Une Meaghan occupée par la rentrée, le nez plongé dans les bouquins, mais l'esprit qui divague un peu trop souvent, même quand la concentration est à son maximum. Tellement, que je n'entends presque pas mon téléphone qui se met à vibrer et il y a ce sourire que je n'arrive pas à empêcher de se former sur mes lèvres quand je vois le destinataire. Je déverrouille mon téléphone et décroche en laissant le haut-parleur, "laisse moi deviner : t'es paumé en pleine forêt et t'utilises le peu de réseau qui te reste pour me demander d'appeler les secours pour venir te chercher" Parce que je sais qu'il passe son temps à droite et à gauche depuis qu'il est parti. Il profite de faire ce qu'il veut et ce qu'il aime le plus et je l'admire pour ça. A mon détriment.

Non, c'est pas le cas bien évidemment. Et il lui non, il ne nous manque pas. A nous, à moi. De toute façon, on sait très bien que je ne l'avouerais pas si c'était le cas et encore moins à lui. Je lève les yeux au ciel, même s'il ne peut pas voir mon visage exaspéré je suis sûre qu'il peut le deviner. Mais sa deuxième phrase, elle me fait hausser les sourcils. J'ai bien entendu ? "Attends, attends, j'te manque tellement que t'as été t'installer dans la ville où j'ai grandi ?" Petit sourire en coin, "J'savais que tu pourrais pas te passer de moi Mikke" Je ris et je ferme mon bouquin, me redressant sur ma chaise avant de demander plus sérieusement, "Moi qui pensais que t'allais m'annoncer ton départ pour l'Australie ou Hawaï, tu choisis sérieusement la Nouvelle-Orléans ?" Certes, c'est une belle ville mais au point de s'y poser, carrément ? Je suis peut-être pas objective, j'ai pas l'impression de voir toute la grandeur de cette ville.