L’entraînement avait été cadencé, rythmé par l'inspiration mais surtout par le flot d'émotions que tu lui apportes. La mise en scène de la chorégraphie, tu l'avais finement songé et la hauteur grâce à tes figures en haute voltige donner de la profondeur à chaque minute du morceau de musique. Tout était bien répété, un beau spectacle certes mais tu n'étais pas réellement satisfaite. En fait, tu n'étais pas sereine depuis ce week end de mai. Ce fichu voyage à Las Vegas, tu n'aurais jamais dû le faire. Tu jures intérieurement contre toi-même alors que pas la moindre trace de colère n'irradie tes traits d'expression qui au contraire sont très doux, apaisés. Les deux mains sur le volant, tu pousses un soupir de lassitude avant de te laisser aller contre l'appui-tête du siège conducteur, les paupières closes. Tu inspires profondément pour faire le vide avant d'ouvrir la portière, tu te penches pour attraper ton sac de sport et tu descends du véhicule dont tu claques la porte. Rajustant la lanière de ton sac, tu marches en direction du grand building où tu vis dans les dernières hauteurs. Un penthouse dont tes parents sont les heureux propriétaires depuis plus d'une trentaine d'années mais ils y sont absents les trois-quarts de l'année. Une fois dans ascenseur qui te mène directement au logement familial, ton smartphone t'avertit de l'arrivé d'un message : ta mère. Cette dernière est une figure maternelle tout ce qu'il y a de plus impliqués et libre à la fois, mais qui ne manque pas à son devoir envers toi ou encore envers ton frère. D'ailleurs en parlant de ce dernier, tu sais qu'il est là rien que par son choix musical. Tu entres donc dans le penthouse en secouant la tête, un rictus narquois étirant la commissure de tes lippes. Bien évidement, il ne t'entend pas arrivé tant le volume est assourdissant. Tu déposes ton sac de sport sur rebord du plan de travail, avant d'ouvrir le réfrigérateur pour attraper une bouteille d'eau. Tu t'installes sur l'un des tabourets devant l’îlot central de la cuisine, observant ton grand-frère suivre les mouvements du guide de sport via la Nintendo Switch.
@Iwan Lockhart

@river lockhart | si la flemme portait un nom, elle s'appellerait surement iwan lockhart. depuis la fin de ton gala, tu ne fais rien.du.tout. tu passes tes journées dans ta piscine, dormir, écouter de la musique, dormir, nager, jouer à la console. ton seul sport pourrait être celui qu'on appelle ' de chambre ', mais même pas. t'es pas si actif non plus de ce côté là. t'as juste envie de t'occuper de toi et toi seul. un peu comme le reste de l'année faut l'avouer mais davantage depuis quelques jours. après avoir passé la moitié de ton après midi à bronzer, nager, faire des bombes en solo comme un gosse de huit ans, t'as décidé de rentrer pour changer un peu d'activité. fini de lézarder, tu passes aux jeux vidéos. après quelques parties de tennis virtuel, tu tentes de changer un peu de sport. pourquoi pas des parties de bowling ? le mieux pour toi serait de sortir cependant. traines des pieds jusqu'à la console, changes de jeux puis quand tu te retournes et t'aperçois la présence de quelqu'un, tu sursautes en lâchant un cri. main qui se porte à ton palpitant, pendant que ton cerveau capte qu'il s'agit  de ta petite sœur. une humaine oui. bizarre quand on sort pas de chez soit depuis quelques jours. p'tain, tu m'as fais peur. annonce toi quand t'arrives ! long soupire qui s'échappe, alors que la paume de ta main vient quitter ton torse pour te recoiffer. jouer au tennis, même à la console, ça décoiffe, faut pas croire.

Les deux coudes posés sur le rebord de l’îlot central, tu observes tout en silence ton lien fraternel s'adonner pleinement aux sports virtuels qu'offre la nouvelle technologie d'aujourd'hui. Des cris au mimiques, l’aîné des Lockhart ne fait pas semblant, il est à fond et cela étire tes lippes en un rictus mutin que certains proches connaissent bien chez toi. Soudain, il se retourne en ta direction, pose le regard sur toi avant de sursauté et de pousser un cri de surprise. Tu secoues la tête d'autant plus amusé que cela n'était pas dans ton attention de départ. Il faut dire que ces derniers jours, Iwan ne fait que fréquenter les quatre coins du penthouse tel un électron libre ayant perdu son guide routier Michelin. Oui la comparaison est peu valable mais c'est la première chose qui t'est venue à l'esprit. Pourquoi ? Tu ne saurais le dire bien que les références ont des définitions réelles à ta mémoire. Tu portes le goulot de ta bouteille à tes lèvres pour en boire une petite gorgée tandis qu'il s'exprime avec tout le panel qui fait de ton frère celui qu'il est : à savoir unique en son genre avec de franc parlé.  Tu lèves les prunelles au ciel avant de le considérer d'un sourire ténu mais sincèrement mutin à la fois. « si tu sortais un peu plus de ta grotte, tu ne serais pas si facile à surprendre. ». Lui dis-tu d'une intonation légère mais calme tout en rebouchant ta bouteille. Cette dernière est agréablement fraîche entre tes doigts et cela te fait du bien surtout que tu as oublier de prendre ta gourde d'eau durant l’entraînement. Et ouais, en ce moment aussi tu as la tête ailleurs. « Tiens, ce soir on pourrait sortir manger un bout nan ? ». une proposition pour tenter de le sortir un peu de ses noirceurs dont tu connais un peu l'esquisse depuis plusieurs années.
@Iwan Lockhart