Il y a une lueur étrangère dans tes yeux. Qu'est-ce que tu as ? C'était d'abord l'histoire d'une assertion, puis qu'une hypothèse à moitié soufflé sous la flamme de la vérité. Une demie teinte de réalité alors qu'il ne te connaît que depuis deux saisons à peine. Quoi, tu as passé une nuit avec lui et il pense déjà tout savoir de toi ? L'idée en elle-même demeure des plus absurdes surtout depuis qu'il ne cesse de braver des libertés sur un territoire qui ne lui appartient pas. Non, la réalité Oriana c'est qu'il a émis un fait véridique que tu tentes de dissimuler dans ses sourires si fins et communicatifs hérités de ta figure maternelle, dans une tonne de travaille qui t'empêche indubitablement de trop tomber dans les songes d'un tas de choses qui te perturbes. La musique classique qui ambiance le grand salon semble se prêter en fatalité à l'égard de ton esprit qui vogue ici et là autour d'un repaire qui s'étiole doucement mais certainement. Le mouvement du morceau est d'une douceur infinie mais d'une profondeur implacable, tu le connais par cœur pour avoir autrefois chorégraphié l’enchaînement d'une audition. En y songeant, un rire narquoisement mélancolique vient étirer le bas de ton visage. La vie est un facétieux hasard quoi que puisse en dire Marley sur ton karma via un horoscope ridicule. Tu secoues la tête pour balayer ses pensées maussades qui embrume ta conscience puis te remets à pianoter sur le clavier de ton ordinateur portable. Les contrats que Matteo t'avait transmis étant à jour, tu t'étais plongé sur une dissertation à rendre. Le sujet était inspirant, tu ne manquais ni d'arguments, ni d'imagination mais l'animation de l'accoutumée semblait absente aujourd'hui. Assise en tailleur devant la petite table basse du salon, tu continues pourtant d'écrire ligne après ligne. La musique s'arrête, telle une minute de silence bienvenue avant de rebondir sur un morceau plus récent : the kooks. La touche de ta meilleure amie sans aucun doute, elle appréciait de loin y ajouter son grain de sel – et tu l'adorais pour cela. Ton regard s'attarde sur ta pochette de dessin qui repose sur le bureau de Rome. Tu l'avais laissé là la veille au soir lorsque tu étais rentrée. A l'intérieur, de nombreux croquis qui respire l'extension de ta personnalité, d'un dialogue silencieux que tu transmets à ta façon et surtout une révélation à laquelle tu n'avais jamais songé un seul instant. Ridicule, un peu comme beaucoup de choses. La sonnerie de la porte principale te tire subitement de ta réflexion personnelle. Tu n'attendais aucune visite pourtant ? Matteo était en déplacement pour affaire et Roméo quand à lui travailler à son cabinet. Tu finis par te lever d'un pas tranquille et prudent pour ouvir la porte de l'entrée et découvrir ton frère aîné sur le palier. « Thélio ? ». Ton intonation n'est que la récit d'une surprise car tu savais qu'en ce moment il était très occupé. Tu te déplaces pour le laisser rentrer tout en prenant en compte que l'expression de ses yeux sous-entend une source d'inquiétude. « Tout va bien ? ». C'est rare de voir ton frère soucieux et pourtant pour la première fois depuis longtemps, tu n'as pas de mesure d'avance.

@Thélio Versace

Ces derniers mois ont été très mouvement côté familial de ta vie Thélio. Tu as appris que tu allais avoir un demi frère ou une demie soeur puis tu as su que la greluche n'est pas la mère du petit ou de la petite. Tu essaies de racheter les parts de ton père depuis un petit bout de temps, en vain. Ce week-end, il a accepté de te les céder. C'est presque un miracle. Tu ne peux pas t'empêcher de penser que l'article de Veritas y est pour quelque chose. Les médias et réseaux sociaux sont au courant pour ta relation avec Dimitri. En quelques heures, ton père a apprit l'existence de ton petit ami et de son compte en banque. C'est inévitable, pour toi c'est la raison de son accord. L'appartement de ton petit frère a brûlé, il a dû squatter quelques jours chez toi. Du côté de Roméo, tout va bien visiblement. C'est surement le membre de la fratrie avec lequel tu as le moins d'affinité. Et enfin, il reste ta chouchoute, ta petite soeur Oriana. La prunelle de tes yeux. La femme la plus importante de ta vie. Après une petite discussion avec ton père, tu t'es rendu compte qu'il lui mettait une certaine pression. Elle ne t'en parle pas, tu es presque déçu qu'elle ne partage pas cela avec toi. Tu es pourtant son grand frère. Ce soir tu décides de te rendre jusqu'à chez elle pour t'assurer qu'elle arrive à faire face à la situation. Tout va bien dans ma vie, par contre dans la tienne ... ? annonces-tu en passant à côté d'elle pour entrer dans son appartement. Tu enlèves ta veste et t'assois dans le canapé. Tu offres un verre à ton grand frère et tu me racontes comment tu vas ? que tu proposes calmement en croisant tes jambes pour te mettre à l'aise.

w/ @Oriana Versace

Tu as toujours eue beaucoup de complicité avec tes frères aînés et ce en dépit de votre différences d'âge ou encore de leurs caractères respectifs. Là où Thelio et Matteo se voulaient protecteur à souhait, Roméo lui exprimait une œillade lointaine tout en veillant sur toi. Chacun d'entre eux avait une place importante à tes yeux, ils étaient ta famille dans sa vérité et le disparation de votre figure maternelle avait davantage solidifier les liens.  La timbre de voix de ton frère est une assertion qui souffle une réalité sur laquelle il est parvenu à mettre des images. Alors lorsqu'il t'affirme que tout va bien pour lui et suspend son opinion aux alentours de la tienne, tu comprends que son voyage afin de signer les papiers s'est soldé par une discussion avec votre paternel. Le cheminement est des plus simples et concrets à la fois et pourtant le sentiment de culpabilité accroît un peu plus le poids sur tes épaules.  Thélio entre dans le logement que tu partages votre tes deux autres frères avant d'enlever sa veste et se s'installer confortablement à son aise dans le canapé.  Tu fermes la porte d'entrée puis revient vers la table basse pour débarrasser ton cirque entre ton ordinateur, tes crayons et ton carnet de croquis, le bazar règne. Cependant,  tu te figes quelque peu lorsque tu entends la dernière partie de sa demande. Ces derniers temps l'anxiété s'est nourrit à la hauteur de tes craintes intérieures et vont jusqu'à crisper certains muscles de ton corps. Une vague de nervosité qui a été un frein de taille pour tes heures de rééducation que tu as arrêté il y a plusieurs temps déjà. Un soupir silencieux glisse entre tes lèvres tandis que tu reprends de la contenance et tu continues ranger ce qui se trouve sur la petite table. « Ouais évidement, je te serres quoi ? On a un peu plus le choix depuis Matteo habite avec nous. ». un mince sourire éclaire les traits de ton visage alors que tu te diriges vers la cuisine ouverte sur l'ensemble du grand salon. Difficile de ne pas remarquer la teinte de déception et d'inquiétude dans le timbre comme dans le regard de ton frère. Une expression faciale qui te rappelle celui de votre défunte mère et encore plus lorsqu'il s'exprime de cette manière. Ces derniers temps l'existence se veut insistante et déroutante dans bien des registres et tu sais que le silence que voulait contenir à fuiter, à commencer du coté de votre père. Qu'avait-il pu bien dire à Thélio? Néanmoins, tu soupçonnais qu'il n'y avait pas que cela … Ton médecin, Oriana ! Tu plisses les paupières lassé de l'attitude de celui qui était en charge de ton dossier médical à la clinique de Boston. Il avait beau être à l'aube de la trentaine, il est était surtout minutieux et réputé dans sa branche, voilà sans doute pourquoi tes proches avaient insisté pour qu'il soit en charge de ton suivi. Il t'avait promis de respecter ton choix mais apparemment, il avait agi sans rien te dire … il devait sans doute avoir appelé Thelio. En attendant qu'il te dise ce que ton frère veut boire, tu le considères d'un sourire neutre, haussant les épaules. « Comme tu le vois, je révise pour les prochains examens et je bidouille quelques esquisses de dessin ici et là ... ». Ta voix demeure évasive, songeuse. C'est vrai de coutume tu dessines des tas de choses, en particulier de plan de sculpture, d'architecture mais ces jours ci c'est plutôt des tracés de mode que tu dessines.

@Thélio Versace

Tu es venu voir comment va ta petite soeur et tu ne sortiras pas de cet appartement tant que tu n'auras pas obtenu la vérité venant d'elle. Tu veux entendre de sa propre bouche qu'elle va bien et qu'elle n'est pas rongée par le stresse. C'est important pour toi de savoir que tout es ok dans sa vie. Tu te fais beaucoup de souci pour Oriana et c'est normal en tant que grand frère de la protéger et vouloir qu'elle aille bien. Depuis quelques temps, tu as l'impression qu'elle te met de côté dans sa vie. Elle ne te parle pas de son stress et des responsabilités qui planent sur ses épaules. Elle ne communique pas non plus sur son nouveau plan cul. Tu l'as appris de Matteo et de Marley. D'ailleurs tu retiens sa meilleure amie, la prochaine fois qu'elle viendra te demander quelque chose comme tu l'as fait, tu l'enverras chier avec un plaisir non dissimulé. Vous aviez parlés d'un deal pour se liguer contre toutes ses personnes qui pourraient faire du mal à Oriana et voilà qu'elle n'a pas voulu lâcher une information banale. Une fois pas deux Thélio, tu es plutôt rancunier dans ce genre de cas. Bref. Tu demandes un whisky sans glaçon s'il te plait puis la regarde ranger ses papiers qui traînaient sur la table basse. La réponse ne se trouve pas dans tes croquis Ori. Tu inspires longuement en entendant sa réponse. Si elle croit que tu vas te contenter de ça, elle rêve. Mais encore ? Je suis ton frère, pas ton pote, ça m'agace légèrement que tu te confies à tout le monde sauf à moi. Tu es direct, tu ne passes pas par quatre chemins, comme à ton habitude. Je ferais n'importe quoi pour toi Ori mais si tu ne me parles pas, je ne peux pas t'aider.

w/ @Oriana Versace

Le silence était chez toi comme un bouclier en fer forgé, qui jusqu'ici avait tout été un allier de choix. Le silence était également un moyen comme un autre de ne pas inquiéter tes frères, mais il faut croire que pour la première fois depuis bien longtemps tu n'as pas ritournelle pour rebondir. Tu n'avais pas la moindre mesure d'avance sur la situation. Une fois que tu sais ce que ton frère veut boire, tu attrapes la bouteille de whisky dont le liquide ambré n'est pas inconnu au plus jeune de tes frères. Si cette pensée allège une fraction de seconde ta conscience, tout s’essouffle rapidement lorsque l'assertion de Theo donne le rythme d'un ressenti qu'il peint aux goûts de d'une couleur maussade et cavalière. Si cela les solutions se trouvaient dans le contenu de l'ensemble de tes croquis alors peut être que tu aurais tiré les rideaux plus tôt. Mais il avait entièrement raison et tu connaissais assez bien ton frère aîné pour savoir qu'il ne lâcherait pas le morceau tant qu'il n'aurait pas obtenu ce qu'il veut.  Tu rebouches la bouteille d'alcool fort puis prend le verre que tu déposes sur table basse tout en prenant soin de ne pas croiser le regard de ton lien fraternel. Le reste de ses paroles sont loin d'être agréable à entendre mais tu n'étais pas surprise de l'attitude de Thelio. Non, à dire vrai c'est plutôt ton comportement qui fait naître l'inquiétude et l'instinct de protection chez lui. Tu te laisses tombé sur le fauteuil d'en face, tes deux obsidiennes rivées sur ton cellulaire. Le discours de ton grand-frère résonne encore dans ton esprit tandis que tu conserves le silence, une minute, peut être deux tu ne saurais le dire. « Me confier à tout le monde ? ». Tu arques un sourcil interrogateur tout en cherchant à comprendre là où il voulait en venir. Tu n'avais semé que quelques miettes à Matt, encore moins à ta meilleure amie qui avait été la première à remarquer ta fatigue et ta nonchalance ou encore Colton qui t'avait exposé la facette mature et soucieuse de sa personnalité. Tu secoues la tête pour balayer tes songes avant de soupirer doucement. « C 'est mon médecin qui t'a appelé c'est ça ?». L'interroges-tu sans trop en dire car tu n'es pas entièrement certaine qu'il soit au courant de ton choix d'arrêter ta rééducation. « Ou alors c'est …  Je … Écoute je sais que tu n'es pas mon pote Thelio, mais je ne voulais pas être une source d'ennuis. Tu as eu assez de problèmes ces temps ci, je ne voulais pas en rajouter. ». ton intonation respire la sincérité dans son plus simple appareil. Altruiste et tolérante de nature, tu avais tendance à intériorisé bien des sentiments. Et si de coutume tu menais tes batailles en solitaire, il t'arrivait également de tomber mais sans jamais t'avouer vaincue. Seulement cette fois, tout s'étiolait entre tes doigts.

@Thélio Versace

Tu es ici parce que tu t'inquiètes pour ta petite soeur Thélio. C'est sincère. Si tu t'en foutais, tu n'aurais jamais pris la peine de te déplacer en personne pour essayer de l'aider. La famille est ce qui compte le plus pour toi, c'est vraiment très important à tes yeux. Ce sont des personnes qui feront toujours parti de ta vie, quoi qu'il arrive. Alors tu es sincère, tu ne mâches pas tes mots et tu vas droit au but. Tu es direct parce que tu es réellement inquiet. Ta petite soeur est la prunelle de tes yeux et tu ne te permettrais pas qu'il lui arrive quelque chose. Tout le monde oui. Matteo était au courant pour ce gars avec qui tu as couché, Marley aussi et moi tu ne me dis rien. J'ai fait quelque chose de mal ? Tu t'interroge c'est vrai. Là tu ne parles que de la partie garçon. Tu ne parles pas de la partie boulot et encore moins de celle de la famille. Tes sourcils se froncent alors qu'elle évoque son médecin. Tu commences à vraiment t'inquiéter, tu n'es pas bien d'un seul coup. Tu tentes de ne pas le montrer mais tu deviens livide. Tu prends le whisky qu'elle te donne et bois une gorgée qui te brûle l'estomac. De quels soucis tu parles exactement Oriana ? Je vais bien, l'entreprise se porte bien et avec Dimitri on vit une idylle. Alors non, je n'ai pas de souci en ce moment. Tu décroises tes jambes et te redresse dans le canapé, te rapprochant du bord. Tu croises tes mains et regardes ta petite soeur d'un air très sérieux. Ton médecin m'a appelé mais je veux que tu m'en parles de toi-même. C'est un mensonge, son médecin ne t'a pas appelé mais tu prêches le faux pour savoir le vrai. Tu es à court d'idée pour essayer d'avoir une discussion sincère avec ta petite soeur.

w/ @Oriana Versace

Les paroles de Thélio ont été posées de telle manière que l’évidence n'est plus un tracé au crayon de papier mais au feutre indélébile. Aîné de la famille, l'italien avait toujours veillé sur toi comme sur la prunelle de ses yeux et la disparation de votre mère cinq ans plus tôt n'a fait qu'accentué cette protection et donné davantage de force et de solidité à votre complicité fraternelle. Il n'a pas tout à fait tort lorsqu'il t'affirme que tu ne lui as rien dit sur le sujet de Colton. C'est vrai, tu en avais vaguement parlé à ta meilleure amie, y compris à Matteo mais de long et en large, tu n'étais pas entrée en profondeur dans les détails. Bien que cela soit véridique, cela a blessé ton frangin et tu t'en veux pour cela. Tu sais que ses inquiétudes à ton sujet, il les nourrit naturellement parce qu'il te connaît assez pour savoir lorsque les choses ne vont pas. Néanmoins, tu soupçonnes également ton médecin d'être de la partie. Ce dernier n'a cessé de te mettre en garde sur les séances de rééducation que tu évites mais après la conversation que tu as eue avec lui il y a quelques semaines, tu sais que la rééducation n'est plus un chemin si optimiste que cela. « Bien évidement que tu n'as rien fait de mal ... ». Souffles-tu d'une petit voix quelque peu cassée qui scintille entre une anxiété en amont et une fatigue grondante. Tu l'observes vider le liquide ambré de son verre, avant de constater que sa gestuelle et son regard ne corrobore aucunement avec ton interrogation sur ton médecin. Tu venais de t'enfoncer en beauté toute seule. Tu poses une main sur ton front, soupirant légèrement. Tu es face à une situation que tu tentes d'échapper depuis des jours, il semblerait que cette fois tu ne peux pas faire marche arrière. « Je ne voulais pas que vous vous inquiétez tous les trois, toi en particulier. Je voulais que tu profites au maximum d'accord, je voulais ... ». Tu finis par te lever du fauteuil bien que tu sentes le regard sérieux de Thelio te vriller le dos. « Je me suis laissé un peu dépassé que cela soit avec papa ou encore mon médecin … ». La soupape du stress finit par t'échapper mais tu retiens tout de même les larmes – qui ne devrait pas tarder. « Tu veux savoir quoi Theo ? ». Instinctivement, tu croises tes bras contre ta poitrine, un geste bouclier plus coutumier chez toi.

@Thélio Versace

C'est compliqué pour toi de rester impassible face à cette situation. Tu as envie de t'énerver contre ta petite soeur pour la secouer mais tu ne vas pas le faire. Parce que tu es aussi énervé qu'inquiet pour elle. Le fait est qu'elle ne te parle de rien, cela t'inquiète au plus haut point. Tu te poses des questions et cela te ronge de savoir qu'Oriana ne va pas bien. Qu'elle souffre peut-être, qu'elle se laisse envahir par le stress et par ses responsabilités. Tu voulais quoi ? Je profite de ma vie ne t'en fais pas pour ça, par contre savoir que ma petite soeur va mal et qu'elle ne prend pas la peine de m'en parler, ça ça pourrait me gâcher la vie. Tu penses réellement ce que tu dis. Tu tiens énormément à ta petite soeur et si elle ne va pas bien, tu ne vas pas bien. Elle se lève du fauteuil, tu la regardes faire. Tu te lèves à ton tour. Je veux tout savoir, racontes-moi ce qui ne va pas s'il te plait, que tu réponds simplement. Tu veux savoir tout ce qui la contrarie et particulièrement ce que le médecin lui a dit. Ce qu'il se passe avec sa santé.

w/ @Oriana Versace

La culpabilité est un sentiment qui te taraude lorsque tu vois l'expression faciale de ton frère. Elle dépeint une impuissance certaine à ses actions, un fait dont tu es à l'origine. Sa première réplique demeure en suspend sur le silence de tes lèvres. Les mots ne parviennent pas à sortir, ils sont comme bloqués, murer par l'angoisse de tant de choses que tu aimerais alléger, résoudre. Seulement, à l'évidence tu n'es pas apte à te débrouiller toute seule cette fois ou alors c'est que les situations t'ont tout simplement dépassées. « Je suis désolée ... ». Ton grain de voix est à peine audible mais la douceur sincère qui en ressort n'est que vérité. Tu secoues la tête doucement afin de reprendre une certaine contenance alors que ton frère se lève à son tour, son regard s'attardant sur toi en quête de réponse franche. Bien que ton père soit source de pression, ton entretient avec ton médecin avait accéléré ta baisse de dynamisme tant et si bien que ta volonté et ton moral en ont pris un coup. « Mes dernières radios ne sont pas encourageantes, mes jambes ne cessent de se fragiliser avec le temps … On me dit de poursuivre la rééducation mais c'est ce que je fais depuis près de cinq ans et rien n'y a changé. ». Tu passes légèrement le bout de tes doigts sous tes yeux afin de chasser les quelques larmes qui viennent embrumer ta vision. « Alors j'ai fini par arrêter de m'y rendre, je n'en vois pas l'intérêt. ». Ta motivation coutumière en a pris un coup, ton tempérament solaire et enjoué également. Et si comme cela ne suffisait pas – ta figure paternelle œuvrait à sa propre manière.

@Thélio Versace

Ta petite soeur est désolée, elle s'excuse, tu ne sais pas trop pourquoi d'ailleurs. Tu supposes que c'est parce qu'elle te tient à l'écart de sa vie et qu'elle ne le fait pas avec les autres. C'est l'impression que tu as. Tu détestes ça, tu le prends assez mal. Parce que tu as toujours été là pour elle, toujours de très bons conseils. Ou du moins tu t'as toujours mis ton coeur et ton âme pour l'aider du mieux possible. C'est ton égo de rital qui parle là, tu le prends mal parce que tu t'investis beaucoup dans la vie de ta petite soeur. Tu relèves la tête alors qu'Oriana se décide enfin à parler, à se livrer à toi. Elle pleure, tu le devines. Tu te lèves et viens t'asseoir juste à côté d'elle. Je comprends que tu aies envie de baisser les bras... Tu essuies délicatement une larme qui s'extirpe de ses yeux. Il faut persévérer les séances de rééducation ma puce, c'est important. Peut-être que tu ne vois pas de changement mais si les spécialistes disent de continuer, il faut le faire. Tu n'es pas médecin, je ne suis pas médecin. C'est leur boulot. Peut-être que toutes les séances que tu as fait ont justement empêchés à tes jambes de se fragiliser encore plus ? Peut-être que sans ces séances ton état se serait aggravé, que tu tentes de dire pour la rassurer. Tu n'y connais rien du tout mais tu as tendance à faire confiance au corps médical. Tu veux qu'on essaie de voir un autre médecin pour avoir un autre avis médical ? Deux avis valent mieux qu'un.

w/ @Oriana Versace