Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibilityWhataya wan't from me ? • Aaron & Orphéus
I LOVE HARVARD
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    Whataya wan't from me ? • Aaron & Orphéus
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    Lien du postMar 24 Sep 2019 - 11:38
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    Whataya want from me ?

    Faut dire qu'aujourd'hui la journée avait été bien pourrie. Aucun trauma notable aux urgences, alors faire des dossiers ça va bien 5 minutes mais ça m'avait vite ennuyé. Bon, au moins j'avais rattrapé mon retard, faut voir le côté positif des choses comme dirait mon psychiatre. Quelle idée saugrenue.
    Bref, aujourd'hui c'était la bonne, je le sentais, cette fois j'allais confronter Orphéus une bonne fois pour toutes et il allait devoir s'expliquer en bonne et dû forme. A la sortie de l'hôpital je balançais mon sac à l'arrière de ma voiture et me mit au volant, une fois la ceinture attachée et les deux mains sur le volant, je pris une profonde inspiration avant de tourner la clef dans le contact.
    A nous deux, Orphéus.
    La route me parut interminable, et mes mains tremblaient, je sentais tout courage m'abandonner et l'envie de faire demi-tour dès que possible pour prendre la direction de chez moi. Mais c'était pas possible, pas cette fois, il fallait que je le fasse. Il fallait qu'il me voit de ses propres yeux et qu'il voit que oui, dans le fond j'étais encore tellement fou amoureux de lui que j'étais revenu ici. Mais ce que je voulais qu'il voit surtout, c'est à quel point j'étais en colère. J'avais juste envie de cracher haineusement mon coeur morcelé à ses pieds.
    Une fois sur place je me garais sur l'immense parking de cette université que je ne connaissais que trop bien. Je restai un moment là, les avants bras posés sur le volant de ma voiture, le regard dans le vide. Puis je me décidai à attraper mon sac derrière, fouillant un moment dedans j'en sortis une petite fiole orange, remplie de médicaments. Il me faudrait au moins ça pour endurer la situation. Je fis donc tourner le bouchon et glissa un petit cachet blanc dans ma main, que je mis ensuite à fondre sous ma langue. J'étais encore plus en colère contre lui, voilà des mois que je n'avais pas pris un seul anxiolytique, mais là, la situation l'exigeait. Il était hors de question qu'il soupçonne l'existence de ma maladie, encore moins maintenant, alors qu'il m'avait abandonné depuis deux ans.
    Une nouvelle profonde inspiration, et je sortis du véhicule, mon sac à l'épaule, et me dirigeai vers le hall d'entrée de l'université. Selon toute logique d'ici une dizaine de minutes la cloche des dernières heures de cours allait retentir, et lui il sortirait.
    Mon coeur battait la chamade, et deux doigts posés discrètement dans le haut de mon cou m'apprirent que c'était doucement en train de se calmer face aux effets miraculeux de la petite pilule blanche.
    Une fois à l'intérieur, je m'adossais à un mur, les bras croisés sur mon torse.
    Comme je l'avais prédis les cloches ne tardèrent pas à se faire entendre et une flopée d'étudiants tous plus pressés les uns que les autres d'aller vaquer à leurs occupations me dépassa, pour finir par se tarir lentement. Ca allait bientôt être le tour des professeurs. Une nouvelle profonde inspiration en veillant à bien gonfler le ventre me permis de reprendre le contrôle sur mon anxiété grandissante de seconde en seconde, comme si c'était le décompte vers ma mort. Comme si d'un coup lorsqu'il apparaîtrait j'allais m'écrouler là, raide mort. En aurait-il quelque chose à foutre d'ailleurs, si une telle chose arrivait? Cette pensée étira mes lèvres dans un rictus sarcastique, qui ne dura que quelques secondes parce qu'un poignard venait de s'enfoncer profondément dans mon palpitant. Il était là, il arrivait, tout sourire accompagné d'une étudiante du style "gros cul, gros seins" qui minaudait ouvertement à côté de lui. Et lui, il avait ce sourire débile que je ne lui connaissais que trop bien. Le sourire "et si tu passais à la maison, ce soir?"
    Il ne m'avait pas vu, de toute évidence. C'était mon moment, l'heure de mon entrée en scène, le tomber de rideau, le début du grand spectacle, alors ?
    «T'as pas changé, Orphéus.» Marmonnais-je entre mes dents. Oh non, il n'avait pas changé, et la vérité me tombait en pleine face. Voilà deux ans qu'il s'amusait donc à tremper son biscuit dans je ne sais combien d'étudiant(e)s pendant que moi je souffrais le martyr et que je priais pour un signe que ne sera jamais venu. Cela n'en décupla que davantage ma colère, et je comptais bien réduire sa réputation auprès de ses étudiants en l'espace d'une demi seconde. Je m'avançais donc dans leur direction, et me postait devant eux, ce qui les forçait à s'arrêter.
    Lorsque son regard croisa le mien je pus y lire de l'effroi, évidemment qu'il m'avait reconnut, j'étais son mari après tout, depuis presque dix ans.
    La jeune fille semblait interloquée par le soudain silence de mort de son professeur si sexy. Je tendis alors une main ironique en direction d'Orphéus.
    « Professeur Gladus, j'ignore si vous vous souvenez de moi, je suis le Docteur Aaron Gladus, vous savez, votre mari.» Mes yeux brillaient d'une haine farouche, mais ma voix ne flanchait pas et était tout ce qu'il y avait de plus cordiale et limite chaleureuse. J'eus même l'audace d'adresser un sourire sympathique à la jeune fille qui l'accompagnait et visiblement ne savait plus où se mettre, mais ne manquerait pas d'aller raconter ça dans un SMS groupé à tous ses amis aussi rapidement qu'elle se serait sortie de cette situation embarrassante.
    Hé oui Orphéus, t'as un paquet de points d'avance dans cette guerre que tu as déclaré voilà deux ans, mais là je viens d'en marquer un magnifique, tu ne trouves pas?

    Codage par Libella sur Graphiorum
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    Lien du postMar 24 Sep 2019 - 19:53
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    Ils écoutent, peut-être pas assez à mon gout. L’ennuie est palpable lors de ces dernières heures de cours…Je les comprends, je suis moi-même pris d’une envie soudaine de fuir, de m’en aller loin de ces murs trop étouffants. Besoin de m’en aller, de fuir, de prendre le large pour aller boire un verre après avoir fait un saut à la clinique vétérinaire pour voir si tout allait bien de ce côté-là. Demain, j’enrôle le rôle de vétérinaire toute la journée, laissant la cravate et la chemise dans le placard. Demain, je ne serais pas un professeur, mais davantage un médecin pour ces animaux bien plus compréhensif que la gente humaine. Avec eux, pas besoin de tricher, de regarder ailleurs. Non, les animaux sont sincères, sont eux-mêmes sans contrefaçons, sans mensonges. Assis sur le bord de mon bureau, ma voix porte assez loin pour que ceux du dernier rang entendent mes propres, mes explications. Certains avec un ordinateur sur les genoux, d’autres qui prennent des notes écrites, d’autres plus paresseux essayeront de voler les synthèses de leurs compagnons et donc, ne foutent rien que dormir à moitié sur leur chaise. Dieu sait que j’ai une folle envie de prendre mon bic et le lancer sur ces endormis…mais je m’abstiens, ça serait clairement mal vu par la direction…ou pas…Un peu de sévérité n’a jamais tué personne, si ? Alors que l’idée se fait de plus en plus alléchante, l’heure de la fin sonne et je me maudis de ne pas avoir pris la décision à temps. La prochaine fois peut être…Saluant quelques personnes, je commence à ranger mes affaires lorsqu’une de mes étudiantes approche, me pose quelques questions que je sais totalement stupide. Elle n’est pas de ceux qui n’écoutent pas, qui ne savent pas. Non, Gabrielle est une fille intelligente, elle l’a déjà prouvée malgré le début de cette année. Non, si elle est ici c’est pour d’autres raisons, que je devine aisément…Sourire sur le coin des lèvres, le regard pétillant, je réponds discrètement à ses avances dangereuses. Oui, je joue avec le feu, je joue de ces charmes que j’aime exploiter, dont j’aime enivrer les autres. Si jamais je me fais chopper, c’est le renvoie immédiat, mais la jeunesse a quelque chose d’exquis à mes yeux. M’avançant en sa compagnie vers la sortie, je m’entête à parler du cours précédent comme si elle n’avait rien compris, exploitant le plus possible ce temps qui nous est offert…Peut-être que j’aurais dû regarder devant moi, peut-être aurais-je dû être plus attentif à cette personne qui s’approche de nous et qui me fait figer net comme si un mur s’était placé devant ma gueule. Parce que cette voix, je la connais parfaitement bien. Cette voix, elle me fait vibrer de l’intérieur, me tord les tripes comme depuis des années…Neuf ans, enfin, sept étant donné que les deux dernières années sont nulles et non avenues vu ma fuite. Une main qui se tend en ma direction, les mots sortent de sa bouche mais pas de la mienne. « Je…hm…que… » Et bien voilà…je retombe en enfance, perds mes mots comme un enfant de six ans incapables d’en placer une. Elle n’existe plus, elle ne semble plus réelle, l’étudiante à mes côtés s’est effacée de ma vision étant donné que mes yeux sont figés sur Aaron…mon mari. Sa main est toujours tendue et moi, je suis toujours silencieux, enfin presque. Je dois reprendre le contrôle, me reprendre avant de me ridiculiser entièrement. Bien joué mon ange, je vois que tu n’as pas perdu la main… « Gabrielle, je suis navré, je me ferais un plaisir de t’expliquer la suite la prochaine fois que nous nous croiserons. Mais mon mari semble d’humeur…taquin. » Elle m’offre un signe de la tête assez express, essayant discrètement de regarder cette main que j’ai enfouie dans la poche de ma veste, empêchant un quelconque regard sur cet annuaire dépourvu d’alliance. Mon mari…Voilà bien des années que je n’ai plus dit de telles choses, sauf à Alexa quand je lui ai avouée être marié à un homme. Pas le plus glorieux de mes souvenirs. Une fois qu’elle se décide à bouger, je me tourne de nouveau vers Aaron, ayant repris bonne contenance. « Jolie présentation…Je me demandais si tu allais finir par me retrouver ou encore, si tu allais finir par m’envoyer les papiers du divorce. » Dis-je enclin à l’ironie mauvaise, bien que ma gorge se noue face au visage de cet homme qui au fond, est et restera toujours cet homme dont je suis amoureux. Folie. « Tu veux régler nos comptes dans le couloir, ou accepteras-tu de me suivre dans mon bureau ? Histoire d’éviter une scène de ménage devant mes étudiants ? » Demandais-je en grimaçant, glissant mes iris sur un petit groupe qui s’est formé derrière nous, observant la scène avec attention, Gabrielle étant de ceux-ci.
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    Lien du postMar 24 Sep 2019 - 22:33
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    Voir le visage de mon mari se décomposer de la sorte avait un côté profondément jouissif. Je venais de remporter une bataille, mais certainement pas la guerre. Avais-je envie de la mener cette guerre après tout? Je le regardais congédier la jeune étudiante en prétendant que j'étais d'humeur taquine. Oh non, j'étais tout sauf d'humeur taquine. J'avais en réalité juste envie de m'effondrer devant ces deux yeux bleus qui ne quittaient plus les miens et qui faisaient battre mon coeur comme s'il s'était s'agit de celui d'un adolescent qui découvrait l'amour. J'avais envie de m'effondrer à genoux et de pleurer toutes les larmes de mon corps, de lui demander pardon pour les coups portés ce soir là, et de le supplier de m'aimer encore, comme avant. Je sentais mon coeur se déchirer à chaque seconde qui passait dans un silence de mort, tandis que la jeune fille se décidait enfin à s'en aller. Je me raclais la gorge et détournai un instant mon regard du sien, le temps de prendre une bouffée d'oxygène, le temps de reprendre le contrôle. Parce qu'il était partit après tout, il m'avait abandonné, alors non je ne le supplierais pas. Et là les mots tombèrent, comme un couperet, comme un glaive enfoncé en plein dans les tripes, tranchant de chaque côté mes boyaux sans aucune pitié. Mon regard se replongea alors dans le sien, une nouvelle fois il pouvait y lire cette haine farouche, mais ils brillaient, ils brillaient de ces larmes qui ne couleraient pas. J'avais assez pleuré pour lui. Mon pouce et mon index vinrent simplement jouer avec mon alliance que moi, je ne retirerais probablement jamais. Ce simple anneau en or blanc qui représentait l'éloge funèbre de la promesse que je lui avais faite le jour de notre mariage. Le jour où j'avais déposé mon coeur entre ses mains bourrues. Un vague frisson me parcourut la nuque tandis qu'il me proposait d'aller régler nos comptes dans son bureau, plutôt que de faire une scène de ménage devant ses étudiants. Voyant son regard passer derrière moi, je me tournais pour regarder les étudiants regroupés là, tels des vautours. Il y a deux ans j'aurais tapé ma crise en public sans le moindre état d'âme, mais j'avais changé. Son départ m'avait profondément déchiré et ça avait chamboulé un paquet de trucs dans mon comportement. Aussi je lui répondis d'un simple signe de main en direction de son bureau, lui signifiant mon accord pour qu'on aille s'expliquer à l'abris des regards. Personne n'avait besoin d'assister à ce qui allait se dérouler lorsque nous aurionss atteint ce bureau. Je le suivais d'ailleurs, dans le plus grand des silences, et lorsqu'enfin nous atteignirent la fameuse pièce, je refermai la porte derrière moi et m'y adossais. Mon regard se fixa sur lui, il était là dos à moi, le temps de quelques secondes. J'observais ses cheveux, sa nuque que j'avais embrassé un bon milliards de fois, son dos musclé, mais je ne descendis pas plus bas parce que... Parce que depuis qu'il était partit le sexe faisait partie du passé. Je lui étais resté fidèle tout ce temps. Quand enfin il se retourna pour me faire face je pris une profonde inspiration. « Divorcer, c'est ce que tu veux Orphéus ? Pourquoi ne pas avoir fait envoyer les papiers toi-même dans ce cas ? Contrairement à moi tu savais où j'étais.» Je me plongeais une nouvelle fois dans son regard, ses mots de tout à l'heure m'avait profondément blessé mais je crois qu'on en était plus à ça près au final.
    Mes doigts tremblaient je le savais, ainsi que mes lèvres, mais je m'efforçais de rendre ça le plus discret possible, parce que ce n'était pas le moment de me taper une de ces attaques de panique que j'avais toujours tout fait pour lui cacher.
    Je n'avais pas envie de crier finalement. C'était comme si en le voyant ma colère s'était mût en une immense tristesse. J'avais passé 8 ans de ma vie à me disputer avec lui parce qu'il buvait trop, parce qu'il regardait d'autres personne en s'en foutant royalement que ça puisse me blesser. Il m'était resté fidèle pendant 8 ans, je le savais, mais est-ce que ça rendait ses flirts moins douloureux? Et là j'étais juste fatigué de me battre, j'étais fatigué de me disputer. Alors je me redressai et m'approchais de lui. « Au début je suis venu ici parce que j'avais envie de te cracher ma haine au visage. Mais j'suis fatigué, Orphéus.» Une fois à seulement quelques centimètres de lui, je plongeais mon regard dans le sien, laissant une nouvelle vague de frissons me traverser. « Maintenant j'ai compris qu'être avec moi n'est pas ce que tu veux. Et je t'aime bien assez pour accepter ça, parce que ton bonheur a toujours compté plus tout pour moi.» Je me tus un instant pour lui laisser le temps d'ingérer mes propos.
    « Alors tu vois j'suis là, je dépose les armes. Maintenant je veux juste comprendre pourquoi tu m'as fais ça à moi ? Pourquoi t'es partis du jour au lendemain? Pourquoib tu m'as laissé... tout seul?» A ces mots une nouvelle flopée de larmes se fraya un chemin jusqu'à mes yeux, mais ces larmes là non plus ne couleraient jamais.
    « Une fois que tu m'auras répondu, je disparaîtrais de ta vie, je t'en fais la promesse, parce que j'crois pas que je pourrais te pardonner un jour.»
    Les choses étaient posées et dites, du moins en ce qui me concernait. J'avais besoin de comprendre pourquoi.
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    Lien du postMar 1 Oct 2019 - 13:37
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    L’amour s’effrite, devient bien souvent, une illusion, un soupire parmi tant d’autres. J’en suis conscient, j’ai bien trop rapidement compris que le pouvoir de l’amour n’existe que dans les contes de fées, que dans les histoires pour endormir les enfants…Pourtant, en regardant mon mari de la sorte, je me souviens aisément du pourquoi et du comment je suis tombé amoureux de lui. Ce regard rempli de haine mais tellement émotionnel en même temps. Ces larmes qui ne veulent pas couler, qui restes coincées à la limite de ses longs cils noirs. Je connais. Oui, je connais ces sensations, je connais la souffrance d’un cœur qui se fend, qui se brise. Je connais la sensation d’une gorge qui se noue, qui devient tellement douloureuse qu’elle en rend notre être en souffrance constante. Pourtant, je reste de marbre, je cache bien des choses pour éviter de faire face à la tempête émotionnelle qu’il éveille, qu’il allume en moi. Peut-être est-ce pour cette raison, également, que j’ai fuis ? Peut-être parce que, en sa présence, je me sens plus…instable, misérablement empathique, misérablement con et émotif…Je sais pourtant que ce n’est pas une tare, mas cette dernière dispute fut trop violente pour qu’elle ne signe pas notre arrêt de mort. Alors oui, quand il me fait signe pour aller à mon bureau, je ne perds pas une seconde pour ouvrir la marche et m’éloigner des regards indiscrets. Que faire ? Que dire ? Il n’y a rien qui sort et le silence lourd de ma moitié n’aide absolument pas dans la démarche. Au fond, je me suis dis qu’il ne chercherait plus à me retrouver, qu’un jour ou l’autre, les papiers du divorce feront leurs apparitions. En aurais-je été soulagé ? Etrangement, non. Non, je n’aurais pas été soulagé de cet acte, cela aurait fini d’achever les barrières que je m’acharne à tenir debout. Ouvrant la porte de mon bureau, je me presse à l’intérieure pour déposer mon sac sur le bureau. Enlevant ma veste, j’entends la porte se fermer, je sens son regard brûlant le long de mon dos. Milles sensations me reviennent, autant que des souvenirs parfois malsains, parfois envoutants. Je n’ai pas oublié sa façon de me toucher, de m’embrasser. Trop souvent, encore aujourd’hui, j’y repense, comblant le manque de la plus terrible des façons. Et là, pour le coup, je me sens minable. Poussant un soupire évident, je me tourne enfin vers lui, prêt à affronter le fantôme d’une vie non achevée. Et ses paroles résonnent, sont stupides. Il sait. Oui, il sait que le divorce bien que la solution logique, n’est pas la mienne. Comme une chaîne invisible qui me maintient liée à lui. « Pour toujours et à jamais…c’est les vœux que nous avons prononcés il me semble. Tu sais que des deux, je ne serais pas celui qui nous engagera là-dedans Aaron… » Croisant les bras devant moi, je m’appuie contre mon bureau. Mon visage n’a rien de mensonger, les masques tombent trop facilement en sa présence, à son contact. Et plus il avance et plus je manque d’air…Et plus il avance, plus mon myocarde s’accélère, rate des battements. Mains posées sur mes avant-bras croisés, j’enfonce légèrement mes ongles dans mon pull pour tenter de garder une certaine contenance. Et ses mots frappent là où ça fait mal. Il est fatigué, moi aussi, mais qui de nous l’est plus que l’autre ? Lui, sûrement…Il s’arrête à quelques centimètres et je manque d’air, autant à cause de la distance que des mots qui suivent, qui brutalisent. Je n’aurais jamais cru ça possible…Aaron qui dépose les armes, qui ne crie pas, qui ne hurle pas, ne démonte pas le bureau…Il est là, dépité, les larmes paralysées derrière ses iris, déposant les armes tant la difficulté est trop grande à surmonter. Passant une main dans mes cheveux puis le long de mon visage, je tente de calmer les tremblements qui apparaissent, qui malmènent mes articulations. « Aaron… » Murmurais-je la gorge nouée, la boule au ventre. Me redressant un peu pour être droit, réduisant ainsi davantage la distance minime qui nous sépares, je plonge mes iris dans les siennes. « A quoi bon continuer là où nous avons clairement échoués ? Nous en sommes venus à nous taper dessus, je ne sais pas si tu réalises ! » Fronçant les sourcils, je décroise les bras, lève la main pour caresser sa joue mais me ravise au dernier moment. « Si tu veux entendre que je ne t’aime plus, ce n’est pas le cas…je t’aime toujours, tu me manque bien trop souvent, mais quand ça arrive je me rappel de ce qu’était nos dernières années… » Rabaissant la main, je pousse un autre soupire avant de me reculer de nouveau, venant poser mes mains sur le bureau pour les garder occupées. « Si j’ai fait ça, c’est parce qu’égoïstement, je refuse de divorcer, peut-être parce que au fond, j’y crois encore, mais je ne voyais pas d’autres solutions…m’échapper, nous libérer tous les deux d’une existence faite de bagarres, de cris, de rancœurs…Si tu veux divorcer Aaron, tu lanceras la machine, mais comme je viens de te le dire, je ne ferais pas les démarches. » J’avais détourner mon regard, comme un enfant pris en faute, comme un gosse incapable d’accepter l’inévitable…
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    Lien du postMar 1 Oct 2019 - 14:39
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    Pour toujours et à jamais... Et un nouveau couteau enfoncé droit dans mon coeur ce coup là. Je baissais un instant mon regard sur ses mains, dépourvues de l'alliance qui faisait symboliquement de nous ce que nous étions. Deux fous, deux étrangers qui pour une raison aussi étonnante qu'inconnue étaient tombés amoureux. J'me souviens encore du soir où il m'avait accosté à la bibliothèque, parce que monsieur galérait en chimie et qu'il avait entendu dire que je m'en sortais très bien par une de ses conquêtes. Ce souvenir eut le don de m'arracher un sourire. Evidemment comme c'était dans sa nature il s'était montré entreprenant, et faut dire qu'à l'époque j'avais été très clair, mon cul n'était pas à vendre. Je ne figurerais pas dans son foutu tableau de chasse.Pourtant j'avais malgré tout accepté de l'aider, pour la chimie. Je me souvins encore du jour où il m'annonça qu'il était amoureux, de moi, l'intello, le blondinet maigrichon au sale caractère, celui qu'on aurait pu victimiser dans les couloirs si je n'avais pas eut une si grande gueule. Je l'avais fais galérer, parce que je ne voulais pas que des mots, je voulais des preuves.
    Et un an après ça nous étions devant le maire, à signer ces papiers qui nous lieraient à jamais. Mon regard remonta jusqu'à son visage.
    « Alors qu'est-ce que tu veux, Orphéus? Une seconde jeunesse? Le droit de te taper tout ce qui bouge pendant que je souffre le martyr en te sachant dans d'autres bras que les miens ? Moi non plus je ne divorcerais pas. Je t'ai juré fidélité tu te souviens?» Lui aussi m'avait juré fidélité mais je préférais ne pas en rajouter sur ce point qui pour moi était une véritable torture. Et voilà que je n'étais plus qu'à quelques centimètres de lui, mon visage juste assez loin pour me retenir de faire ce que mon corps, chacune de mes cellules me hurlaient.
    J'écoutais sa diction suivante avec la plus grande attention, mon regard ne se détournant jamais du sien, comme un aimant flottant vers sa destination, celle qui l'attend depuis toujours. « Oui, on s'est tapés dessus, Orphéus, et je suis sincèrement désolé pour ça. Mais Pour toujours et à jamais était suivi de pour le meilleur et pour le pire.» Et ça, cette soirée là, ça avait été le pire. Une dispute comme on avait jamais eut. Je déglutis une nouvelle fois péniblement. « Je n'suis pas venu pour arranger les choses comme je te l'ai dis...» Mais je fus coupé par cette main qui se dirigeait vers mon visage, et ces mots, il m'aimait. Je fermais un instant les yeux, dans l'attente de cette caresse qui ne vint jamais, aussi je les rouvris, fixant un instant mes chaussures. Nos dernières années... Nos dernières années avaient été un mélange de détresse intense et d'amour passionné, de bonheur à l'état brut. « Nos dernières années ont été comme ça parce que je me noyais sous le travail pour oublier que pour toi j'avais quitté mon pays, ma famille et que ça c'était...» Je me tus. Il ignorait tout de ma maladie, allais-je lui annoncer maintenant, qu'avec ma maladie un tel changement de vie était presque impossible à supporter pour le malade ? Que c'était à cause de mes angoisses permanentes que j'avais autant pété les plombs? Que parfois pendant que nous dinions au restaurant si je n'avais subitement plus d'appétit c'est parce que je m'imaginais devenir fou l'espace de dix minutes et le planter cinquante fois avec mon couteau? Je savais que j'étais en partie responsable de ce cruel échec, mais je n'étais pas le seul, au final il avait lui aussi son caractère bien trempé, lui aussi il avait pété les plombs, lui aussi il avait fait le con. Je le regardais s'éloigner, ce qui me sortis de mes pensées et j'écoutais ses derniers mots.
    « Et tu penses qu'en partant à des milliers de kilomètres il y avait une chance pour que ça fonctionne encore? Tu t'es peut-être libéré toi, mais moi tu m'as enchaîné Orphéus, tu m'as enchaîné parce que j'te déteste d'être partit, j'te déteste de m'avoir abandonné comme ça, et pourtant, ça fait deux foutues années que j'peux pas regarder qui que ce soit d'autre que toi. Et pourtant crois-moi y'en a qui ont essayé quand la nouvelle s'est répandue à l'hôpital, mais j'peux pas Orphéus, parce que y'a que toi. Je mange plus, je dors plus, j'me contente de respirer et de t'aimer. C'est en moi. Comme un virus incurable.» Mes mots étaient francs et empreints d'une forte émotion, comme si ce mélange d'amour et de haine devenaient physiquement palpables à travers mes mots. Je contournai son bureau pour venir me planter à côté de lui. « Je ne suis pas venu que pour savoir, je suis venu aussi pour récupérer ce que tu m'as volé.» Ma main se glissa sous son menton et tandis que j'observais longuement chaque trait de son visage, je vins déposer mes lèvres contre les siennes, dans un baiser doux et peut-être plus amoureux que tous ceux que je ne lui avais jamais donné, le coeur battant la chamade à la fois d'amour, et de souffrance. Je finis par me détacher de lui, la respiration légèrement plus rapide et une larme ayant coulé sur ma joue droite, je me reculais de deux pas. « On ne s'imagine jamais qu'un baiser sera le dernier, alors j'étais incapable de me rappeler, la dernière fois que tu m'avais embrassé. Maintenant j'ai au moins ce souvenir. Aurevoir, Orphéus.» Je fis volte face et sans un mot parcourut rapidement la distance qui me séparait de la porte, que j'ouvris d'un geste désorganisé tant mes doigts tremblaient...
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