hassle with the mechanics.  | @Crystal Burrows
Le stylo bille entre tes doigts glisse avec dextérité et créativité sur le papier. L'inspiration ne manque aucunement aujourd'hui, à croire que le karma est à l'image du ciel dégagé en cette journée de février.  Depuis ton entrée à la faculté d'harvard, tu observais une légère divergence entre l'enseignement américain et londonien. Différent, certes mais on ne peut plus complémentaire. La rigueur des britanniques était loin derrière la source d'imagination et de liberté que te semblait permis ici. Plonger sur ta dissertation sur le fond sonore d'un prélude de Bach, tu n'entends aucunement ton téléphone sonner sur ton lit. Et ce à plusieurs reprises. D'un coup, la porte de ta chambre s'ouvre avec fracas et te tire de ta réflexion. Tu te retournes sur ta chaise pour apercevoir Layla qui gronde en silence tout en te toisant avec véhémence. « Sérieusement, Wolf. Répond à ton frère, fait quelque chose ! Il ne se cesse de m'envoyer des messages pour savoir ce que tu fiches ! ». Okay, ta colocataire est on ne peut plus en colère, tu le comprends et c'est gêné que tu esquisses un sourire désolé mais la blonde referme la porte en la claquant, comme elle était entré en somme. Tu soupires doucement tout en pressant tes lèvres l'une contre l'autre avant d'attraper ton smartphone. L'écran affiche huit appels en absence ainsi que plusieurs messages écrits. Ouais, Eneas ne fait pas les choses à moitié. L'ainé de tes frères étaient dotés d'un instinct protecteur très prononcé jusqu'à rentrer dans la vie privée des siens. Une qualité qui pour certains pouvaient être lourde mais en ce qui te concernait, tu faisais avec car c'est ainsi qu'il était. Eneas te demandé de passer au bureau afin de discuter de quelque chose d'important. Tu arques un sourcil interrogatif tout te demandant de quoi il voulait bien parler ? De ton agression ? Tu secoues vivement la tête pour remettre de l'ordre dans tes idées avant de jeter un bref regard à ta montre. Dans un quart d'heure ? Ouais, c'était faisable mais tu avais intérêt à mettre les bouchées doubles. Tu te lèves pour enfiler une surchemise à carreau noir et blanc, tu attrapes ta besace en cuir dont tu ajustes la bandoulière en travers de ton épaule avant d'attraper tes clés et de filer au poste de police où bosse ton frangin. C'est donc pas de course que tu arrives sur les lieux dix bonnes minutes plus tard. Tu reprends ta respiration avant d’ôter tes écouteurs sans fil dans ton sac puis d'entrer à l'intérieur du bâtiment administratif. Sans le vouloir, ce lieu te ramène au soir de ton agression sexuelle. Ton cœur s’accélère l'espace d'un instant avant que tu ne te forces à te reprendre. Tu inspires profondément avant d'appuyer sur le bouton de l'ascenseur. Tu te concentres sur des pensées positives pour occulter le reste du bruits, des bavardages des gens, des cris de ceux qui ont été arrêtes, des fonctionnaires, des mâchonnements de bonbon … La sonnerie indiquant de l'ouverture des portes de l'engin mécanique te surprend et tu sursautes légèrement. Plusieurs personnes descendent, tu es seule à monter – du moins jusqu'à ce qu'une jeune femme te demande de retenir les portes de l'ascenseur. Ce que tu t'empresses de faire afin qu'elle puisse monter dedans. Tu la considères d'un sourire timide tout en la saluant d'un hochement de tête non sans remarquer la présence de son badge autour de son cou. Elle devait travailler ici, sans doute ? Les portes se referment et tu en profites pour appuyer sur l'étage où demeure le bureau de ton grand-frère. « Vous allez à quel étage ? ».  

hassle with the mechanics | @Amren Wolford
encore une journée chargée au FBI. je savais bien qu'en voulant travailler en tant qu'agent du FBI ça n'allait pas être de tout repos et c'est bien ce qui me plait. au moins ce n'est pas tous les jours pareil, aucune routine habituel, aucune journée monotone. on voit des personnes différentes chaque jour et j'apprends tout le temps dans le métier. j'ai aussi de la chance d'avoir un bon formateur, ce n'est pas rose tout le temps, mais il me pousse à aller plus loin encore. de toute façon c'est le but d'un formateur, de vouloir mener à bien les missions et montrer à quoi ressemble et comment réagir face à certaines situations, c'est aussi pour cette raison qu'il est parfois dur avec moi. depuis septembre que je suis cette formation et je ne regrette absolument pas bien au contraire. désormais, je me sens prête à chaque épreuve, si au début j'avais la trouille, maintenant j'ai bien changé. plus peur d'affronter la mort chaque jour même si pour l'instant on m'évite de m'envoyer sur le terrain, mais quelques fois j'y vais et avec force et volonté. j'ai plus vraiment de temps pour moi, je l'ai bien voulu et ça ne me dérange pas, mais ma petite amie me manque et je profite d'un moment de répit et de ma pause surtout afin de l'appeler au téléphone. un appel qui fut très vite écourté malheureusement quand je vois l'heure tourner, raccrochant avec regret. je me dirige vers l'ascenseur et quand je vois qu'il commence à fermer les portes, j'hausse le ton afin que la personne à l'intérieure puisse m'entendre pour me retenir celles-ci. j'arrive à temps et grâce à elle, je rentre à l'intérieur et la toise d'un sourire poli. « bonjour. merci beaucoup. troisième étage, s'il vous plaît. » j'avais couru un peu afin de ne pas être en retard sur mon travail. ceci dit, je regarde la jeune femme, elle ne me dit rien je dois avouer aussi qu'on est nombreux dans ce service alors il se pourrait que je ne connaisse pas tout le monde non plus c'est compréhensible. « avec ce boulot on ne voit jamais le temps passer. vous travaillez ici? » demandais-je curieuse et poliment. 

hassle with the mechanics.  | @Crystal Burrows
 Troisième étage. L'ascension sera donc rapide entre l'étage de la jeune femme et celui que tu dois rejoindre. Tu rends un sourire timide mais solaire à la brunette avant de laisser tes paupières se fermer doucement. Les espaces clos n'ont jamais été un véritable souci en soit mais depuis ton agression les petits endroits sont propices à nourrir une anxiété que tu ne contrôles pas toujours, même si cela ne se voit pas toujours de l'extérieur. La dernière réplique de ton interlocutrice à le don de te tirer de sa rêverie, tes prunelles sur reportant sur elle. « mh ? Ah non, non je ne travaille pas ici. ». Dis-tu tout en accompagnant tes paroles d'un signe de la tête. C'est vrai que l'on ne compte plus réellement le nombre de personnes qui travaille dans le bâtiment du commissariat. Déjà la dernière fois que tu étais venue, la secrétaire de ton frangin avait démissionné. Était ce un hasard ? « Je viens juste rejoindre mon frère qui lui travaille ici. Et vous, vous travaillez ici apparemment ? ». Lui demandes-tu tout en désignant le badge qu'elle porte autour de son cou. Un sourire éclaire le bas de ton visage lorsque soudain, l'ascenseur cale deux fois de suite. Manquant de tomber, tu te retiens à la paroi, les yeux rivés un peu partout autour de toi.

hassle with the mechanics | @Amren Wolford
je ne regrette absolument pas d'avoir voulu intégrer le FBI au contraire je m'y plais entièrement. je découvre pleins de choses, l'adrénaline que je ressens à chaque enquête est si forte. ça m'a redonné un sens à ma vie, pouvoir aider les autres et arrêter les criminels les plus dangereux. même si ça ne me laisse plus trop de temps pour moi et mes amis, je m'en fiche ça me convient absolument. ne serait-ce que cinq minutes de répit et je reviens sur les lieux du travail et je prends l'ascenseur pour y arriver. demandant à aller au troisième étage à la jeune femme qui s'y trouve à l'intérieur, curieusement je lui demande si elle travaille ici. comme ça je peux savoir si on se croisera de nouveau et surtout savoir si tu fais partie d'une de mes collègue de travail. « d'accord. » répondais-je simplement. ceci dit, elle rajoute que son frère travaille ici et je ne vois pas de qui il s'agit, il y a tellement de monde ici en même temps. par contre elle est très observatrice, me faisant montrer mon badge alors j'affiche un sourire.  « oui, depuis peu. je suis en formation et pour l'instant c'est assez intense, mais ça se passe bien. » depuis septembre plus précisément et ça passe si vite en y repensant. j'ai l'impression que ça fait depuis bien plus que cela. soudain, l'ascenseur se bloque et je m'accroche aussi aux parois, j'écarquille les yeux, mais ne ressent pas de panique, je suis juste surprise. « merde ! eneas va m'étriper si j'arrive en retard. » m'exclamais-je alors qu'appuie sur le bouton de secours pour appeler à l'aide. évidemment il ne va pas m'étriper parce que l'ascensuer s'est bloqué, mais je déteste être en retard. je cherche le regard de la jeune femme et lui demande doucement. « ça va aller? »

hassle with the mechanics.  | @Crystal Burrows
Depuis ce fameux soir de janvier, le temps s'écoule d'une toute autre manière, tout comme le changement implicite de ton caractère. Une attitude où la réserve et  la méfiance sont décuplés tel un seul homme au cri porté. Sauf dernièrement, où ta sœur s'est rendu compte de ton comportement étrange alors que son intuition la guide doucement vers la réalité. Rapidement, la voix de la jeune brune te tire à grand renfort de ta réflexion personnelle. Pour autant, tu n'hésites pas à préciser que tu es venue rejoindre l’aîné des Wolford dont le bureau était situé quelques étages plus haut. En la considérant d'un sourire timide mais sincère tu remarques la présence de son badge accroché autour de son cou. Et ses paroles viennent donner la confirmation de sa présence et de son rôle au sein du département de police de Boston. « C'est une très belle carrière à laquelle vous vous destinez. ». Tes prunelles brillent d'admiration et de courage pour les femmes menant une carrière professionnelle de front et de passion à la fois. Soudainement, l'ascenseur se bloque brutalement avant de se figé en un rebond abrupt qui surprend aussi bien la jeune femme que toi. Le premier effet est celui d'une panique sous-jacente alors que tu observes tout ce qui se passe autour de toi. L'environnement est celui d'un espace confiné mais éclairé. Tu presses fortement tes paupières comptant jusque trois dans ton esprit avant de rouvrir les yeux car tu entends le prénom de ton frangin. Tu la vois appuyer à de nombreuses reprises sur le bouton de l'appel de secours. « C'est vrai qu'Eneas est assez pointilleux sur l'heure ... ». Tu esquisses un sourire timide mais doux à la fois sentant bien évidement les palpitions de ton cœur palpiter dans ta gorge. « Ouais, ça va aller, ne vous en faites pas. ». Une assertion qui s’imprègne d'une force personnelle dans laquelle tu puises car s'il y a bien une chose que tu ne supportes pas depuis ton agression c'est bien d'être acculé dans un espace restreint.

hassle with the mechanics.  | @Crystal Burrows
il suffit d'une simple œillade avisé pour comprendre que la jeune brunette est faite pour ce métier. Particulièrement attentive au monde qui l'entoure, tu saisis assez rapidement le fait que ton anxiété est loin d'être hermétique à autrui, surtout parce que tu peines à la canaliser totalement. Il faut dire que le fait de te retrouver dans un espace aussi réduit qu'un ascenseur est loin de te rassurer – et il est ainsi depuis ton agression sexuelle. Néanmoins les premières paroles de ton interlocutrice parviennent à occuper ton esprit et dépeignent une rigueur ambitieuse qui tu l'espères la conduira au bout de son objectif. « C'est admirable vraiment, vous avez la passion et la détermination, c'est chouette. ». Des prononcés en toute honnêteté alors que tu hoches la tête en lui confirmant que l’aîné de votre fratrie est particulièrement un homme de précision tant sur ses affaires que sur son organisation. Un attrait qui va plus de concert avec sa personnalité et sa nature protectrice par nature. L'engin mécanique choisit son instant pour se stabiliser abruptement, faisant clairement état de la situation : à savoir qu'il est bloqué. Le fait d'appuyer sur le bouton ne marchant clairement pas le moins du monde. C'était bien ta vaine cela … les paupières closes tu sens frénétiquement les battements de ton cœurs s'agiter remerciant la voix apaisant et soucieuse à la fois de la jeune femme te poser quelques interrogations. Tu penches légèrement le visage sur le coté avant d'esquisser un mince sourire timide aux coins de tes lèvres et d'opiner du chef. Rapidement, tu sens que ta crise d'angoisse prend un peu plus de proportion, de vigueur alors que pour la énième fois, l'intonation de la disciple de ton grand-frère vient apaiser le tourment grondant qui rugit à l'intérieur de toi. Tu prends le temps de respirer doucement mais certainement suivant les directions proposés par la jeune agent du FBI. Au bout de quelques minutes, tu rouvres les yeux pour les poser sur ta comparse de mésaventure. « Merci … merci beaucoup de m'avoir aider … Au fait je m'appelle Amren. Et Eneas est bien mon frère, enfin l'un deux oui. ». Dis-tu tout en tendant la main pour faire les présentations. Comme quoi parfois le monde est fort bien petit.

hassle with the mechanics.  | @Crystal Burrows
La plupart du temps, tu préfères de loin passer par la case : choix d'escalier. Néanmoins, ce n'est pas toujours possible, comme par exemple pour rentrer chez toi. Quelques fois, cela te permet de te faire violence et de te pousser dans tes retranchements, te permettant de te dépasser aussi. Aujourd'hui c'était une occasion de faire la rencontre de l'une des élèves – si on peut le dire ainsi – de ton grand-frère. La jeune femme est pleine d'entrain et de détermination, des qualités qui seront des atouts de force et de ténacité pour la carrière qu'elle envisage. Tu lui souhaite de réussir et tu le partages en quelques mots avec elle quand bien même vous êtes toutes les deux bloquées dans ce fichu engin mécanique. Bien évidement, ton angoisse monte d'abord de manière crescendo quand même tu te tentes de prendre sur toi et d'appliquer les mécanismes qui viennent apaiser ta crise d'anxiété. Néanmoins cette fois, il suffira de la voix calme et douce de ta voisine pour temporiser la crainte intérieure. L'art de la conversation aide grandement à véhiculer la normalité de la situation, une attitude simple mais fortement efficace tu dois le reconnaître. « Ah merci, c'est gentil. En fait on est six … ». Une fratrie nombreuses mais avec la parité d'un nombre égal de chaque coté. Tes prunelles s'attardent sur le bouton d'urgence sur lequel appuie la brunette. Bien que cette dernière demeure calme, tu sais qu'intérieurement c'est tout naturel d'exprimer une impatience, une perte de contrôle. « Bien entendu, je suis désolé je voulais pas te mettre mal à l'aise si jamais tu penses que c'est le cas. ». Lui dis-tu en souriant d'un sourire timide mais franc. « Et toi, tu as une fratrie nombreuse ? ». Tu regardes l'écran de ton téléphone mais toujours pas de réseau. Rien qui aide quoi.