Revenir à Boston, c'était retrouver des vieilles connaissances. Partir un peu plus d'un an, c'était à la fois long et court. Assez long pour perdre complètement le fil, mais assez court pour qu'un grand nombre des personnes qui étaient présentes avant mon départ le soit toujours. C'était le cas de Maverick. Lui, il en avait rien eu à faire que j'me barre sur l'autre côte des USA et que je ne donne plus tellement de nouvelles. Il s'en fichait pas mal, se concentrant certainement sur sa propre vie qui devait être déjà bien remplie. J'aimais ça, qu'il ne m'en veuille pas. Ça nous permettait de nous "retrouver" sans perdre du temps avec de la rancœur. L'truc, c'est que je n'avais pas forcement le temps de faire les magasins en journée, allez savoir pourquoi, j'avais quand même accepté de m'échapper quelques heures du train train quotidien pour rire un peu en bonne compagnie. Si je n'étais plus étudiante à Harvard, pour sa part, c'était toujours le cas. Il se devait alors de se préparer pour l’événement le plus important de l'année étudiante : le bal de fin d'année. Mon rôle aujourd'hui, émettre un avis critique (ce que je savais très bien faire) sur sa tenue afin d'éviter un faux pas. Assise, les yeux rivés sur mon téléphone, je relevais le nez seulement quand j'entendais les anneaux du rideau glisser sur la tringle. « Il te fait un cul d'Enfer, mais il est trop court. Et la veste... soit t'es mal foutu, soit elle est mal taillée, l'un des deux » Petit sourire colgate pour faire passer l'information.

@Maverick Tenenbaum

Le retour de Laska, c'est à peu près la seule bonne nouvelle de ces dernières semaines. Bon, on avouera que le fait que ma meilleure amie s'en sorte détrône le palmarès. Mais elle comme moi, on a laissé un peu trop de nous dans le malheur. Alors je suggère à mon ancienne camarade de venir m'accompagner pour choisir un costume pour le traditionnel bal. Elle n'y sera pas cette année, la vie continue pour elle et je trouve que le concept de son affaire est juste dément. Je sors de la cabine en haussant les épaules, je me sens déjà trop serré à l'intérieur de cette veste. Je me tourne et je hausse les sourcils à sa réplique. « Je ressemble à un pingouin. » Et à un gamin qui gémit un peu trop fort si tu veux avoir mon avis. Je retire la veste pour ne rester qu'en chemise. « Je peux pas y aller en cuir t'es sûre ? » Parce que j'en serai franchement pas capable, mais je ne suis pas certain que ce soit approuvé par la Doyenne.

Les yeux rivés sur mon téléphone portable, j'attends que Maverick sorte de la cabine d'essayage afin de juger de son look. Sincèrement, heureusement que j'avais accepter de lui donner de mon temps pour l'aider, parce que ce n'était pas une mince affaire que d'habiller un homme. Dès qu'il se pointa, je relevais le nez pour émettre un avis plus que critique sur la situation, ce qui ne sembla pas le choquer le moins du monde. « Je ressemble à un pingouin. » - « Désolé de le dire chéri : les pingouin ont plus de classe que toi pour le coup » et je riais, fière de moi tout en continuant de le regarder sans grande inspiration. « Je peux pas y aller en cuir t'es sûre ? » qu'il demandait en retirant sa veste. À voir ma moue dubitative, il devait comprendre que c'était mort pour l'idée. « Si tu as envie de faire comprendre à ta cavalière que tu aimes le BDSM pour la faire fuir, alors oui, pourquoi pas... » Sourire colgate et d'un geste de la main, je le renvoyais dans sa cabine. « Next ».