Les paupières lourdes, tu sursautas légèrement lorsque la sonnerie retentit bien trop bruyamment à ton goût. Tu venais tout juste de te rendre compte que tu t'étais assoupis pendant longtemps. Très longtemps même puisque ta page word était entièrement vierge alors que celle ta voisine était composée de plusieurs pages. Merde, tu allais encore une fois devoir ramer pour récupérer ces putains de cours. Tu étais tellement sous tension en ce moment que tu n'arrivais pratiquement plus à dormir. Entre ta vie personnelle et ta vie d'étudiante, c'était le chaos le plus total et tu n'arrivais plus à tenir le cap. Tu priais pour que tout s'arrange au plus vite car tu ne tiendrais pas longtemps avec un tel rythme plus que soutenu. Tu rangeas mollement tes affaires et quittas la salle de droit, regrettant de ne pas avoir pris plusieurs tasses de café ce matin. Au moins, tu aurais gardé les yeux ouverts si de la caféine animait vivement ton corps entier. Tu avais une pause d'une demie-heure devant toi mais le temps t'empêcherait sans aucun doute d'aller fumer tranquillement à l'extérieur. Alors tu décidas de jouer la rebelle. Tu l'avais déjà fais de nombreuses fois bien que ça ne soit pas autorisé. Tu te rendis aux toilettes les moins fréquentées de l'université. Une fois de plus, elles étaient vides et silencieuses. Tant mieux. Tu t'installas en tailleur sur le lavabo et tu t'allumas une cigarette. Quelques instants plus tard, la porte s'ouvrit en grand et tu sursautas si brusquement que tu t'étouffas avec ta fumée. En reprenant tes esprits, tu te rendis compte qu'il s'agissait de Nicolas. Manquait plus que lui. Tu te retins de justesse de pousser un profond soupir de désespoir. Tu ne comptais pas te montrer agressive dés le début. La situation dans laquelle tu étais avec lui n'était plus vivable et tu l'appréciais tant que tu ne pouvais pas l'ignorer éternellement. Maintenant, il avait toutes les cartes en main. Tu n'étais plus maîtresse de la situation puisque tu l'avais tout simplement détruite. ━  Tu dates tellement que j'imaginais que tu n'étais même plus dans ce pays, déclaras-tu en tirant une profonde taffe sur ta blonde, recrachant la fumée avec l'élégance qui t'était commune. ━  Tu m'ignores encore ou tu es passé au dessus de ces conneries ?

Installée tranquillement dans les toilettes, tu fumais ta blonde telle une véritable rebelle. Tu avais l'habitude de venir ici pour trouver un petit peu de tranquillité à l'université. C'était en quelque sorte ton jardin secret bien que ça soit des toilettes. Il devait sans aucun doute s'agir de l'endroit le moins fréquenté de l'université et c'est justement pour ça que tu venais souvent t'y cacher, lorsque tu avais besoin de te retrouver seule, de souffler un bon coup avant de retourner en cours, traversant les couloirs bondés d'étudiants tous plus stressés et pressés les uns que les autres. Tu sursautas légèrement lorsque la poignée de la porte d'entrée s'ouvrit. Ton visage se décomposa lorsque tu fis face à Nicolas. Manquait plus que ça. Voilà que tu te mettais dans l'endroit le moins fréquenté d'Harvard pour trouver de la tranquillité et tu te retrouvais face à ton ex, avec qui les choses ne s'étaient pas tellement bien terminées. Par ta faute, bien évidemment, mais tu étais bien trop fière pour l'avouer haut et fort. ━ Oh rassures-toi, moi non plus j'suis pas contente de te voir, répondis-tu directement en voyant sa mine blasée et énervée. Tu aurais clairement préféré te retrouver face à un inconnu ou même un professeur qui t'aurait potentiellement engueulé pour fumer dans l'enceinte de l'université. Mais non. Le destin en avait choisit autrement. Tu devais retrouver Nicolas à ton plus grand désespoir. ━ Morte d'une maladie sexuelle ? Ça ne fait pas parti de mes plans de vie, désolée, pouffas-tu en lui adressant un regard hautain bien que tu sois profondément blessée par une telle remarque. Il te faisait clairement passer pour la dernière des traînées. Certes tu l'avais trompé mais cela ne voulait pas dire que tu étais une catin sans cœur. Bien au contraire. ━ Ma mémoire ne me joue pas encore des tours, rassures-toi, je me rappelle parfaitement bien de ce qui s'est passé, répondis-tu en écrasant ta cigarette dans le lavabo. Tu sautas de ton perchoir pour lui faire face. Tu ne le quittas pas du regard, pas d'une seule seconde. Il ne t'intimidait pas alors tu ne comptais pas t'écraser face à son charisme bien que tu avais de quoi. ━ Ça remonte tout ça maintenant. Tu m'en veux toujours ? lui demandas-tu d'une voix plus adoucie.