Après un voyage de noces parfait en tous points, la cruauté de la routine revenait au grand galop. Une chance que Bambi et Adrian puisse continuer à travailler ensemble, cela leur permettant d'essayer de se voir le plus souvent possible, même si à ce niveau, son cher petit mari bossait beaucoup trop au goût de l'italienne à l'heure actuelle. Cela n'empêchait pas la future maman, dont le ventre s'arrondissait de jour en jour et qui ne pouvait décemment plus dissimuler sa grossesse désormais, de bosser l'esprit léger. Notamment en ce beau début d'après-midi, où elle devait faire un check-up à l'une de ses fidèles amies, Tania. Cette dernière avait été victime d'un enlèvement pendant son absence, et la jeune femme s'en voulait de ne pas avoir été présente, de ne pas l'avoir protégée... aussi, après avoir pénétré en douceur dans la salle d'auscultation et s'être frictionné les mains au gel hydroalcoolique, elle esquissa un gigantesque sourire. Coucou ma beauté ! Tu savais que c'était moi qui m'occupais de toi aujourd'hui ? J'espère que ça ne te gêne pas, sinon je peux faire appel à un confrère si tu préfères promis je ne serais pas vexée ! L'important c'est que TU sois bien ! s'exclama-t-elle en s'avançant pour la serrer avec une extraordinaire délicatesse entre ses bras, la retrouvant avec un bonheur non dissimulé.

Bambi possédait une extraordinaire faculté à comprendre la douleur des gens. Voilà pourquoi elle devenait de plus en plus douée en temps que médecin, ce qui lui permit de pencher le visage à l'attention de Tania, dont elle décela sans grande peine la douleur intériorisée. Tu es sûre ? Si tu veux simplement parler et être examinée ensuite par quelqu'un que tu ne connais pas ça ne me dérange pas... reprit-elle avant que la jeune Quincy vienne à pointer son ventre largement arrondi, la forçant à sourire, avant de l'inciter à s'asseoir. Quelque chose lui disait que l'examen pouvait attendre... le bien-être de son amie, en revanche, nettement moins. En même temps ils sont trois, donc ça pousse tenta-t-elle une tirade avec douceur. Tu n'es pas obligé de faire semblant avec moi, Tania... si tu as envie de pleurer, de hurler... tu en as le droit. On se connaît toutes les deux, j'espère que tu sais que je ne te jugerais jamais ?

Le ton strict de Tania surprit énormément Bambi, la faisant froncer les sourcils au passage. L'étonnement devait aisément se lire sur son visage et pour une fois, l'italienne ne trouvait rien de spirituel à répondre. Elle sentait son amie en détresse mais cette dernière ne semblait pas vouloir se livrer à elle. Par manque de confiance ou blocage, difficile à dire. La jolie brune ne savait que dire ou faire pour ne pas la mettre mal à l'aise, l'étant de toute façon de son côté. Je ne voulais pas te brusquer et encore moins te blesser, Tania. Je ne peux pas imaginer ce que tu as traversé, et je voudrais t'aider mais sans rien savoir c'est difficile. Je vais d'examiner évidemment... mais si tu veux une autre aide, tu n'auras qu'à me faire signe proposa-t-elle d'une voix à la fois douce et attristée, avant de placer des gants sur ses mains, incitant la jeune blonde à s'installer sur la table d'auscultation.

Tania venait de s'installer sur la table d'auscultation, les pieds sur les étriers et sa remarque amusa Bambi plus qu'elle ne la blessa. Il valait mieux prendre cela ainsi, ne surtout pas faire preuve de susceptibilité dans un moment pareil. Parler à un psy et à une amie ce sont deux choses différentes tu peux me croire... le psy va analyser tous tes mots ou même tes silences, alors que je ne suis pas là pour ça, au contraire. Juste pour te soutenir, t'écouter si besoin, ou te changer les idées en te proposant un shopping bébé à la sortie de ce rendez-vous par exemple tenta-t-elle une autre approche n'ayant rien à voir avec ce que la jolie blonde avait subi, tout en douceur. Si l'italienne ne parlait pas de cela et la laissait venir, peut-être cela finirait-il par l'aider, rien qu'en la détendant quelques heures ? Cela valait le coup d'essayer, en tout cas la proposition était lancée, et la future maman attendait la réponse avec impatience, avant de sentir le corps de la jeune Quincy se raidir, comme s'il souffrait. Si je te fais mal tu peux hurler hein ! appuya-t-elle son trait d'humour d'un petit rire, se dépêchant de finir l'examen pour ne pas augmenter l'inconfort ou la douleur de Tania.

L'acceptation de Tania fit énormément plaisir à Bambi, qui ne pût s'empêcher de sourire pendant sa manipulation et ce bien que son amie ne puisse ne voir. Elle se reconcentra la seconde qui suivit, surtout en la sentant se tendre un peu plus à chaque instant, avant que son début de confession de la prenne de cours : impossible de faire comme si l'italienne n'avait rien entendu, ni rien ne s'était passé... Doucement, tu es en sécurité ici, personne ne peut te faire de mal crût-elle bon de préciser en terminant rapidement son examen avant de la laisser se rhabiller. Son commentaire lui arracha un rire, bien que la jolie brune ne soit pas née de la dernière pluie : il en faudrait davantage pour la détourner davantage de ce début de confession, mais d'un autre côté forcer Tania ne servirait à rien. Tu as peur que je m'arrête toutes les deux minutes parce que j'ai mal aux pieds ? N'aie crainte si je suis fatiguée j'ai grandement besoin de ton avis d'experte ! plaisanta-t-elle d'un ton léger avant de reprendre, légèrement plus sérieuse : tes lésions guérissent mal, Tania... je suppose que tu ne prends pas bien ton traitement ? Je ne te juge pas du tout, j'ai du mal à te voir en peine ainsi.