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I LOVE HARVARD
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  • locked in a room ☽ ft efrain.
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    efrain & jonah

    locked in a room


    Jonah n'était pas connu pour son sens moral, son implication ou parce qu'il était l'élève exemplaire que tous les professeurs rêveraient d'avoir dans leur cours, non ; sa réputation faisait tâche dans un établissement aussi prestigieux que celui d'Harvard. Bien souvent la même question revenait - «  t'as payé qui pour blanchir ton dossier ? », croyez-le ou non il avait les mains propres, du moins, concernant son inscription. Quoi qu'il en soit, ils savaient pour la plus part qu'il n'avait peur de rien et lui lancer des défis c'était un peu comme payer sa place de cinéma, s'installer confortablement dans son siège et attendre que le film commence en dévorant des pop-corns. Ses frasques étaient nombreuses et les avertissements l'étaient aussi, seulement, difficile de mettre à la porte un étudiant qui n'obtenait que des notes au dessus de ce qui était attendu. Certes il faisait des écarts de conduite très peu recommandé par le règlement, mais en attendant, il n'avait encore jamais vu une seule de ses copies être tâchées d'une mauvaise note. Jonah avait la chance d'être un manipulateur comme on en voit rarement, il était donc assez facile pour lui de n'en sortir à chaque fois qu'avec une sanction peu sévère. Son dernier défi n'avait pas réellement été apprécié par l'enseignant qui dirigeait le cours et il s'était vu hériter d'un châtiment qui ne l'enchantait pas tellement. On l'avait envoyé, après son cours d'exploitation informatique, dans l'aile de médecine pour y ranger le matériel qui traînait. Bien sûr, on avait oublié de lui dire que les étudiants d'un domaine si ambitieux semblaient tous être de gros bordélique au vu du désordre chaotique qui régnait entre ces murs. Au fond, ça aurait pu être pire mais s'il trouvait le moyen d'en rajouter une couche c'est qu'il détestait cet endroit, il détestait ces objets, cette odeur de propre presque récurrente ; il détestait parce qu'il savait, il savait que c'était l'intégralité de ces choses là qu'Efrain avait choisi, pour lesquelles il l'avait mit sur la touche, parce qu'il était bon dans ce qu'il faisait et qu'il y avait malheureusement consacré plus de temps et d'attention qu'il ne lui en aurait jamais porté. Aujourd'hui encore, ça avait dû mal à passer mais peut-être qu'un jour, sûrement, il n'y penserait plus. Il comprenait d'une certaine façon - sa fascination pour la médecine était la même qu'il avait envers la danse, il ne pourrait jamais faire une croix là dessus. Cela dit, il ne désirait plus y penser ; Jonah avait laissé la porte ouverte, il préférait nettement qu'on le voit accomplir son devoir de mauvais garçon désobéissant plutôt que de mourir étouffé à cause d'une claustrophobie omniprésente. Vu le bazar monstre qui résidait un peu partout, il jugeait en avoir pour un moment alors il ne perdait pas de temps et se mettait à la tâche en chantant l'air entraînant de cette stupide musique qui ne daignait pas quitter son esprit - love really hurts without you. Un écouteur dans l'oreille afin d'être à la fois dans l'ambiance mais rester à l'affût du moindre bruit extérieur – s'entourer du moindre bruit c'était sa façon à lui de ne pas se sentir seul, et ça fonctionnait plutôt bien, comme quoi, difficile de changer les mauvaises habitudes.
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    Lien du postVen 8 Fév - 11:14
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    Quatre heures de TP en conditions réelles. Un cas pratique, un patient magnifiquement sublimé par ces nouveaux mannequins à la pointe de la technologie. Vous savez, ceux qui perdent du sang quand on leur fait des entailles et qui peuvent être utilisés pour des exercices d’entrainement médicaux. Un monsieur tout juste arrivé aux urgences, pronostique vital engagé après un gros carambolage. Quatre heures sur la table d’opération installée en guise de laboratoire à l’université. Des tentatives désespérées pour le sauver et une réussite en bout de course. J’ai confiance en mes capacités, en mon sens de l’observation dans l’urgence et en mes réflexes mais ce qui me permet de briller, c’est que je garde en tête à chaque instant qu’en médecine, rien ne se passe jamais comme prévu. Tout peut capoter en trois secondes, un patient pour qui tout se passait hyper bien peut s’enfoncer de manière imprévisible au moindre petit écart. Il est tard, enfin je crois, j’ai perdu la notion du temps là-dedans. Mes camarades de classe se sont tous empressés d’aller célébrer cette victoire au bar le plus proche mais je ne me sentais pas d’humeur à me joindre à eux. En temps normal, je file à la piscine pour nager une ou deux heures mais la motivation n’est guère plus présente. A la place, je déambule dans les couloirs, ma tenue de bloc ensanglantée encore sur le dos. Ouais, il n’y a pas à dire, on a vraiment l’air de bouchers quand on sort du bloc opératoire après une grosse chirurgie sanguinolente. Si le laboratoire est pratique et nous permet de travailler sur des cas plus concrets à l’approche du début de notre internat en septembre prochain, les vestiaires sont à l’autre bout du bâtiment et tu te retrouve dans ce genre de situations : à traverser toute la fac avec du sang de porc partout sur toi. Le plus amusant, dans l’histoire, c’est que tous les étudiants que tu rencontres sur le chemin n’y voient pas le moindre mal, tout le monde est habitué à voir ce genre de choses par ici. Je suis interrompu sur ma trajectoire par une voix tellement singulière que je pourrais la reconnaitre parmi des centaines et des centaines. Je m’arrête net et dévie. Je ne devrais peut-être pas y aller, mais comme toujours lorsque ça le concerne, je ne suis plus maitre de rien. Je m’appuie contre l’encadrement de la porte et le regarde frotter, amusé par une telle scène. « Qu’as-tu encore fait pour atterrir ici ? » Parce que Jonah il est comme ça, toujours à faire des bêtises et à se fourrer dans des situations compromettantes. Lorsque nous étions ensemble, il était beaucoup plus calme et posé. Je ne lui aurais décidément rien apporté de bon.
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    Lien du postVen 8 Fév - 20:07
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    efrain & jonah

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    Jonah ne supportait pas le désordre si ça n'était pas le sien et encore, son appartement était impeccable, irréprochable, jusqu'au moindre détails. Du moins, il l'était encore il y a quelques jours. Bien sûr, en bon samaritain du dimanche qu'il était, il hébergeait une gosse immigrée débarquée de nulle part et diable ce qu'elle pouvait être bordélique – bordélique et insupportable. Il détestait les enfants, certes, mais elle n'avait que dix ans et il se voyait mal la mettre dehors. En effet, les choses changeaient ; Jonah avait récupéré un peu de compassion et d'empathie envers la race humaine, il avait stoppé la drogue après avoir frôlé la mort de près, il avait une nouvelle cicatrice sur le torse et la moitié d'un poumon en moins, il avait un traitement plus lourd, des amis en moins, une déception sentimentale en plus ; il s'en était passé des choses ces derniers mois et tout s'enchaînait beaucoup trop vite, alors il avait adopté une loutre. Oui, une loutre – son appartement était devenu zoo, mais qui ça pourrait bien inquiéter puisqu'il ne partageait sa vie avec personne. Son lit voyait passer du monde sans que ça ne dure plus d'une nuit, ses journées étaient chargées entre cours et temps libre à devoir veiller et revoir l'éducation entière d'une gamine impolie et grossière ; personne n'avait envie de ça, personne ne désirait réellement s'engager réellement dans une relation qui serait certainement plus un fardeau qu'autre chose. Malgré ça, Jonah tentait de le prendre avec le sourire, avec bonne humeur en se disant qu'il finirait seul, plongeant sa frustration, sa colère et ses envies lugubres dans la musique, dans ses propres compositions qui ces derniers temps était son principal échappatoire. Alors qu'il frottait frénétiquement une table, une voix agréablement familière l'interpellait et l'extirpait de sa bulle ; lui qui pensait ne plus jamais le croiser à nouveau, visiblement le karma n'était pas d'accord avec ça. Jonah faisait mine d'être ennuyé d'avoir été dérangé, seulement ça n'était qu'un piètre mensonge. Il cessait donc ses mouvements et détournait le regard pour le poser sur Efrain qu'il n'avait pas vu depuis ce soir là, ce fameux soir où leurs routes s'étaient de nouveau croisées. « Faut croire que les profs ici apprécient peu qu'on joue les acrobates pendant qu'ils sont là à déblatérer des trucs barbants, je voulais juste mettre un peu d'ambiance », lâchait-il comme si la situation était tout à fait normale, ainsi un sourire en coin naissait à la commissure de ses lèvres, amusé rien que de repenser à l'euphorie du cours. Jonah reprenait finalement son air sérieux, frottant à nouveau cette fichue table, essayant en vain d'oublier combien son ancien partenaire était séduisant, d'autant plus dans cette tenue, une tenue couverte de sang – et dieu sait combien la vue du sang l'attirait inexplicablement, alors le combo des deux était un véritable supplice ; « Et toi Hannibal Lecter, tu viens de tuer qui ? », joue pas à ça crétin, c'est pas le moment de le taquiner, reprends toi, pensait-il, se raclant la gorge pour se ramener à la raison.
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    Lien du postVen 8 Fév - 23:58
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    Je suis éreinté par ces heures passées à l’intérieur de ce laboratoire / bloc opératoire pour les étudiants que nous sommes. Il n’y a pourtant pas meilleur exercice pour te former à la réalité du métier. Un chirurgien doit être prêt et suffisamment préparé pour enchainer les heures à l’intérieur d’un bloc opératoire. Chaque opération, aussi basique et simple puisse-t-elle paraitre, peut soudainement nécessiter une intervention plus complexe qui s’étend sur cinq, six, parfois sept ou huit heures. Alors oui, dans de telles situations tu as toujours d’autres chirurgiens talentueux qui sont présents pour prendre le relais afin que tu prennes cinq minutes pour te dégourdir les jambes, prendre un café, manger un petit quelque chose et revenir plus en forme et attentif que jamais. Toujours est-il qu’il faut développer une certaine endurance pour que ton corps n’empêche pas ton esprit de maintenir le cap avec précision. Un médecin déconcentré, c’est un praticien qui n’est pas à l’abri de commettre une erreur fatale. Je ressors donc de ce laboratoire complètement lessivé, mes fringues ensanglantées. C’est un peu comme si je sortais d’un film d’horreur bien gore à la Saw ou, pire encore, comme si je venais d’affronter une horde de zombie avec un sabre et que les viscères des cadavres ambulants ornaient mes vêtements en guise de médaille d’honneur. Je traverse les couloirs sans même trouver la force de retirer mon calot. Je me sens cassé, amorphe. J’avance en mode pilotage automatique et m’interrompt lorsque je reconnais Jonah, là, occupé à frotter les tables de cette salle dans laquelle on entrepose généralement tous les outils des labos pour les nettoyer ensuite. Je m’amuse de le voir dans une telle situation, probablement parce qu’il a surement encore fait des siennes, comme toujours. Son sourire me rassure, il n’est plus en colère… Ou alors un peu moins et, croyez-moi, c’est toujours ça de pris. Mon petit cœur bat follement dans ma poitrine et me ramène à la vie après un état de catatonie qui n’exprimait que ma mollesse et mon incapacité à être consistant sur la durée. J’étouffe même un rictus en l’imaginant faire le clown en plein milieu d’un cours, là où le contexte ne permet pas vraiment ce genre de déviances. « Qu’ils sont rabat-joie, ces professeurs. » Je note, mutin. Il me taquine sur ma dégaine et je me rends compte que j’avais déjà complètement oublié ce petit détail : tout le sang sur ma tenue de bloc. « Pour les besoins de l’exercice… Le patient s’appelait Donald Trump… J’crois que notre prof me testait, moi, le Mexicain qui aurait généreusement opté pour une euthanasie plutôt que pour de nombreuses heures de travail acharné… Tout ça pour tenter de sauver un patient aussi détestable. » Et il a bien raison, des gens détestables à qui il faudra venir en aide, il y en aura des dizaines et des dizaines tout au long de ma carrière. Peut-être moins dans mon service, la pédiatrie ne me prédisposant à croiser le chemin que de gosses, mais à travers des urgences peut-être. « Tu veux un coup de main ? » Je m’approche pour attraper une éponge dans le seau près de lui, le simple fait de me pencher me rappelle ô combien j’ai mal au dos après être resté debout trois heures dans une position peu conseillée. « J’ai pris trente ans en trois heures.» Je remarque, enclin à faire preuve d’auto-dérision comme toujours. Il n’empêche que j’ai sacrément mal au dos. « Comment tu vas ? » Je me fiche bien de savoir s’il va bien… Il a surement compris que j’attendais une réponse plus détaillée, plus médicale… Plus personnelle.  
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    Lien du postSam 9 Fév - 5:05
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    Bon d'accord, il était vrai que Jonah cherchait un peu ce qui lui arrivait, cependant c'était sa façon à lui d'évacuer, de souffler, de se défouler et de dire je suis vivant, je vis, je vis vraiment, pleinement, jusqu'à ce que l'on me l'interdise, jusqu'à ce que l'on me le retire. Peut-être que son parcours n'était franchement pas glorieux, mais qui pourrait le juger pour ça, qui pourrait le blâmer d'avoir envie de profiter de chaque seconde, de chaque respiration, quitte à les essouffler en menant ses frasques à leurs termes ? Il attendait celui qui oserait l'affronter pour lui dire que c'était pas une façon de faire et ce jour là, il en sortirait les mains bleues et le coeur léger. Il n'était pas idiot, il les voyait bien ces étudiants supérieurs aux autres qui le toisait et déblatérait entre eux de ce « manque d'éducation ». Les couloirs avaient beau être grands, les gens parlaient, sûrement trop, en tout cas assez pour que les échos lui reviennent. Malgré tout, Jonah avait cessé de se fier au regard d'autrui, il n'avait plus le temps pour ça et ne l'aurait jamais plus. Il ignorait ce qu'en pensait Efrain et il ne voulait pas le savoir parce qu'au fond, c'était la seule véritable personne, en dehors de sa sœur, dont le regard et le jugement sur son comportement impactait irrémédiablement sur ce qu'il pouvait bien ressentir. Il détestait ça ; le pouvoir qu'un humain pouvait exercer sur un autre sans forcément le savoir. « Je te le fais pas dire », soupirait l'étudiant en se remémorant les paroles du professeur en question. « Tu vois, c'est pour ça que j'aurai jamais pu faire médecine, en plus de le laisser crever je lui aurais certainement cracher dessus, je suppose que j'aurai fais un piètre médecin », parfois il se demandait  comment Efrain faisait pour rester des heures sur le même exercice, ça devait demander énormément de concentration, il devait donner tellement de sa personne que ça en devenait presque effrayant. « Ça demande beaucoup trop de contenance et de sang froid, c'est ton truc, ça ne fait aucun doute », concluait Jonah en essorant son chiffon humide au dessus du sceau. Il posait ce dernier sur la table étincelante afin d'ôter l'éponge des mains de son vis à vis qui lui, semblait vouloir lui donner un peu d'aide ; « je t'arrête tout de suite, il est pas question que tu m'aides, pas cette fois », lâchait-il en faisait évidemment référence à la fois dernière - « écoute, si tu veux rester tu peux, mais tu t'assois et tu bouges pas, je suis pas infirmier, j'ai juste le bac pansement alors si tu te bloques le dos je pourras pas t'aider ». Il avait compris que quoi qu'il dise, Efrain ne s'en irait pas alors autant l'inciter gentiment à s'asseoir – gentiment ça restait encore à prouver, mais enfin. Alors qu'il s'attaquait au rangement d'une étagère, une question venait planer dans l'air, laissant son geste en suspens. Après de brèves secondes, il trouvait la force de se remettre en activité, ne daignant pas lui adresser le moindre regard - « D'un point de vu psychologique, ça va », commençait Jonah en s'humectant les lèvres pour finalement reprendre ; « Physiquement ça déraille, j'ai failli crever il y a un peu plus de deux mois, il doit me rester quoi.. L'équivalent d'un poumon et demi ? faut dire que j'ai la chance d'avoir un traitement incroyable, mais je vais bien, attends on a pas tous la chance d'avoir une affreuse cicatrice qui se balade sur le torse », c'était plus facile de dissimuler son profond dégoût derrière sarcasme et humour - « Sinon, toi tu vas bien ? ».
    AVENGEDINCHAINS


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    Lien du postSam 9 Fév - 12:33
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    J’ai beau être épuisé par la journée qui vient de passer, je suis le premier surpris de constater que je trouve toujours les ressources nécessaires pour continuer d’avancer avec enthousiasme lorsque je croise sa route. Jonah, il a toujours eu cet effet sur moi. Même au bord de l’épuisement, le simple fait de croiser son regard faisait ressurgir un vivier d’énergie que je ne pensais pas avoir là, quelque part en moi. Il est toujours très ironique de constater qu’il m’aidait à donner le meilleur de moi-même alors que j’ai paradoxalement choisi de me séparer de lui, de nous, parce que j’estimais ne pas pouvoir tout donner justement. On ne peut parfois pas justifier l’injustifiable. Cette année-là, j’ai bien cru que je n’arriverais pas au bout de mes deux semestres de médecine. L’univers tout entier semblait s’être ligué contre moi et j’ai failli craquer. Est-ce justement pour cela que j’ai choisi de prendre une année sabbatique pour partir en Russie aider les adolescents homosexuels ? Pour m’investir dans quelque chose de concret et d’immédiat ? Il y a surement un peu de cela. Je me suis ressourcé au contact de toutes ces personnes abandonnées par leurs proches sous prétexte qu’ils n’étaient pas normaux. Combattre pour eux, tout mettre en œuvre pour les sortir de la panade ça m’a permis d’énormément apprendre sur moi-même et sur la vie en général. Je ne peux pas dire que j’ai profondément changé là-bas, j’ai toujours plus ou moins été le même. J’en suis néanmoins ressorti grandi. Jonah, c’est un clown de façade, un mec qui sait comment amuser la galerie mais qui utilise surtout cette facette de sa personnalité pour ne pas avoir à affronter toute la noirceur de sa condition. Il est extrêmement courageux, probablement le mec le plus courageux qu’il m’ait été donné de rencontrer. « J’ai développé une technique pour ne plus être influencé par les personnes qui se trouvent sur la table pendant que j’opère… Je m’imagine au milieu d’un brouillard épais, comme s’il n’y avait plus rien d’autre que la partie de leur corps soumise à la chirurgie… Ils n’existent plus vraiment jusqu’à ce que la procédure soit terminée et que je commence à nouveau à les considérer comme des êtres humains… » C’est sacrément sournois comme manière de procéder, mais d’une efficacité redoutable. « C’est monstrueux de considérer les patients comme des sacs de viande mais ça évite d’être influencé. Il n’y a pas de place pour les sentiments lorsque t’as les organes vitaux d’une personne entre les doigts. » Je me mordille la lèvre, pas certain de pouvoir m’engager sur une voie que nous maitrisions tous les deux à la perfection auparavant. « Toi t’es plutôt constamment dans l’euphorie du moment, toujours à la limite de la rupture, de l’explosion. » Je n’ai jamais su lui résister, ne pas être emporté par tout cela. J’en étais accro, à ses mots, à ses regards, à la manière dont il parvenait à me faire tout abandonner en une simple caresse. Ses doigts sur ma peau me faisaient perdre le nord, ne parlons même pas de ses lèvres lorsqu’elles osaient s’aventurer le long de mes courbes. J’en frissonne encore. Mon mal de dos m’empêche d’être d’une quelconque utilité, mais j’accepte l’ordre donné par mon camarade et chevauche le bureau pour pouvoir y installer mon popotin. J’en profite pour le questionner et sa réponse me met un sacré coup dans l’estomac. Il est passé à deux doigts du pire et… Putain, si tout s’était soudainement arrêté pour lui je n’aurais même pas été mis au courant, on ne m’aurait pas laissé lui dire aurevoir. J’accuse difficilement le coup, beaucoup trop pudique pour laisser mes émotions s’exprimer davantage. « Tu es inscrit sur les listes pour une transplantation ? » Je me redresse et, sans prévenir, lui intime de se retourner pour pouvoir soulever son t-shirt. J’aurais peut-être du m’expliquer sur mes intentions, parce qu’il a l’air sacrément surpris, décontenancé et perdu… Mes doigts longent son torse pour remonter sur cette cicatrice que j’observe longuement et effleure en douceur, pour ne pas risquer de lui faire mal. « Ils ont fait du beau travail, la cicatrisation est parfaite ! » Je relève la tête, ma conscience reprenant soudainement le dessus sur la fascination purement médicale pour me rappeler que nous n’avons pas été aussi proches depuis… Depuis une éternité et que je frôle la tachycardie, là, si près de lui. « T’es clean ? » Je demande, l’intonation de ma voix trahissant mon inquiétude.   
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    Lien du postSam 9 Fév - 18:26
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    Il laissait Efrain développer sur cette fameuse pratique qu'il avait trouvé pour se plonger dans un état de concentration qui n'appartenait qu'à lui et si en effet il ne voulait pas lui montrer combien ça l'amusait, il le dissimulait en se mordant la lèvre. « T'es plus tordu que je le croyais mais c'est sûrement ce qui fera de toi le meilleur chirurgien alors garde ta technique pour toi, ne la dévoile pas à tes collègues », déclarait-il simplement, un conseil furtif qu'il jugeait judicieux. Après tout, il était tellement gentil avec les autres qu'il serait peut-être même capable de laisser échapper quelque chose d'aussi important à ses camarades. Quoi qu'il en soit, il le savait intelligent et il n'aurait probablement pas de mal à se hisser à la place qu'il visait, ça ne faisait aucun doute. Jonah avait beau être rancunier comme pas deux mais ça ne l'empêchait pas de croire en le potentiel inégalable de son ancien partenaire. « Ouais, on m'appelle le pirate », plaisantait l'étudiant avant de reprendre immédiatement un certain sérieux – non, il ne fallait pas se montrer ouvert à la conversation, il était toujours en colère, toujours déçu et il ne voulait pas que Efrain croit qu'il était pardonné, qu'il avait fait une croix sur tout ça. Alors certes, il essayait un peu tous les jours de faire le point, de ne garder que le meilleur mais c'était définitivement compliqué, les souvenirs indélébiles n'avaient de cesse de revenir le hanter, surtout la nuit, lorsqu'il était seul dans un grand lit vide et que seul le clair de lune illuminait quelque peu la pièce, le vent comme triste mélodie. « Non, ils ont dit que ça ne servirait à rien, qu'il est impossible d'envisager cette possibilité, ce qu'il faudrait c'est qu'un traitement miracle tombe du.. », mais impossible d'achever cette simple phrase ; retourné contre sa volonté par la poigne d'Efrain, le tissu qui couvrait son buste venait doucement être remonté pour dévoiler la cicatrice logée sur sa peau. Jonah n'était pas seulement surpris d'un tel geste, il en était déstabilisé, secoué, entièrement retourné. Il aurait pu le repousser, lui en mettre une, cependant il ne parvenait pas à activer le moindre mouvement – son regard restait profondément perdu sur les traits de ce visage qu'il n'avait plus vu d'aussi près depuis un long moment. C'était une chance de l'entendre s'exprimer, ça lui permettait au moins d'être arraché de ses pensées – ses doigts venaient délicatement se glisser sur les siens afin d'éloigner sa main de son torse ; « elle est affreuse », marmonnait-il, peinant à trouver la force de parler - « tu, je, ne la touche pas », bégayait Jonah. C'était ridicule d'être dans un tel état à cause d'une proximité inattendue et il en avait pleinement conscience, cependant l'espace d'un instant il en avait oublié tous les mauvais souvenirs et c'en était troublant. « Oui, depuis quelques mois », confiait-il en daignant lâcher ses doigts, reprenant un brin de contenance, il manquerait plus qu'il perde pieds face à lui. « Tu.. », alors qu'il comptait lui envoyer un petit pic pour sauver la face, la porte de la pièce claquait bruyamment, l'obligeant à tourner la tête en sa direction. Aussitôt, il se libérait de cette étrange situation pour accourir vers la poignée qu'il enclenchait à plusieurs reprises ; « Tim, je sais que c'est toi, qu'est-ce que tu fous mec, ouvre cette porte », ça c'est pour avoir planqué la roue de mon vélo dans un arbre, je reviens après mes cours, salut - « Enfoiré ! Super, il manquait plus que ça », soufflait Jonah en laissant son dos percuter la porte, levant les yeux pour les poser sur Efrain ; « Bon.. j'espère que t'avais rien de prévu parce que tu risques d'être bloqué ici avec moi un petit moment ».
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    « J’ai été obligé de liquider toutes les personnes à qui j’ai accepté de dévoiler mon secret. » Je reprends, en jouant sur le machiavélisme qu’il décrit en faisant le récapitulatif de ma méthode top secrète. « Tu me verras extrêmement désolé et peiné de t’apprendre que tu es donc le prochain sur ma liste. Cette salle sera donc ton tombeau ! » Le large sourire que j’ai aux lèvres ne va pas vraiment avec mes propos, je suis loin du psychopathe sadique et effrayant. J’ai juste l’air d’un idiot qui déconne et qui, de toute manière, serait bien incapable de faire du mal à quiconque. La violence, je tente toujours de la laisser s’exprimer d’une autre manière plutôt que de parler avec mes poings. De mémoire, ça n’a jamais aidé personne, bien au contraire. Imparfait et faillible, comme n’importe quel être humain, il m’est déjà arrivé d’abandonner toutes mes convictions pour assener quelques coups à des connards qui, sur le coup, semblaient le mériter mais je n’en suis jamais ressorti fier, encore moins apaisé. Pirate, l’un de mes sourcils se redresse, interrogateur. « Pirate ? Et pourquoi cela ? » Le faciès de Jonah est à l’image de ce que doit être le flot ininterrompu de pensées qui l’assaillent à chaque instant. A deux doigts du lunatisme, si ce n’est de la bipolarité. Il doit essayer de se raccrocher très fort à tous les éléments qui font qu’il se doit de me détester pour se protéger tout en étant de plus en plus confronté à cette autre partie de lui : celle qui est tombée pour moi en premier lieu. Je ne peux pas lui en vouloir, je serais tout aussi méfiant que lui à sa place. J’irais même plus loin, j’aurais surement envie de me venger ou de marquer le coup pour que l’autre souffre. Qu’il se rassure, j’ai tout autant dégusté que lui, j’ai juste été plus discret. La transplantation n’est pas d’actualité, elle serait inutile. Nous sommes donc démunis face à une putain de maladie que trop peu de monde semble vouloir étudier à mon goût. Je n’ai aucune solution mystère, les dernières études publiées sur le sujet ne sont guère réjouissantes et les chercheurs patinent dans la semoule. Qu’ils continuent à se déchirer, qu’ils me laissent le temps de terminer mes études et de me lancer corps et âme moi aussi… Peu importe les heures de travail qu’il me faudra cumuler, peu importe si je termine sur les genoux, si je frôle le burn out… Je ne m’arrêterai pas avant d’avoir trouvé un remède, je ne cesserais de me battre pour lui, là, dans l’ombre. Je dépasse probablement les bornes, animé par une volonté de découvrir cette cicatrice. Je lui soulève le t-shirt, le bloque là, tout contre moi, nos corps si près l’un de l’autre que j’en oublierai presque qu’ils étaient habitués à être encore plus proches à une époque. Cette époque me manque, j’y pense souvent sans pour autant oser me l’avouer. Ce serait remuer le couteau dans une plaie suffisamment à vif comme ça. Ses doigts se précipitent contre les miens pour m’empêcher de toucher la cicatrice que j’observe avec beaucoup d’attention. Je relève la tête pour le regarder, ses yeux retrouvent les miens et je me sens violé dans ma propre intimité… Mes yeux, trop honnêtes pour pouvoir dissimuler quoique ce soit, pour pouvoir prétendre que rien de tout ceci ne m’affecte. « Elle n’est pas affreuse ! » Je l’interrompt, fermement. Elle risque de se voir un moment, jusqu’à ce qu’elle blanchisse suffisamment pour s’atténuer, mais elle est chirurgicalement impeccable. « Tu fais le nécessaire pour favoriser la bonne cicatrisation des tissus ? Pour éviter les problèmes de rigidité dont tu pourrais être victime ? » Les chirurgiens conseillent généralement de passer par le kinésithérapeute pour masser les cicatrices et les décoller puisque ce sont plusieurs couches de peau qui se referment et se collent parfois les unes aux autres. J’hésite à ne pas donner suite à sa requête en me permettant de la toucher, de m’assurer que tout est fait dans les règles de l’art mais je n’ai pas le temps de prendre une décision que déjà il prend la fuite. Son attention captivée par un bruit sourd qui ne tarde pas à attirer mon regard également. La porte s’est refermée derrière nous. Il hurle quelque chose, jette un œil à son téléphone… Le veinard, toutes mes affaires sont restées dans mon casier, à l’autre bout du bâtiment. « T’es victime d’une revanche, c’est ça ? » Je le prends avec philosophie, à part mon lit, personne ne m’attend de toute manière. « Bon… Faut croire que t’es à nouveau coincé avec moi ! » Je ne vais pas m’en plaindre, au contraire, je me surprend à éprouver une certaine forme de satisfaction à l’idée de pouvoir passer davantage de temps à ses côtés.  
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    Jonah avait étouffé un ricanement, il était assez clair que Efrain n'avait pas la moindre crédibilité même lorsqu'il plaisantait. Lui, capable de faire du mal à quelqu'un, c'était une jolie ironie pour un médecin. Quoi qu'il en soit, il pouvait constater qu'il n'avait pas perdu cette bonne humeur et ce sens de l'humour qui lui était digne. « Bah ouais, un pirate c'est souvent enthousiaste et imprévisible », déclarait-il, persuadé qu'il ferait un très bon pirate. Cependant, les événements s'enchaînaient les après les autres et il ne désirait plus en être un, il aurait amplement préféré devenir une petite souris afin de pouvoir se faufiler bien loin de cette pièce, de ce corps si près du sien, de cette chaleur qui lui avait tant manqué. C'était difficile de rester de marbre face à lui, de dissimuler combien la proximité était déstabilisante, combien ça n'était pas déplaisant du tout mais par dessus tout et plus important encore, combien ça faisait du bien d'être physiquement proche de quelqu'un et nettement plus puisqu'il ne s'agissait pas de n'importe qui. Depuis qu'il s'était réveillé, cette immonde cicatrice sur le torse, ses bras n'étaient plus habités, son lit restait vide, plus de peau contre la sienne, tout ça n'existait que dans les abysses de son esprit ; l'idée même qu'on puisse la voir, l'effleurer, la toucher, ça le rebutait à un point inestimable. Lorsque Efrain venait à le contredire, il en restait quelque peu bouche-bée mais il ne rétorquait pas pour autant, il n'avait pas envie de s'élancer dans un grand débat face à quelqu'un tout aussi têtu que lui. Jonah n'avait pas vraiment eu le temps de répondre à ses questions au vu des événements soudain. Il n'aurait jamais imaginé finir entre ces murs, encore moins y être enfermé avec son ancien partenaire. « Ouais, j'imagine qu'il préparait son coup depuis un moment », soupirait-il en s'éloignant de la porte, les yeux rivés sur l'écran de son portable afin de trouver un espace, ne serait-ce que très restreint, où il capterait davantage. « Mh, ouais, faut croire », coincé, ici, dans cette pièce, avec lui ? C'était dorénavant certain, il fallait à tout prix qu'il sorte d'ici. Déjà l'idée même d'être enfermé lui donnait profondément envie de se mettre en boule sous la table pour ne jamais plus en sortir mais d'une autre part, il ne s'était jamais retrouvé face à Efrain sans possibilité de fuite possible – il ne pourrait aller nulle part, il n'existait aucune autre sortie. C'était déjà compliqué de se retrouver proche de lui sans loucher à moitié mais être bloqué ensembles c'était à ses yeux, inenvisageable. Jonah grimpait alors sur le bureau proche de la fenêtre – elle était assez grande pour qu'on puisse passer par là, malheureusement ils n'étaient pas au premier étage et aux dernières nouvelles il n'était pas suicidaire. Désespéré, il parvenait quand même à composer le numéro de la baby-sitter d'Arlo ; « Allô, je.. Arlo ? pourquoi c'est toi qui décroche encore, je t'ai déjà dis de pas enfermer ta baby-sitter dans les toilettes ! Écoute j'ai plus beaucoup de batterie, il faut que tu.. », vous devinez bien que son cellulaire n'avait pas tenu le choc. « Pour répondre à ta question en toute honnêteté, non, j'ai pas envie de m'occuper d'un truc que je trouve carrément ignoble », et sans attendre plus longtemps, il descendait de son perchoir afin d'appuyer ses reins contre le bord de la table, posant son portable sur cette dernière - « Tu comptes faire quelque chose pour ton dos ? Tu sais que ça va pas aller en s'arrangeant ».
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    J’essaie de forcer le trait au maximum pour avoir l’air convaincant ; rien n’y fait. Je n’ai pas cette lueur de méchanceté en moi, aucune aigreur pour dire d’être facilement tenté de passer de l’autre côté de la frontière, du côté obscur de la force. J’aime beaucoup trop la vie, beaucoup trop les autres. J’œuvre pour un monde meilleur, pour que tout le monde puisse être accepté en dépit des différences et préférences constatées, j’aspire à pouvoir sauver un maximum de vies, à défier la mort quotidiennement en l’empêchant de repartir les bras chargés d’âmes innocentes. Je n’ai tout simplement pas le temps, encore moins l’énergie, pour la vengeance, la haine et la colère. Je laisse cela à tous ceux qui en ont besoin pour tenir le coup. A chacun sa manière de s’en sortir. J’hoche les épaules le plus innocemment du monde, l’air résigné. « Bon, okay… J’suis condamné à être le gentil toubib ! » Dans les films, j’aurais le rôle du gentil flic à coup sûr. Celui qui parait menaçant en premier lieu, parce qu’il ressemble à une armoire à glace mais qui, deux minutes plus tard, n’a plus aucune crédibilité car nettement plus proche du nounours que de Rambo. Imprévisible et enthousiaste… Son enthousiasme, sa joie de vivre… Tout ceci me manque. J’ai déjà du mal à lui décrocher un sourire, parce que ce petit con se retient de toutes ses forces de m’accorder le moindre répit en laissant son naturel s’exprimer. On sait tous les deux qu’il ne me déteste pas, il aimerait que ce soit le cas mais son cœur se refuse à suivre son esprit et lui dicte une autre symphonie. « Tant que tu n’as pas du pirate que la semoule ! » Paie tes références bas de gamme. On ne peut pas toujours être au taquet, voyez-vous. Je le prends de court en m’aventurant sur son corps pour jeter un coup d’œil à sa cicatrice. Elle n’est pas vilaine, loin de là. Les chirurgiens qui se sont occupés de lui ont fait un travail remarquable. Le tracé est clean, les sutures ont été appliquées avec méthode et régularité. Aucun gros gonflement n’est à déploré et les drains ont largement fait leur travail en évitant l’hématome qui, lui, aurait pu enlaidir la cicatrice. De là à accepter de la porter au quotidien, je sais très bien que c’est une autre paire de manches et qu’il lui faudra du temps, beaucoup de temps. Il s’y habituera et finira même par l’oublier. A mon tour d’être pris en traitre, un mec ne trouve rien de mieux que d’obtenir son quart d’heure de gloire en nous enfermant ici. Quelle ironie, n’est-ce pas ? Jonah aimerait probablement être coincé partout sauf ici, encore moins avec moi. Il tente l’impossible, je le vois même hésiter un temps à passer par la fenêtre mais elle est beaucoup trop haute pour cela, nous finirions tous les deux paralysés – ou pire – à coup sûr. « Alors on en est là ? Tu préférerais terminer ta vie dans un fauteuil roulant plutôt que d’attendre ici une, peut-être deux heures avec moi ? » Je pensais esquisser cette remarque sur le ton de la plaisanterie mais plus les mots s’enchainent et plus je sens de la tristesse dans ma propre voix. J’ai tellement de mal à m’y faire. Retour en arrière, sur sa cicatrice qu’il ne soigne pas comme il faut. Surprenant ? Pas du tout, ce mec est une véritable plaie lorsqu’il est question de son état de santé. « Ta cicatrice n’est pas ignoble ! Bien au contraire. » Je n’ai pas le droit de le toucher, mais Dieu sait que j’aimerais pouvoir le lui prouver par A + B. « Si tu ne veux pas t’en occuper toi-même, prends au moins rendez-vous chez un kiné. Qu’il puisse te la décoller. Tu seras embêté à vie sinon… Affecté jusque dans la fluidité de tes mouvements quand tu danseras ! » Je sais quel élément utiliser pour taper fort et marquer le coup. La danse, c’est toute sa vie. S’il veut s’assurer de pouvoir continuer à la pratiquer intensément, il fera le nécessaire. Quant à mon dos… « J’ai un pote qui essaie de m’apprendre les bases du Parkour, j’ai pris une mauvaise gamelle, une pierre s’est délogée du muret sur lequel je grimpais. Je suis retombé sur un pavé… J’dois juste avoir un hématome… J’mettrais des bandes chauffantes ce soir ! » Je n’ai pas osé regarder mon dos dans le miroir ce matin, c’est arrivé hier soir et j’ai pris cher. Histoire de ne pas passer pour une mauviette, je me suis relevé, j’ai serré des dents et j’ai profité du fait que tout ceci soit à chaud pour reprendre l’entrainement. La nuit a été nettement plus longue et douloureuse.    
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