Dure journée, je viens encore de me disputer avec Jace, mon grand frère. J’essaye obstinément de reformer ma famille, parce que clairement je suis dans le déni. J’assume pas d’être au centre de ce conflit. Depuis trois ans, j’aurais dû avoir tourner la page, mais j’y arrive pas. Je culpabilise. Apprendre la double vie de mon père m’a brise et je ne parviens pas à retrouver celle que j’étais avant. Être la fille du président Colombien ça claque, mais même ça, ça ne me console pas. Cette dispute m’a agacée et j’ai besoin de penser à autre chose. J’ai envie de faire le vide. Mon frère est censé être la personne la plus importante dans ma vie. C’était censé être nous contre le monde. Je souffle parce qu’il faut que j’arrête de me morfondre comme ça. Je dois me rebooster surtout maintenant que c’est la fin des examens. Je vois un magasin de jouet et je décide d’aller acheter un nounous géant. Je sais à qui je vais l’offrir. Je me le trimballe sur le dos dans le centre ville attirant les regards. Moi ça m’amuse gt ça me redonne le sourire. Ce truc pèse une tonne c’est fou. Je ne sais même pas si je vais pouvoir le mettre dans l’ascenseur. Je le pousse dedans et je me retrouve coller contre la paroi et ça doit être drôle à voire. Pour sortir je me débat et j’ai la sensation d’avoir fait une heure de jogging,  tant je suis épuisée. J’arrive devant la porte de ton appartement et je sonne avant de venir me cacher derrière la peluche géante. Quand j’entends la porte s’ouvrir, je lâche d’une grosse voix : Bonjour, je m’appelle George.  Je suis là pour vous apporter de la compagnie durant vos nuits solitaire. Voulez-vous m’adopter ? dis-je en me retenant de rire. Je suis folle, c’est officielle, mais n’appelle pas les urgences.

Tu as passé ta journée à travailler, dans le brouhaha quotidien que t'impose ton activité, mission sur mission, ça ne s'arrête jamais et le gilet par balle est comme une seconde peau. Mais bien entendu, ton activité est toujours complexe : ton binôme, c'est définitif, tu t'y fais pas. Ce babouin n'a aucun savoir vivre, preuve en est de ton œil bleuâtre à cause d'un mauvais coup qu'il t'a fait. Vous avez le mérite de mettre l'ambiance au QG, votre supérieur passe son temps à venir jouer les arbitres entre vous et à sévir : tour de terrain, travaille de bureau, rien ne vient à bout de vos querelles, elles sont trop anciennes, trop ancré je crois. Ta mère est malade de cette situation, mais t'en dis trop rien, après tout, en soit, c'est de sa faute et celle de sa femme si vous en êtes là, c'est ça qui a mis le feu aux poudres et brulé le torchon entre vous deux. Mais bon, tu finis par rentrer chez toi et retrouver le calme de ton appartement, tu t'ouvres un perrier et tu t'installes devant la télé pour te trouver du sport à regarder, jusqu'à ce qu'on sonne et que tu ailles ouvrir et tombe nez à nez avec ... un ourse géant ? Une voix se fait entendre et tu ris en reprenant Tu vas prendre vâchement de place mon pote, mais je suis toujours content de la compagnie. surtout que tu as reconnu la voix et que tu sais qui est là. Tu tires les bras de la peluche pour le faire entrer dans le pas de la porte et découvre Laia derrière qui semble épuisée de son effort physique Georges en lourd non ? Il fait probablement au moins la moitié de ton poids. Tu te moques gentiment d'elle, parce que ça t'amuses mais en même temps, ça te fait plaisir de la voir. Ca fait du bien, de voir une tête familière après une journée pourrie, non ?