Août 2035, Cambridge.

Je suis née le 12 Juillet 2013 à Cambridge (que je n'ai jamais quitté d'ailleurs, sauf pour partir en vacances), j'ai donc actuellement 22 ans et j'étudie à l'université d'Harvard, comme mes parents ! Je fus donc le premier spermatozoïde à gagner la course avec mon jumeau Adam. N'oubliez jamais, si vous voulez vous suicider et que vous pensez que vous ne servez à rien, dites vous que vous avez été LE spermatozoïde, ça vous remontera peut-être le moral ! J'ai passé donc neuf mois dans le ventre de ma mère, bien au chaud. Il n'y a jamais eu de gros problèmes, elle recevait des coups donnés par moi et Adam, comme pour demander de sortir ici. Oui j'étais bien au chaud, mais il fallait avouer que c'était petit, en plus d'y être avec un autre bébé. En parlant d'Adam, je suis "l'ainée" si on peut dire ça comme ça étant donné que je suis née un quart d'heure avant lui. Laissez-moi donc vous raconter mon histoire en détails.

Pour parler d'Adam, il est mon jumeau chéri. Certes, lorsque nous étions jeunes nous n'arrêtions pas de nous disputer pour un rien et dieu seul sait le nombre important de disputes que nous avions eu, mais au fond on s’adorait et on ne pouvait pas le nier. En primaire, lorsqu’un garçon osait m’embêter il était toujours là pour me défendre et en arrivait même à en frapper quelques-uns si ça pouvait me servir, si c’était le seul moyen pour qu’on me laisse tranquille. Mais nos disputes de lorsque nous étions gamins n’étaient rien comparés à notre crise d’adolescence, cette période où nous avions de réelles disputes, quand il se mêlait de ma vie amoureuse et de ce que je faisais et ça m’insupportait. Malgré le nombre de fois où je lui avais gueulé dessus pour ça, je savais très bien qu’il faisait ça pour mon bien et qu’il était de nature protecteur et au fond de moi je ne l’oubliais pas, j’étais plutôt contente qu’il prenne soin de moi. Ca prouvait bien qu’il n’en avait pas rien à faire de ce que je faisais et que ça l’intéressait. Et malgré tout cela, j’aimais mon frère et je revenais toujours vers lui après une dispute pour lui faire un gros câlin, c’était notre quotidien et ma façon de m’excuser.

First day at school. Du peu que je me souvienne, ma première journée à l'école primaire ne s'était pas bien passée, ainsi que la première semaine. Même si mes parents étudiaient, je pretextais que ne voulais pas les quitter une journée entière pour me retrouver au milieu de beaucoup de personnes de mon âge et une maîtresse qui nous disait quoi faire. J'avais dû rester collée à la jambe de ma mère et il avait fallu cinq bonnes minutes pour me faire décoller. Je restais silencieuse, à côté de ma camarade qui semblait elle aussi timide, n'ayant l'envie de parler à personne. Et cela avait duré plusieurs jours, je restais seule dans mon coin dans la récré à manger mon goûter et à regarder les autres s'amuser et ne me déplacais que pour aller parler à Adam. Jusqu'au jour ou je voyais quelques filles venir me parler et me dire de s'amuser avec elle, il fallait avouer que je m'ennuyais énormement et que j'étais de nature joyeuse, en train de parler sans cesse. C'était à partir de ce jour-là que je prenais du plaisir à venir à l'école, pour voir mes nouvelles amies.

First day at middle school. Je me souviens très bien de mon premier jour au collège, comment l'oublier. J'avais déjà fait la visite, mais insouciante comme j'étais, il m'était impossible de ne pas me perdre, c'était bien différent de mon ancienne école, bien plus grand, bien plus de personnes d'ailleurs bien plus grandes que toi, aussi. Je me retrouvais dans une classe quelques de mes amis de l'école primaire et bien sûr de nouvelles personnes, ce qui m'intimidais le premier mois, alors que d'habitude j'étais celle qui faisait quelques blagues, qui parlait à tout le monde, tout en restant sérieuse en classe et travailleuse. Et le premier jour fut le pire dans toute ma scolarité, j'étais dans les couloirs en cherchant ma classe avec plusieurs personnes dans le couloir aussi, puisque la sonnerie signalant la fin du premier cours et le début du second venait de retentir. Je regardais le numéro des portes tout en marchant sans regarder le sol et n'avait pas vu les escaliers. Maladroite comme j'étais, il m'était inévitable de ne pas tomber une seule fois et dévalais plusieurs marches sur les fesses, le sac lui était déjà arrivé à destination et ma chute avait déclenché le rire de tous ceux qui m'avaient vu. Je m'étais relevée, toute rouge et ne regardais personne, ceux de dos ne m'avaient peut-être pas vus, mes amis m'aidaient à me relever et je continuais mon chemin en marche accélérée. Au final j'avais eu un gros bleu aux fesses. Il était clair que je n'avais pas passé une excellente journée et qu'elle allait restée gravée dans ma mémoire.