focus on the good
→ ft. jaspeandra
Les doigts s'entrelacent à ceux masculin, le moteur vient de s'éteindre, garé. L'emprise se fait plus prenante, la voix se veut rassurante. Les portes claquent, la main se détends le temps de sortir de la voiture et se reprends aussitôt. Le corps s'avance, offre un baiser aux lèvres d'en face, doux, tendre, qui montre que je suis là, que je ne bougerais pas. Toujours le pilier, toujours l'ancre. Te garder à bord, te garder relever, et aussi un peu là pour te noyer. Crois-moi, même si ce terme a toujours été utilisé de manière négatif pour nous, si tout se passe mal, je te noierai d'amour, ce soir. Je t'étoufferais de mes baisers, ne te laisserais pas dormir loin de mes bras. La chaleur de mon corps sera tienne et j'absorberais la tristesse qui émanera de l'aura. Frappe une fois, frappe deux fois sur la porte. "Tout ira bien." et peut-être que non, mais je joue bien la comédie. Ma main remonte à sa mâchoire, ma main remet une mèche dans ses cheveux, tendresse pure. La plus grosse annonce, c'est pas ce renouveau de nos deux entités, c'est la descendance faite et pas encore complètement assumée.

focus on the good
→ ft. @Leandra T. Carreirao  
Y a jamais eu cette pesanteur, devant cette porte. Parce que l’homme qui va ouvrir, qui ouvre d’ailleurs, n’est qu’une représentation vieillie de Jasper. Matthew l’a façonné à son image. Ambitieux, autoritaire, le cœur battant bien trop fort. Les mensonges ont bâti leur quotidien, jusqu’à exploser dans une pluie acide. Ca ne les a pas trop marqué, pourtant. Comme s’il en fallait plus, comme s’il n’était pas possible de les désarçonner. Leyna avait trouvé sa place dans cette famille, aimée en retard par le patriarche. Et, voilà qu'Ellington fils se présentait, avec en baluchon une ou deux raisons de fragiliser l’équilibre. Leandra en support. Le pire, surement. Le plus friable, et le plus solide à la fois. "Tout ira bien." Un sourire s’esquisse, en coin. « Je sais. » Je m’auto-persuade, plutôt. Et, quand la porte s’ouvre, y a un tas de doute qui dégage, poussé du pied par le cinquantenaire, qui les regarde, tour à tour. « Je le savais ! » Est bien la première réplique qui passe ses lèvres, avant de s’imposer contre Leandra, la serrant sans pudeur contre lui. Parce que le patriarche l’a toujours placé quelques places au-dessus des autres, lui donnant le bénéfice du doute quant à ses errances, pardonnant bien plus que Jasper lui-même. Parce qu’il ne croit pas au bonheur absolu, il croit aux âmes qui se croisent et se lient, s’absentent puis se retrouvent. Bien moins romantique que le fils, qui aurait cousu la tienne d’âme Leandra, à la sienne. Jasper est le suivant dans le salut, une accolade bien plus brève, en comparaison. Matthew blablate, leur ouvrant en grand la porte, et Jasper se penche à l’oreille de l’invitée surprise, amusé : « J’te déteste, il t’aime plus que moi. » Qu’il souffle avec une moue d’enfant boudeur.