w. @Maï Linh Langford


journée de merde encore passé sur le campus à devoir resté enfermé dans une salle pendant trois heures pour composer sur le conflit israélo-palestinien .. j'suis persuadé que même eux ils se rappellent même pas pourquoi ils se battent. bref, une fois sortie je passe à la salle d'Alexis pour m'entrainer un peu avant de rentrer prendre une douche. faut bien que je fasse du sport pour garder un corps de rêve. vient l'heure de se faire à bouffer et c'est le moment où j'me demande si tu vas passer, vu la dispute de cette après midi. sonnerie qui retentit, je vais jusqu'à la porte et tombe sur ton petit visage, un sac à la main. « salut » ouais j'ai déjà été plus bavard je sais.

w. @Aidan Nesbitt


Long soupir qui s'échappe de tes lèvres. Plantée devant sa porte d'entrée. Ton cerveau qui ne cessait de te faire comprendre que c'était probablement une très mauvaise idée. Allant sûrement te faire envoyer promener. Comme à son habitude. Relation qui s'était complexifiée au fur et à mesure des années écoulées. Finissant lentement par s'éloigner de toi. N'étant plus capable de le rattraper du bout de tes doigts. Le laisser t'échapper. C'était tout ce que tu pouvais faire. Longue inspiration avant de finalement lever ton doigt pour venir appuyer sur la sonnette. Intime conviction qu'il serait là. T'en avais pas pour longtemps de toute façon. Ressentant aucunement l'envie de subir sa mauvaise humeur et ses idioties. Visage familier qui vient t'ouvrir, vos prunelles nostalgiques qui se croisent quelques secondes. Avant que tu baisses le regard pour lui tendre ton sac. Contenant les fameuses nouilles que tu lui avais promises. "J'ai séparé la sauce des pâtes. Vous aurez plus qu'à mélanger à votre guise. Et n'attendez pas trop longtemps, ça se refroidit assez vite..." Tout comme votre relation. À peine les instructions donnés que tu faisais déjà demi-tour. Cette torture à chaque fois de devoir désormais maintenir cette distance. Pour votre propre bien.

w. @Maï Linh Langford

j'suis saoulé clairement. si y a bien une personne avec qui j'aime pas me disputer, c'est toi. je déteste lever le ton, savoir que tu m'en veux ou même être celui qui te fait du mal. parce que t'as aucune idée de l'importance que t'as pour moi. t'en avait pour lui, t'étais sans doute la femme de sa vie, je peux pas juste te lâcher maintenant, quand bien même ce soit dur quand t'es près de moi. je récupère le sac que tu me tends, écoute tes instructions. à peine terminé, tu te retourne et tu commences à partir. et moi en vrai ? ça me brise le coeur. je souffle un coup, fait un pas, attrape ton avant bras pour t'empêcher de faire un pas de plus. « rentre manger avec nous » c'est pas une question, c'est pas non plus un ordre. c'est une envie que je verbalise. tu sais que je suis pas le genre à supplier et que j'aime pas faire ça, demander aux gens un truc sympa. mais c'est toi et toi t'es pas les autres.

w. @Aidan Nesbitt


Les pas qui ralentissent d'eux-même tandis que ton cerveau te forçait à accélérer. T'éloigner le plus rapidement possible de cette emprise qu'il était susceptible d'exercer sur toi. Quand bien même ton palpitant te criait de faire demi tour. D'oublier tous ces barrières que vous aviez érigées entre vous. De les faire voler en éclat. D'un seul geste de la main. T'aurais pu ne pas venir. Mais ça a été plus fort que toi. Encore une fois. Et tu te détestes d'être aussi faible. Ranger cette fierté pour être en mesure de pouvoir le voir. Même un court instant. Les pensées désorientées, le corps qui doit subitement s'arrêter. Son bras qui a saisi le tien. Te proposant de te joindre à eux. Tes prunelles hésitantes songent les siennes. T'en as conscience qu'il fait un effort, là maintenant. Et t'as pas envie de l'envoyer promener. Rares étaient devenus ces moments que vous pouviez passer ensemble. N'ayant aucunement l'intention de rater celui là. Sourire sincère qui traverse tes lèvres, la tête qui acquieçe en guise de réponse. Le suivant à l'intérieur de l'appartement. Te dirigeant vers Jax, avachi sur le canapé. Tes lèvres qui viennent rencontrer sa joue pour le saluer. Contournant le canapé pour rejoindre Aidan dans la cuisine. Distance instaurée. Tension palpable. Silence régnant en maître. Sortant les plats du sac, retroussant tes manches pour te mettre au travail. "Tu peux me sortir une pôele ? Je vais les refaire cuire un peu, et les mélanger avec la sauce" tu lui demandes, sans oser le regarder. De peur de faire un geste qui pourrait l'effrayer. Ou même de le faire fuir. "T'as des légumes dont je peux me servir ? Je vais faire un accompagnement si ça vous dit ?" te dirigeant vers la porte de son frigo. Ton bras qui effleure le sien au passage. Inconsciemment. "Désolée..." tu t'excuses, sans réfléchir.

w. @Maï Linh Langford

t'entre dans l'appartement, Jax qui te salut, content de te voir. j'étais le plus proche d'Arthur mais Jax et Preston était aussi ses potes. on était une sacré grosse bande quand on y pense. comme un second de cuisine, je sors tout ce que tu me demandes pour nous faire réchauffer la nourriture. je suis pas un as de la cuisine, pas vraiment cordon bleu mais je me démerde.  « ouais tiens » que je réponds en te tendant une grosse courgette et trois carotte. c'est ce qu'il nous reste. parce que Preston c'est un vrai lapin il fait que bouffer des légumes. moi je préfère clairement les pizza que Capu et moi on s'engouffre à chaque fois qu'elle vient. ton bras qui effleure le mien, un frisson qui parcours mon corps. je déteste ça, je déteste quand tu me fais ressentir ce truc là, interdit. je baisse simplement la tête. « c'est rien » que je me contente de répondre. c'est pas rien mais je peux pas le dire. j'ai du respect pour Arthur. je dois veiller sur toi mais c'est tout. je peux pas me permettre de me laisser aller à plus.

w. @Aidan Nesbitt

nervosité qui contrôle tes gestes. qui influence tes pensées, tes actions. les doigts qui tremblent. il est là. à quelques centimètres de toi. il est proche. beaucoup trop proche. et ça te laisse pas indifférente. tu te sens stupide. naïve d'être incapable de contrôler ces pulsions. récupérant les légumes qu'il te tendait. dans un silence presque insoutenable. il t'évitait. ses opales fuyaient les tiennes. et t'étais clairement mal à l'aise. ton bras qui frôle le sien, par mégarde. les excuses qui filtrent tes lippes instantanément. simple toucher qui vous semblait interdit. inaccessible. couteau en main, les pensées qui préfèrent se concentrer sur la découpe des carottes. "tu crois que je peux boire un truc ?" la voix nerveuse qui finit par prendre le dessus sur ce mutisme sans fin. n'osant pas relever les yeux vers lui. ne sachant pas trop comment te comporter avec lui. cette peur irrationnelle qu'il ne veuille plus de toi. même comme amie. elle t'habite. elle t'empoisonne la vie. les pensées qui dérivent. qui s'assombrissent. oubliant de te focaliser sur ce que tu étais en train de faire. couteau qui glisse par mégarde, coupant légèrement ton doigt au passage. "et merde..." tu souffles, la main qui lâche rapidement l'outil coupant. décidément, rien n'allait.