Comment remarquer que rien n'est bien fait pour les handicapés sur ce campus ? Le devenir soi-même. Depuis que je me coltine des béquilles, je prends conscience du nombre de difficultés qu'on peut rencontrer dans une journée. Rien que les toilettes, c'est la galère. Ou descendre les marches de l'amphi. Ou prendre son plateau au macdo sans rien faire tomber et sans devoir sauter à cloche pied jusqu'à la table que je viens de repérer. La vendeuse vient de le déposer devant moi et je me rends compte que je ne vais jamais réussir à aller jusqu'à la table. Peut-être que si je lui demande de tout mettre dans un sac, comme si c'était à emporter, ce serait plus facile. En tout cas, c'est l'option qui parait la plus facile. J'essaye de l'interpeler, pour qu'elle me fasse ça. Sauf qu'il est midi trente, que le macdo est bondé et que je suis visiblement trop petite pour être remarquée. Un gars me passe devant pour commander, visiblement sans me voir. Puis un groupe de filles. Je leur écrase le pied avec ma béquille ou quoi ? Je picore déjà mes frites avant qu'elles ne deviennent totalement froide quand enfin la vendeuse me remarque et me met tout dans un sachet. Enfin. Je me dépêche de marcher jusqu'à la table que j'ai repéré quand je vois que quelqu'un si est assis. "Mais... je comptais me mettre là moi."

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macdo & co.
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Aller au Macdonald d'Harvard un midi. C'était bien quelque chose que tu n'avais jamais fais depuis que tu étais à l'université, et tu commençais clairement à regretter de t'y pointer. Il y avait foule. Comme quoi, la chaîne de restaurant marchait toujours aussi bien malgré l'arrivée massive de Burger King. Tu commandas un simple menu. Un burger, une boisson et des frites. En soit, tu savais pertinemment que cela ne te suffirait pas, mais il y avait tellement de monde que tu n'avais pas envie d'y passer des heures. Toi qui pensais pouvoir t'aérer l'esprit en venant au Macdo histoire de te sortir la tête des cours, voilà que ton idée tombait plus qu'à l'eau. Tu attendis éternellement l'arrivée de ta commande. Une fois ton plateau en main, tu ne pus t'empêcher de pousser un profond soupir de désespoir en voyant que toutes les tables étaient déjà prises. Tu arpentas dans les allées, montant même à l'étage, et vint. Tu en avais plus que marre de zoner comme un imbécile, alors tu retournas au rez-de-chaussée, et tombas par pur hasard sur une table qui venait tout juste de se libérer. Elle était pour toi. Tu t'y installas en une fraction de seconde, poussant un soupir victorieux. Mais une jeune fille arriva à ta hauteur, se plaignant qu'elle avait déjà repéré la place et qu'elle aurait souhaité s'y installer. Tu aurais bien eu envie de lui dire qu'elle n'avait qu'à être rapide, mais tu préféras ne rien dire. Elle avait des béquilles. Oups. « C'est pas grave, installe-toi, » répondis-tu poliment en lui faisant signe de prendre la place en face de toi. « Aller au Macdo en béquilles c'est pas la meilleure des idées, » déclaras-tu en grimaçant légèrement.

Spoiler:

Je me dis que je vais enfin pourvoir manger, me poser sur une table tranquillement et profiter de mon repas. Sauf que non. La place vient d'être occupée par un gars. Mais merde ! Si la caissière avait été un chouilla plus rapide, j'aurais pu récupérer cette table que je surveille depuis un moment. La table est prise mais ça ne m'empêche pas d'aller par là. Je n'ai pas envie de chercher une autre place et je serais totalement capable de rester là debout en attendant que le voleur de place ai fini son menu. Je me retrouve donc rapidement comme une andouille à balancer que j'aurais voulu m'asseoir là. Visiblement, je suis tombée sur un gars sympa ou qui a pitié de moi avec mes béquilles et ma bouffe qui refroidit dans son sac. "Merci beaucoup." Je ne me fais pas prier et je me dépêche de m'asseoir et de sortir mon hamburger et mes frites. Enfin. Merci au gars sympa qui est visiblement aussi seul que moi dans ce macdo et qui me laisse gentiment squatter sa table, denrée encore plus rare que le big mac à cette heure si. Il me fait remarquer que le Macdo à midi avec des béquilles, c'est pas l'idée la plus brillante du siècle et je ne peux qu'être d'accord. Mais j'avais besoin de gras. Pour me réconforter de mes soirées toute seule dans ma chambre à la Dunster dans Céleste en étant à moitié incapable de me déplacer comme je le voudrais. "C'est sur. Mais je ne pensais pas qu'il y aurais autant de monde. En fait, je comptais sur le fait que les étudiants préparent leur valise pour le spring break pour qu'il n'y ai personne."

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Mon dieu. Qu'est-ce qui t'avait pris de vouloir te pointer au Macdo un midi ? Tu commençais véritablement à regretter cette stupide idée. Tu aurais mieux fait de te préparer un sandwich la veille. Ça aurait été bien plus simple et économique. Mais bon, disons qu'un Macdo de temps en temps, ça te convenait parfaitement. Heureusement pour toi, tu trouvas une table après mainte et mainte aller retour dans les différentes pièces de ce géant restaurant. Tu t'y installas avec un large sourire de satisfaction. Au même moment, une jeune femme en béquille s'approcha de toi, grognant qu'elle avait repéré la table et qu'elle aurait souhaité s'y installer. En voyant qu'elle avait des béquilles, tu ne te sentais pas capable de l'envoyer bouler. T'avais faim et t'avais besoin de calme ce midi, mais tu n'étais tout de même pas inhumain. Alors tu lui proposas de s'installer avec toi. Un petit peu de compagnie, ça te ferait peut-être du bien. « Pas de soucis, » lui répondis-tu avec un beau sourire. Tu commenças à picorer quelques frites de ton plateau, tout en lui avouant que tu estimais que se pointer au Macdo à une heure pareille, avec des béquilles, ce n'était peut-être pas une excellente idée. « J'pensais exactement comme toi, » rigolas-tu. Tu sirotas tranquillement ton soda, tout en jetant un regard autour de vous. « Maintenant j'opterai plus pour des sandwichs de boulangerie, y aura moins de monde, » déclaras-tu en soupirant. Ce brouhaha était définitivement insupportable. « Tes valises pour le Spring Break sont prêtes ? » lui demandas-tu.

Je profite enfin de mon hamburger après avoir trouvé une place. Enfin, partager une place. C'est mieux que rien. Puis je suis tellement contente de m'être enfin posée que je me serais assise n'importe où. Même si c'est bien mieux d'être en face de quelqu'un qui a l'air sympa. Rien que pour le fait qu'il prenne la peine de discuter avec moi au lieu de manger ses frites tout seul dans son coin. "C'est vrai qu'il doit y avoir moins de monde dans une sandwicherie. Mais le gras, c'est quand-même la vie." Surtout quand on sortait d'un hiver beaucoup trop froid avec beaucoup trop de neige, que notre meilleure pote était partie à l'autre bout du pays et qu'on se retrouvait à marcher à la vitesse d'une mamie. Puis même en situation normal, un macdo, c'était vachement mieux qu'un sandwitch. Juste parce que ca, il n'y en a pas là d'où je viens alors autant en profiter un maximum tout en essayant de faire mentir les statistiques. "Mes valises sont prêtes oui. Mais pas pour le spring break. Je parts une semaine plus tôt pour voir mes grands-parents." Parce que vu le temps de vol et le décalage horaire, j'avais bien besoin d'une semaine rien que pour me remettre des trajets. Partir pour juste deux semaines, ça ne valait pas le coup. Et ma famille me manquait beaucoup trop. "Et toi, t'as déjà fait tes valises ?"

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En effet, tu aurais toi-même pensé que les étudiants d'Harvard seraient bien plus occupés à préparer leurs valises pour le Spring Break que d'aller au Macdo. Mais visiblement, tout le monde avait dû penser la même chose que toi vu le monde qu'il y avait aujourd'hui dans le fast-food. C'était bel et bien la dernière fois que tu te pointais ici. Maintenant tu te contenterais de tes plats réchauffés ou de sandwichs fraîchement achetés à la boulangerie non loin de l'université. Curieux, tu demandas à l'étudiante si ses valises pour le Spring Break étaient prêtes. Tu ne pus t'empêcher d'afficher une mine étonnée en apprenant qu'elle ne s'y rendait pas, partant pour voir ses grands-parents. « Et ils habitent où tes grand-parents ? » demandas-tu, piqué par ta curiosité. Tu croquas dans ton hamburger, prenant une mine assez déçue. Franchement, la bouffe ici n'était pas si exceptionnelle que ça. Tu ne comprenais pas tout l'engouement autour du Macdo. « En même temps, tu aurais eu du mal à profiter pleinement d'Hawaï en béquilles, » avouas-tu. « Mais c'est trop dommage, tu vas louper un voyage de ouf, » grimaças-tu légèrement. Franchement, tu aurais été déçu au plus haut point si tu te retrouvais en béquilles avant de partir au Spring Break. « Ouais j'y vais ! C'est le premier que je vais, » lui répondis-tu tout en sirotant ton soda. « Mais là je n'en peux plus du froid de Boston, j'ai besoin de soleil, » ricanas-tu. Ras le bol de l'hiver.

"A l'autre bout du monde. Sur une petite île qui s'appelle Nauru." Je ne m'attendais pas à ce qu'il connaisse. A chaque fois que je parlais de mon pays d'origine, les gens avaient tendance à me regarder comme une alien qui parlait d'un monde étrange. Bon, c'est vrai que Nauru était loin d'être le pays le plus médiatisé qui existe ou le plus touristique. C'était même un véritable trou paumé au milieu de l'océan. D'où le fait que personne ne connaisse. D'où le fait que je passais mon temps à expliquer où ça se situait exactement. Je mange quelques frites pendant que mon compagnon de repas me fait remarquer que je n'aurais pas pu profiter des masses en béquilles. C'est sur que je n'aurais pas pu visiter les environs comme je l'aurais souhaité. Mais j'aurais pu faire la carpette sur la plage au soleil tous les jours. "C'est sur que je n'aurais pas pu profiter comme je l'aurais voulu si j'étais partie pour Hawaï. Mais bon, je rate un voyage sur une île avec plage et palmiers pour une autre aussi avec plage et palmiers. J'y perds pas trop au change." J'étais même persuadé d'y gagner. J'avais vraiment besoin de m'éloigner de Boston, d'Harvard et de ses étudiants un moment. Ne serait-ce que pour réfléchir à ce qu'il s'était passé depuis mon arrivée ici en septembre. "Le premier ? Tu n'avais pas participer à ceux de tes premières années ici ?" Parce que vu sa tête, il ne pouvait pas être en première année. Je lui donnais facilement deux ans de plus que moi. Ce qui faisait donc au minimum en troisième année. Il avait déjà eut la possibilité d'en faire des spring break. "T'es pas non plus un habitué au froid ? J'ai été surprise de voir de la neige cet hiver. C'est plus beau à la télé qu'en vrai." Réflexion comme ça en passant. Parce que la neige, ça m'avait marqué mine de rien. C'était vraiment froid ce truc.