La rentrée était bien vite arrivé, trop tôt peut être mais désormais derrière vous à quelques jours. L'appréhension de ton petit bonhomme vis à vis de sa première année de maternelle semblait être derrière lui également et son enseignante plus que bienveillante veillé à ce qu'il apprécie l'apprentissage. Loin d'être timide, Côme ne cessait de se montrer curieux de son environnement mais avant tout il était extrêmement social. Un avantage qui lui permettait de se faire rapidement des amis de son âge – voir au delà parfois. Depuis qu'il était rentré à l'école tu avais fait en sorte de libérer tes horaires et réunions toutes les fins d'après midi afin de pouvoir être disponible pour ton fils. Aujourd'hui après un détour par le parc public, vous étiez venus dans un supermarché du grand centre commercial afin de faire quelques courses. Non pas que le réfrigérateur soit vide, mais tu aimais acheter des légumes vrais du jour en général et puis il manquait toujours de trois truc par ci ou par là. Côme installé à son aise sur le chariot, tu déambules dans le rayon des confiseries, les prunelles azuréennes de ton gamin perdue dans cette caverne de gourmandises. Il te montre du doigts le paquet de guimauve en chocolat, son bonbon préféré. Il tape dans ses petites mains, sa frimousse de douceur et de malice ayant raison de toi. « Okay, mais juste pour cette fois mon grand surtout que t'a pas mal abusé avec ta marraine l'autre fois ... ». Lui dis-tu tout en déposant ta casquette sur le sommet de son crâne car comme à chaque fois il tente de te l'attraper. Elle est un peu trop grande pour lui mais ça lui va comme un gant. Tu attrapes le paquet que tu lui donnes car il sait qu'il ne doit pas l'ouvrir avant le passage en caisse. Vous échangez votre petit « check » puis tu t'apprêtes a changer de rien lorsque tu vois une jeune demoiselle – certainement l'âge de Ambre, ta petite sœur – tenter d'attraper un article situé sur le plus haut rayonnage. Tu avances de quelques pas attrape un pot de pâte de chocolat puis lui tends. « Ces fichus pots sont toujours en hauteur, on se demande pourquoi ? ». Lui dis-tu d'une voix communicative et amusé tout en la considérant d'un franc sourire. Elle relève son regard sur toi, un regard à la fois étrange que tu mettrais sur le compte de la stupéfaction. L'as tu déjà croisée ? Pas selon tes souvenirs en tout cas.
@Jade Beauregard

le corps qui déambule entre les rayons, exténuée. ayant encore une fois complètement oublié que tu étais de corvée courses cette semaine. regards noirs et assassins de tes colocataires qui t'ont rapidement fait comprendre que tu avais interdiction de fouler le sol de votre appartement si tu revenais les mains vides. l'esprit habité par ce désir incontrôlé et irrépressible que tu ressentais pour elle. nullement concentrée sur tes actes et tes gestes. le coeur qui secrètement espérait la recroiser en ces lieux bondés en fin de journée. mais étais-ce réellement une bonne idée ? l'esprit qui s'égare et qui se perd, le palpitant indécis. et ton ventre qui crie famine. estomac qui réclamait de quoi faire disparaitre cette déception et cette rancoeur qui demeuraient présentes.  triste tableau que tu dépeignais en cet instant. les pieds qui foulent le rayon confiserie, le regard qui bifurque vers l'étalage où se trouvait l'objet de tes coinvoitises. t'étire ton corps, te mettant sur la pointe des pieds, tendant ton bras pour tenter de récupérer un pot de nutella. semblait-il que tu étais bien trop petite pour arriver à une telle hauteur. soupir résigné qui s'échappe de tes lippes. t'allais faire demi-tour et abandonner. prendre la fuite. encore une fois. mais il est apparu dans ton champ de vision, sans crier gare. venant t'aider à récupérer l'article tant désiré. cet inconnu à la tignasse blonde dorée et au sourire ravageur. sa voix nullement familière qui vient comprimer ta poitrine. accélérant instinctivement ton pouls. frisson qui te parcoure le corps entier. décidant de faire volte-face pour te mettre face à lui. tes opales décontenancées qui le détaillent, de la tête aux pieds. ne semblant plus être capable de faire le moindre mouvement. le moindre geste. "merci..." seul survivant qui franchit la barrière de tes lippes. récupérant le pot, tes doigts qui frôlent les siens. impossible. cette vérité tant attendue ne pouvait être en face de toi. et pourtant, la moindre parcelle de ton corps te criait qu'il était celui que tu recherchais depuis tant d'années. "je... tu... t'appelles comment ?" tu sais que ce n'est pas le genre de question auxquel s'attend un parfait inconnu. mais t'avoir besoin d'en avoir le coeur net.

Rendre service n'était pas bien sorcier, juste une question de générosité et d'éthique sans le moindre doute. Des valeurs que essaie de transmettre à ton propre gamin qui du haut de ses trois ans – d'ici quelques temps – les colorent déjà. Vos mains se frôlent et un petit remerciement  de sa part sort de sa bouche. Tu la considères d'un mince sourire tout en remarquant qu'elle semble quelque peu troublée. « Je vous en prie. ».    voyant que tu semblais la mettre mal à l'aise, tu t'apprêtes  à te détourner lorsque son interrogation soudaine t'arrête de suite dans ton action. Tu fronces quelque peu les sourcils, un brin intrigué mais sans en faire la référence plus que cela et tu te contentes de lui répondre d'une tonalité calme. « Je m'appelle Xavi … ». Bien évidement tu n'évoques que ton diminutif car c'est tout ainsi que l'on t'a nommé depuis que tu as été adopté. Tu penches un peu la tête sur le coté tentant de capturer son attention, même juste un peu avant de poursuivre. « et vous ? ». Ton instinct t'indique de ne pas trop rentrer dans la détail afin de laisser peut être libre choix à la jeune femme de t'en dire un peu plus sur cette question soudaine. Au moins, elle était directe ce qui était plutôt honnête quelque part. Côme penche alors la tête sur le coté pour laisser dépeindre sa curiosité avant de sourire amusé. « Elle est jolie la dame. ». Sourire adorable sur sa frimousse de môme, ce qui t'arrache un sourire discret.
@Jade Beauregard