Beth était rentrée du Summer Camp en avance pour préparer sa rentrée. Elle avait hâte de retrouver l'hôpital et d'enchainer les gardes même si elle savait qu'on allait la ménager à son retour à cause de ce qu'elle avait vécu cette année. Elle avait quand même plus que hâte de retrouver sa vie. Puis rentrer plus tôt, lui permettait aussi de pouvoir voir ceux qui étaient restés à Boston ou qui étaient partis ailleurs qu'au Summer Camp comme sa famille. Elle avait bien croisé Wil au Canada, mais pas Charlie ni Alexander, Alexander rentré en Angleterre en fait mais qui avait accepté de revenir à Boston plus tôt pour faire cette petite réunion de famille. Beth et sa simplicité détonnante dans ce monde de royauté, elle avait commandé des pizzas pour que les frère et soeurs se retrouvent autour d'un repas convivial sans pour autant sortir les grands plats. Son loft était joli et décoré avec gout, ça suffirait pour le cadre luxueux et puis si ça n'allait pas à certains ce n'était pas grave en fait. Il n'y avait pas besoin de sortir les couverts en or pour pouvoir se retrouver. Elle attendait donc d'une minute à l'autre le premier Windsor qui oserait pointer le bout de son nez.
❝ Family time ❞ BETH & WILHELMINA & CHARLIE & ALEXANDER
« Altesse … ? Nous allons amorcer notre atterrissage. Si vous voulez bien vous donner l’obligeance d’attacher votre ceinture. ». La séraphique voix au timbre de soprano léger, de la plantureuse hôtesse de l’air engoncée dans son uniforme cobalt, cajole tes sérénissimes oreilles et s’affaire à lever en douceur le rideau de tes paupières sur tes billes caramel. Avec autant d’élégance et de distinction que possible, tu te racles subtilement la gorge afin de t’éclaircir la voix. Bon an mal an, tu parviens à mouvoir ta carcasse engourdie et à la seoir convenablement, sur le siège chauffant en cuir d’agneau nappa inclinable du jet privé de la famille. « Merci Lynn. », rétorques-tu laconiquement sur un rocailleux ton encore endormi, en exécutant la consigne t’ayant été très affablement énoncée. Le tout gréé à une esquisse crispée des lippes. La faute au cérémonieux « Altesse », qui ne manque jamais de te faire quelque peu grincer des dents. L’arc de tes lèvres décoche un soupir occis, tandis que les doigts ankylosés de ta dextre s’animent pour décacheter le bouton de ton polo Fred Perry turquoise t’étranglant le gosier. Tempe câlinant le hublot, tes soucoupes brunes contemplent songeuses les feux illuminant « la cité piétonne » au plus fort des ténèbres de la nuit, jusqu’à ce qu’un essaim de secousses ne vienne troubler la quiétude régnant dans l’appareil. L’occiput se retrouvant soudainement projeté contre l’appui-tête, ta mandibule se visse et ton souffle suspend son vol. Cils cadencés les uns aux autres, la crispation sclérose l’entièreté de ta plastique de « Petit Prince des cœurs », et tes cuticules lacèrent le cuir des accoudoirs du siège t’encadrant de part et d’autre. Ce n’est que lorsque tout se tait, s’éteint et s’arrête que tu te risques à rouvrir timidement les yeux et mettre un terme à ton apnée, en poussant une expiration digne d’un titan. Tes trapèzes s’affaissent. Les phalanges cessent de maltraiter leurs cossues prises. Les traits de ta frimousse opaline se défroissent et retrouvent leur harmonie. La sérénité d’âme recouvrée, tu défais ta ceinture et agrippes les poignées du totte bag gisant à tes pieds, et contenant des accus de glace ainsi que des « munitions » en vu de la réunion au sommet avec Mesdemoiselles tes sœurs. Dans un flegme so british, tu quittes l’oiseau mécanique et descends la passerelle, non sans omettre de saluer et remercier dans un sourire de playboy ultra-brite, l’hôtesse de l’air te souhaitant de passer un agréable séjour. Le chauffeur censé t’attendre sur le parking de l’aéroport s’occupant de la réception de tes bagages, tu traverses donc d’une démarche aristocratiquement indolente le hall à la verrière donnant sur un baldaquin de velours serti de sequins stellaires. Dehors, la Berline anthracite tout droit sortie d'un film de James Bond et immatriculée « GB », ronronne tel un chaton croulant sous les caresses. Ton galbe bien ferme et rebondi posé sur la banquette arrière, tu captures le regard de ton fidèle chauffeur en mirant dans le rétroviseur intérieur du petit bolide. « Bonsoir Lars. A Cambridge chez ma sœur Elizabeth, je vous prie. », sommes-tu très courtoisement en glissant une main dans ta houppe châtain, afin de rabattre une mèche taquinant tes orbes noisette. Un ampoulé et pompeux « Certainement Monsieur le Comte. », répliqué dans un accent de la région de Glasgow à couper au couteau – et te faisant gentiment sourire – et ton carrosse se met en branle. Extirpant ton portable des catacombes de la poche de ton jeans, tu tues le temps en naviguant sur une célèbre application qui n’est plus à présenter. Ton pouce balaye compulsivement l’écran de droite à gauche, jusqu’à ce qu’un profil te fasse frémir. Un homme de vingt-huit. Gemmes d’émeraude. Faïence divinement hâlée. Mâchoire saillante parsemée d’une subtile barbe de trois jours. Crinière de jais souple et soyeuse. Bouche pulpeuse et gourmande ne demandant qu’à être dévorée. Ton myocarde se met à faire d’incontrôlables loopings dans ta cage thoracique. Haletant, la gorge sèche et nouée, les paumes moites et le pouce tremblotant en lévitation au-dessus de l’icône « like » ; tu déglutis âprement le si peu de salive qu’il te reste, alors qu’une goutte de sueur perle de ta tempe et sinue sur ta mâchoire, jusqu’à s’embourber dans ta fine pilosité faciale. La voix de fumeur caverneuse de ce brave Lars, t’informe révérencieusement de ton arrivée à bon port. Fébrile, tu accuses un soubresaut, pianotes promptement sur ton téléphone afin de le verrouiller, et le rengaine en quatrième vitesse dans ta poche tel un meurtrier se hâtant de cacher l’arme de son crime. Tes victuailles liquides en main, tu remercies ton chauffeur pour son obligeance, le pries de bien vouloir déposer tes valises dans ton humble demeure et lui donnes le reste de sa soirée. Un petit trajet en ascenseur plus tard, tes phalanges joues des percutions sur la porte d’entrée de « Bee », qui ne tarde pas à s’ouvrir. « Quelqu’un a mandé un sommelier ? », demandes-tu sur un ton badin en arquant malicieusement les sourcils, et secouant le baluchon contenant tes offrandes millésimées piquées en douce dans la cave de "Daddy" à St. James's Palace. Tu accuses un imperceptible pas de recul et ton rire mélancolique habille le silence, lorsque ta vivifiante tornade blonde enroule ses bras délicats autour du « V » de ta taille gainée et appose son oreille contre ton muscle pectoral. Tendrement, tes puissants abattis viennent enserrer ses petites épaules bien rondes. Le chef incliné, tu ornes le cuir chevelu du sommet de son crâne d’un long et langoureux baiser et ravis tes narines en humant la douce fragrance iris de son shampoing. « Je crois bien que la dernière personne m’ayant fait la grâce d’une telle fête, devait être un corgi de notre bien-aimée Majesté. », ironises-tu en te fendant en un nouvel éclat de rire un tantinet contenu. Vos corps dénoués, tu replaces lentement une mèche d’écheveaux d’or derrière l’oreille de ta cadette et lui décernes un de tes rictus attendris, que seuls tes sœurs et les hommes parvenant à faire galoper ton palpitant peuvent se taguer d’apprécier. Wee, Bee, Cee … bien plus que des sœurs. Pour toi qui les aimes plus que ta vie, mais qui ne sais hélas guère toujours comment le leur dire et leur montrer.
En retard. Une fois de plus, j’allais encore arriver en retard. J’avais honte. Et dire que Beth m’avait invité chez elle, qu’allait-elle encore penser de moi et de ma non-ponctualité ? Je rageais à l’arrière de mon taxi, observant en même temps les paysages défiler à travers la vitre. Front posé contre celle-ci, je m’amusais à créer de la buée puis à dessiner des formes de spirales. Heureusement, je n’allais pas être seule dans la même pièce avec Beth, qui sait ce qui pourrait se passer ? Je pouvais au moins compter sur Alex pour apaiser la situation, bien que ça ne soit pas son rôle premier. « Nous sommes arrivés Madame. » Je me redresse furtivement, comme-ci on venait de me prendre la main dans le sac, je secoue négativement la tête comme pour me remettre les idées en place. « Merci. » Je tends maintenant des billets au chauffeur de taxi pour payer ma course. Je n’avais toujours pas ma propre voiture, alors je jetais un fric monstre dans mes courses de taxi, heureusement que j’en avais les moyens. Je sors du taxi, défroisse ma robe en passant des mains fébriles dessus puis prends une profonde inspiration. Comment ça va se passer ? Je ne préférais pas y penser. Alors prenant mon courage à deux mains, je m’avance vers la porte d’entrée, de ce qui semble être l’endroit où vis Beth. Je toque trois grands coups à la porte et attends patiemment qu’on vienne m’ouvrir la porte. Voyant que personne ne répondait, je laissais mon regard vagabonder de droite à gauche, cherchant en vain une solution à mon problème. N’en trouvant qu’une seule, je prends l’initiative d’ouvrir la porte pour tomber nez à nez avec Beth et mon cher et tendre Alex. « Je suis désolée pour le retard… » Honteuse, je détourne rapidement le regard avant d’esquisser un fin sourire entendu. « J’ai ramené ça pour toi Beth. » Je lui tends une composition florale. Cette attention partait d’un bon sentiment et voulait dire, enterrons la hache de guerre frangine. « Au faite. J’ai reçu un texto de Charlotte. Elle ne pourra pas venir finalement… » Nous voilà alors en comité réduit.
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Beth était rentrée du Summer Camp en avance pour préparer sa rentrée. Elle avait hâte de retrouver l'hôpital et d'enchainer les gardes même si elle savait qu'on allait la ménager à son retour à cause de ce qu'elle avait vécu cette année. Elle avait quand même plus que hâte de retrouver sa vie. Puis rentrer plus tôt, lui permettait aussi de pouvoir voir ceux qui étaient restés à Boston ou qui étaient partis ailleurs qu'au Summer Camp comme sa famille. Elle avait bien croisé Wil au Canada, mais pas Charlie ni Alexander, Alexander rentré en Angleterre en fait mais qui avait accepté de revenir à Boston plus tôt pour faire cette petite réunion de famille. Beth et sa simplicité détonnante dans ce monde de royauté, elle avait commandé des pizzas pour que les frère et soeurs se retrouvent autour d'un repas convivial sans pour autant sortir les grands plats. Son loft était joli et décoré avec gout, ça suffirait pour le cadre luxueux et puis si ça n'allait pas à certains ce n'était pas grave en fait. Il n'y avait pas besoin de sortir les couverts en or pour pouvoir se retrouver. Elle attendait donc d'une minute à l'autre le premier Windsor qui oserait pointer le bout de son nez.
« Altesse … ? Nous allons amorcer notre atterrissage. Si vous voulez bien vous donner l’obligeance d’attacher votre ceinture. ». La séraphique voix au timbre de soprano léger, de la plantureuse hôtesse de l’air engoncée dans son uniforme cobalt, cajole tes sérénissimes oreilles et s’affaire à lever en douceur le rideau de tes paupières sur tes billes caramel. Avec autant d’élégance et de distinction que possible, tu te racles subtilement la gorge afin de t’éclaircir la voix. Bon an mal an, tu parviens à mouvoir ta carcasse engourdie et à la seoir convenablement, sur le siège chauffant en cuir d’agneau nappa inclinable du jet privé de la famille. « Merci Lynn. », rétorques-tu laconiquement sur un rocailleux ton encore endormi, en exécutant la consigne t’ayant été très affablement énoncée. Le tout gréé à une esquisse crispée des lippes. La faute au cérémonieux « Altesse », qui ne manque jamais de te faire quelque peu grincer des dents. L’arc de tes lèvres décoche un soupir occis, tandis que les doigts ankylosés de ta dextre s’animent pour décacheter le bouton de ton polo Fred Perry turquoise t’étranglant le gosier. Tempe câlinant le hublot, tes soucoupes brunes contemplent songeuses les feux illuminant « la cité piétonne » au plus fort des ténèbres de la nuit, jusqu’à ce qu’un essaim de secousses ne vienne troubler la quiétude régnant dans l’appareil. L’occiput se retrouvant soudainement projeté contre l’appui-tête, ta mandibule se visse et ton souffle suspend son vol. Cils cadencés les uns aux autres, la crispation sclérose l’entièreté de ta plastique de « Petit Prince des cœurs », et tes cuticules lacèrent le cuir des accoudoirs du siège t’encadrant de part et d’autre. Ce n’est que lorsque tout se tait, s’éteint et s’arrête que tu te risques à rouvrir timidement les yeux et mettre un terme à ton apnée, en poussant une expiration digne d’un titan. Tes trapèzes s’affaissent. Les phalanges cessent de maltraiter leurs cossues prises. Les traits de ta frimousse opaline se défroissent et retrouvent leur harmonie. La sérénité d’âme recouvrée, tu défais ta ceinture et agrippes les poignées du totte bag gisant à tes pieds, et contenant des accus de glace ainsi que des « munitions » en vu de la réunion au sommet avec Mesdemoiselles tes sœurs. Dans un flegme so british, tu quittes l’oiseau mécanique et descends la passerelle, non sans omettre de saluer et remercier dans un sourire de playboy ultra-brite, l’hôtesse de l’air te souhaitant de passer un agréable séjour. Le chauffeur censé t’attendre sur le parking de l’aéroport s’occupant de la réception de tes bagages, tu traverses donc d’une démarche aristocratiquement indolente le hall à la verrière donnant sur un baldaquin de velours serti de sequins stellaires. Dehors, la Berline anthracite tout droit sortie d'un film de James Bond et immatriculée « GB », ronronne tel un chaton croulant sous les caresses. Ton galbe bien ferme et rebondi posé sur la banquette arrière, tu captures le regard de ton fidèle chauffeur en mirant dans le rétroviseur intérieur du petit bolide. « Bonsoir Lars. A Cambridge chez ma sœur Elizabeth, je vous prie. », sommes-tu très courtoisement en glissant une main dans ta houppe châtain, afin de rabattre une mèche taquinant tes orbes noisette. Un ampoulé et pompeux « Certainement Monsieur le Comte. », répliqué dans un accent de la région de Glasgow à couper au couteau – et te faisant gentiment sourire – et ton carrosse se met en branle. Extirpant ton portable des catacombes de la poche de ton jeans, tu tues le temps en naviguant sur une célèbre application qui n’est plus à présenter. Ton pouce balaye compulsivement l’écran de droite à gauche, jusqu’à ce qu’un profil te fasse frémir. Un homme de vingt-huit. Gemmes d’émeraude. Faïence divinement hâlée. Mâchoire saillante parsemée d’une subtile barbe de trois jours. Crinière de jais souple et soyeuse. Bouche pulpeuse et gourmande ne demandant qu’à être dévorée. Ton myocarde se met à faire d’incontrôlables loopings dans ta cage thoracique. Haletant, la gorge sèche et nouée, les paumes moites et le pouce tremblotant en lévitation au-dessus de l’icône « like » ; tu déglutis âprement le si peu de salive qu’il te reste, alors qu’une goutte de sueur perle de ta tempe et sinue sur ta mâchoire, jusqu’à s’embourber dans ta fine pilosité faciale. La voix de fumeur caverneuse de ce brave Lars, t’informe révérencieusement de ton arrivée à bon port. Fébrile, tu accuses un soubresaut, pianotes promptement sur ton téléphone afin de le verrouiller, et le rengaine en quatrième vitesse dans ta poche tel un meurtrier se hâtant de cacher l’arme de son crime. Tes victuailles liquides en main, tu remercies ton chauffeur pour son obligeance, le pries de bien vouloir déposer tes valises dans ton humble demeure et lui donnes le reste de sa soirée. Un petit trajet en ascenseur plus tard, tes phalanges joues des percutions sur la porte d’entrée de « Bee », qui ne tarde pas à s’ouvrir. « Quelqu’un a mandé un sommelier ? », demandes-tu sur un ton badin en arquant malicieusement les sourcils, et secouant le baluchon contenant tes offrandes millésimées piquées en douce dans la cave de "Daddy" à St. James's Palace. Tu accuses un imperceptible pas de recul et ton rire mélancolique habille le silence, lorsque ta vivifiante tornade blonde enroule ses bras délicats autour du « V » de ta taille gainée et appose son oreille contre ton muscle pectoral. Tendrement, tes puissants abattis viennent enserrer ses petites épaules bien rondes. Le chef incliné, tu ornes le cuir chevelu du sommet de son crâne d’un long et langoureux baiser et ravis tes narines en humant la douce fragrance iris de son shampoing. « Je crois bien que la dernière personne m’ayant fait la grâce d’une telle fête, devait être un corgi de notre bien-aimée Majesté. », ironises-tu en te fendant en un nouvel éclat de rire un tantinet contenu. Vos corps dénoués, tu replaces lentement une mèche d’écheveaux d’or derrière l’oreille de ta cadette et lui décernes un de tes rictus attendris, que seuls tes sœurs et les hommes parvenant à faire galoper ton palpitant peuvent se taguer d’apprécier. Wee, Bee, Cee … bien plus que des sœurs. Pour toi qui les aimes plus que ta vie, mais qui ne sais hélas guère toujours comment le leur dire et leur montrer.
