16.06.2022
ce sont les mains tremblantes et finalement plus nerveuse que je ne veux l'admettre, que j'attrape les clés de ma voiture pour me mettre en route. une main sur le volant, l'autre sur le boitier de vitesse, le paysage qui défile à vive allure en arrière plan, je ne cesse de me demander si ce soir sera LE grand soir. non pas que veuille revenir sur ma décision ou forcer volontairement la chose. mais j'ai compris au fil des conversations que c'était avec toi et personne d'autre que je voulais passer ce cap. le palpitant qui s'accélère au fur et à mesure que je me rapproche de chez toi, c'est comme s'il sentait que cette soirée serait probablement un nouveau tournant pour ma vie de femme. barmaid accomplie, excellente dealeuse, timide mais fière écrivaine, ce n'est que ce domaine de mon existence que je cherche encore à découvrir. non pas qu'avoir des relations sexuelles est ce qui fait de nous une femme, c'est pour ma part de cette manière que j'ai choisi d'avancer, avec toi. trop peureuse cependant de te le rappeler ou de gâcher la soirée en abordant le sujet dès le début, je préfère passer du temps avec toi et laisser faire les choses. devant ta porte, je prends quelques secondes avant de frapper, remettant une mèche de mes cheveux derrière mon oreille. quand tu ouvres la porte, c'est tout mon corps qui se met à vibrer, à s'illuminer. sourire qui nait sur mon visage alors que je viens cacher celui-ci par une énorme boite rectangulaire. « j'ai apporté la pizza. je me suis dis que tu fournissais déjà la télé, le canapé et la bonne humeur, je pouvais au moins ramener le repas » et pas que. dans mon sac ? ton herbe. dans le coffre de ma voiture ? une guitare. au cas où tu n'aies pas oublié.. je voulais la laisser chez moi mais.. ce soir, je me sens vraiment en confiance. c'est peut-être la soirée de toutes les premières fois.

16.06.2022
J'ai rangé, vite fait. J'ai renoncé à ma soirée « se balader à poil » avec Sofia, et j'ai omis de passer au Sidh dans la journée. Le sang clean, les lèvres avec, pour te livrer l'Horace le plus stable possible. A l'intérieur, c'est toujours une tempête maîtrisée, un gamin qui regarde les vagues plus grosses que lui, et qui se marre de les voir s'écraser à côté sans jamais l'emporter trop loin. Qui boit la tasse, parfois. Frôle l'overdose de sel et de poudre. Ferme les yeux sur ce qui pourrait faire mal. Ce soir, j'te l'ai dis, on fait comme si. Comme si on avait pas capté qu'un jour ; un jour, ça peut être n'importe quand et surtout ce soir. Y a rien qui m'effraye dans les premières fois, autant celles des autres que les miennes ; tant qu'on m'fout le cœur tranquille, et qu'on n'attache pas mes ailes. C'est peut-être là que j'me plante, et que la naïveté d'un rythme atypique du battant peut me leurrer. Qu'importe. Les doigts fins qui se meurent dans cette chevelure bordélique, avant de dégager les vestes emmêlées qui trainaient. La coloc nous accorde une soirée. J'ai réclamé la nuit, et j'crois que ça l'arrangeait bien. J'suis pas du genre à anticiper, mais, j'suis pas sûr d'être capable de ne pas regretter, si la tornade brune interrompt quoique ce soit. J'éloigne le danger à l'autre bout de la ville. Et j'déploie mon corps qui vient te chercher à la porte, le regard qui te devine derrière cette boite à pizza. Ca m'en décoche un sourire immédiat ; solaire. « Et tu crois qu'une pizza, ça vaut toute ma bonne humeur ? » J'abaisse la pizza, d'une main posée à plat sur le carton, pour mieux te voir. De l'autre, j'effleure avec douceur l’œil abîmé dont persistent encore quelques couleurs. Dans un monde où ta peau n'était pas intacte, dans un monde où la pudeur s'efface, mes orbes ne se contenteraient pas de s'abaisser, brièvement jusqu'à tes lèvres. Mais, au dessus de nos conversations, par delà le jeu frustrant de la soie, je saupoudre l'atmosphère d'insouciance. Puisque rien n'est grave, Jelena. Et surtout pas ce qui se passe entre mes murs-bras. « T'étais pas obligée de te blesser pour que j'm'occupe de toi, tu sais. » Un rire, léger, et je te débarrasse de la pizza, et le passage par la même occasion. « T'as le choix du film, et, je lève officiellement la règle du « jeudi tout nu » qui s'impose dans cet appartement. » On a essayé de l'imposer à nos invités, avec Sofia, mais clairement ils adhèrent pas tous. J'te raconterai encore d'autres histoires, si tu veux, pour m'assurer que tu suives mes pas sans douter. Pizza posée sur la table basse, et j'ouvre le frigo blindé de boissons. « Tu veux boire un truc ? » On peut le tourner comme on veut, mais toute bonne soirée commence par une gorgée d'alcool.

16.06.2022
« non ta bonne humeur elle vaut trois pizza mais je sais pas si on aurait été capable de les engloutir.. je dois faire attention à ce que je mange entre les combats » la boxe c'est toute ma vie. Milan m'a inscrite quand j'étais gosse, pour m'aider à gérer mes crise de colère et mon agressivité. depuis c'est plus qu'un passe temps, qu'un jeu. c'est devenu la raison pour laquelle j'ai arrêté de consommé quand on vivait encore au mexique. ça altérait mes performances et si y a bien un truc que je contrôle dans ma vie c'est ça. tes doigts qui viennent délicatement effleurer le bleu sur mon oeil, m'arrache une petite grimace, plus par théâtre que par réelle douleur. « ah ? y a une option infirmier pour la soirée ? je prends ! » j'entre dans l'appartement, pose ma veste et mon sac sur la table avant de me tourner dans ta direction. « attends quoi ? » mes yeux écarquillés que je pose sur toi. « le jeudi tout nu ? sérieusement ? » je sais pas si c'est une blague mais je me mets à rire. peut-être un peu nerveusement, parce que je me demande ce qu'il se passe entre ta coloc et toi pendant vos jeudi tout nu. non pas que je sois jalouse, juste que j'essaie de comprendre comme ça fonctionne. « ouais carrément. si t'as une bière. sinon je suis toujours à l'heure du mexique donc une tequila c'est bien aussi » je rigole doucement, en vrai ? je suis un peu stressée, je me dis que l'alcool pourrait m'aider. « j'hésite entre Spiderman : No way Home, black panther ou le premier Iron man pour vraiment commencer le marathon au tout début » j'hausse les épaules. tu peux m'aider à choisir ?

16.06.2022Faire attention. Deux mots qui me soutirent un sourire, là, squatté en coin. Faire attention. Faire attention à quoi ? A ce qu'on ingère, à ce qu'on fume, à ce qu'on respire. Aux actions, aux mots. A ce qu'on fait de son épiderme. Faire attention. En deux mots, ce qui nous sépare. Toi, t'y arrives, n'est-ce pas ? A te préserver. Sauf cet œil, que tu as maquillé joliment de bleu. Je ne sais mesurer mes gestes qu'en les mettant au contact d'une peau. Je ne sais m'apaiser que dans la douceur. Ca gesticule beaucoup, ça courre dans les braises, ça se noie dans les flammes ; mais je ne sais pas faire ce que tu dessines de tes poings. Laissez-moi les couleurs, je vous laisse les ombres. Regarde comme je les porte bien sur ma bouche qui s'étire, amusée. « J'ai une blouse dans le placard, me le répète pas deux fois » Avec quelques accessoires ça peut s'apparenter à une tenue de médecin, d'infirmier. La réalité est celle d'un agent d'entretien ; y a toujours un monde entre le film et la vie. Une marche qu'on a raté, plusieurs mêmes. Mon escalier est peut-être pas le même que les autres. Dans le mien, y a des étages, des apparts où on s'balade à poil comme une thérapie. J'me marre de tes traits qui se muent. « Comme t'en as eu un aperçu, j'suis pas très pudique. » Je m'aime davantage dans vos regards, je m'y soigne. Et je nous rappelle la moiteur d'un moment en trio. Tes soupires m'inspirent encore trop dans quelques moments d'errances. « Et elle non plus, alors.. » Explication logique à une situation inédite. Et, la tequila sur la table, deux verres, quelques citrons coupés dans une coupelle ; j'fais l'effort, tu vois. Silhouette délaissée dans le canapé. « Iron man. » Décidé, sans hésitation. « J'voudrais pas raccourcir le marathon. » Repris avec un sourire doux, avant de continuer, armé de davantage de malice. Les dents dans un morceau de citron, les orbes balancées par-dessus l'épaule, en ta direction. « Puis je l'ai déjà vu plusieurs fois, ça sera pas dérangeant si j'suis dissipé. » Si j'préfère te regarder plutôt qu'admirer l'aisance de Robert.

16.06.2022

presque apaisée à la seconde où mon corps franchit le seuil de ton appartement, c'est ça que tu me fais ressentir Horace. une paix intérieur, un accord avec moi même. moi qui mène un perpétuel combat avec celle qui je suis, qui prend les armes dans ma tête et mène une guerre sans merci dans mon corps, tu es le calme, la trêve en mon fort intérieur. « moi je me répète deux fois alors, j'ai besoin d'un infirmier » petit sourire en coin qui illumine mes traits alors que mes yeux se mettent à pétiller à l'idée que tes pulpeuses s'attardent sur mon visage. « j'ai cru comprendre oui que t'étais assez à l'aise avec ton corps. et tu as de quoi » j'ai pas de point de comparaison mais ce que j'ai vu m'a plus. assez pour contempler avec plaisir jusqu'à la jouissance, le tableau de ton corps chaud s'enfoncer dans celui d'Astra. j'aimerais avoir autant confiance en moi, même si je ne me vois pas vraiment instaurer les jeudi tout nu dans ma coloc. déplacement avec grâce jusqu'au canapé pour m'y installer et saisir mon shot de tequila. « excellent choix et bonne réponse monsieur Dawson » commencer par le début pour prendre le temps de moment à deux. aucune envie d'amputer le temps à tes côtés. le sel délicatement léché sur le dos de ma main, les yeux rivés sur toi, le liquide brulant qui dévale ma gorge et me procure un frisson alors que le citron vient aciduler mes papilles. le premier d'une longue série. « dissipé ? je suis venue regarder un film, t'avais prévu de pas suivre toi ? » question posée sur le ton de l'innocence, une pointe de provocation pourtant si peu camouflé. là réalité c'est que je ne sais même pas si je vais pouvoir suivre ne serait-ce qu'une minute du film sans avoir envie de provoquer le contact avec toi. deuxième shot que je nous sers et qu'on boit alors que j'ouvre le couvercle de la pizza pour rentrer dans le vif de la soirée. et oublier à quel point j'ai envie de m'accrocher à tes lèvres.

16.06.2022j'ai besoin d'un infirmier. J'peux te le conjuguer comme tu veux, celui-là. C'est ce que j'aurai dû faire, si seulement j'en avais les capacités. Si j'arrivais à aligner les mots ensemble à l'écrit, sans que les lettres ne se mélangent. Infirmier. Aller au bout de c'truc d'aider les cœurs et les corps. J'ai pas su le faire. Alors j'ai adapté. J'ai donné ma peau. C'est celui-là, d'infirmier, que tu veux ? Ca me déclenche un sourire aux commissures. J'ai pas le cran d'aller jusqu'au bout. Peut-être parce que j'ai pas envie que pour tes premiers émois, ça soit avec un mec qui fait semblant, qui s'habille autrement pour se donner de la consistance. On se connait pas tant que ça, mais je peux déjà te dire que tu mérites qu'on soit authentique quand on se donne à toi. La langue s'amuse dans ma bouche, elle se tord, et j'la prends, la réplique suivante. Ca panse à chaque fois un peu plus les lésions passées. « Ca aide à être à l'aise, de l'exposer. » J'ai essayé de la cacher, cette silhouette émaciée, mais crois-moi qu'on la voit d'avantage dans une superposition de vêtements, qu'exhibée au monde. La confiance, même feintée, sert d'armure efficace. J'ai compris depuis l'adolescence que j'étais davantage fait pour l'amour que la guerre. Assis, installés. Jouer à l'hôte parfait, te regarder. « J'ai le droit à un bon point ? » Malice coincée dans les creux de mes traits. J'refuse que tu respires mal auprès de moi. Laisse-moi aspirer tout ce qui pourrait ressembler à de l'appréhension. Laisser le sel avoir la primauté de tes lèvres. « Absolument que si. » Les lèvres trahissent l’amusement, alors qu’elles se plongent dans un second shot. Accroche un morceau de pizza de ses dents. Les orbes viennent te chercher du regard, se rassasiant d’un instant qu’il sait court. « Je vais regarder.. la moindre seconde de ce film, passionnément. » Mâche et s’enfonce dans le dossier du canapé, les traits visant la télé désormais, et le film qui commence. Dont je dois le dire, là tout de suite, j’n’en ai rien à foutre. C'est pas le meilleur, et qu'importe qu'il le soit, j'ai l'esprit qui divague ailleurs. Sur ma droite, je dirais. Sur toi, complètement. « Intensément. » Choisir les mots. Contenir l’envie. « Je ne vais vraiment rien en louper. » La subtilité n'est pas dans ces traits enfantins qui se mouvent, débordant d'espièglerie. Dans ces idées d'adulte qui pressent l'air qu'on respire. Sauf que j'ai pas le droit, tu vois, de m'approcher, de toucher, de posséder. J'ai pas le droit de déclencher quelque-chose qui ne dépend que de toi. Réprimer l'impulsivité. On a dit quoi ? Qu'on regarderait un film. Sans pression. Mais j'peux pas maitriser le reste, et l'électricité qui s'amuse à nous relier. Le pouce qui passe sur mes lèvres, plus pour les apaiser que pour en effacer un parfum salé. « Parce que ça serait dommage de manquer des morceaux d'intrigues, non ? » Le vert qui se balance vers toi, sur toi, qui s'accroche et enrobe. Le mec a une armure, c'est bon, j'ai capté.

16.06.2022
j'aurais pas dit non à tes pulpeuses sur mon derme, tentant de panser mes blessures. j'imagine que la blouse blanche te rend encore plus attirant que tu ne l'ai déjà. parce que ouais t'as ce truc que je saurais pas expliquer. ce petit plus que d'autres non pas, qui me donne envie de dessiner tes courbes avec mes mots, de chanter ton charme et ce que tu me fais ressentir. il se pourrait peut-être d'ailleurs qu'une esquisse de chanson te concernant soit né sur le papier de mon cahier de composition. encore un secret que je vais garder pour moi, pas assez confiante pour en parler à qui que ce soit. comme je parlerais pas de la découverte que je viens de faire sur toi et ta coloc. les jeudi tout nu. j'en ris encore intérieurement. « donc tu me conseilles de me mettre nue là maintenant pour être plus à l'aise ? » fais attention à ce que tu dis Horace. je m'assois à tes côtés tandis que tu choisis le film qu'on va regarder. « t'as même le droit à mieux » que je dis en penchant vers toi pour tendrement déposer mes lèvres sur ta joue. première approche que je me permets de faire et putain c'est délicieux, c'est facile avec toi. j'ai pas peur. de me prendre un mur, de faire un truc ridicule. je me sens incroyablement à l'aise. et je crois que c'est la première fois de ma vie que ça m'arrive. alors tu vois, quand je me rends compte de ce genre de chose, je me dis que t'es bien le bon. un shot de plus que je prends, laisse le liquide brulant glisser le long de ma gorge et réchauffer mon corps petit à petit. comme toi, je m'installe devant le film, assises confortablement juste à côté de toi, à quelques centimètres, nos épaules qui se touchent presque. je t'écoute insister sur le fait que tu comptes êtes extrêmement assidu, que tu ne veux absolument rien louper. mais je suis pas bête. je commence à te connaitre aussi. ta gestuelle, ton pouce que tu passes sur ta bouche, les mots que tu articules, l'intonation de ta voix. je viens poser ma main entre nous deux, se rapprocher doucement de la tienne, celle qui n'est pas occupé à caresser tes lèvres. doucement le petit doigts qui vient toucher ta peau, puis un doigt en plus avant que ce ne soit ma main entière qui se saisit de la tienne. on dirait qu'une éternité est passée mais non, t'es toujours en train de parler alors que le film à commencé. ma poitrine qui se soulève à ma dernière inspiration difficile quand tu prononces la dernière phrase et que je sens tes iris incandescentes bruler ma peau. « embrasse moi » que je laisse simplement siffler entre mes lippes.

16.06.2022L'être qui appartient aux autres, qui se divise, se donne, s'abandonne. J'n'existe même pas pour moi-même. J'suppose que ça se voit dans ce que j'ai choisi, comme choix de carrière foireux. La reine de mon royaume des ombres a disparu depuis des mois, Lyra, échappée, j'essaye de me rappeler que j'étais le prince de ses enfers. Elle m'y a entraîné et désormais j'exulte. Je me rappelle que j'ai été sacré, dans les fumées de joints et la moiteur du Sidh. La royauté est belle, même quand il n'y a pas de diamant. Elle me regardait comme tu le fais. Avec tendresse. Avec une sincérité qui me désarçonne. Y a peu de gens qui savent regarder comme ça, tu sais. La différence entre elle et toi, c'est qu'elle, j'l'ai jamais désiré. « J'te donne juste quelques conseils, comme ça. » Soufflé, avec une malice qui s'enlise sur mes lèvres quand je fais courir mes orbes jusqu'aux tiennes. Je sais pas pourquoi je mérite la suite ; un baiser délicat sur ma joue. Je sais pas si c'est le regard, le sourire de l'innocence nageant dans un océan de bordel, je sais pas non plus quand on a fini par s'attarder d'avantage l'un sur l'autre. Quand t'as commencé à comprendre que j'étais le type le plus lisible de la pièce, de toutes les pièces. Sans savoir si c'est moi qui n'sait rien cacher, ou si c'est toi qui a appris à lire. Tu me donneras ta technique. Même si avec toi, c'est simple, tu t'embourbes pas dans les pas de reculs qu'on fait dès qu'on essaye d'avancer, nous les effrayés. Tu décides et tu t'avances. T'as le courage au bout des doigts, que t'accroche aux miens. Accord tacite. Cours rapide ; parce que tu vois, j'avais déjà compris ce que tu verbalises à peine. En jouer. « Où ? » Me torturer, punition du péché à venir. « Je pourrais t’embrasser la main, gentleman. » Les lèvres amusées, qui s’appliquent sur le dos de cette dernière, nos doigts liés que je relève à hauteur de ma bouche. A peine appuyé. Remonte le long du bras, n'y infligeant qu'un effleurement. Quitte l'entrave de nos mains. La peau que je dégage de mes doigts fins, écartant le tissu pour voir l’épiderme jusqu'à la limite de l'épaule, et y appliquer le même châtiment. « La clavicule » Le pulpeux des phalanges qui remontent le long de la nuque, l’inspiration prenant un shoot de ton odeur. « Ou le cou. » Embrassé avec lenteur, plus appuyé. Laisser la carcasse s'éveiller, effacer le reste d'un monde plus si beau. Commencer la découverte d'une peau. Te faire face, et confronter les miroirs. La légèreté sur les traits. Un baiser, enfantin, sur le bout de ton nez. « C'est difficile de choisir. » La bouche qui trace un sourire plus franc, bientôt mordu, contenu. Le corps qui rappelle à l'ordre, dominé par l'envie. Rompre la distance, en un temps infini. Quand les prunelles crament, quand le souffle brûle, effleurer la tentation de tes lèvres.

16.06.2022
être à tes côtés, c'est comme être dans une bulle de coton. tout semble si doux, si simple. les bruits de la ville sont à peine audibles. c'est comme un paradis qui serait menacé d'imploser si quelqu'un tentait de s'y ajouter. incapable de dire depuis combien de temps je suis ici, tout ce que je sais, c'est que je voudrais que le temps s'arrête. pouvoir me délecter de ton accent, écouter comme une douce mélodie le son de ta voix, apprécier tes iris qui se posent sur moi, ressentir encore plus fortement la pression de tes doigts. « mh juste comme ça » je souris. « c'est noté merci » impossible de proposer ce genre d'activité à mes colocs, j'ai pourtant la curiosité de voir tenter d'en parler, juste pour .. l'expérience sociale. je garde cette idée dans un coin de ma tête alors que je te suis jusque sur le canapé, lieu principal de notre soirée. très rapidement j'en oublie les enjeux. le film, la pizza, les verres remplit. je m'en contre fou. la seule chose qui m'intéresse c'est le vert intense de tes yeux et le rose de tes lèvres. comme happée par un courant qui emporte tout sur son passage, je ne suis plus capable que de verbaliser deux petits mots. deux petits mots qui ont pourtant toute leur importance. et tu me ramènes dans cette pièce du sidh où ma fascination pour toi à débutée. ce moment où on a joué et que j'ai appris que les règles étaient faites pour être transgressées. je te laisse faire ton petit parcours, non sans en éprouver une vague de chaleur intense, une sensation de manquer d'air, une envie irrépressible de te toucher à mon tour. tu provoques en moi des sensations qui m'était presque inconnues, une certitude dans la tête, un désir au bout des lèvres. « c'est tout ? » mon regard ténébreux qui captive tes émeraudes. « il n'y a pas un autre endroit que tu voudrais embrasser ? » mi amusé, mi déçue. je viens me repositionner, bien assise face à toi, un bras par dessus le dossier du canapé. sourire qui étire les traits de mon visage, je viens m'approcher de toi, lentement, sans geste brusque. mon nez qui frôle ta joue, mes lèvres qui viennent se poser au coin des tiennes. baiser doux et chaste que je laisse comme un écho. j'aurais envie de t'embrasser bien plus, mais toi Horace, en as tu envie ?

16.06.2022 Les gestes, mesurés, s’enveloppent dans du papier bulle. Ils ne veulent blesser sous aucun prétexte. S’imposer, brusquer. Alors on a couvert les griffes, les crocs, et le désir tapit au fonds du ventre. On apprend l’équilibre. On calme l’empressement. Il faut se rappeler la douceur d’un premier moment. La découverte, qui s’échappe dans une réplique mal retenue : « Y a pas une seule partie de ton corps que j’ai pas envie d’embrasser. » La pudeur, je ne sais plus la conjuguer. J'ai jamais vraiment su capturer mes mots quand ils sont si sincères. Alors, la pudeur, elle s’oublie dans une phrase échappée, soufflée et confirmée par le feu des orbes vertes. Les doigts fins, ornementés de métal, dessinent la beauté de tes traits. J’en mords mon inférieure. « J'ai pas des idées très sages. » La sagesse s'est envolée en même temps que mon corps a grandi. Imprudent, insolent, donné aux plus offrants. La sagesse n'est pas une couverture agréable, dans un tombeau. « Où je t'embrasse, sur les lèvres, jusqu’à les user. » Jusqu'à en connaître le relief, la douceur, par cœur. « Où tu n'es plus très vêtue. Et je descends. » L’index gourmant, qui quitte les traits et dévie de ta nuque, glisse sur ta gorge et trace un chemin, lent et délicat, entre tes seins jusqu’au nombril qu'on devine à travers le tissu. « Descend. ». Répété en écho, la route, s’arrêtant à la ceinture. Le sourcil qui se hausse et un sourire charmant qui déchire la bouche espiègle. Enfin répondre, vraiment. « Mais t’embrasser, j’en ai envie depuis longtemps. » Et l’accord tacite, j’le lis dans tes traits trop proches, dans ton souffle qui insuffle au mien un réveil. La caresse est légère, de mes lèvres contre les tiennes que j'approche. A peine perceptible, de quoi éveiller la peau avec une infinie délicatesse. Abandonner ton regard, fermer les rideaux et goûter au sel de ta bouche. Quitter ton ventre pour regagner ta nuque, alors que le baiser s’affirme et s’embrase, emportant un battement raté sur son passage. C'est quand même con, de s'faire prendre au piège aussi facilement.