Je suis vraiment heureuse de venir à Harvard. Sérieusement, pourquoi j'ai attendu aussi longtemps pour m'inscrire ? Il y a tout ce que j'aime ici et puis il faut avouer que dire avoir étudié à Harvard ça fait toujours de l'effet. J'ai décidé d'habiter à Boston, c'est une jolie ville, ça fait longtemps que je n'y ai pas mis les pieds et même si ça a beaucoup changé, c'est toujours aussi beau. Je ne pouvais pas me permettre de vivre n'importe où, non il me fallait quelque chose de très jolie donc c'est pour ça que j'ai pris ce loft, cet immense loft. J'avais oublié qu'il était aussi grand quand je m'y suis installée. Cependant meubler tout cet espace a été un jeu d'enfant, j'ai racheté absolument tous les meubles et maintenant il ne me reste plus qu'à tous les monter. Il y a des cartons partout et franchement je me demande comment je vais réussir à tout déballer et tout assembler sans rien casser. Et tout ça en moins d'une semaine dans le meilleur des cas ! J'ai intérêt à me dépêcher, je suis pas venue à Boston pour faire du bricolage après tout. Si seulement quelqu'un pouvait m'aider...

Après avoir révisé une bonne partie de la matinée mais cours, j’avais besoin de m’aérer l’esprit. J’avais donc enfiler mon jogging et un sweat pour aller courir un peu malgré les froids. Il n’y avait pas beaucoup de monde sorti en ce dimanche glacial, la plupart des gens devait être installé dans son canapé devant la télévision avec un bon chocolat chaud profitant de leur jour de congés. Pas trop de changement pour moi, j’avais mon chemin tout tracé, je faisais souvent la même boucle et ne m’engagé pas dans de nouvel endroit, il fallait bien qu’un jour quelqu’un me pousse à aller découvrir de nouveau horizon. Sur le chemin du retour, j’ai toujours pour habitude de m’acheter une bouteille de coca dans la supérette du coin qui est toujours ouverte 24 heures sur 24. Ce n’est pas vraiment diététique après avoir couru mais je me fais plaisir et ne me prend la tête avec ce genre de chose. En retournant à mon appartement, je remarque quelques cartons qui trainent sur le palier de mon étage et une petite tête bouclée qui se débat avec. Cette scène me fait un peu rire, j’en profite donc pour proposer mon aide. « Un coup de main ? » Je ne suis pas très propre venant de courir mais au moins je suis en tenue pour aider à faire se genre de chose.

Franchement je suis à deux doigts de m'agenouiller et de prier pour que quelqu'un apparaisse et m'apporte son aide. Je ne crois pas en un quelconque Dieu mais je suis prête à adhérer à une religion tout de suite si ça peut me faire apparaitre quelqu'un à côté de moi. Eh bien je n'ai même pas eu besoin de ça. Alors que j'essayais de pousser un énorme carton vers l'intérieur j'entends la voix d'un homme mais surtout ce qu'il dit me remplie de joie. Je me tourne vers lui et hoche vivement la tête de haut en bas sans hésiter. Je suis à deux doigts de lui sauter dessus pour le prendre dans mes bras. "Ouais je veux bien, merci beaucoup !" Je le regarde rapidement de haut en bas. Il est en tenu de sport, il devait donc faire du sport avant de venir ici. Super déduction Barbara ! D'ailleurs qu'est-ce qu'il fout ici ? Peut-être qu'il habite dans le même immeuble que moi. Après tout je ne suis pas toute seule ici et puis je n'ai pas encore rencontré ni même vu mes voisins, il est donc potentiellement le premier que je croise. "T'habites ici ?" Autant clarifier les choses directement. Ouais je me permets de le tutoyer, on a l'air d'avoir à peu près le même âge alors ça va.

Ses mouvements se stop et sa tête se retourne vers moi. Un sourire plein de soulagement se dessine sur son visage. Je suis rapidement étonné par la personne qui est devant moi car nous sommes dans le même cursus scolaire et nous nous sommes croisés plusieurs fois sans vraiment prendre le temps de se parler. Je m’avance alors vers le gros carton qu’elle essayait de pousser à l’intérieur, pour le soulever comme je peux pour pouvoir l’apporter à destination. Je ne sais pas ce qu’il contient mais c’est vrai qu’il n’ai pas franchement léger, je ne sais pas comme elle aurait pu faire toute seule. Je rentre à l’intérieur de cet appartement face au mien mais me stop une fois arrivé dans le salon. Je la questionne du regard pour lui demander où je dois le déposer. Elle m’indique le mur face à moi. Je dépose le carton avant de me redresser pour lui faire face, un sourire sincère se dessinant sur mon visage. « Oui j’habite juste en face. » indiquant la porte d’entré face à la sienne. « J’espère que tu seras plus discrète que le voisin d’avant. » Un vrai fou, qui gueuler pour un oui ou un non, j’étais ravis de le voir partir et de voir quelqu’un d’autre comme toi prendre sa place.

Maintenant que j'ai quelqu'un pour m'aider, je prendrais deux fois moins de temps pour emménager, enfin si il est disponible tous les jours. Après tout c'est possible. Je l'ai déjà vu dans un des cours de musique que je suis. J'avoue que je ne lui ai pas tellement parlé, en fait je ne me suis pas vraiment intéressée à lui de manière général, c'était un étudiant comme les autres. Maintenant c'est différent puisque c'est aussi mon voisin ! Finalement c'est cool de ne pas avoir un vieux pervers psychopathe qui habite en face de chez moi. Je me prononce peut-être trop vite, si ça se trouve c'est un pervers psychopathe. J'en sais rien et je ne vais pas poser la question. C'est un peu bizarre de demander des choses comme ça, et puis il a l'air assez saint d'esprit. Je lui indique le carton à soulever et lui montre l'endroit où le poser. C'est beaucoup plus facile et plus agréable quand je ne fais rien, je l'avoue. Je souris lorsqu'il évoque l'ancien propriétaire de l'appartement. "Ah ouais, il faisait quoi ?" Je suis curieuse et j'avoue que les potins ça m'intéressent toujours, même si ça concerne des gens que je ne connais pas. "Au fait je m'appelle Barbara." Dans l'espoir qu'il me dise lui aussi son prénom, histoire que je sache à qui je parle.