je viens de tuer un homme. dawie et moi on était censé seulement lui donner une bonne correction, pour ce qu'il avait fait à roxane et ce qu'il t'avais fait à toi. on voulait juste qu'il comprenne ce que ça faisait d'être sans défense, de se faire frapper violemment, d'en avoir rien à foutre qu'il soit consentant ou pas. et tout à dérapé. j'ai sentie la rage monter en moi, j'ai sentie que je perdais le contrôle et que j'aimais ça. j'suis comme ça depuis que je suis tout petit, j'ai des excès de colère et mes parents ont toujours pensé que j'étais juste capricieux et qu'avec le temps ça se calmerait.. enfaite j'suis juste complètement fucked up, y a un truc qui va pas chez moi. ce soir j'ai laissé sortir l'animal en moi et j'ai tué un mec. j'suis couvert de son sang mélangé au miens quand j'arrive devant chez toi. j'ai la lèvre fendu, je craque du sang et je sens mon oeil gauche qui commence à gonfler. je toque à ta porte sans aucune délicatesse. j'suis perdu, ça tourne, trop d'adrénaline j'ai l'impression que ma tête va exploser. « LAÏA OUVRE » que je gueule en tambourinant contre ta porte.

Du bruit contre ta porte. Tu grognes simplement et enfonces ta tête sous la couverture. Un nouveau frappement, puis un autre, cette fois-ci bien plus. Et d'autres. À répétitions. Sans s'arrêter. Tu te redresses lentement, ne comprenant absolument pas ce qui était entrain d'arriver. Lorsque tu entendis ton prénom, ton cœur se serra. Aidan. Vous n'aviez absolument pas prévu de vous voir, encore moins à une heure pareille, alors tu ne comprenais pas ce qu'il venait foutre devant ta porte d'appartement. Tu te levas difficilement et tu t'avanças jusqu'à la porte d'entrée. Il frappa à nouveau. ━  Ouais relax, j'arrive, grommelas-tu en déverrouillant la porte pour l'ouvrir en grand. En découvrant l'état de son visage, ainsi que tout le reste, ton cœur manqua un battement. Tu restas immobile, face à lui. T'espérais que ce n'était qu'un mauvais rêve, que t'allait te réveiller en sursaut dans ton lit, découvrant que ce n'était pas la réalité. Mais ça l'était. C'était trop réel pour être en rêve. Le froid du couloir de l'immeuble te fit frissonner. Tu te poussas lentement du seuil de la porte, l'invitant à entrer d'un signe de la tête. Silencieusement, tu refermas soigneusement la porte derrière lui, allumas la lumière du salon. Tu te tournas finalement dans sa direction, scrutant l'horrible spectacle qui s'offrait à toi. ━  Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? murmuras-tu, la gorge serrée.

je devrais pas être là, je devrais être en train d'appeler un avocat ou de rentrer en écosse. je devrais pas être ici.. pourtant la première personne que j'ai vraisemblablement voulu voir après ce que je viens de faire, c'est toi. j'ai fais ça pour toi laïa, j'espère que tu vas pouvoir le comprendre, j'ai fais ça pour toi et pour ma soeur. j'entre dans l'appartement, mon regard balaie la pièce, je suis complètement chamboulé. « t'es toute seule ? » je baisse les yeux et regarde mes mains pleines de sang. elles se mettent à trembler et je sais pas quoi faire. c'est ta voix qui me ramène à l'instant présent. « j'ai fais une connerie, j'me suis mis dans la merde. » je regarde à nouveau mes mains. « j'ai merdé » mais je crois que même si tu sais pas encore ce qui s'est passé, tu vois bien qu'il y a un gros problème.

me demande pas comment j'ai atterris ici, je serais incapable de te le dire. je sais juste au fond de moi que je devais venir te voir. sans doute que le plus logique serait que j'aille voir ma copine après un truc pareil, mais j'suis pas sûr de vouloir lui parler de ce que je viens de faire.. pas sûr qu'elle ait envie de savoir quel style d'homme je peux être.. j'ai fais ça pour toi, alors c'est chez toi que je me réfugie. j'suis complètement troublé, complètement désorienté. je regarde autour de moi avant de bloquer sur mes mains ensanglantés. « je l'ai fait pour toi laïa, j'te jure que je l'ai fait pour toi » tu diras plus jamais que j'men fou de toi, que je passe mon temps qu'à te faire du mal .. « il te fera plus jamais de mal c'est promis » j'avance ma main pour te toucher mais elle est hésitante, elle tremble, elle est rouge pourpre.. je peux pas te toucher avec une main pleine du sang de ton violeur, mélangé au miens. ta main qui touche mon menton, me forçant à te regarder droit dans les yeux. petit à petit, mon regard se remplit de larme.

je suis complètement éteint. sous le choc. encore à moitié habité et paralysé par l'adrénaline. j'ai eu un moment de doute où je me suis vraiment demandé si c'était moi qui venait de faire un truc pareil.. je savais plus ce qui venait de ce passer. comme un trou, une absence. quand j'ai vu le corps de jordy, inerte, impossible à reconnaitre tellement que je lui avait défoncé le crâne, j'ai pas réalisé que c'était moi. et à en juger par mes mains, le fait que je sois assis sur lui quand j'ai repris possession de mon corps, j'ai compris que c'était moi. et après la terreur qui me glace le sang, vient le soulagement. et ensuite ? je me rends compte que j'ai aimé ça, que j'ai ressentie du plaisir à le battre jusqu'à ce qu'il cesse d'exister. je sais pas si je me dégoute ou si je suis encore trop choqué. trop de sentiment qui me possède en même temps, je suis perdu, je suis chamboulé. c'est comme des voix qui me parlent en même temps, ça bourdonne, j'ai juste envie qu'elles se taisent. tu t'approches de moi, je voudrais te toucher mais en voyant mes mains, j'y arrive pas. je veux pas salir une si jolie peau de ce sang. je tremble, je commence à sentir mes larmes monter et j'ai même pas la force de me contrôler. je laisse les larmes couler alors que tu me prends dans tes bras. j'suis même pas capable de te serrer contre moi. dawie m'a aidé à enlever le sang sur mon visage, mais j'en ai encore dans le cou, sur mes vêtements. j'aurais dû rentrer prendre une douche mais j'étais incapable de réfléchir. pas après ce que je venais de faire. « je l'ai fais pour toi et rox » que je ne cesse de répéter en boucle. je suis incapable de t'en dire plus. tu me lâche et la chaleur de ta peau disparait. c'est là que les larmes de mettent à couler comme un torrent. et je tombe à genou devant toi, mes mains qui s'accrochent à ta taille. « je l'ai fais pour toi. » je l'ai fais pour toi laïa, parce que je supportais pas l'idée qu'il t'ai arraché un bout de toi. je l'ai fais pour ma soeur, parce que je suis malade de l'état dans lequel il l'a laissé. il a touché à ma soeur, mon sang. il devait le regretter.