with @Horace Dawson Ce spring break, ça nous fait du bien. On n’a peut-être pas retrouvé notre alchimie, mais on arrive à se regarder dans les yeux tout en s’échappant dans nos bras. La rancune reste, mais le temps fait bien les choses. Parce qu’elle a essayée de pas croiser ton chemin, mais elle voit bien que le destin vous rassemble et que dans tous les cas, tu seras toujours dans les parages. Alors fallait vivre avec, parce que c’est certainement la vie qu’elle a décidée de mener. Elle se sent mieux lorsqu’elle est avec toi, elle a retrouvé ce sourire qu’elle ne t’avait plus accordé depuis longtemps. La proximité reste pourtant difficile, comme un vent froid qui traverse le corps lorsque tout devient trop chaud. Elle a du mal à comprendre le problème, parce qu’avec les autres, ça marche. Après des semaines sans envie et motivation, elle se retrouvait peu à peu grâce à ces vacances. Libido et joie de vivre retrouvée, elle en avait profité, comme cet oiseau qui découvre le droit de s’envoler hors de sa cage. Aujourd’hui, les habitudes changent. Loin des transats et de la piscine, pour remplacer son maillot de bain par une tenue de randonnée. Ce n’était pas son activité favorite, mais elle était toujours motivée face à l’aventure et l’adrénaline. Peut-être que cette sortie nous aidera, air frais qui caresse nos peaux, loin des draps qui nous protège. Déjà plusieurs kilomètres dans les jambes, le reste du groupe déjà loin, les deux âmes perdues dans la jungle. Un soupire qui s’échappe, le corps fatigué, les fesses qui se laissent tomber sur un rocher. Une bouteille d’eau qu’elle sort de son sac ainsi qu’une cigarette. J’fais une pause, j’en ai marre, on est perdue depuis des heures. Nouveau soupire qui s’échappe, la nuit qui mettra peu de temps à faire son apparition et le manque de drogue qu’elle risque de sentir à travers ses veines. Tu me rappelles pourquoi on est là en fait ? Toi et tes idées à la con. Nouveau soupire qui s’échappe ainsi que sa motivation, parce que cette fois, princesse a décidée qu’elle n’avancera pas plus loin.

with @Horace Dawson On avance ; ça a l'air de t'aller, toi. J'te regarde et t'as ce sourire des jours qui vont mieux. On essaye de recoudre quelque-chose qui ne ressemble plus à rien, des lambeaux qui autrefois nous habillaient. Je sais pas comment tout assembler. Quand je pense qu'on est cicatrisé, tu fuis mes doigts, mes lèvres. J'appuie mes baisers, sur ton épaule, ce premier matin. Je les remonte le long de ta clavicule, je cherche un frisson, un soupire, même un sourire qui lèveraient les barrières que tu me flanques devant la gueule. Alors ouais, toi, ça a l'air de t'aller. J'le prends pas personnellement, tu sais. J'le prends pas personnellement, jusqu'à te voir te mouver, entre les cuisses féminines dans cette piscine. Et, oublier de m'embrasser tout à l'heure. Tu sais l'faire quand c'est une bouche autre que la mienne. Ca me plombe plus que prévu. Ca me plombe trop, depuis que t'es tombée. Que c'est mon dos que t'as chargé, que j'ai dévié le regard d'une culpabilité grandissante. Rétrogradé, le prince. Tu t'éloignes. Tu fais comme si tu me rejoignais, mais, j'les vois, tes pas en arrière dès que j'détourne le regard. Je voudrais nous réparer, j'suis persuadé qu'il n'y a que ma peau contre la tienne, nos sels mélangés pour préparer notre remède. Est-ce que tu voudras seulement l'avaler ? Colère étouffée dans la gorge, fatiguée par la marche qui s'attarde. On a choisi de se barrer ; parce que la fuite, on excelle. Séparés du groupe depuis quasiment le début, j'suis le touriste le nez en l'air, qui regarde partout et savoure l'ensemble. La salive est tellement rare qu'elle en oublie d'être teintée d'amertume. « Tu m'passes ta bouteille ? J'ai finis la mienne. » Mal dosé, comme d'hab. Gamin peu prévoyant. T'arraches ta bouteille, quand t'as finis ta gorgée. Tu m'dois bien ça, j'suppose. Rictus railleur à la bouche. « J'sais pas, parce qu'on veut découvrir la nature et les décors magnifiques de la région ? » Le meilleur moyen de découvrir un endroit, c'est encore de se perdre. Plus léger : « Allez arrête de râler, regarde autour de toi, c'est trop beau. » Tu m'enlèveras pas cette découverte, qu'importe combien t'y mets d'efforts. Mes doigts tendus, vers toi. « Alleeeeeez, on s'motive ! » Infantilisation du démon.

with @Horace Dawson Cette sortie est une mascarade. Un moyen de se prouver qu'on va bien et que rien n'a changé. Parce qu'on pense qu'on est capable de vivre nos aventures, celles où on se retrouve comme les héros de l'histoire, ceux que tout le monde adore détester. Parce qu'ils se déchirent, mais qu'ils finissent toujours par se retrouver. Et si cette fois, c'était pas cette aventure ? Et si cette fois les héros sont trop fatigués pour continuer de se battre ? Pourtant, on avance entre les feuilles, on fait face au soleil qui frappe un peu trop et on essaye de combler les silences comme on peut. Parce que c'est plus simple quand on dort ou quand j'te fais tomber dans la piscine, y'a pas ce silence qui s'instaure et qui fait place aux pensées qui font mal. Vous savez, tous les sujets dont on évite de parler, les conversations qui pourraient tout sauver mais qui sont pourtant incapable d'être instaurés. Parce qu'on s'pense fort, mais c'est pas le cas, on est des lâches face à cette sincérité bien trop difficile à accepter. Pourtant, j'aimerai que ça change Horace. J'aimerai prendre ton visage entre mes mains, t'embrasser et te montrer rien qu'avec un baiser tout c'que tu fais à mon coeur. Comme tu peux le faire vibrer tout en le faisant saigner. Jolie contradiction n'est c'pas ? Les corps fatigués et perdus depuis trop longtemps, l'impatience qui reprend sa place. Quelques gorgées pas assez fraiche pour lui donner du courage, cheveux qu'elle remonte dans un chignons lorsque tu lui voles la bouteille, abreuves toi tant que c'est encore possible. Ca fait trois heures qu'on voit la même chose, c'était sympa les dix premières minutes, mais j'pense que c'est bon, j'ai compris le principe des arbres et des plantes. Soupire qui s'échappe à la vue de son enthousiasme, l'intérêt de cette escapade vite oubliée. Il faudrait clairement ajouter un intérêt en haut des montagnes, sinon c'est quoi le but de monter aussi haut ?  Rabat-joie qui prend sa place, les azurs qui se posent sur la main masculine, hésitation sur le visage. Non, ça me saoule. J'sais pas comment on va rentrer et j'ai pas envie de dormir ici.  Le corps qui se redresse en ignorant sa main, les alentours qu'elle observe. On pouvait juste pas sortir et se défoncer, comme d'habitude ? C'était trop difficile ? Parce que tu sais, quand on retrouve cet univers, on est plus nous-même et y'a pas cette mauvaise humeur qui s'installe, parce que j'assure, que là, elle est présente. Peut-être que tu vas trop loin Astra et comme d'habitude, tu t'en rends pas compte.

with @Astra Rothschild J'me mors la langue. J'me mors la langue parce que même mes doigts, tu les refuses. Sur ta nuque, sur ton bras, et, là, même tendu dans le vide. J'en perce la première partie de l'épiderme, j'en déclenche un goût de rouille. J'essaye, tu sais, vraiment. D'être l'ami parfait, le type sans ambiguïté, qui comprend que tu ne puisses plus le frôler. Le type remplacé par l'image d'un autre, qui lui, aurait fait les horreurs que tu gueulais. J'pense préférer quand tu m'crachais au visage. Le silence, ce silence là, les créatures de cette jungle n'arrivent pas à le combler. J'commente dans le vide, et j'suis pas loin de me faire des vannes à moi-même. Juste pour que mon rire soit justifié autrement que par le malaise qui m'prends. J'essaye. J'te pique ta gourde, et j't'encourage plus ou moins. Y a tout dans la mélodie, le bon rythme, les notes, mais y a un truc qui prend pas. Il nous manque ce qui nous lie. Ou peut-être un peu de sincérité. Beaucoup. Des seaux de sincérité ; principe qu'on a décidé de laisser derrière nous depuis nos premiers pas. Ceux qui comptent. Ceux qui font que la dépendance s'est installée, pour une apogée à nouvel an. Tu me manques et j'arrive pas à le dire. Ca n'a pas de sens, d'être en manque de quelqu'un qui est juste à un pas de nous. Avec qui on a passé des instants, qu'on multiplie pour nourrir notre propre mascarade. Mais on reste à la surface, on se refuse à passer la tête sous l'eau, de peur que l'autre n'appuie trop fort sur le cœur. Boire la tasse, emplir les poumons de sentiments idiots. Alors j'me contente d'une gorgée de ta bouteille. J'me contente de refermer les doigts, contre ma paume. Les phalanges sont douloureuses quand tu les ignores. Et y a ton blabla incessant derrière. Brouhaha faisant serrer les dents. « Oh putain, mais princesse, tu veux pas commencer par apprécier ce que t'as ? » Les bras écartés. « Ce que tu vois ? » La voix est haussée. J'm'en fous que tu kiffes pas la vue, les arbres, les plantes, j'en ai rien à foutre putain, t'es même plus capable de me toucher et ça vire à l'obsession. « Parce qu'on s'limite à ça, c'est ça ? » A se défoncer, un joint entre les lèvres et la blanche aux narines. « Tu t'fais chier ? J'te fais chier quand t'as pas ta dose ? » J'en vide la moitié de ta bouteille. Parce que j'ai pas besoin de ça, j'ai même pas envie d'en avoir besoin quand j'suis avec toi. J'découvre un monde nouveau, un truc que j'aurais jamais cru possible de voir. Et tu fous tout en l'air. « T'aurais dû rester à Boston et regarder les photos des autres, si t'es pas foutue d'en profiter. » Moins cher, plus écolo, et cette randonnée, j'l'aurais faite avec une compagnie capable de me regarder dans les yeux et de prendre ma main.

with @Horace Dawson Déni constant qui ne cesse ses mauvais tours, peut-être qu'avant cette sortie, elle avait l'espoir que ça aille mieux. Mais il suffisait que le silence s'installe pour comprendre que ce n'était pas le cas. Que la guérison était encore lointaine et qu'il fallait dépasser ces foutus sentiers pour s'en sortir. Elle a jamais vraiment eu de gêne, ni même de peur, c'est pour ça qu'elle aimerait comprendre cette sensation qui l'a foudroie lorsque tu t'approches un peu trop ou que les choses ont l'air de redevenir normal. Y'a toujours cette gêne, cette peur de plonger à nouveau, seulement animée par l'idée qu'elle devait t'oublier, te voir comme ce bon pote de soirée, celui qui n'a pas cette impacte incessant sur ses journées et ses nuits. S'amuser dans la jungle, c'est bien c'que font les amis ? Sauf que t'y arrives pas Astra, t'arrives pas à te prendre au jeu de l'amitié, t'arrives pas t'imprégner des lieux comme il le voudrait. Toi, tout ce que tu veux, c'est t'amuser et retrouver cette débauche dont tu t'es éloignée pendant trop longtemps. Ce monde déchiré par les couleurs qu'elle voulait retrouver après l'avoir quittée, parce que c'est comme ça, quand tout est en ordre. Elle est trop défoncée pour ne pas apprécier le moment et tu l'es tout autant pour te rendre compte de ses maladresses. Mais y'a que la fatigue qui a atteint votre esprit pour le moment, y'a pas de ce petit coup de pouce pour rendre cette journée plus acceptable. Les yeux qui se plongent dans les siens lorsqu'il décide d'hausser la voix à son tour, mauvaise augure qui tape à la porte face à cette nouvelle dispute qui va continuer de ronger ce qui reste encore debout. J'vois rien d'impressionnant, j'suis pas une touriste, j'suis née dans ce putain de pays. Les yeux qui se lèvent au ciel et l'esprit qui tente d'oublier le mot princesse qu'il avait une nouvelle fois utilisé. Arme qu'il ne peut s'empêcher de dégainer dès qu'une bataille approche. Prends pas ça personnellement, j'me fais toujours chier quand j'ai pas ma dose, tu le sais bien. J'crois même que j'sais pas sourire si j'suis trop clean. Elle disait ça en ajoutant des caisses, comme si c'était de l'humour et qu'elle abusait de ses propos. Sauf qu'au final.. C'était une pure vérité. Parce que c'est pas cette Astra clean avec qui tu t'amuses, c'est pas cette fille là que t'apprécie réellement. Ça veut dire que t'es pas content de me voir ? Petite moue, pleine d'arrogance. Trop dommage. Les efforts mis de côté pour de bon, reine de glace qui reprend sa place et le corps qui décide finalement d'avancer sans réellement se retourner. Quitter cet endroit débile et retrouver l'hôtel, ça devrait être leur seul objectif.