but I read the truth you hid behind those eyes | @Miles Hohenstaufen
Avait-elle encore droit à une once de pitié ? Des larmes ou même une simple étreinte pour la ramener à la lumière, loin des abysses. Elle aurait dit non, hurler pour qu'on ne la prenne pas pour une faible, qu'on laisse que de la violence dans ce qui lui reste pour vivre, seules l'adrénaline et la coke qui lui permet encore de respirer et de trainer son corps presque en lambeaux. Elle est une âme déchiquetée, une âme qui s'autodétruit et qui essaie ensuite de détruire les autres pour oublier toute la haine qu'elle ressent. Elle est une arme non canalisée qu'on a forgée dans le fer et qui ne sait plus aimer. Oui, Aubrey, elle est perdue, assez pour avoir voler le seul envers qui elle avait commencé à développer des sentiments, voir son sang couler et ne rien faire, parce qu'elle n'a pas le droit de ployer le genou. Sa main contre sa poitrine, elle revit un moment, elle flanche aussi, comme il flanche, bougeant un peu ses doigts sur ce coeur encore en vie, sur cette peau qu'il a déjà touchée et aimée. Elle pourrait fermer les yeux et se sentir bien à nouveau, juste une seconde, mais il la retire si vivement que sa colère se renouvelle encore plus fort. Le rejet, n'être qu'un fantôme et limite un cadavre pour ceux qu'elle affectionne. S'il ne peut pas récolter le piédestal, alors elle préfère n'être rien. Son volcan s'apaise de nouveau quand il lui laisse l'espace de s'expliquer, d'un ton plus doux qu'il l'avait été, mais faute de temps elle n'en aurait jamais assez pour lui expliqué. Deux minutes c'était peu pour toutes les emmerdes qu'elle accumule. Alors se laisse tomber, les jambes qui flanchent, son corps qui tombent contre le mur, qui craque presque contre le plancher, touchant au sang récolté. «J'ai merdé...j'ai jamais autant merdé.» À bout de souffle, elle hurle plus, pourtant elle ne sait même pas s'il peut le laisser approcher de nouveau. Son regard plus sombre que la nuit, cette noirceur profonde se cloue sur lui, avec son visage de pierre, oubliant l'euphorie de la coke, espérant encore le déstabiliser quand sa voix est devenue aussi douce. De ses doigts blessés, elle jette la coke sous ses yeux, sur le sol, les sachets qui glissent presque jusqu'à ses pieds. «T'as raison, je suis qu'une junkie finie qui veut que de l'attention.» Mais en posant ses mots, elle ne le regarde même pas, elle fixe le vide, si honteuse, l'appelant à l'aide, appelant ses bras, juste pour une fois, juste pour cette nuit. Juste pour retrouver Aubrey, mais aussi Miles et pas Hohenstaufen avec qui elle rentre en guerre jusqu'à voir le bout de sa rage.

       

but I read the truth you hid behind those eyes |
@Aubrey Nicholson
       des cris mêlés aux coups, conséquence d’une révélation brutale, trop brutale. incompréhension, confusion, agitation; aussi bien l’un que l’autre n’en menait pas large dans la provocation. encore et toujours. éternellement. vigueur retrouvée, malice déployée, il n’y avait aucun doute, elle était bien plus que vivante. pourtant, une sensation surréel fourmilla du bout de ses doigts à miles quand il l’avait enfin touché - ou plutôt qu’elle lui avait imposé. sensation d’incertitude, perplexe ou peut-être de déni quand sa poitrine battit sous ses doigts, au rythme de sa fréquence cardiaque élevée. elle était vraiment vivante et son toucher le foudroyait tout autant. première défaillance, et sans doute la plus importante. un fragment du mur qu’il s’était construit dans leur joute perfide céda; l’étincelle animée par la fureur dans son regard s’éteignît, miles faiblit. sous un putain de toucher. et autant il tentait de garder la face avec son intimidation, autant il savait qu’elle avait lu à travers lui et son déclin. parce qu’elle avait instantanément abandonné toute approche violente et il l’observa, davantage perturbé, flancher, s’écrouler. elle était au sol, recroquevillée, brisée. et miles la surplombait d’un air qu’il voulait impénétrable, regard noir, avalant difficilement - très difficilement sa salive. l’aveu lui fit l’effet d’une claque, le paquet de poudre blanche sortie aux yeux de tous l’effet d’un coup de poing. le même coup qu’il avait infligé au mur. « qu’est-ce que t’as fait ? » il se retint de rire jaune miles, il se retint. ou plutôt le regard fuyant, l’attitude vaincue, honteuse d’aubrey le retiennent. quand bien même il bouillonnait encore de l’intérieur, l’heure des bombardements n’était plus au rendez-vous et les explications qu’il attendait, étaient plus importantes. « le chrono tourne, accouche nicholson » parce que son esprit s’imaginait maintes et maintes scénarios actuellement, l’impliquant dans autant de dangers qu’il n’admettait pas ne pas supporter. parle nicholson, c’est cette merde qui t’a éloigné du monde, de lui ?
       

but I read the truth you hid behind those eyes | @Miles Hohenstaufen
Un terrain d'entente n'est plus envisageable. Ils préfèrent se fracasser à chaque fois, ils ne savent que se blesser, n’ayant jamais eu un discours calme. Pourtant, il en savait tellement sur elle, sur son passé qui déchire et auquel elle se rattache de trop près. Elle avait réussi à s'évader à revenir avant de chuter encore plus durement. La coke sur le sol en était la preuve vivante, ses blessures qu'elle accumule et cette idée sordide de rentrer chez lui, pour encore mieux se défoncer la minute d'après. Un cercle vicieux dont elle ne connait plus la sortie. À la voir se briser, il pourrait en être presque fier, le regard qui s’adoucit pas entre les deux, qui devient noir et encore plus sombre. Il réclame encore une fois, mais ce n'est que son silence qu'il récoltera, même s'il ordonne. «C'est tout ce que tu veux, des réponses.» C'est ce que tout le monde veut. Une explication à cette fausse mort et à son errance sur Boston. Tout ne serait plus jamais pareil et il était encore difficile pour elle de l’accepter, autant qu'elle se punissait déjà de vivre encore et de fouler la terre ferme. Elle se relève, récupère son canif sur le comptoir et sa poudre à ses pieds, trop affamée pour la laisser sur le plancher de sa demeure.«Trouve tes réponses tout seul.» Il ne se serait pas senti soulager en sachant tout ce qui se trame dans sa terre. Elle désirait seulement qu'on l'accueille pour que son âme repose en paix. Mais elle repart encore plus bas avec son toucher dans sa tête sur son coeur encore en vie et son dégoût plus prononcé sur sa personne. Elle se dépêche de rabattre sa capuche sur sa tête et de repasser par la fenêtre et disparaitre dans la nuit.