j’te récupère à quelques rues de ton bar tout pourrit et je reste silencieux tout le long du chemin. t’as prit de la coke et je déteste ça. tu le sais. tu le sais puisque tu le fait quand je suis pas là, tu le fais loin de l’appartement. mais tu le fait quand même. je gare la voiture en bas de l’immeuble, éteint le contact et pose la tête contre le dossier du siège. « c’est moi le violent bagarreur qui se contrôle pas. tu veux me voler la vedette c’est ça ? »

@Aubrey Nicholson

Elle est stupide dernièrement. Elle se bat tout le temps et se drogue dès qu'elle n'est pas dans l'appart. Elle sait plus comment s'en sortir à vrai dire, mais pour une fois elle l'appelle lui, au lieu de rentrer seule ou de se cacher toute la nuit. elle reste aussi silencieuse que lui durant le trajet avant de soupirer et rire encore trop défoncée pour être virulente. «C'est pas facile, mais j'essaie d'endosser le rôle.» Elle rigole encore avant de fixer devant elle, sans jamais le regarder. «Vas-y, engueule-moi.»

tu ris et moi je te fusille du regard. « ça me fait pas rire Aubrey » mon visage se ferme, mon regard s’obscurcit de plus en plus. « ça me fait pas rire du tout » tu fous quoi en fait ? t’essaie de faire quoi ? « j’te comprends pas. depuis que t’es revenue t’es ... t’es pire qu’avant. je comprends pas en fait. tu veux quoi à snifer ta merde et te battre ? tu veux mourir c’est ça ? » ma voix s’élève, je suis littéralement en train de t’engueuler. « ça t’as pas suffit de me laisser pendant des mois ? tu veux que ça arrive vraiment ? putain mais reprends toi merde » je voudrais être plus doux, plus compréhensif mais j’y arrive pas. je comprends pas pourquoi maintenant que je suis là, tu vas pas mieux et ça me frustre.

aussitôt demandé il s'abat sur elle comme un bélier. elle rigole au début, jusqu'à encaisser la vérité en plein visage, se mordant le pouce, continuant d'essayer de reculer le tout dans sa tête et de sourire comme une conne pour ne pas réaliser à quel point elle est enfoncée. non, ça fait mal quand c'est lui qui l'engueule. ça fait mal parce qu'il a raison. ça fait mal parce qu'il s'en fait pour vrai. elle secoue la tête, la gorge serrée pour la première fois depuis longtemps. «arrête t'exagère.» mais il continue et finalement elle explose. «MAIS COMMENT AIDAN COMMENT ?» elle se relaisse tomber dans le siège, en donnant un coup de poing contre sa jambe.

« j’exagère ? tu te fous de ma gueule là ? » t’es en train de me faire monter dans les tours ! j’te jure que t’es en train de me faire vriller la. on dirait que y a que toi qui souffre, tu te rends pas compte que tu me fais du mal à moi aussi ? et là tu te mets à hurler. tu perds le contrôle. j’attrape violemment t’es poignets, pas pour te faire du mal mais pour que t’évite de t’en faire. parce que toi et moi on est pareil. on se blessera jamais mais on peut se faire du mal. « commence par assumer que tu as besoin de plus d’aide encore, t’as besoin d’aller en désintox, t’as besoin de canaliser ton agressivité. » mon regard qui se plante dans le tiens, profondément. « moi j’ai besoin que tu fasses ça, parce que je peux pas te perdre encore une fois. » je lâche tes poignets pour me remettre contre mon siège. « je peux pas te sentir partir une nouvelle fois t’entends »

il l'a déjà engueulé, oh oui il lève le ton tous les deux, mais jamais comme ça. pas aussi fort et pas aussi prenant dans les tripes. tellement qu'il agrippe ses poignets. qu'elle tente de les retirer, mais en vain il serre très fort et n'a aucun autre choix que de voir la vérité en pleine face. «si je vais en désintox, je vais être encore séparer de toi.» lâche-t'elle presque étouffée. et la vérité que relâche aidan la frappe en plein coeur. «moi non plus...je peux pas.» le scénario est si impossible, qu'elle en relâche une larme qu'elle chasse aussitôt. «j'ai jamais été aussi pathétique.»

« on serait séparé pour mieux se retrouver. c’est différent cette fois » je soupire « ou alors tu pourrais essayer d’arrêter à la maison. mais le sevrage va être horrible, tu le sais » on a pas le traitement, le personnel médical qu’il faut. mais si je dois te tenir les cheveux pendent que tu degueules pour arrêter cette merde je le ferais. « alors si toi non plus tu peux pas, arrête de nous faire du mal a tout le deux » je réagis pas quand je te vois pleurer, parce que je suis trop en colère. je me tourne vers toi, je vois le sang sur ton visage, tes mains, ton t-shirt déchiré. l’autre t’as même griffé les épaules. tu t’es battus avec un chat ou quoi ?

«me séparer de toi une journée, c'est déjà trop.» parce que ça fait deux fois déjà en si peu de temps. sa disparition puis la sienne, elle pourra pas supporter la troisième. «je suis pas faible, tu le sais.» accepter de rentrer dans un centre pour elle c'est encore tomber bien plus bas. il a les arguments pour, à chaque mot elle saigne encore plus de l'intérieure et son dégoût envers elle-même ne fait qu'augmenter. merci à la coke qui la reconnecte un peu plus avec elle-même le temps d'un moment. elle se tourne la tête et soutient son regard pendant qu'il dévisage ses blessures. «laisse-moi une autre chance alors. je l'ai toujours fait pour toi.» à deux ils sont un beau carnage.

« je sais que t’es pas faible » je soupire, ma tête qui se pose contre le dossier du siège. « je sais que t’es pas faible, que t’es capable d’y arriver » et je veux que tu y arrive. « je vais t’aider, si t’es d’accord on va te sevrer a l’appartement. dylan et jax seront d’accord » alors ouais j’te laisse encore une chance. parce que c’est ce qu’on fait entre meilleurs amis.

tout ce qu'elle arrive à faire c'est hocher la tête, laissant ses larmes coulées comme si elles n'existaient pas, se sentant humilier par la situation. «ouais...je suis d'accord.» combien de temps elle l'ignore, car une fois en manque elle deviendra folle et elle sait pas ce qui arrivera par la suite. «tu sais que je me déteste ?» relâche-t'elle difficilement. «je me déteste parce que j'ai pas tenu la seule promesse qui comptait pour moi. la seule chose que j'ai jamais voulu briser de toute ma vie. je t'ai abandonné comme une merde, car je suis trop conne pour accepter la vérité.» elle resserre son poing sur sa cuisse, enfonçant ses ongles dans sa paume, jusqu'à se faire mal sans s'en rendre compte. «à ta place, je t'aurais jamais repris de ma vie. t'as raison de m'en vouloir, en vrai, mais toi qui m'en veut, c'est la chose la plus difficile a accepté. je peux pas le supporter.»