go to hell
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La soirée a été mémorable. Je me suis régalée. L’alcool a coulé à flots et m’a soulagé l’espace de ces dernières heures. J’ai pu enfin m’amuser, danser, chanter, hurler. Je me suis comportée comme j’aurais dû depuis ces dernières semaines, en jeune femme. Mais il est arrivé ce drame, la perte de mon père, la garde de mon frère. Ma vie a été chamboulée et ce n’est que depuis peu que je retrouve un certain équilibre. J’dis pas que tout est gagné, mais cela progresse. J’ai dégoté un magnifique petit appartement, un job et de nouveaux amis bien plus matures que ceux qui m’ont entraîné dans cette boite de nuit. Je suis cassée. En mille morceaux. L’ivresse se cramponne à mon corps et mon esprit. Je titube légèrement et décide de me séparer de mes potes pour rentrer chez moi, rémunérer la nounou et me coucher. J’dois être fraîche pour cette nouvelle journée qui a déjà démarré. J’ai abusé. Les talons qui claquent sur le sol, peu alerte sur ce qui m’entoure, je fixe le sol et tout à coup, quelqu’un me percute de plein fouet. Le visage qui se relève, le type me sourit et me saisit fermement la main. Cet enfoiré essaie de m’arracher les bagues que j’ai aux doigts. Alors je crie, à la recherche d’un molosse qui s’trouverait dans le coin pour faire fuir ce bâtard qui va finir par m’arracher une phalange. Bordel, mais personne ne m’aide. J’me débats, le repousse, le prie d’arrêter pour finir par l’injurier. « Casse-toi connard ! » Boum, j’prends un coup de tête, recule d’un mètre et tombe au sol. Heureusement que mes doigts ont gonflé, le mec galère, ça me fait gagner du temps, mais je vais lâcher. Il est bien plus fort que moi. Et s’il parvient à dérober la chevalière de mon père, je crois que je vais littéralement péter une durite. L'ayant probablement mis à bout, je discerne dans l'obscurité la lame d'un canif qu'il vient de dégainer. Vraiment, je vais crever pour des bijoux ?

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L’ivresse pour oublier. L’alcool pour accepter. J’ai merdé. Vie équilibrée que j’ai fait exploser. Était-ce une bonne idée de rompre ? N’était ce pas passager ? Juste une .. deviance. J’aurais pu oublier. L’oublier. Ghoster. Mais je le sais. Il aurait déterré des morts pour me confronter. Un pere qui se meurt. Et le monde n’est plus. Culpabilité qui detruit les entrailles. J’aurais dû insister le jour meme. Je ne sais plus ce que je fais. Où je vais. Basketteur paumé sur le terrain. Dans sa Vie. Besoin de respirer. Peut-on dire que le rhum est de l’oxygène pour cette nuit ? Ne pas rester a l’hopital. Juste une pause dans le tourbillon des inquiétudes. Maelström des négativités me tue doucement. Se poser pour se noyer une bonne fois. Qu’importe si je fais la une de la merde glacee. Oui ca va pas. Enchainer shot. Refuser des nuits sans lendemain. Puis repartir. Brumeuse est la nuit. Mais voix qui se hausse est bien presente. Relever la tete. Latence du cerveau. Agression hurle la conscience. Entrer dans la danse. Violence pour m’apaiser. Attraper l’homme, plaquer contre le mur et frapper. Encore. Encore et encore. Frapper pour repousser l’impuissance qui sevit dans ma Vie. Juste abattre les poings pour ne plus reflechir a la merde que je subis.

Spoiler:

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Mon coeur bat si fort. Je n’entends plus rien. L’alcool brouille encore mon discernement, mais je sais bien que je suis en danger. Encore à terre, sur le béton froid et dur, je tétanise. Je vois ma vie défiler devant mes yeux et surtout mon demi-frère une nouvelle fois endeuillé. Sur cette pensée, je préfère ne plus tenir tête à cet enfoiré et lui filer mes bijoux, tous ayant pourtant une histoire. Mais alors que j’essaie d’arracher une première bague de mon doigt, un justicier sort des ténèbres et embarque mon agresseur contre le mur. Qui es-tu ? Me détachant de mon immobilisme, je peine à me relever pour faire quelque chose contre cette violence inouïe. Je ne voudrais surtout pas que ton acte de bonté se retourne contre toi. Les coups sont sourds. Le type prend cher. Je n’avais jamais assisté à tant de fureur. « Attention, il est armé ! » que je te préviens, m’approchant et reculant de vous, apeurée par la tournure des événements. Mes mains étouffent ma bouche et mes cris. Mon regard alterne entre la droite et à la gauche, mais plus un chat. La peur agrippée à mes tripes, les larmes coulent et inondent mon visage. Je pourrais appeler les flics, mais avec la chance que j’ai, c’est toi, mon sauveur, qui finirait derrière les barreaux. Me rapprochant davantage, j’attrape ton épaule avec force, comme pour te ramener sur Terre et éviter le pire. « Laissez-le, ne le tuez pas, il est k.o .. » Et c’est vrai, la tête du type pend, sans tonus. Tu l’as massacré mec ..

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Les premiers mots qu'elle prononce ne se font pas entendre. J'avais pris des risques inconsidérés mais l'alcool m'avait poussé des ailes et surtout, je savais comment frapper. Quatorze ans de boxe, ça n'excuse pas tout mais la confiance est présente. Et vu les coups que je lui assène, je crois qu'il n'a pas eu le temps de faire quoi que ce soit de plus. Et ça fait du bien. Décharger cette rage. Et puis, je faisais ma BA non ? Se noyer de la haine et c'est la jeune femme qui m'arrête. Je fais volteface, encore hagard de cette déchéance. Et je pose à peine un œil sur l'autre. Mais on peut dire qu'il a eu son compte. Je me recule autant de lui que de la fille. Mains ensanglantées. Je vais devoir trouver une excuse à l'entrainement. Je passe une main sur ma nuque, moment flottant où l'esprit retrouve sa raison puis je l'observe. Etes-vous blessée ? Je peux faire quelque chose pour vous ? Enfin, je doute qu'elle daigne vouloir rester à mes côtés. Se sentait-elle en danger ? Tout ce que je ne voudrais pas. Je .. Je peux vous ramener .. Je ferais rien .. Était-je crédible ?