but I read the truth you hid behind those eyes | @Miles Hohenstaufen
       Sa raison et ce qu'il lui reste un peu d'humanité se sont envolés. Elle est revenue à la case départ. Elle est revenue, Aubrey à qui on avait retiré des griffes d'une vie sombre. C'était comme de revenir en Virginie et le voyage était brusque. Elle ne pourrait plus jamais s'en sortir, destinée à nourrir les démons et en être un, la brune ne voyait plus vraiment d'espoir en elle-même. Elle avait eu ses ambitions dans la lumière et on lui avait tout retiré en moins de deux. Et dans les flammes de l'enfer, elle sait comment aller chercher ce qu'il désire. Elle se souvient où il habite. Errer comme un fantôme ne lui va pas, retrouver ses marques dans Boston, est difficile. Elle a cette envie de revoir les siens et en même temps de vraiment disparaitre à tout jamais. D'une facilité déconcertante, elle arrive à ouvrir une fenêtre se glissant comme un fauve dans la demeure. Tomber sur lui serait la pire des idées et en même temps un souvenir auquel elle a bien envie de s'accrocher, encore un peu. Son visage qu'elle a envie de violenter, d'épouser de sa colère et de toute la haine qu'il a su lui retirer. Tout ce qu'il a réussi à lui faire ressentir et craquer à l'intérieur d'elle. L'Américaine ne s'est jamais sentie autant comme une brindille entre ses doigts. Elle est une ombre qui se tapisse, aussi douée, mais une ombre aussi éclatée qui est retombée dans ses trépas. D'un regard explosé, elle a fait craquer le plancher et la lumière éblouit ses traits. Elle grimace, en jurant dans le noir, le capuchon encore rabattu sur la tête.«Miles...» souffle-t-elle dans la pièce. C'est un puissant flashback, mais surtout une image totalement irréelle. Elle est là sous ses yeux et c'est à prendre ses jambes à son cou. Elle est en un morceau, en mille de l'intérieur. Elle a presque un sourire mesquin sur les lèvres et en vrai, elle a ce baume au coeur de le voir devant elle. Ce que tu peux la rendre folle Hohenstaufen.

       

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@Aubrey Nicholson
       un craquement inhabituel le tira de ses songes. soudainement éveillé, ses iris divergèrent automatiquement sur son chiot, censé le prévenir de tout danger si danger survenait. or, celui-ci était d’autant plus plongé dans les bras de morphée qu’il ne l’avait été, imposant sa présence sur une très grosse moitié du lit. un soupir s’échappa de l’allemand, se promettant de refiler le chiot à marla, qui venait de rentrer, aussi vite que possible. en attendant, il jouerait son propre garde du corps, s’extirpant avec aisance de ses draps, attrapant un jean au passage. quelques pas lui suffirent ensuite pour atteindre l’origine du bruit, au rez-de-chaussée, la cuisine. s’attendant à faire face à son jumeau, il alluma machinalement la lumière, encore un tantinet étourdi.

et une forme se dessina bien devant lui. petite, féminine, dissimulée sous une capuche. rien, absolument rien ne correspondait à la silhouette de son frère.  la voix retentissante n’avait aussi pas la même profondeur que celui attendu. « Miles... » un chuchotement qui atteint en premier son système nerveux avant que son esprit ne prenne en compte le faciès qui lui faisait face. faciès connu. plus que connu. qui hantait nombreux de ses rêves ces derniers jours. est-ce que c’en était un autre ? un de ces foutus rêves ? un clignement, deux clignements des yeux et un regard circulaire autour de lui, lui étaient nécessaire pour investiguer. c’était encore chez lui, sa cuisine, la pénombre extérieure attendue, et non ce décor lumineux et superficiel qui surplombait ces rêves. « Aubrey ? » il dut forcer sa voix pour qu’un son puisse se faufiler. une question, la même que dans ses songes. il restait persuadé que c’était un autre mirage, une belle hallucination, le hantant même dans la réalité. c’était la seule explication plausible, parce que putain de merde, elle était morte.  

       

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       Elle est puérile parce qu'elle sait qu'il a de l'argent. Elle sait qu'elle pourrait trouver quelque chose chez lui de valeur assez estimable pour faire un coup d'argent. Elle en est assez à ce point. Mais s'il se posait vraiment quelques secondes avec sa conscience, elle saurait qu'elle a juste envie de le voir, espérer juste un moment que sa mort puisse lui avoir fait mal. Espérer juste un instant qu'il aurait envie de la revoir malgré toutes les insultes possibles et les incompréhensions qui les a abouties jusqu'ici. Le revoir en vrai est presque surréel, car elle ne pensait jamais le revoir et qu'en dire de lui qui fait face à un fantôme. Nom soufflé dans la nuit, dans la cuisine où ils se sont déjà affrontés, il souffle à son tour, elle en sursaute presque. Elle retire ce qui lui couvre une partie du visage, dévoilant ses traits affaissés, sa fatigue et ce que la drogue cause. Il reconnait sa voix et c'est tout ce qu'elle retient. «L'unique.» lâche-t-elle en le regardant, les mains qui se relâchent de ses poches, un canif en main, pour lui montrer d'une certaine façon qu'elle ne lui cachait rien, un sourire presque en coin. «Je pensais que tu dormirais» comme si c'était important dans ce contexte complètement surréaliste.

       

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@Aubrey Nicholson
       inconsciemment, son corps le poussa à faire un pas en avant, vers elle, tenté de la toucher, sentir ne serait qu’une parcelle de sa peau pour éliminer l’hypothèse du mirage. dans ses rêves, sa chair radiait de chaleur; s’il était bien éveillé, le froid hivernal invalidait cette chaleur. il était prêt, déterminé même. à franchir ces pas. puis sa voix retentit, de nouveau et il se figea instantanément. l’unique. l’unique ? non non non. ses iris refusèrent de se détacher d’elle, basculant simultanément entre ses traits de visage tiraillé par l’usure et sa silhouette, camouflée sous cet attirail tout fait de noir. si son cerveau refusait d’accepter officiellement sa présence, paradoxalement, la raison de cette même présence prit tout son sens pour lui à la vision de son canif. un début de rage commençait à s’amorcer au plus profond de lui. « tu t’apprêtais à me cambrioler ? » de toutes les questions en suspens qui envahissaient son esprit, c’était celle que sa raison avait choisi de formuler. tonalité basse, obscure, sortie du fond de ses entrailles. sa mâchoire se contracta, ses dents se serrèrent quand il renchérit à sa propre question. « tu te fous de ma gueule ? » si l’entièreté de la situation semblait encore lui échapper, sa colère montante, elle, n’avait pas besoin de motif pour transpercer.  

       

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  Sa rage, sa colère et sa haine, tout ce qu'il pouvait avoir elle, elle le voulait. Juste pour se sentir encore un peu vivante, juste pour croire qu'elle existait encore. Qu'on se souvenait d'elle d'une certaine manière. Et de le toucher d'une manière complètement obscène, même si c'était seulement avec les coups. Quand il comprend enfin ses intentions. Elle rigole, à la fois, silencieusement et en suspens en renversant la tête un peu en arrière se balançant sur ses pieds. Signe qu'elle n'est pas elle-même et que la drogue court dans ses veines. «Ah, bravo, un point pour toi.» C'était la seule chose qu'il avait à lui dire ? Elle balança son canif sur le comptoir.  «Tu vas faire quoi? Me dénoncer ?» Geste stupide de sa part alors qu'elle vient de réapparaitre sous ses yeux et pas dans rêve. Elle s'avance vers lui, trop près, comme il avait l'habitude de faire pour la faire craquer, pour la chercher. «C'est tout ce que t'as à me dire ? Te plaindre pour ton matériel ?» Piquée elle est comme  chaque fois qu'elle le croise, cherchant son regard assassin, dans son regard devenu si sombre. Elle veut au moins être piquée par ses frustrations, par sa rage de la voir oser de le voler, lui et pas un autre. «Si j'avais voulu te faire mal, je l'aurais déjà fait.» dit-elle en serrant son poignet, imprimant ses ongles dans sa chaire avant de le relâcher. Parce que c'était si simple se servir de ses poings et elle communique presque mieux ainsi. Alors, touche-la, c'est tout ce qu'elle demande.

       

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@Aubrey Nicholson
       ses nerfs menaçaient de lâcher à tout moment, et le rire soudain de la brune n’arrangeait rien. rire jaune, provocateur, l’aidant à éliminer l’hypothèse du rêve qu’il n’arrivait toujours pas à exclure pleinement. tous les événements de la semaine passée s’amusaient à danser dans son esprit, claquer aussi violemment qu’un fouet. son nom inscrit dans cet avis de décès, sa recherche frénétique de preuves et d’explications, sa résignation et culpabilité, lui ouvrant les portes de l’obscurité. chaque souvenir lui fit l’effet d’une bombe; bombe qu’elle désamorçait de fil en aiguille par ses agissements. ce rire, cet acte, ces provocations. il l’observa, incrédule, d’un œil presque mauvais déposer nonchalamment le canif sur la table et s’approcher de lui. trop près.  « c’est tout ce que J’AI à dire ? » rugissement presque bestial, encore susurré à travers ses dents serrés. seule partie de son corps qui semblait vouloir donner une quelconque réponse, le reste s’immobilisait. leur proximité lui permit ceci dit de sentir sa chaleur irradier. mais pas de cette chaleur apaisante et réconfortante de ses nuits rêvées. « je m’en contre fous de ce que tu peux voler, prends tout ce qui peut nourrir la putain d’addict que t’es ! » son teint blafard, ses yeux trahissaient qu’importe stupéfiant coulait dans ses veines. la rage s’intensifiait. « qu’est-ce que tu fous ici ? » et ne daigne pas resservir l’innocente mise en scène qu’était cette putain d’entrée à l’effraction chez lui. votre proximité n’allait pas te protéger du démon qui frappait à la porte de ses entrailles, aubrey. « T’ES CENSÉE ÊTRE MORTE PUTAIN » ce démon ci. la partie rationnelle de ses méninges s’interdisait encore de la toucher mais aucune part rationnelle ne le retenait de lui jeter son venin à la figure, amenuiser la distance déjà réduite entre eux en s’avançant, menaçant, vers elle, la forçant à reculer jusqu’à ce qu’elle bute contre un mur. ce qu’il fit.
       

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Elle veut tout enclencher. L'entendre l'engueuler comme il le faisait avant, quand elle se croit tout permis, quand elle est égoïste et ne pense qu'à son nombril. Quand elle fait des conneries et ne sait pas prendre soin d'elle. Le ton monte, il n'avait pas besoin de se faire mal pour s'écorcher. Juste la promixité de l'un et de l'autre de trop près, éclipser leur espace personnel et se vouer aux reproches alors qu'ils se manquent l'un et l'autre, elle est là la pire des souffrances. Sa chaleur brûlait ses entrailles comme son regard. Il faisait toujours mal Hohenstaufen et jamais de la bonne façon. «Mes explications servent à rien, vu que t'as décidé que j'étais venu chercher n'importe quelle babiole pour me défoncer.» Et jusqu'à en mourir comme les autres croyaient. À deux pouces de l'un et de l'autre et lâche enfin la vérité. Sa mort qui n'est plus qu'un mirage. Le mur qui bute contre son dos quand il la force à reculer, ayant que ses yeux comme image et ses traits déformés par la rage. Elle ressere la mâchoire avant d'hurler à son tour. «JE SUIS MORTE ? Et là est-ce que je suis encore morte ?.» Son poing martèle son torse, d'un coup sourd. «Tu m'entends pas assez fort ? JE SUIS PAS ASSEZ RÉELLE POUR TOI ?» Pas assez vivante et bruyante pour ses yeux.  Ses prunelles s'assombrissent, cherchant le meilleur moyen pour le faire réagir.  «J'ai pas assez de bleu sur ma peau ?» dit-elle en remontant ses manches, en retirant sa veste, de son corps abîmé par la rue. «Je dois me couper avec ce putain de canif pour avoir l'air réelle et que mon sang couvre tout ton stupide plancher pour que tu réalises. HAN DIS-MOI !» Elle lui en veut déjà après quelques minutes à peine écoulées. Elle lui en voudra toujours, ils fonctionnent que de cette manière. «T'oses même pas me toucher, c'est la vérité.» Son regard devient vitreux, laissant le passage à son âme juste le temps d'une seconde, suivie d'un rire sarcastique mélangé à sa colère et sa tête qui se secoue légèrement, découragée et accablée.

       

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@Aubrey Nicholson
       ô mirage, beau mirage envolé en poussières. traits tiraillés par l’épuisement moral et physique, les bleus s’additionnant sur sa chaire, l’effluve toxique attaquant ses narines à sa proximité; rien de tel pour qu’il atterrisse enfin pieds sur terre, yeux écarquillés, face à une aubrey en furie digne d’elle-même. « je t’interdis de retourner la situation contre moi, c’est toi qui débarque du jour au lendemain, défoncée, pour me voler. ne te fais pas passer pour la putain de victime ! » irritante, agaçante, aussi toxique qu’il l’était. aucun doute n’était plus permis sur sa présence. elle était là. vraiment là. et s’acharnait bien à juxtaposer les preuves du sang chaud qui coulait encore dans ses veines, face à un miles totalement éberlué. et en rage. « tais-toi » premier avertissement. qu’il glissa entre deux cris déchaînés de la brune, vraiment bien, bien, bien vivante. le torse de miles pouvait s’en porter garant, étant élu punching ball officiel des poings d’aubrey. ses hurlements et ses coups s’enchaînaient, pendant qu’il tentait de maîtriser le diable l’inonder. ses pupils se dilatant, au fur et à mesure de la jolie démonstration de son invitée surprise, montraient ceci dit qu’il laissait le démon prendre possession de ses moyens. à la mention du couteau rencontrant ses veines résonna dans la salle, miles sentit chaque parcelle de son corps trembler de rage. puis sa provocation finale finit par lâcher le monstre. « TAIS-TOI, TAIS-TOI, TAIS-TOI ! » son poing à lui atterrit sur le mur, à proximité de sa tête, à elle. sa hargne était si vaste que la douleur ne le fit même pas flancher, malgré le sang coulant entre ses phalanges. « t’as AUCUN droit de m’attaquer quand c’est À TOI de fournir des putains d’explications et pas de pointer l’évidence en te foutant de ma gueule ! » merci aubrey, il avait bien saisi dorénavant l’entourloupe autour de ta mort. il y était tombé dedans comme une proie crédule et fragile. plus jamais. « et je ne VEUX PAS te toucher, nuance » faux. il se fait absolument violence pour ne pas courir ses doigts sur ce bras parsemé de bleus. et il détestait à quel point il se faisait trahir par son propre corps. mais fort heureusement, son esprit était plus résistant, toujours enfumé par cette rage. « c’est ton nouveau petit jeu éclaté du moment ?  te faire passer pour morte pour guetter qui te pleurerait ? c’était assez jouissif pour ton putain d’ego ? c’est quoi la prochaine étape, te shooter jusqu’à l’overdose ou te trancher les veines en public pour attirer un peu d’attention ? » deux ou trois mots avaient résonné avec une rencontre de son poing avec le mur face à lui. aucun doute n’était possible, sa main devait être fracturé mais son esprit n’assimilait même pas la douleur, trop préoccupé et absorbé par le faciès et prunelles de la brune. brune qu’il frôlait de son souffle mais qu’il refusait résolument de toucher.
       

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Elle est plus toxique que le venin d'une vipère. En deux mots, en deux gestes, elle l'acerbe de tout ce qui lui fait mal, de lui prouver à quel point elle est réelle et que sa mort ne rime plus à rien. Mais sa mort l'a violenté Miles, la toucher bien plus que la brune ne peut le croire. Il est tombé dans le panneau, trop facilement, et la fragilité ne rime à rien avec l'Allemand. Il cogne contre le mur, elle ne ferme même pas les yeux au son, ne tremble même pas d'une miette. Tout ce qu'elle sait, c'est qu'il est là, qu'il est en colère parce qu'elle est là, en criant de toute son âme. Mais il arrive à la faire taire un moment pendant qu'elle se mort l'intérieur de la joue et que ses poings se resserrent toujours plus fort, prête à se marier avec son sang qui imbime ses phalanges, ce sang qui retombe sur le bois, sur le parquet et qui laisse une trace sur le mur blanc. Leurs traces de violence et d'incapacité à se comprendre. Semant de pas vouloir la touche, elle craque de l'intérieur. C'est un poignard en plein coeur qu'elle reçoit, comme si elle était une vulgaire brindille. Il y arrive à la blesser, même quand elle arrive à peine à respirer. Il arrive encore à la rendre folle, même quand elle est complètement défoncée. S'il avait voulu, il n'avait qu'à respirer librement s'il voulait la toucher, si près d'elle, mais si loin à la fois. Ses mots sont comme des flèches, le canif déposé sur le comptoir. Elle n'a plus besoin de se faire mal. Son sang coule dans sa tête et vient rejoindre le sien. «ARRÊTE, TAIS-TOI, ARRÊTE» Il a réussi, à la faire craquer, à lui voler ses mots. Sa lèvre inférieure en tremble, elle respire profondément, mais l'oxygène est comme un brasier qui s'insuffle jusque dans ses poumons. «C'est quoi tu préfères comme scénario ? Oui, je suis tellement en manque d'attention que de me faire passer pour morte, perdre tout ce qu'il me restait, c'était la solution. C'est moi, Aubrey la folle, qui manipule tous les gens autour d'elle pour quelques larmes et revenir ici et faire un scandale. Si seulement c'était aussi simple. Je pense que je préférais cette option.» lâche telle vaincue et brisée de l'intérieur. «À l'heure qui est, je préférais être morte, crois-moi.» Pourtant, elle se tient encore bien droite, elle frappe à son tour dans le mur, le dos encore imbriqué sur celui-ci lâchant un cri de rage, un cri d'alarme. Ses jambes sont sur le point de céder, mais pour tenir encore un moment, profiter qu'elle n'est pas là vraiment, elle attrape sa main et la pose sur sa poitrine.«C'est quoi qui te dégoute le plus ? Le fait que tu me touches ou le fait que je respire encore ?» Il peut sentir enfin sa peau chaude, sentir qu'elle n'est plus un fantôme et elle le dit si lentement, si silencieusement, contrairement à ses paroles d'avant qu'elle semble presque fragile, pour la première fois devant lui.

       

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@Aubrey Nicholson
       la toxicité de leur relation étouffée dans sa mort factice avait repris tout aussitôt vie, à ses côtés. la réincarnation humaine du côté nocif de l’allemand, l’origine de l’éveil de cette bête noire, nourrie par la haine et des deuils inachevés - c’était elle. l’emprise dont elle faisait preuve sur lui était indiscutable. dans sa mort, elle avait réussi l’impensable de réveiller sa culpabilité et ses remords; dans son souffle plus que vivant, elle triomphait sur son flegme légendaire face aux situations de crise. t’étais si gravée en lui que ça, aubrey, pour le posséder ainsi. un corps qui ne répondait plus de lui, un esprit tout aussi désorienté; son venin l’incendiait plus que de raison. ce n’était qu’à juste titre qu’il renvoyait son poison, à lui. des cris, des gestes violents, des cruautés mensongères histoire d’enflammer autant qu’elle le consumait. puis des provocations, à tout va, ayant pour but d’éveiller son démon à elle - la brisant de l’intérieur. leur proximité lui permettait d’apercevoir son regard flancher face à son venin verbal, et son esprit malsain dût se retenir d’esquisser un sourire sadique. tu vois ce que tu lui fais, aubrey ? « c’est le moment où je suis censé ressentir de la pitié pour toi ? » quand toi, tu semblais en avoir eu aucune en mettant en scène ta foutue mort, affectant tout ce qui t’entoure - ou t’entourait, au passé ? sa rancoeur était telle qu’il n’osait pas, il ne voulait pas la toucher. son poing en sang restait en suspens dans le mur, parce que c’était le rapprochement physique le plus proche dont il était capable, dont il garderait contrôle. mais évidemment, elle ne l’entendait pas de cette même oreille là et jouait dans la provocation. toujours dans la provocation. après un cri de rage censé égalé celui de l’allemand, sa main s’éprit du poignet libre de ce dernier et la plaqua, sans son consentement, sur sa poitrine. l’effet fut immédiat : sous l’effet de la chaleur de sa chaire, de ses battements de cœur ressentis, miles flancha. son regard suivit le toucher, sa main commença à se mouvoir doucement sur sa peau... avant qu’il ne la retira tout aussi sec, comme électrocuté. trois pas en arrière lui était primordial pour reprendre un peu d’esprit et secouer ses phalanges ensanglantées. « t’as deux minutes pour me donner une explication digne de ce nom, nicholson. deux minutes, pas une de plus. » et n’importe qui pourrait le jurer, sa hargne n’était plus aussi intense que précédemment; sa voix était légèrement plus douce. voilà pourquoi il n’avait pas voulu la toucher.