APPEL LEZY

ça fait des semaines que tu parcoures les routes des usa. il y a quelques mois t'étais encore dans les rues, sur ce terrain de basket à disputer des parties avec tes potes, père au foyer qui avait un peu de mal à joindre les deux bouts, mais qui faisait tout pour que sa fille ne manque de rien. et yeri n'a jamais manqué de quelque chose. surtout pas de l'amour de son père. puis t'as trouvé ce job au nephilim, jouant de ton art sur scène. la guitare, accompagné de quelques chansons que t'avais écrites. mais tout ça, ce n'est à côté de ce que tu as vraiment trouvé depuis que t'as été embauché. l'amour. izzy. patronne, puis copine. coup de coeur immédiat pour la propriétaire du neph'. celle qui t'as, sans aucun doute, aidé à oublier ton premier amour, selena. mère de ta fille. depuis des années aucune, vraiment aucune n'y était arrivée. et il a fallu qu'on te mette cette déesse sur ton chemin. une fille adorable, généreuse, avec un passé ET un présent pas forcement safe, mais... elle a été pour l'ange tombé sur ciel. puis t'as été repéré par un groupe qui recherchait un guitariste durant une de tes représentations au neph'. il partait en tournée et c'est toi qu'ils voulaient. ton rêve. clairement. tu reviendras. ta fille est là, avec sa mère certes, mais elle a toujours vécue avec toi et tu sais pertinemment qu'elle a besoin de toi. son repère dans la vie. t'essayes de l'appeler autant de fois que tu le peux. tout comme izzy d'ailleurs. tu lui a dis, avant de partir, que tu ne la retenais pas. tu serais qui pour l'obliger à t'attendre ? toi qui penses à réaliser tes rêves, la laissant seule ? pourtant, vous continuez de vous envoyez des messages, de vous appeler. mais ça s'espace au fil du temps. tu peux comprendre. vos appels ne font que se croiser, et quand tu décroches, tu lui dis souvent que tu t'en a que pour quelques petites minutes. tu profites d'une pause de deux jours pour te poser un peu. appeler tes proches. tes soeurs, ton frère, selena et yeri, sana qui est repartie en russie, puis izzy. et quand t'entends sa voix, voix que tu n'avais pas entendue depuis quelques jours, sourire qui nait instantanément - hey.. comment va la plus belle ? - tu ne l'oublies pas ce visage. pas besoin de regarder chaque jours ses photos, bien que tu le fasses, pour te souvenir de chaque trait de son visage de poupée. tes mains ne souviennent aussi très bien de chaque parcelle de son corps de déesse. elle te manque, ça ne fait aucun doute ça.

@izzy bulger    

APPEL LEZY

Les yeux qui balayaient la salle vide, mes pieds qui traînaient le long du sol sans envie et qu’importe l’endroit où je regardais, tout me ramenait à toi. Je m’installais à la table en pierre ou nous nous étions parlé pour la première fois, jetant la tonne de paperasse que j’avais en main, avant de lancer l’une de tes musiques en fond sonore. C’était un doux son qui m’apportait autant de bonheur que de malheur. J’étais à l’aise avec la souffrance, me complaisant dans une sorte de guerre psychologique contre mes sentiments, qui ne faiblissaient pas malgré les échanges de plus en plus rare. T’étais devenu mon tout Levi, désormais si loin. J’étais heureuse pour toi sincèrement, mais j’étais égoïstement heureuse de ne t’avoir jamais dit que je t’aimais. Que je t’aimais à en devenir dingue et que ton absence avait sonné le début d’une décadence folle. J’te cachais la réalité, mon addiction retrouvé pour combler mon manque de toi, les nombreux draps souillés pour tenter de noyer l’irremplaçable : toi. Le fond sonore changeait et mon palpitant s’affolait en voyant ton nom sur mon écran. J’hésitais l’espace d’une seconde à refuser l’appel, prétextant bosser par un petit message, rien que pour écouter les conseils de mes amis et fermer le livre de notre histoire, mais le cœur avait ses raisons. Mon doigt acceptait machinalement l’appel, sentant ma gorge se serrer en t’entendant me parler. Les émotions que toi seul pouvais me procurer. « Je t’écoutais, justement.. » Que je chuchotais doucement, avant d’éclaircir ma voix. « Je suis dans la paperasse, mais ça va. » Si j’avais cru te mentir à ce point un jour… « Et toi ? La tournée se passe bien ? » Malgré la multitude de questions qui traversait mon esprit, je tentais de garder mon calme, profiter du moment présent, de ces quelques mots échangés, pour ensuite retrouver le chaos que tu avais semé.

APPEL LEZY

les moments les plus agréables de ta tournée, qui n'égalent en rien le fait de jouer sur scène. sa voix et celle de ta fille à l'autre bout du téléphone. elles te manquent tellement. évidemment ouais, tu réalises ton plus grand rêve, mais elles te manquent. les câlins de ta fille te manquent, ses histoires plus farfelues les unes que les autres, les pâtisseries qu'elle a apprit à faire avec sa mère qu'elle est fière de te faire goûter. puis, il y a izzy. ses regards, ses mots, son parfum, la douceur de sa peau et ses doux mots prononcés dans vos moments les plus intimes. des moments certes différents, mais tout aussi importants les uns que les autres. dès que t'entends sa voix, sourire instantané qui nait sur tes lippes et ton coeur qui se serre de ne pas être à ses côtés « Je t’écoutais, justement.. » haussement de sourcils. comme quoi... vous êtes connectés et ça ne t'étonnes même pas - t'écoutes la chanson que j'avais faite pour toi ou une autre compo ? - adossé contre le mur, tu souris tendrement. la chanson que t'as écrite à vos débuts. alors que vous n'étiez même pas encore en couple. ces moments où votre histoire a commencée. tu ressentais des choses, fortes et t'avais besoin de coucher les émotions que tu ressentais quand t'étais auprès d'elle. seule façon de lui faire comprendre à quel point elle changeait ta vie « Je suis dans la paperasse, mais ça va. » - oh, okey.. - tu te racles la gorge, puis t'écartes du groupe qui commence à faire pas mal de bruit en arrivant dans les coulisses - attend, je me mets un peu plus loin - tu sors de la pièce en espérant que personne viendra te saouler pendant ta conversation - ouais ouais, la tournée se passe super bien. on est à Austin là. je crois que c'est l'une des villes que je préfère... - sourire qui s'estompe alors que tu penses aux kilomètres qui vous séparent - mais... tu me manques. - énormement.

@izzy bulger  

appel lezy

J’avais ces mêmes battements de cœur à chacun de tes appels, terrorisée à l’idée de m’effondrer, autant qu’exciter de pouvoir te parler. Tu le savais Levi, que cette voix fébrile elle combattait l’envie de te dire de revenir, pour Yeri, pour moi et pour retrouver ce qu’on était en train de construire avant cette opportunité. Alors si je combattais le mal, par le mal en t’écoutant régulièrement lorsque je me retrouvais seule quelque part, je me rappelais d’au combien j’étais craintive de m’attacher et comment tu avais su justifier cette peur avec ton absence. « La mienne, si je peux l’appeler comme ça ? » Soufflais-je doucement à travers le téléphone. Elle était significative de beaucoup de choses cette musique et je ne pouvais m’empêcher de sourire en me remémorant nos premiers moments. Malgré la douleur, je ne regrettais pas une seconde, de t’avoir offert mon cœur. Parce qu’après tout, c’était ça l’amour, non ? Tout partager, des meilleurs côtés au pire et te voir partir vivre le meilleur, provoquait chez moi le pire. Nous étions des opposées qui s’attirent finalement ? Des contraires exacts qui s’emboîtaient à la perfection ? « Tu sors de scène ? » Je pouvais facilement le comprendre avec l’énergie que tes potes dégageaient derrière. « Je te vois en botte de cow-boy avec le chapeau. » Petit rire qui filait avant d’ajouter : « Comme tu n’es pas très loin de la Nouvelle-Orléans, tu y vas bientôt ? » Pas très loin, c’était un grand mot, mais bon. La suite de tes mots, laissait un léger blanc s’installer. « Toi aussi… Tu repasses bientôt part chez nous ? » Te demandais-je innocemment.