Le soleil était de sortie aujourd’hui, j’avais décidée de l’accompagner dans sa tâche pour faire un tour dans le parc, me détendre un peu. J’adorais cette période de l’année, les arbres commençaient à fleurir, les oiseaux à chanter, les filles à sortir en minijupe. Je souriais en même temps que je regardais cette belle rousse passer devant moi, j’étais adossée sur ce banc à respirer pleinement et rien n’aurait pu gâcher cette journée.

Pendant un instant je fermais les yeux et profitais de la chaleur des rayons sur ma peau, j’entendais la brise légère du vent sur les feuilles avant d’entendre ce bruit presque inaudible, mais qui m’interpelait. C’était le bruit d’un poids qui tombait de ce gros arbre près du banc, on aurait pu s’attendre à un fruit mur si ça avait été la période.

En me penchant, je cherchais l’issue du bruit, et je découvrais ce petit animal roux, avec moi de forme que la belle passée un peu avant. Je caressais sa tête avec un doigt, et je regardais l’écureuil qui gémissait. Sans réfléchir je me penchais plus encore pour l’agripper avec deux doigt et le remmener contre moi.

- Hey, salut toi ! ça va ?

Je tapotais le front de l’animal, j’avançais ma main près de son museau en me disant qu’il réagirait, qu’il essayerait de laper mon doigt, mais rien. Il respirait, mais pour combien de temps ? Du bout de toujours un seul doigt j’essayais de palper ses côtes, je n’étais pas experte en ossature d’écureuil, mais ça avait l’air encore tout là.

- T’inquiète pas, je vais m’occuper de toi.

En installant mon nouvel ami dans le creux de mon épaule, je hâtais le pas en direction de cette boutique à l’entrée du parc. Je me maudissais d’avoir mis ces escarpins finalement tellement pas pratiques pour courir, mais qui allait si bien avec la couleur de ma jupe. Je continuais à avancer sans réfléchir, gardant une main près de l’animal jusqu’à arriver devant la devanture de l’animalerie.

S’il y avait bien un endroit où ils savent soigner les animaux blessés, c’était ici, non ? J’ouvrais la porte, essoufflée, et arrivait jusqu’au comptoir où les clients venaient habituellement pour payer. J’attendais qu’une dame d’un certain âge reparte avec son sac de croquette pour chat, et déposait l’écureuil sur la table quand c’était à mon tour.

- C’est pour un écureuil sauvage … J’ai besoin d’un remontant, parce que là il a le pouls faible.