C'est étrange cette sensation, moins cuisante, certes, mais bel et bien présente. Parce que ce n'est pas une rupture, à proprement parler. Mais c'est un échec, la fin d'une époque, d'une promesse. Plus de six mois à vivre avec Trent, à jouer les fiancées, pour que ça ne serve finalement à rien, et que je me retrouve seule, à la fin. Sans aucune excuse pour le fait de me cacher. J'ai perdu un colocataire, un ami, un bouclier. Un boulet auquel je m'étais habituée. Attachée. Et parfois j'en viens à avoir du mal à respirer. Comme si les crises d'angoisses attendaient patiemment de pouvoir revenir m'attaquer.

C'est donc seule que je me suis pointée à la soirée Halloween qui aura été sur toutes les lèvres ces derniers quinze jours. Et je me sens comme le soir de la Saint Valentin, à cette soirée, à sauver les apparences alors que Joshua venait de me larguer. Et une fois sur place je vogue au milieu de la foule, danse sur des rythmes que je ne connais pas, je tente d'oublier que je suis moi. Et je me noie un brin dans de la vodka. Jusqu'à ce que je sente mon coeur battre trop fort, que je ressente le besoin de changer de décor, je fuis presque au dehors.

@Dutch B. Cooper

IN Je marche le long de l'hôtel, n'osant pas vraiment entrer dans celui-ci. Je ne sais même pas pourquoi je suis venue ici. Le jour des morts. Alors que mon mari a décidé de nous quitter il y a quelques jours. Ce n'est pas très joyeux tout cela. Mais surement souhaitais-je me changer les idées. Je tentais de voir cette soirée d'halloween comme une simple fête déguisée, et non comme la fête des morts. Mais comment était-ce possible, alors que je me retrouve près de la piscine de l'établissement, avec une planche de ouija au sol. Je m'y approche. Regare autour de moi. Il y avait du monde, mais personne ne semblait l'avoir remarqué. "C'est quoi encore ce truc ?" Me demandais-je à voix haute. Je le savais, mais je ne voulais pas l'admettre. Etait-ce mon mari qui tentait de communiquer avec moi ? Oserais-je ?

Sevré depuis quelques temps, à la coc’ je n’ai plus touché, refusant toujours ce que les filles pouvaient adroitement me proposer lorsqu’elles me voyaient blasé durant mes nuits passées à les surveiller. Ces destinations exotiques, J’y serais bien resté quelques semaines de plus mais Lyra se faisant discrète, il fallait bien quelqu’un ici pour assurer durant son absence et s’imposer à leur tête.

Déjà un mois que nous sommes rentrés et bien que le soleil ne cesse de se lever, mon derme n’a pas encore perdu de son coté halé. Alors pour pallier à la monotonie de cette vie citadine, je me suis trouvé un nouveau passe-temps, une occupation avec elle, la Doc', @Taylor V. Foster, forcément. Elle est en quelque sorte mon ticket de sortie et la seconder est une opportunité: A elle les projecteurs pendant que j’œuvre de mon côté, retrouvant le gout pour la vie telle que je n’ai plus eu l’occasion depuis deux ans de gouter.
Délaissant Joey pour qu’elle puisse elle aussi cultiver son jardin secret, je me suis perdu au dehors justement dans l’optique d’aller un peu bavarder, concilier le professionnel au privé, l’ayant aperçue quelques secondes plus tôt fuir ces sépulcrales mondanités. « Je vous parie 200 dollars qu'elle va se vautrer. » Le verre est levé et le doigt pointé vers celle dont l'attention se fixe sur le fond décrépi de cette piscine desséchée, @Rebecca Walsh. « Et que vous allez devoir encore jouer au toubib. » Pari lancé, la vodka est avalée.

Je suis venue à cette soirée d'Halloween, mais je ne sais pas trop ce que je fais ici. Je sais qu'il va y avoir du monde. Les gens sont venus nombreux, toute la ville semble là. Je me sens tellement insignifiante parmi eux. J'ai envie de disparaître, mais je suis curieuse de savoir si ça fonctionne vraiment le ouija. Je me dis que peut-être, ma mère aura quelque chose à me dire. C'est débile je le sais bien, mais je prends le risque. Mon verre à la main, je bois une gorgée et observe les gens autours de moi. Jusqu'à présent, je ne connais personne. Je me sens pas vraiment à ma place, mais je lance un : Bonsoir.

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Et malgré l’air qui s’infiltre dans mes poumons, je peine à calmer ma respiration. Les doigts crispés sur le verre que je tiens toujours en main, je sursaute parce que paumée dans mes pensées lorsque j’entends une voix masculine m’accoster. « Je vous parie 200 dollars qu'elle va se vautrer. » La référence, je ne la capte pas directement, je m’oblige à suivre du regard, son mouvement. Observe alors une silhouette se pencher vers la piscine évidée, quelqu’un que j’ai déjà croisée. « Et que vous allez devoir encore jouer au toubib. » Non, merci, pas ce soir, je suis de repos, et je broie du noir.
Alors les réflexions vont à vau-l’eau dans mon esprit, mon attention biaisée par les verres que j’ai bus, je me retourne finalement vers le motard fantôme à mes côtés, pour questionner, sans en être assurée, un murmure que j’espère vrai, faute de ne pas vouloir me ridiculiser « Dutch ? » sourcils froncés, et je bois aussi mon verre en entier. « Venez. » Que ce soit lui ou pas, on ne sera pas trop de deux si jamais il arrive quoi que ce soit à celle que je pense être Rebecca.

@Dutch B. Cooper @Rebecca Walsh

Soirée halloween, tu as eu la brillante idée de tenter le diable en t’inscrivant au ouija. Tu n’as jamais joué à ce jeu de ta vie, encore moins dans un endroit qui empeste la mort comme celui-ci. Tu te rends à l’endroit donné et pas de bol, tu connais personne autre que Dina, ton ex petite copine. Jusqu’ici ça va. L’endroit donne des frissons dans le dos, mais c’est gérable. T’es pas de nature peureuse, t’es simplement curieux. Sans plus attendre tu t’installes autour de la planche, attendant la suite pour voir ce que l’au-delà te réserve.

Le téléphone sonne et cela me fait sursauté. Je sors mon portable de ma pochette et voyant qu'il s'agissait d'un numéro inconnu, je décidais de ne pas répondre. Ce n'était pas le moment. Mais qui pouvait bien m'appeler à cette heure-là? Etrange non ? Alors que je me trouvais face à une planche de ouija, qui est normalement censé nous aider à communiquer avec les esprits. Et si les miens avaient décidé de passer par la nouvelle technologie ? Non, sérieusement, Becca, tu deviens folle. Ca devait être une erreur. Je décidais alors d'éteindre mon téléphone afin que l'on ne m'importune pas davantage. Les gens commençaient à arriver autour de moi. Je reconnu @Taylor V. Foster, je lui fis un petit signe de la main tout en esquissant un petit sourire. Ne sachant pas réellement si nous étions amies ou non. Après tout, nous n'avions que Gresham en commun. Nous étions toutes les deux proches de cet homme et il nous avait laissé toutes les deux. Comme si on ne comptait pas pour lui. Quel con. D'ailleurs, j'étais bien heureuse de le lui avoir dit, car on ne devait pas le lui avoir assez souvent dit. Regardant les autres, je demandais "Quelqu'un sait ce qu'on est censé faire avec ça ?" A part surement passer nos chemins et ne pas tenter les esprits...

Alors c'est accompagnée de @Dutch B. Cooper que je traverse complétement l'extérieur, tandis que se fait, lentement, le calme en mon intérieur, ils changent de rythme, les battements de mon coeur. Et arrivés à côté de @Rebecca Walsh , à son hauteur. Ne sachant pas réellement la nature de notre amitié, ayant toujours en tête le fait qu'un soir d'hiver, elle soit venue me veiller après mon accident. Et suivant son regard, je réalise qu'un jeune homme se trouve en contre-bas, dans la piscine vidée, assis face à une planche de Ouija. D'accord, ok, je vois. L'idée, c'est de participer à tout ça. Un léger sourire empreint de vodka se glisse sur mon visage, alors que j'envisage un énième naufrage.
Hochant le visage plusieurs fois, comme pour m'approuver mentalement avant de le faire à haute-voix. " Une envie de flirter avec la mort ? " invitation à aller nous aussi prendre place autours de la chose que l'organisateur de cette soirée semble vouloir nous proposer. Un frisson, à peine scénarisé.

J’avais presque oublié ce petit détail qui l’empêche elle aussi de m’identifier. « Dutch ? » Pas ce soir, je le crains. Pour cette association, Cooper a dû s’effacer en faveur d’un nom qui n’est pas entaché.  « Simon. »  Simon Ross, ma seconde identité utilisée pour les voyages et lorsqu’il me plait de publiquement me montrer. « Venez. » Sa volonté, sa décision d’aller rejoindre la suicidaire sur le point de sauter et j’obtempère parce qu’il serait vraiment regrettable que nos deux noms n’apparaissent dans la gazette du matin : La présidente et son bras droit n’ont rien pu faire face aux affres du destin.

Un geste de la part de la fausse dépressive et c’est l’assurance que la présence de Taylor suffira à lui faire du bien. "Quelqu'un sait ce qu'on est censé faire avec ça ?" De toute évidence, lui au fond le sait. " Une envie de flirter avec la mort ? " Hésitant je suis resté les mains dans les poches à dévisager ce qui dans le fond stagne. « Je le fais bien assez… » Trop souvent rendu à sa proximité du fait de mes sombres activités. Elle aussi d’ailleurs puisque quand elle ne parvient pas à les sauver, c’est à la morgue qu’elle se doit de les accompagner.  « Mais pourquoi pas. » Il est temps de sauter, d’une paume posée sur le bord le reste de mon corps suit en contrebas, réception qui soulève quelques feuilles mortes. Et les paumes levées pour les aider à descendre, les deux femmes @Taylor V. Foster et @Rebecca Walsh, sont invitées à nous rejoindre, moi et celui qui s’intéresse de trop près à cette planche de Ouija.