Sensation que cette semaine de vacances s’évapore à une vitesse folle, t’es pourtant bien décidé à profiter de chaque seconde qui s’écoule jusqu’à votre départ définitif. Si t’as loupé le départ de cette escapade auprès des crocodiles quelques jours plus tôt avec les autres membres de ta confrérie, hors de question de passer à côté une nouvelle fois, qui plus est en si bonne compagnie. Message envoyé à Oriana pour comme rappel de votre rendez-vous, tu sais pourtant que tu risques d’arriver un peu tardivement en observant l’assiette encore à moitié remplie devant toi. Verre de bière ingurgité en quatrième vitesse et mets avalés dans la foulée, tu te hâtes de payer le tout avant de tenter une course hors du restaurant jusqu’au point de rendez-vous. Sauf que, l’estomac aussi plein, tu te rends vite compte que ton idée est la pire que t’aies pu avoir. Alors tu ralentis, te rendant bien compte que ça te fera arriver encore plus en retard que ce que tu pensais. Et, quand enfin la silhouette de ta meilleure amie se dessine au loin, tu lances quelques signes de ton bras en sa direction pour lui signifier que t’es là. « Poupée. » que tu prononces lorsque tu te trouves à deux mètres d’elle, tes bras s’écartant pour l’attraper contre toi afin de profiter d’une longue étreinte. « T’as pas trop attendu j’espère ? Je me suis battu avec mon assiette mais faut croire que le poulet était plus fort que moi pour cette fois. A charge de revanche. » C’est un rire amusé qui finit par se glisser entre tes lèvres alors que tu la relâches pour l’observer.

En retard, t’évites pourtant de l’être habituellement, étant quelqu’un de ponctuel. Faut croire que les vacances te transforment à chaque fois, aussi bien cette année que les fois précédentes. Accolade interrompue après lui avoir offert tes excuses, elle te rassure en te disant qu’elle pensait elle-même arriver en retard du fait d’un passage dans une boutique. Et, à peine sa phrase terminée, ton regard se focalise sur le petit sac qu’elle te tend. Sourcils légèrement froncés par toutes les questions qui défilent dans ta tête, tu finis pourtant par l’attraper et lui offrir un sourire amusé quand tu découvres le bracelet. A son explication, tu peux pourtant pas t’empêcher de rire ; si angoissée qu’elle te ferait presque renoncer à cette sortie. « Arrête de t’inquiéter, je suis là pour te protéger. Je ferai une prise au premier crocodile qui viendra t’embêter. » Langue tirée sur ces mots, t’enfiles malgré tout sagement le bracelet porte-bonheur, sait-on jamais. « Merci poupée. T’en as un aussi, j’espère ? » que tu demandes en jetant un œil à ses poignets.

L’idée de combattre des crocodiles pour la sauver n’en restera qu’une ; du moins, tu l’espères. Pas franchement envie de finir démembré par l’un de ces animaux contre lequel aucun être humain ne ferait décemment le poids. Pourtant, quand elle te le rappelle, tu fais mine d’être vexé, ton menton se relevant fièrement alors que tes bras viennent se croiser sous tes pectoraux. « Tu me sous-estimes à ce que je vois, Ori. C’est vexant. » Aucunement en réalité et le sourire qui suit tes paroles en est bien la preuve. Tes bras se relâchent de part et d’autre de ton corps alors que tu cherches du regard le bracelet à son poignet. Tu souris en le voyant, te sentant presque retomber en enfance en constatant que vous avez tous les deux le même. « Au moins on est assortis, si c’est pas mignon ça. » que tu ricanes en te rapprochant d’elle pour glisser ton bras autour de ses épaules et entamer la marche jusqu’à l’entrée. « Plutôt bien, j’ai eu le temps de visiter pas mal de trucs. Mais je pense que je reviendrai, une semaine suffit pas pour tout voir et je suis trop intrigué par l’aura du coin. » C’est assez fascinant à tes yeux, quand bien même t’as vu pas mal de choses dans le monde grâce à ton année sabbatique quatre ans plus tôt. Un tour du monde que tu referais volontiers si l’occasion se présentait. « Et toi, t’en penses quoi de tout ça ? »

Faussement vexé à l’idée qu’elle puisse remettre en question ta capacité à la défendre envers et contre tout, tu finis pourtant par rire quand elle lève les paumes vers le ciel. Rire qui augmente quand elle ajoute que le bracelet est plutôt une armure de chance, vous évitant ainsi une plausible confrontation que t’aimerais autant éviter qu’elle. « Une armure super mignonne, dans ce cas. » que t’ajoutes avant de l’attraper contre toi pour marcher vers l’entrée. Avis échangés sur la Nouvelle-Orléans, vous vous trouverez être du même ; une aura spéciale qui vous amènera sans aucun doute à revenir dans un futur plus ou moins proche. A bord de l’embarcation, tu te laisses aller à te refaire le film des lieux que t’as déjà pu visiter avant qu’Oriana ne te propose de revenir ensemble pour finir par sursauter dans un cri qui t’amène toi-même à contracter tous tes muscles de surprise. Pourtant, tu peux pas t’empêcher de rire une fois de plus quand la pression redescend. « Je note qu’on reviendra ici ensemble et qu’on refera un tour dans les marais. » Langue tirée en sa direction, tu jettes un œil autour de vous pour voir un peu plus loin plusieurs crocodiles discrètement reposés à tout juste la surface de l’eau. « Sacrément vicieux ces croco. »