Si c’est souvent d’un câlin que Jelena est accueillie à la maison, celui qu’elle reçoit ce soir est un peu plus long que les autres. Si Wade est passablement agacé qu’elle ait sous-entendu qu’il puisse être comme ça pour l’utiliser, il sait aussi que la jeune femme manque de confiance en elle et ne souhaite pas lui donner l’impression qu’elle avait raison de se poser ce genre de questions. “Hey. Monte, j’arrive.” dit-il en relâchant son étreinte. Comme promis, il se dirige vers la cuisine pour aller chercher la glace promise, avec deux grandes tasses de chocolat chaud avant de la rejoindre à l’étage. Il frappe doucement à sa porte pour s’assurer qu’elle est bien passée par la salle de bain pour se changer et entre quand elle lui dit que c’est bon pour elle. Wade lève les yeux au ciel en la voyant installer en travers du lit et secoue la tête en allant poser le plateau sur la table de chevet. “Tu rêves Rodrič. On a dit des papouilles et là, je vois bien que tu essaies de me négocier un massage hein.” dit-il avant de venir la chatouiller doucement. Pas trop, parce qu’il ne veut pas qu’elle hurle et réveille les enfants, surtout Nanna, qui a du mal à dormir. “D’abord, la glace et le chocolat chaud, ensuite les papouilles.” dit-il, en tirant sur ses bras pour la relever avant de s’asseoir à côté d’elle et de lui tendre son bol de glace. “Je pense que tu me prends un peu trop pour ton esclave, quand même. Faut que ça change, Lena… Du coup, je vote pour que ce soit toi qui me fasse des papouilles.” dit-il en avalant une gorgée de son chocolat chaud - pas de glace pour lui. Il retire ensuite le tee-shirt qu’il avait rapidement enfilé pour lui ouvrir et passe ses bras au-dessus de sa tête, contre l’oreiller. “Mets-y du coeur, ok ? On a du monde, et j’ai les épaules tendues.” en rajoute-t-il, sachant pertinemment qu’il n’échappera pas aux papouilles qu’il a promis de lui faire pour autant.

Wade éclate gentiment de rire quand Jelena lui dit qu’elle est en position de tout négocier. En étant allongé en pyjama dans son lit, sans aucun moyen de pression pour lui ? C’est bien mal le connaître. Wade secoue doucement la tête et verbalise ses pensées : “T’es en position de rien du tout, à part peut-être de te faire momifier là.” Ce n’est pas une menace - flemme - mais si Wade est plutôt bonne patte, il ne faut pas non plus pousser mémé dans les orties. Même si c’est gagné d’avance, Jelena aura ses papouilles… “Ca va être de ma faute, maintenant !” proteste-t-il, quand elle lui dit qu’elle va réveiller Nana par sa faute. Il est certes un peu responsable, mais hors de question de le concéder à la jeune femme : elle est déjà beaucoup trop à l’aise chez lui. “Tu vas te retrouver à dormir sur le canapé avec rien de tout ça, et tu vas absolument rien comprendre à ce qu’il va se passer si tu continues de réclamer comme ça.” Il fait mine de se fâcher et met ses mains sur ses hanches : “On dirait une gamine de cinq ans, sérieusement! Me force pas à te mettre au coin”. Mais finalement, dans la même pensée, il décide de jouer la pitié et d’essayer de la faire culpabiliser - l’engueulade ne marchera pas, il le voit déjà au sourire enfantin qui se dessine sur son visage. Ca n’a guère l’air de mieux fonctionner puisque la jeune femme l’envoie paître directement, rejetant sa demande. Il n’a pas le temps de protester à nouveau qu’elle vient s’asseoir à califourchon sur lui. Wade secoue la tête : il ne comprend pas vraiment comment elle peut autant l’allumer et refuser le baiser qu’il a tenté, mais peu importe. Il sait désormais que c’est ainsi que la jeune femme fonctionne et l’accepte - loin de lui l’idée de la forcer à quoi que ce soit. Il pose alors ses mains sur ses cuisses et précise : “Tu vois, t’es déjà en position pour aider mes épaules à se détendre.” Et d’autres choses, à se tendre.

“Y a plein de choses qui sont moches. Un ami qui te taquine, ça n’en fait clairement pas parti.” dit-il en secouant doucement la tête. “Considère-toi coupable si tu te fais expulser de cette maison sans jamais aucune chance de revenir.” Il rigole bien sûr. Même s’il serait franchement agacé d’entendre les enfants se lever, il connaît assez bien Jelena pour savoir qu’elle ne ferait jamais ça volontairement. Depuis le temps qu’elle vient… “Jelena, faut vraiment que tu apprennes à maîtriser ce qui sort de ta bouche.” Wade a compris avec le temps qu’il n’y avait aucune connotation volontaire dans ce qu’elle dit (ou elle le cache très bien en tout cas) mais cela ne change rien au fait que cela peut donner des envies à des hommes normalement constitués… “Parce que je veux bien me tenir correctement, mais ça peut être pas mal que tu m’aides, tu vois.” Il lui fait un petit clin d’oeil, faisant indirectement référence à la fois où il a essayé de l’embrasser, sans grand succès. Si Wade n’a pas été vexé, il apprécierait tout de même que Jelena fasse un minimum attention à ne pas trop le titiller. “Pas du tout, d’ailleurs je t’héberge, ce n’est pas du tout à moi de te rendre service.” Il sourit et dépose un baiser sur sa joue quand elle dit qu’elle l’aime bien. “Moi aussi je t’aime bien. Mais comme tu veux t’appliquer, lève-toi, je vais m’allonger sur le ventre, tu seras bien plus à l’aise pour réellement me détendre.”