associes les visages de cette famille, pour les avoir rencontrés; ce géniteur commun, tu peux que l'imaginer. Et aux vues de tes demis-frères, c'est clair que tes gènes, tu les retiens surtout des Hoffmann, comme pour prouver que t'as grandi loin des Jacksons, loin de leurs règles et de leur mentalités, loin d'eux et loin de cette vie. Une manière concrète de prouver que t'aurais pas pu grandir là de toute façon, trop de choses vous séparant. À commencer principalement par le caractère si tu te fis aux deux plus vieux. En un sens, t'oses espérer que Galahad n'est pas exactement de la même trempe, que l'écart d'âge a fait une différence. C'est déjà ce qui t'as semblé, pour le peu de contact que vous avez eu. Y'a tout de même une certaine curiosité qui te pousse à le connaître, à découvrir ce que t'as juste faiblement entendu parler.

Et quand une silhouette apparaît dans ton champ de vision périphérique, tu tournes la tête pour scrutter à nouveau ses traits alors que ceux-ci sont tournés vers le barman avant qu'il ne se tourne vers toi.

- Bonsoir Galahad, réponds-tu, rendant la politesse. T'es quand même un peu étonné qu'il se soit présenté. Je te remercie d'avoir accepté, soulignes-tu, après tout, il était totalement en droit de t'envoyer promener. Secouant vaguement la tête, un léger sourire vient prendre place sur tes lèvres. Navré, si je t'observes, t'excuses-tu, ayant déjà abandonné l'idée de le vouvoyer. Ça me fascine simplement à quel point, physiquement, je ne vous ressemble pas, expliques-tu, parlant de lui, Arthur et Lancelot. Outre les yeux, reconnais-tu tout de même avec un certain amusement. Après tout, ta mère et ton grand-père ont hérité d'iris ensoleillés qui ne se sont pas rendus jusqu'à ton ADN.

•

Avant même de lui adresser la parole, tu te commandes un verre, sans alcool, comme à ton habitude quand bien entendu, t'en a l'occasion. Une fois le barman au courant de ce que tu désires boire, tu te tournes vers lui. C'était une façon de gagner un peu de temps, mais aussi d'éviter de vous faire interrompre après seulement cinq minutes d'échanges. Si bien entendu, votre échange dur assez longtemps. Si cela se trouve, vous allez juste échanger quelque banalité avant de finalement repartir chacun de votre côté et toi, tu te retrouveras con avec ton verre encore à moitié plein. Parce que toi, pour être honnête, tu sais pas trop de quoi vous pourriez parler, ton père peut-être ? Mais t'as pas l'impression de partager grand chose en commun, un peu comme avec tes deux autres frères, un peu dans le style t'es un étranger dans ta propre famille. Et là, tu sais clairement pas si t'as envie de parler de ton père. Depuis sa mort, t'évite d'en parlé, un peu comme si tu refusais qu'il ne soit réellement plus là, mais aussi parce que t'as été déçu, déçu de sa trahison, de son adultère qui avait conçu l'homme se tenant à tes côtés. T'aimerais comprendre pourquoi il a fait ça, comment il a pu se laisser aller à cela alors même que vos croyances et l'éducation qu'il t'a donné son contre ça. "De rien, mais j'espère juste que tu vas pas penser qu'après ça tu pourras venir aux fêtes de familles. Parce qu'en vrai, je te le déconseillerais." Parce que toi, t'aimerais ne pas devoir y aller. Autant voir ta mère te fait plaisir, autant voir Arthur et Lancelot, c'est pas du tout une partie de plaisir, bien que si Perceval se joint à la fête, c'est possible que toi, tu sois tranquille, comme ce fut plus ou moins le cas le jour de la lecture du testament. "Toi au moins, tu trouves quelques choses de positifs à tout cela." Commentes tu un peu amer alors qu'il t'annonce être fasciné par vos dissemblances. Bon en vrai, toi aussi tu l'as ton positif, mais tu vas clairement pas le dire à autre voix, surtout qu'à l'heure actuelle, c'est surtout encore une espérance plutôt qu'un fait concret. Même si il n'est pas totalement ton frère, t'espère sincèrement pouvoir réellement le considéré comme tel et avoir enfin une vraie relation fraternel. "Mais je suppose que tu m'as pas appelé pour comparer nos traits physique, tu veux quoi ?" Tu peux clairement lui paraître abrupte, mais c'est compliqué à gérer pour toi tout ça. Entre ce que tu espères, ce que tu crains, ce qu'il est réellement. Tu sais que tes frères te critiquerons de savoir que tu lui as parlé, mais tu sais que ta mère sera contente d'une certaine façon, bien que tu sais qu'elle aura réellement du mal si jamais tu venais à l'invité dans le ranch familiale. Et finalement, avant même de le laisser te poser une première question ou simplement te répondre autre chose, tu laisses franchir ta propre question des lèvres. "Tu sais pourquoi il a fait ça ?" Pourquoi il a trompé ma mère pour aller avec la tienne ? Pourquoi tu as été conçu alors même qu'il avait déjà deux fils ? Et même pourquoi il m'a eu moi au final, sachant qu'il avait déjà un troisième fils alors dont il ne sait absolument pas occupé ? Le barman pose ton virgin mojito devant toi et t'attrape le verre pour en boire une gorgée via la paille noire.

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La carrure du Jackson à tes côtés, tu le remercies d'être venu, d'avoir accepté ton invitation. Tu ne sais pas si ça lui coûte d'être là, mais ça te fait plaisir. Oh peut-être que ce n'est que pour quelques minutes, histoire de voir ce que tu lui veux ou même pour te dire de plus jamais essayer de le contacter. Mais même si sa remarque peut paraître comme une menace, tu te permets un léger rire.

- Je ne crois pas que je pourrais même passer la porte, reconnais-tu tranquillement.

Non pas que ce soit ton intention de t'inviter à de telles fêtes, mais tu te doutes que les deux plus gros feront de bons chiens de garde si t'oses te pointer le bout du nez. Pourtant, ils n'ont rien à craindre de ce côté. De ta vie, on t'a enseigné que tu ne pouvais pas aller sur le ranch, que ça créerait des ennuis plus qu'autre chose. Le genre d'ennuis que t'as pas envie d'avoir pour être franc et qui te file la migraine rien que d'y penser. La seule raison qui t'aurait fait y mettre les pieds, aurait été que le géniteur t'y appelle lui-même, qu'il te demande sur place, mais son départ a réglé la question. Et tu te demandes encore si c'est parce qu'il n'a pas pu ou s'il n'avait pas envie de voir. Tu te cantonnes sur l'idée qu'il aie eu une certaine peur en envisageant ce que t'aurais pu lui dire, lui poser comme questions …ou s'il avait pensé que tu refuses carrément de le voir. C'est pas le cas et, d'un sens, t'espères juste qu'il est pas partie avec trop de remords. Parce que ça fait un moment que tu lui en veux plus.

T'excusant d'avances auprès de Galahad pour le fixer, examiner ses traits, tu le trouves amer à la réponse, mais ne lui en tient pas rigueur. Toi, tu savais qu'ils étaient là, qu'il y avait une famille là-bas, mais eux ne semble avoir eu aucune idée qu'un croisement comme toi puisse exister. Découvrir que t'existes, tu peux simplement imaginer à quel point ça a foutu son monde à l'envers. Et encore, t'auras pas de problème à admettre que t'es probablement à côté de la plaque.

- Apprendre à te connaître surtout, admets-tu avec franchise.

Tu reconnais que c'est parfaitement son droit de foutre le camp, de ne pas vouloir te connaître non plus, de ne pas vouloir que t'apprennes un peu plus sur qui il est. Mais t'as choisi d'être franc, alors il pourra se faire son idée et tu t'ajusteras en conséquence. Tu respecteras ce qu'il a décidé. Cependant, t'as l'impression qu'il va rester quelques minutes au moins, puisqu'une question tombe, de sa part. Parfaitement légitime, même si ça te surprend et tu ne cherches pas à t'en cacher. Elle t'es souvent passé par la tête et t'en est venu à une certaine conclusion, t'es juste pas sûr que la réponse va le satisfaire.

- Parce que tout le monde a ses faiblesses, un jour, probablement, réponds-tu, ne pouvant retenir un certain haussement d'épaules. Il n'a pas entretenu une relation cachée avec ma mère pendant des semaines ou des mois. Ça n'a été qu'une nuit, selon elle, un déraillement de leur vie et - bonheur ou malheur, je te laisse choisir - elle est tombée enceinte, expliques-tu, fournissant des réponses qu'on t'as souvent données sous plusieurs formulations quand t'étais gamin. T'as eu une longue conversation avec ta mère récemment, quand tout a refait surface, discussion entre deux adultes, mais ses souvenirs s'estompent tranquillement et ça fait partie de la vie. Il n'a pas été question une seule fois qu'il puisse quitter ta mère et ta famille pour se refaire une vie avec la mienne, à ce que ma mère a pu m'en dire. Et elle ne lui a pas demandé non plus. Elle a décidé de me garder en sachant qu'elle m'élèverait sans sa présence. Il a cependant été assez gentleman pour s'assurer qu'on ne vivait pas une vie de misère.

Même si t'es né d'un adultère, ouais, t'arrives à dire que ton père était un gentleman, en un sens. Parce qu'il aurait simplement pu chasser ta mère quand il l'a su, il aurait pu même la poursuivre et lui faire une vie de misère pour s'assurer qu'elle ne dirait pas un mot de tout ça ou l'obliger à avorter, mais il en a rien fait, il a assumé ses responsabilités, même s'il a poser des distances. Distances qui ne dérangeaient pas ta mère au final. C'était plus ou moins une entente cordiale entre tes parents qui a fait qu'ils ne se sont plus jamais vu.

•

Tu laisses entendre un petit rire quand il te confirme qu'il estime même qu'il ne pourra pas passer la porte. "En effet, Lancelot et Arthur sont pas du genre tolérant." Et t'es bien placé pour le savoir. Sujet de leurs jalousies pendant bien des années, ils n'avaient de cesse que de te repousser et de te prendre la tête dès que tu faisais quelque chose avec ton père. Gamin dans le corps d'adulte, ils t'avaient forcé toi, l'enfant à être bien plus mature qu'eux. Pourtant, tu ne peux pas réellement te plaindre d'avoir eu une enfance chaotique, même si beaucoup de gens de ton entourage te considère comme trop coincé, trop sérieux, trop terre à terre. C'est ta vie qui t'as conduit à devenir comme cela et t'as pas dans l'idée de changer même si tu le sais que t'as trop de principe et que t'es un peu trop à cheval sur son éducation.

Ton verre entre les mains, tu tournes la paille noire qui siège en son sein. Cercle que tu formes en faisant légèrement tinter les glaçons en eux et contre le bord du verre. Au moins, tu dois bien reconnaître qu'il est quand même un peu futfut, c'est avec toi qu'il désire faire connaissance, bien que t'ignores s'il a pas tester avec les eux autres d'abord, mais vu l'accueil auquel il a eu droit, t'en doute et pas qu'un peu. Et t'es même certain que t'aurais eu droit à un charmant message de vos aînés pour te faire comprendre de pas sympathiser avec l'ennemi. "Je peux te faire un résumer de ce qu'on dit de moi, mais je pense que le mieux c'est que tu te fasses ta propre idée." Comme ça il y aura pas de faux espoir ou de déception si tu le laisses apprendre à te connaître petit à petit sans partir sur des on dit de moi que je suis ainsi ou encore ainsi.

Tu glisses alors la paille entre tes lèvres et prend quelque gorgé de ton cocktail sans alcool. T'écoutes la réponse qu'il peut bien te donner à ta question. Pourquoi il est venu au monde, quelle était la relation entre votre père et sa mère, il te donne bien plus d'information que demandé. Cherche-t-il à justifier l'acte ? A te faire comprendre quelque chose ? Une erreur de parcours, une perte de contrôle temporaire. Tes dents mordes alors dans ta paille et tu te redresses alors un peu, reposant ton verre sur le comptoir. "Je ne sais pas ce que je dois penser de ce que tu me dis." Parce que pour toi, c'est incompréhensible. Tu comprends pourquoi elle a pas avorté, parce que sacrifier une vie, c'est invraisemblable, mais pourquoi il a trompé ta mère ? Pourquoi il a péché ? Est-ce arrivé qu'une fois ? Qu'avec la mère de Perceval ou bien peut-être y a-t-il d'autres enfants ailleurs que même lui n'aurait pas connu ?

Tu te frottes le visage avec tes mains, preuves que tu te prends réellement la tête avec tout ça, que t'essaie de comprendre d'analyser le tout. "Il m'a toujours élevé dans le principe de la fidélité, il appuyait autant sur cela que le prêtre..." Peut-être est-ce justement parce qu'il avait commit ce péché qu'il était autant à cheval la dessus avec toi ? "T'en penses quoi toi ?" De toute ça, du fait de ne pas avoir connu son père alors qu'il a trois demi-frère qui eux en ont profité ? Peut-être ne devrais tu pas lui parler du lien privilégié que t'as eu avec celui-ci pour ne pas risquer d'attiser une jalousie et de le conduire à t'insupporter comme le font déjà les deux autres ?

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Tu t'abstiens de dire que tu as remarqué, que c'est l'idée que vos aînés dégagent, parce qu'après tout, tu te trouves face à quelqu'un qui a grandi avec eux, qui les connaît plus que toi et qui a un lien plus fort. M'enfin, pour ce qui est possible d'avoir un lien plus fort pour ce que t'en a constater. Tu vois pas trop les deux plus vieux comme quelqu'un du genre à chouchouter le plus jeune, mais bon, les apparences pourraient être trompeuses. Et de manière plus simple, Galahad pourrait simplement mal le prendre et t'as pas envie que ça dégénère en prise de tête si tôt dans votre conversation.

Tirant sur la franchise, admettant que si tu l'as contacté, c'est par curiosité et ce envers qui il est, il arrive à te tirer un souffle amusé et un sourire lorsqu'il répond. Tu en déduis qu'il y a probablement plusieurs versions, dépendant du point de vue et probablement de la distance dont les gens se trouvent dans son cercle de connaissance.

- Je ferai alors, acquiesces-tu, amusé, même si t'arriverais pas à cacher l'étincelle de plaisir que ça t'apporte, puisque ça sous-entend qu'il accepte que tu apprennes à le connaître et inversement. Tu as beau n'avoir jamais chercher à les rencontrer, ne voulant pas mitrailler leur vie, tu te dis que ça serait dommage de ne pas apprendre qui ils sont un minimum maintenant que tout a, de toute façon, été mis au grand jour. Et puis, il est quand même dans la même ville que toi, quoi…

Répondant à la question de ton vis-à-vis, de ton demi-frère, tu dis ce que tu sais, ce qu'on t'as raconté et les justifications qu'on t'as donné ici et là quand tu as posé des questions à certaines étapes de ta vie. T'as eu du temps pour te faire une opinion, des années à vieillir et faire mûrir tes ressentis pour savoir qu'aujourd'hui, t'en veux plus à personne. C'est arrivé et, c'est une histoire parmi tant d'autres. Cependant, le brun devant toi n'en est pas encore rendu là, l'admettant verbalement.

- Tu n'as pas besoin de te faire une idée tout de suite, mentionnes-tu, conciliant. Il y a déjà beaucoup d'informations à digérer.

Après tout, si c'est nouveau pour toi de savoir qu'ils sont trois et non deux, tu savais tout de même que le paternel avait une vie de famille ailleurs que près de toi. Lui n'en avaient aucune idée. C'est un pan de mur de sa vie qui n'est finalement peut-être pas comme il l'avait toujours vu et t'es conscient que ça ébranle les fondations. Aussi quand il te questionne à nouveau, bien que ça soit difficile n'ayant pas connu le bonhomme, tu lâches un léger soupir comme si ça t'aidais à mettre tes idées en place ou pour confirmer à ton cadet que c'est un sujet complexe, puis tu acceptes de parler :

- Je mentirais si je disais que je ne leur en ai jamais voulu, reconnais-tu, ton regard se perdant vers le passé, avec un triste rire. Un père qui a commis une erreur et avec qui je ne pouvais pas vivre; une mère qui avait fauté et qui m'avait obligé à grandir sans père… énumères-tu, avec un geste automatique des doigts pour compter. Avec le temps, on se rend compte que tout n'est pas si noir ou blanc. Je ne doute pas que cette soirée arrosée avec ma mère aie été la seule incartade, surtout si tu me dis qu'il t'as inculqué le principe de la fidélité, accordes-tu avec un hochement de tête. Pour ce que j'ai pu en connaître via ma mère, via le peu de connections que nous avions avec lui, il semble rester un homme de bonne morale, travailleur et avec de bons principes. Ma présence ternit probablement sa réputation, mais pour ma part, je ne le ferai pas, expliques-tu, sincère dans tes paroles. Pour ce qui est de ma mère, je ne lui retire pas ses qualités non plus. Elle était charmée par cette homme qui a accepté de l'aider pour l'écriture d'un roman, lui a fait connaître la région et les détails de la vie là-bas avec grand plaisir. L'alcool lui a fait oublié que cet homme avait une vie, une femme, des enfants, l'espace d'une nuit. Au matin, tout est redevenu clair et elle a voulu commencer à remballer ses effets essayant de terminer ses ébauches le plus rapidement, sachant qu'elle n'avait pas sa place là-bas. Elle n'avait aucune envie de briser votre famille. Quand elle a su qu'elle était enceinte, elle a cependant tenu à l'informer et mentionner qu'elle me garderait, bien qu'elle ne lui demandait pas d'être dans ma vie ou de tout quitter pour être avec nous. Il a assuré qu'elle pouvait prolonger son séjour jusqu'à ma naissance, il lui a trouvé un bon médecin, dans une clinique privée qui ne posait pas trop de questions et dont le personnel savait se taire. Si je me souviens bien, l'un des hommes du ranch à quitter le pays pour retourner dans sa propre famille environ au même temps que le ventre de ma mère à commencé à s'arrondir et la rumeur a circulé que c'était lui qui en était la cause. Ma mère n'a jamais mentionné le nom du père. Mais il a tout de même insisté pour signer pour tous les papiers, m'a donné un nom et m'a permis d'avoir le sien, même si j'utilise celui de ma mère, termines-tu avec un léger mouvement de tête et d'épaules, comme pour conclure tes déductions, ton histoire. Tu as grandi avec lui. Il a évolué sous tes yeux et tu as évolué avec lui. Pour la vie que tu as passé en sa compagnie, vas-tu lui en vouloir pour une erreur d'un soir avant ta naissance? Questionnes-tu Galahad pour le faire réfléchir. Je ne compte pas te dire quoi penser, quel parti prendre, mais si tu souhaites communiquer tes idées pour les remettre en ordre ou les travailler, je peux porter l'oreille, affirmes-tu tranquillement. …Et si tu préfères te concentrer sur autre chose, il y une table de billard qui vient de se libérer, mentionnes-tu, un peu plus joueur.

•

Tu te confesses à lui, lui annonçant que tu ne sais clairement pas quoi penser de lui, de cette histoire, de ton père. Et pourtant, il y a déjà quelques mois qui se sont écoulés depuis la lecture du testament et donc la découverte de ce demi-frère, de Perceval. Peut-être que si tu avais été plus attentif, tu aurais pu te poser la question avant du pourquoi ton prénom n'est pas un de ceux des plus connus. T'aurais dû hériter justement du prénom de Perceval, ce qui aurait été la suite logique pour le trio avec tes deux véritables aînés, mais non. T'avais un moins connu. T'aurais pu te poser la question bien avant, sauf que tu l'avais jamais fait, il n'y en avait pas l'utilité jusque là.

Tu lui fais alors part de tes questions ou plutôt d'une réflexion avant de lui demander son avis, voir ce que lui il en pense étant donné qu'il a vu l'autre côté de cette histoire, de cette facette de ton père. Tu le laisses alors parler, écoutant son histoire, son monologue. Tu ne l'interromps pas, pourtant tu ne prends pas non plus ses paroles pour argent comptant. T'ignores si il est réellement digne de confiance ou non. En réalité, tu te demandes qui peut réellement l'être as tu réellement raison de dire que tu as confiance en certaines personnes alors que tu as été trahi par la personne en qui tu avais le plus confiance ? Que t'as rien vu ? Tu te dis que peut-être tu devrais te méfier un peu plus des gens, que même les personnes les plus proches de toi peuvent avoir des secrets, des choses inavouables, mais au final tu le sais maintenant, qu'à un moment donné la vérité éclatera toujours. C'est comme pour ta bisexualité, tu sais qu'un jour tes frères le sauront, mais tu ne fais que repousser encore et encore l'échéance pour ne pas subir leurs moqueries, leurs blâment encore plus.

Et une fois qu'il a fini de te parler de lui, de sa vision des choses, il te questionne à son tour, te demandant si tu comptes continuer de juger ton père en mal malgré tout le bien qu'il a pu t'apporter pour une seule erreur commise avant même le jour de ta naissance. Tu soupires. Tu sais que c'est totalement con, mais peut-il comprendre cela lui qui a grandit sans cette figure paternelle ? Peut-il comprendre le sentiment de trahison que tu éprouves ? Tu fixes ton verre, jouant avec ta paille. T'as l'air d'un gamin comme ça, t'es loin de faire tes presque vingt-cinq ans, mais en même temps t'es paumé avec tout ça et t'as pas réellement quelqu'un d'autre pour en parler. Ta mère ? Elle pourrait te mentir et tes deux autres frères, c'est même pas la peine d'essayer ils seraient capable de dire que t'étais le dernier recours de votre mère pour garder votre père à la maison juste pour tenté de t'atteindre et peut-être réussir à te blesser réellement. Sauf que blessé, tu l'es, mais pas par eux, et ça leurs plait pas. Ils veulent en être la cause, tu le sais.

En parler à Perceval ? Tu sais même pas si c'est une bonne idée, il pourrait croire que tu te vantes de la vie à laquelle il n'a pas eu droit, il pourrait mal réagir et t'as pas envie d'avoir un frère de plus qui te déteste. Tu relèves alors un peu la tête pour regarder la table de billard qui vient effectivement de se libérer. "Je suis partant pout le billard." Parce que tu ne vas pas te livrer plus, t'en as pas envie, t'as toujours été un peu trop renfermé sur toi même quand quelque chose ne va pas et c'est pas maintenant que tu vas commencer à parler et encore moins avec un demi-frère qui surgit un peu de nulle part. "Du coup, t'as toujours vécu à Boston ?" Le questionne tu alors que tu poses ton verre sur le bord du billard et que t'attrapes deux queues dont une que tu tends à Perceval.