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    55 résultats trouvés pour CHEVALISSE

    Jules Weaverle Lun 6 Sep - 1:27Rechercher dans: Archives 2019-2022
    Insane - (Charlize)
    13 Réponses499 Vues
    Insane

    Get along with the voices inside of my head. You're tryin' to save me, stop holdin' your breath. And you think I'm crazy, yeah, you think I'm crazy. Well, that's nothin'.



     Quand t’es petit, tu essayes de te faire des amis par tous les moyens possibles et inimaginables. Certains s’offrent des bonbons. D’autres posent simplement la question avec une telle innocence que ça en devient touchant. Pendant que les derniers utilisent le chantage. Ouais, on a jamais apprécié voir sa barbie sans tête ou que le copain noie son nounours dans la cuvette des toilettes. En ce qui concerne Charlize, la timidité a toujours été sa plus grande faiblesse. Elle n’a jamais cherché à se faire des amis. Elle surveillait de loin son petit frère. Elle avançait seule. Elle acceptait qu’on vienne échanger avec elle mais, jamais elle ne faisait le premier pas. Certains professeurs voyaient cela d’un très bon œil. Elle était discrète, sage et ne se laissait pas influencée par le reste de la classe. Quand on lui cherchait des noises, elle ne ripostait jamais. C’est bien pour ça qu’elle est en quelque sorte devenue le souffre douleurs de ses camarades bien trop rapidement. Elle ne se battait pas. Elle ne pleurait pas non plus. Charlize a longtemps était une petite fille lambda. Elle ne cherchait pas à se faire une place dans la société, elle voulait juste se terrer dans le troupeau et avancer comme on le lui demandait.

    Les années ont passé. Son père lui a appris à se battre. C’est bien d’être une gentille petite fille mais, il ne faut pas se laisser marcher sur les pieds pour autant. Il disait que si elle continuait de la sorte alors, elle n’irait pas bien loin. Si elle n’avait pas envie de se défendre par la force, elle pouvait toujours le faire grâce aux mots. Maman lui avait appris à utiliser le langage appropriée dans chacune des situations. Papa lui apprenait à se battre sur un ring. Elle avait très vite appris la gamine. Il faut dire qu’en guise de protection quand elle était petite, on lui collait les gants de boxe et on la laissait vagabonder à son souhait dans l’appartement. Maman lui a appris à être une petite fille modèle, polie et respectueuse, comme elle avait pu l’être à son âge. Non, elle n’était pas obligée de se serrer les poings pour se défendre, papa racontait parfois n’importe quoi. Elle ne voulait pas qu’il arrive malheur à son petit ange. Il fallait tout simplement avoir l’assurance nécessaire et le charisme qui permet d’imposer le respect. Ainsi, les autres plieront genou devant elle et puis accepteront ses ordres.

    Comme Darko qui lui prête gentiment allégeance en rappelant que bientôt, ça sera Docteur Seaton. Un titre qu’elle portera avec beaucoup de fierté, bien qu’elle en rigole aujourd’hui. D’ailleurs, elle lui offre une grotesque révérence en guise de remerciements avant de bomber le torse et de relever la tête. La scène est surjouée et elle me peut s’empêcher de rebondir sur ses propres études. Peut-être que tu viendras me voir quand tu te serais pris un télescope sur le pied ou que t’auras choper un énoooorme mal de tête en cherchant à résoudre une équation quantique. Elle secoue la tête pour appuyer ses propos puis, son rire se transforme en un agréable sourire remplit d’admiration. Je crois que si j’avais pas choisi médecine, j’aurais pris l’astro moi aussi. Je trouve les étoiles si intéressantes et la nuit d’une beauté incroyable... C’est comme si chaque soir, le ciel nous révélait un peu plus de sa personnalité. Tellement de mystère et en tant que scientifique bien entendu, elle souhaite toujours avoir réponse à tout la demoiselle. Pas de place au doute. Tout s’explique. Chaque fait à une explication plausible. Elle a besoin de ça Charlize, de preuves, d’éléments en chair et en os.

    Alors elle aurait pu finir comme les gamins de la rue. Elle aurait pu abandonner ses rêves. Partir défaitiste aussi. Se contenter d’un petit boulot minable qui paye les factures et dans lequel elle se serait terrée pendant des années en attendant sagement sa mort. Soit trop blanche, soit trop bronzée. Elle s’est longtemps cherchée. Elle ne s’est pas toujours entourée des bonnes personnes. Aller savoir pourquoi, elle attirait toujours les gangsta du coin. Sûrement parce qu’elle avait du caractère derrière sa gueule d’ange. Charlize était toujours aussi discrète, ce n’était pas une balance. Elle n’était plus non plus du genre à mordre la poussière. Cha, elle savait ce qu’elle voulait. Elle voulait rendre ses parents fiers. Elle voulait s’en sortir, avoir un bel avenir et quitter Harlem en compagnie de sa famille. Offrir à son frère une belle vie. Elle voulait guérir maman avant que celle-ci ne gagne les étoiles. Elle voulait voir son père de nouveau heureux, avant qu’il ne se fasse fracasser le crâne. Avec tout le respect qu’elle leur doit, la belle ne voulait pas finir comme ses parents. À trimer jour après jour bien qu’elle trouve cela admiratif. Elle n’avait pas envie de faire un gosse avec le premier venu. Elle en a vue des copines tomber enceinte, garder le bébé pendant le père croupissait derrière les barreaux pour avoir vendu de la drogue à la mauvaise personne. Elle ne voulait pas non plus qu’Isaiah perde la vie pour remporter un stupide combat mais ça, c’était toujours d’actualité. Ce qu’elle veut Cha, c’est quitter le quartier dans lequel elle vit actuellement pour que son frère arrête de ne voir que par la boxe et les combats de rue.

    Mais c’est plus simple à dire qu’à faire. C’est dur quand on a pas les moyens. La plupart des personnes vivants ici, ce n’est pas par choix mais bel et bien par dépit. Des gens à la peau matte pour la plupart. Certains immigrés. D’autres bien pâles, ayant perdu tout aux jeux. Charlize aimerait être capable de leur inventer une vie, un passif. Si elle ne le fait pas, c’est parce qu’elle a eu l’occasion de discuter avec la plupart de ces gens. Elle connaît leurs histoires, leurs douleurs et leurs envies. Elle a vu Jordan dealait en bas de l’immeuble. Elle sait que Jo, son petit frère, a toujours la main dans le pantalon parce qu’il tient un revolver. Elle sait que Tessa traîne avec Marcus seulement parce qu’elle a besoin de sa protection, parce que son petit frère c’est pris la tête avec le chef d’un gang la semaine dernière. Elle a perdu ses parents très tôt elle aussi. Un accident qu’ils disent. Apparemment, ça serait plus un règlement de compte. Finalement, où qu’elle aille, ces histoires-la la suivent.

    Cha, elle aimerait se dire que toutes ces histoires n’hésitent que dans les films mais malheureusement, ce n’est pas le cas. Chaque histoire s’inspire de faits réels et on sait tous que les producteurs ont plus de succès à s’intéresser aux personnes comme eux, à ceux qui n’ont plus rien ou qui galèrent pour s’en sortir plutôt qu’à la petite bourgeoisie. Quoiqu’il paraît qu’il y a pas mal de trafic par là-bas aussi ! Gossip Girl, vous connaissez ? Ouais, ouais, même là où tout pourrait rouler comme sur des roulettes, on invente des problèmes. Oh pardon ! Alerte spoile. On me dit dans l’oreillette que c’est celui qui n’a rien qui créer les problèmes meme dans cette série ! Allez savoir ! Trop occupée par ta propre existence pour t’en faire pour ces gens-là. Les stupides gosses qui ont tous et qui s’amusent à saboter leur existence. Des minables !

    Ouais, Seaton préfère de loin s’occuper de ceux qui acceptent son aide, ceux qui ont réellement besoin d’attention. Aux côtés de Megara par exemple, conseillée par DeSean. Voilà ce qu’elle veut. Que le monde bouge et que les mentalités évoluent. S’intégrer à cette jeunesse pleine d’ambition. Faire de ces gamins qui n’ont rien, de parfaits politiciens, sportifs, médecins ou avocats… Certains finiront peut-être hôtesse de caisse et alors ? L’important, c’est d’avoir un job et de se sentir épanoui. Donc non, elle n’a pas grandi dans ce quartier mais un semblable et elle se bat toujours pour la même cause.

    Des grands bâtiments qui se dressent sous leurs yeux remplis de rêves et d’espoir. Ce ne sont pas des palaces mais de vieilles bâtisses. Plus légère qu’au début de leur rencontre, elle se met à réfléchir. Plaquant ses doigts de part et d’autre de son visage, elle communique avec les esprits afin qui leur révèlent la vérité. Elle pointe finalement un bâtiment, au hasard et semble elle-même surprise de ses dons. Quand Darko confirme, ses yeux pétillants s’écarquillent et elle sautille sur place par fierté. Pari tenu et pari gagné, la belle pose le doigt sur une pépite. Jean Grey. Un joli mélange. Si seulement elle pouvait avoir autant de talents. Elle ne rêve que de ça la jolie brune aux yeux noisettes. Et comment dois-je t’appeler ? Professeur Xavier ? Ou tu préfères Jason Stryker ? Ouais parce qu’il semblerait que vous ayez tous deux le même don et pas des moindres ! De nouveau, les deux jeunes gens se trouvent un point commun. Elle qui pensait qu’ils seraient très différents l’un de l’autre… ne jamais se fier à sa première intention. C’est l’une des bases qu’elle a appris à l’école et plus particulièrement, lors de son premier stage en médecine générale. Beaucoup de personnes semblent sincères alors qu’ils racontent des bobards. Si on se laisse berner, on peut facilement passer à côté de quelque chose. A l’opposé, faire conscience sans réaliser de tests, c’est dangereux aussi. Traiter le mauvais symptôme peut emmener à une piste opposée à celle qu’on aurait du emprunter.

    Maintenant forcément, la petite brune se demande si son compagnon de voyage à donner cette réponse pour lui faire plaisir ou s’il était sincère lorsqu’il a approuvé son choix. Cela voudrait dire qu’ils sont voisins d’immeuble et ce n’est pas rien. Elle se demande comment elle a fait pour ne pas le croiser avant. Des années qu’elle vit ici et ils sont tous deux étudiants à Harvard. Enfin, il a bien dit Harvard ? Elle est curieuse de savoir comment il en est arrivé à vivre ici. Est-ce qui vit seul ou avec sa famille ? Est-ce qu’il a des frères et sœurs ? Est-ce que ses parents ont décidé de vivre dans ce quartier ? Qu’est-ce qui l’a poussé à choisir Harvard plutôt qu’un autre établissement scolaire ? Bref, elle est bien trop curieuse et par chance, le ténébreux finit par remettre les points sur les i en attirant son attention.

    Un pari est un pari et maintenant, mademoiselle a le droit de choisir une modeste récompense. De toute façon, elle n’a jamais rien fait avec excès. Lèvres qui se fendent en un doux sourire alors que son cerveau s’active à trouver quelque chose de raisonnable et appréciable pour eux deux à la fois… elle ne le quitte pas du regard, comme si la réponse pouvait se trouver au fin fond de ses iris. Et qu’est-ce que tu dis… d’un deuxième café en ma compagnie ? Elle lève les bras. L’échange était trop court et le courant est bien passé alors, pourquoi ne pas prolongé ? A moins que… Ou alors, on remet le pari en jeu et je te propose… une course ?! T’as l’air de bien courir. Mais je suis sure que je peux te mettre une raclée. Ouais non, il vaudrait mieux ne pas faire la maligne Charlize. Qu’il s’agit d’un 100m, d’un semi marathon ou d’un sprint, t’es juste douée sur un ring, par sur du béton ou un chemin en terre battue. Elle va se prendre une raclée la gamine ! Et ça risque d’être mémorable !                                                                                
     

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    @Darko Behrami
    Invitéle Mar 31 Aoû - 0:15Rechercher dans: Archives 2019-2022
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    Insane

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    Pause. Léger rembobinage, petite analepse et minuscule travelling arrière ; si vous le permettez et le voulez bien. Quand bien même vous ne goûtez pas ce plaisir chers spectateurs ; tant pis pour vous, car en l’absence de Charline, partie remplir son seau de pop-corn ou se repoudrer le nez, pour le dire de façon un tant soit peu poétique : c’est moi qui ai la télécommande ! Alors, voyons un peu. Encore, encore … ah voilà, ça y est : stop ! L’être humain. Et cessez de râler ou de soupirer, sinon je reprends tout depuis le début ! Et personne ne quitte la salle tant que je n’ai pas fini, capito bene ?! Bien, où en étais-je … ? Ah oui, l’être humain ! En ce qui concerne le dernier maillon trônant au sommet de la chaîne alimentaire ; la notion de fascination, s’avère donc toute relative, sujette à caution et à prendre avec des pincettes. Maintenant, quid – ou qu’en est-il pour tout les profanes des langues mortes, n’étant pas des latinistes chevronnés – de l’idée, qu’outre le fait d’être un loup pour ses semblables comme le prétendit Thomas Hobbes, l’Homme s’apparente à un objet d’études.

    Certains, ne pouvant s’empêcher de dresser un parallèle avec des cobayes et autres souris de laboratoire, s’offusqueront, protesteront avec véhémence et s’inscriront en faux. Ceci est leur droit le plus entier. Cependant, et sans en arriver à éprouver d’apocalyptiques et horrifiques sentiments, tout à fait légitimes, lorsque l’on pense aux études de Tuskegee ou aux travaux de Mengele ; force est de constater que la capacité d’empathie de l’Homo Sapiens Sapiens, le pousse à s’intéresser et s’interroger, tant sur lui-même que sur ses congénères. Et si c’est un crime … alors les sociologues et leur domaine de prédilection, ont du souci à se faire ! Vivre en communauté, interagir. Des choses innées et coulant de source pour beaucoup. Seulement, et comme pour toutes les entités du monde animal ; les Hommes aussi ont leurs brebis galeuses. Des individus qui, à l’instar du chiendent kosovar rempoté sur le sols des United States of America, peinent davantage pour s’approprier les codes tacites de la sociabilisation.

    Et qui mus par cet indicible sentiment d’être en décalage avec les autres autour, se mettent volontiers à la marge – quand la horde, ne les y envoie pas avec véhémence. Préférant les trésors – dont ils sont les seuls à saisir et apprécier toute la quintessence – offerts par l’isolement, le calme et le silence. Un terreau où éclot leurs rêves, leurs envies d’ailleurs et leurs envie d’envers. Ce fameux jardin secret. Que d’aucuns fuis, laissent en friche et en jachère, au profit des vastes pleines bondées et connues de tous. Une petite parcelle d’Eden intérieur que le runner aime à cultiver et entretenir. Presque jalousement. Pourtant, il est des moments – aussi rares que précieux – où il ne ressent nullement le besoin de s’y réfugier. Des moments comme celui se jouant présentement en bordure du fleuve. Où sa solitude à la dérive, se heurte à une autre partageant sa sensibilité. Tout est si fluide. Naturel et Spontané. Chaleureux et bon-enfant.

    Tant et si bien que c’est à croire que ces deux âmes errantes, étaient … étroitement nouées dans une vie antérieure. Même s’il faudrait pour cela, que le sceptique croit en ce concept qu’il regarde d’un œil bien trop circonspect. Dommage … cela aurait pu être un embryon de réponse, à même de désépaissir le mille feuilles des pourquoi. Pourquoi se retrouve-t-il tellement en elle ? Pourquoi a-t-il l’impression de la connaître depuis toujours ? Alors qu’aussi loin qu’il puisse s’en souvenir ; jamais il ne l’avait, ne serait-ce qu’entr’aperçu, avant cette fâcheuse bousculade. Pourquoi a-t-il le sentiment de n’avoir aucun secret pour elle ? Et inversement. Un cortège d’interrogations, à l’ombre desquelles l’homme de Science se plaît à rêver. Rêver à quoi ressemblerait le présent, si la vie avait distribué les cartes d’une toute autre façon. S’il connaissait la petite fée clochette à la chevelure couleur corbeau, depuis le jardin d’enfants.

    Un songe éveillé en appelant un autre. Encore plus fou, et dans lequel ces deux gosses diraient "nous". Comment cela serait ? S’ils ne s’étaient plus jamais quittés depuis le primaire, où elle lui aurait fait la grâce d’être son n’amoureuse – comme les mouflets de cet âge le disent tendrement. Au vu et au su de tous à la récrée. Une n’amoureuse qui tiendrait dans ses mains, la seule de toute les choses qui vaille d’être là. Oui … qui vaille d’être là … . Le temps s’arrêterait, les heures seraient volage. Les minutes frissonneraient et l’ennui ferait naufrage. Tout croquerait sous la dent, et le bruit du chagrin s’éloignerait lentement. Les rues seraient leurs jardins, ils danseraient sur les trottoirs. Le destin aurait son allure et sa façon de parler. Une onirique bulle, aux accents de divagations muettes, qui éclate à la faveur d’un rire hyalin décoché par le petit morceau de femme. Un rire qui à lui seul, suffirait pour lui attirer la jalousie et la convoitise des rayons du soleil.  

    "En effet, ça n’s’invente pas !", s’exclame-t-il joyeusement, les sourcils dessinant une brève ondulation face aux remous de l’amusement. Un rire un soupçon rocailleux – la faute à une trop grande consommation de nicotine et autres THC- qui se ligote au sien. En souillant ainsi la pureté et l’harmonie. La goutte de sueur suspendue au bout de son nez, et l’embêtant, finalement atomisée à l’aide du pouce. Les étoiles tombant des cieux pour s’enchâsser au fond de ses yeux.

    Non, une telle ressemblance nominative ne s’invente pas. Au même titre que les secousses émotionnelles – suscitées par cette ineffable connivence – agitant son être. Las de chasser les justifications et les explications sensées, tel un sourcier dans le désert ; Darko consent à admettre, qu’il y a peut-être dans cette connexion … un truc qui le dépasse complètement. Ce qui - pour un homme friand d’exactitude, et abhorrant les errements ainsi que l’absence de rigueur scientifique d’un terme comme truc - est loin d’être une bagatelle ou un détail anodin. Il y a quelque chose. Quelque chose qui échappe totalement à son esprit logique, rationnel et cartésien. Soumis à aucune règle, formule ou loi, découvertes et apprises en feuilletant ces épais volumes d’Astrophysique. Une inconnue à l’équation, qui dépasse probablement l’entendement. Et qui serait sans doute un sacrilège, de s’échiner plus longtemps à résoudre.

    Qu’importe. Qu’importe si la Yankee au pays des Celtics, entraîne le gamin en perpétuelle quête identitaire, sur cette pente glissante qu’est son autre chez lui. Ce pays aux horizons désolés. Ravagés par les bombes, la guerre et les combats. Qui tente de se relever et continue de panser ses plaies. Pas d’hostilité, pas d’animosité, pas d’amertume. Lui qui ne saurait tenir rigueur ou garder rancune, à ces deux sphères ténébreuses qui l’interrogent en papillonnant des cils. Alors, le yougoslave répond. De manière, certes laconique et expurgée, mais non moins sincère. Petite pirouette, sortie tel un atout au fond de sa manche, pour retomber sur ses pattes. Pirouette qui arrache à la fleur de Vénus, un soupir ténu et languissant. Probablement contrariée d’avoir été percée à jour, qui sait. Pas peu fier d’avoir mis dans le mile, le playboy qui s’ignore se fend d’un "Yeees !" victorieux et digne d’un marmot trop heureux d’avoir remporté une partie de jeu de société. Poing serré à la Novak Djokovic convertissant une balle de set. Le faciès fermé s’illuminant avec le concours d’un sourire triomphant, aux extrémités partant à l’abordage du lobe des oreilles.    

    "Hmm … plutôt une boulimie de séries télévisées se déroulant dans la Grosse Pomme, j’dirais.", réplique-t-il, le timbre insouciant, presque candide. Les trapèzes à demi dénudés accusant un furtif haussement, alors que les lippes se déploient en une esquisse badine. Propos débité à la suite de quelques fallacieuses secondes de réflexion, passées à arborer une moue songeuse. Et à flagorner la barbe grignotant sa mâchoire, à l’aide de va-et-vient des phalanges rougeoyant au contact urticant.

    Impressionnant. Impressionnant de constater avec quelle totale absence d’effort, la demoiselle a réussi à coiffer la casquette de dompteuse, pour mater le jeune fauve d’ordinaire ombrageux. A sa connaissance, hormis sa chère et tendre petite Pocahontas – répondant plus communément au nom de Haiwee – personne, en dehors de sa famille, n’a la chance de connaître cette facette melliflue et pour le moins attachante de sa complexe personnalité. Celui qu’il est vraiment, dès lors qu’il se risque à déposer les armes et se délester de cette sacro-sainte cuirasse. Même les membres de sa bande – dont il ne saurait pourtant se passer – ignorent, et ne soupçonnent sûrement pas l’ombre d’une seconde, qu’il puisse être aussi … affectueux ? Le prélude d’une vadrouille pour duettistes s’amorce. Très vite, et à l’initiative du barbu des Balkans, un sujet consensuel vient égayer la partition de leur conversation : celui des études. Eclaboussé par l’admiration, un sifflement serpente entre les pulpeuses du demi-sexuel.

    "Whaaa ! Docteur Seaton. Brodé au fil bleu marine, au-dessus de la poche pectorale d’une blouse blanche. C’est l’feu et ça claque, sérieux !", affirme-t-il d’un ton mêlant enthousiasme et fragments folâtres. Les iris, aussi sombres que le café coulant dans sa gorge, ancrés sur la ligne d’horizon, et les paupières plissées. Tandis que le bras nu - au cuir tanné, moite et au biceps sobrement renflé – s’érige à l’horizontale et se tend. La paume balayant l’air de gauche à droite. Une pantomime se substituant à un "j’vois ça d’ici".

    Un regard accordé au futur médecin assermentée. Agrémenté d’une fugace – et nouvelle – manifestation d’hilarité, faisant vrombir ses cordes vocales. Finalement, les chances que ces deux disciples de la Science se rencontrent sur le campus de Harvard, étaient plus élevés qu’il ne le supposait. Sans doute se connaîtraient-ils depuis bien plus longtemps, si toutefois le slave aux parfums d’Arabie ne s’était pas arrêté à ses premières impressions avec les toubibs de demain, qui furent … disons le franchement ; très mitigées. Quelques expériences malheureuses survenues au cours de sa première année, au sein de l’usine à élites. Gagné par le regret, un discret soupir se faufile de ses narines. Si seulement … . Si seulement il n’avait pas commis la bêtise, de mettre toutes les personnes de la Faculté de Médecine dans le même panier. Celui des fils de grands pontes et de notables, imbus de leur personne, haïssables et ne se prenant pas pour de la merde. Va savoir l’opinion, que Charlize peut bien avoir des olibrius dans son genre, embrasant un cursus de Physique ou de Chimie … ? Que ce sont des je-sais-tout, arrogants et prétentieux ? Ce qui, au vu de certains spécimens peuplant cette aile de l’Université, n’est hélas pas complètement faux. La question lancée par le petit d’homme, lui revient tel un boomerang. Et c’est cette fois-ci sans réserve, ni appréhension d’aucune sorte, qu’il y répond volontiers.

    "Ouais. Astrophysique. C’est triste à dire, mais … j’préfère souvent la compagnie du Cosmos et des corps célestes, à celle des gens. Même si comme pour toutes les règles, il y a bien sûr de sympathiques exceptions.", confesse-t-il, le verbe bas et un rien navré. Une moue gênée vrillant sa bouche sur la gauche. Pendant que la paume de la main, frotte nerveusement la nuque cuivrée, dégoulinante et jetée en pâture à l’astre du jour.

    Un sourire et une œillade câline, octroyés à sa charmante voisine et greffés à cette ultime phrase. Aux entournures d’aimable compliment, attestant du plaisir que lui inspire son agréable compagnie. Un compliment, vraiment ? A ce niveau de finesse, la bénéficiaire serait on ne peut plus en droit de croire, qu’un Casanova émérite et aguerri lui sert des avances ciselées dans le diamant. En son for intérieur, le minot espère qu’il n’en est rien. Faire si tôt du gringue, du plat et du rentre-dedans à une élégante fraîchement rencontrée, cela serait … un peu cavalier, non ? Nul doute que maints de ses frères de la mâle engeance, ne doivent pas s’encombrer de pareils scrupules. Ellipse faite sur ces craintes de s’être rendu coupable d’un malentendu ou d’un quiproquo ; le décorum, le standing et la salubrité des alentours, dégringolent en flèche. Interpellée par la remarque un zeste sibylline de son co-voyageur, l’héritière d’Hippocrate se questionne à voix haute, quant à la similitude de leur destination respective. Pique de la langue cloué entre les incisive, Darko se contente de hocher la tête et de répliquer par un "Hmm" des plus laconiques et baragouinés. Le minois blême et déconfit regagne des couleurs, sitôt que la new-yorkaise marque l’arrêt et remet malicieusement une note de douce frivolité et d’enfantillage. S’immobilisant à son tour, le paria se tourne afin de faire face à la jouvencelle, désireuse de faire étalage de ses super-pouvoirs.

    "Pari tenu !", réplique-t-il presque instinctivement, et du tac-au-tac. Le phrasé un tantinet effronté, presque éhonté. Prunelles imbriquées dans ses deux orbes d’hématite, irradiant de challenge et de bravade. Sourcils légèrement froncés, tel un cow-boy de Western. En passe d’en découdre avec un rival dans la fournaise du Far West, en faisant chauffer la gâchette. Les commissures étirées en une esquisse aussi cabotine qui goguenarde.

    Sans plus languir et attendre, Charlize relève la désinvolte gageure … d’une manière bien à elle. Semblable à une allégorie de la justice orpheline de glaive et de balance, la jolie môme se prive de la vue. Une main gracile plaquée sur ses yeux de biche, en guise de bandeau en tissu. Index frêle et manucuré pointé droit devant elle. Réquisitionnée en pendule de fortune, la petite phalange fait les essuie-glaces sur la bordée d’immeubles égayant tristement les environs. Doux manège qui ravive le spectre de l’enfant. Cet enfant que le cynique a - à son gros désarroi - dû prématurément abandonner, sous l’implacable commandement de son vieux. Ce même enfant qui lui manque plus de fois qu’il ne saurait le dire. Un rire doucereux et complice s’échappe de ses labres, et enjolive les rotations endiablées de la petite toupie humaine. Toupie qui finit par mettre un frein à sa virevolte. Les mirettes du bagnard des temps modernes suivent la direction indiquée, ou plutôt sélectionnée au petit bonheur la chance et … surprise ! Doux euphémisme, puisque c’est en effet un tonitruant et grossier "Putain de merde !" ahuri, que le dernier né de la portée Behrami lâche sans retenue. De là, inutile de préciser que le bâtiment désigné est bel et bien celui abritant son humble demeure.

    "Ok, ok, Jean Grey : t’as gagnée. J’m’incline devant tes dons de télépathe.", reconnaît-il bon jouer et grand prince. La gouaille humble d’un bon perdant admettant sa défaite. Les pattes s’élevant comme un otage pris en joue par une arme à feu. Avant qu’elles ne s’inclinent vers l’avant avec le torse dans un mouvement synchronisé. Tel un prêtre polythéiste rendant grâce à l’idole d’une divinité.

    Bien sûr … . Bien sûr que cela n’est en aucun cas l’œuvre d’un quelconque pouvoir surnaturel. Ou du hasard. Qui mieux que lui, un matheux doublé d’un agnostique devant l’éternel, pour le savoir ? Sur la petite douzaine de bâtiments les entourant, il y avait tout autant que chances qu celui choisi soit le bon. Mais pourquoi … ? Pourquoi donc démolir leur innocent microcosme de grands enfants, avec cette réalité morne, sinistre et désenchantée plombant les grandes personnes ? Alors, Peter Pan joue le jeu. Préférant rester au pays imaginaire avec Wendy. Se plaisant à l’imaginer incarnation de Jean Grey ; la mutante des X-Men à la crinière de feu. Et se posant quant à lui en personnification de … Diablo ? Pour l’immaturité émotionnelle et le dilettantisme partagés. Ou une version – passée à l’eau de javel – légèrement revisitée de Spyke, mitraillant à tout va de ses picots, tel un porc-épic sur la défensive. A défaut de pouvoir être crédible et convaincant, dans le rôle de l’horripilant Gambit – sur lequel, il reconnaît avoir fantasmé à vide et plus que de raison, au cours de sa prime jeunesse. Car côté joli cœur, rouleur de mécaniques et beau parleur ; l’alias de Remy LeBeau, dame haut la main le pion, au fils de rien kosovar.

    "Bon … . J’n’ai qu’une parole. Un pari est un pari. Et compte tenu que tu as gagné … à toi de choisir avec quels lauriers tu souhaites accessoiriser cette victoire. Vas-y quand même molo, hein. Faut que cela puisse rester dans mes cordes.", enchérit-il d’un air évaltonné, pour ne pas dire impertinent. La tranche des mains jointes en prière, accolées contre la pointe du nez et les babines. Paupières abaissés, et traits de la trombine ambrée crispés.

    Feignant d’incarner un infortuné, redoutant de savoir à quelle sauce il va être mangé. Un œil s’aventurant à s’ouvrir, afin de renouer la moitié d’un contact visuel avec l’heureuse vainqueur. Les croissants de chair opérant une transformation en demi-lune. Bien en peine pour conserver son sérieux, le sportif à l’alimentation déréglée habille une énième fois le silence d’un rire compendieux. Accentuant encore davantage son air niais. Inquiet ? Etrangement ; pas tant que cela. Sans pêcher par excès confiance, le mordu de patinage artistique se révèle plutôt serein, quant à la teneur de la réponse qui lui sera apportée. Les probabilités que la doctorante jette son dévolu sur la douce folie étant – selon lui – plus que maigres, pour ne pas dire inexistantes. Mais histoire de parer à toute éventualité … comment le bad boy d’opérette réagirait si … si sa consœur étudiante lui formulait une rétorque monosyllabique ? Embaumant l’audace et le culot. Fleurant bon la hardiesse et l’impudence. Un petit mot tenant en une consonne et deux voyelles. "Toi".                                                                      
                                                                                                               
     

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    Jules Weaverle Dim 29 Aoû - 8:20Rechercher dans: Archives 2019-2022
    Insane - (Charlize)
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    Insane

    Get along with the voices inside of my head. You're tryin' to save me, stop holdin' your breath. And you think I'm crazy, yeah, you think I'm crazy. Well, that's nothin'.



       La tête dans les manuels. En meilleure compagnie avec ses bouquins ou le regard tourné vers les étoiles plutôt qu’en présence des Hommes. Passionnée par l’astronomie, curieuse d’en savoir plus sur les astres mais, sur le monde qui l’entoure dans sa globalité. Elle a toujours préféré le silence pour s’instruire aux échanges sans grands intérêts avec les mioches de son âge. L’animosité de la nature humaine dans toute sa splendeur, il faut croire que même Charlize n’échappe à la règle. Peu sociable, elle se conforte malgré tout à vivre en meute mais se montre discrète. Qu’elle soit gosse ou qu’elle mesure le mètre cinquante bien passé, elle n’a pas changé d’avis quand à l’être humain. Les animaux sont plus aptes à être tolérants, sont souvent de meilleurs compagnons de voyage que leurs semblables. Ne sommes-nous pas des descendants plus évolués que ces primates ? Il  faut croire que l’univers en a décidé autrement. Toutes ces personnes qui prônent l’égalité mais qui, par derrière, crachent leur venin sur le dos des plus démunis. Elle en a croisé des faux sourires Charlize. De ceux qu’on voit à l’école primaire quand le copain a fait une crasse dans le dos de sa petite chérie, au jeune délinquant qui salue avec aisance les forces de l’ordre après avoir vendu de l’herbe au gamin du coin. Il en crèvera pourtant, de cette merde et ça, tout le monde le sait ! Et qu’en est-il de ces filles qui vous complimentent dans la cours de récréation alors que vous savez pertinemment que vos baskets datent d’il y a un siècle maintenant ? Les parents se battent pour avoir quelque chose à préparer au souper, un petit trou dans une chaussure, c’est secondaire. Ce type qui vous tient la porte pour paraître galant et qui vous relooke de la tête aux pieds en pensant si fort « oh, je me la taperai bien! » que le rouge vient éclaircir votre visage ? Le regard compréhensif du prof qui pousse le dernier de la classe à persévérer sur sa lancée quand tout le monde sait qu’il repiquera encore et encore parce qu’il passe toutes ces soirées a s’abrutir le cerveau devant ses jeux vidéos plutôt que de bosser pour son avenir ? Charlize n’est pas dupe. Elle sait que les personnes sincères sont rares et que tout se fait par intérêt. Le monde dans lequel nous vivons est impitoyable. Il faut être fort pour survivre et se faire une place dans la société. Elle sait, Charlize, que le monde dans lequel elle s’épanouit est rempli d’hypocrites prêts à tout pour obtenir une meilleure place que la vôtre, voire la vôtre d’ailleurs. Éliminer ses semblables pour régner sur le monde. Voilà le devise de chacun. Pas un pour rattraper l’autre ! Quoique…

    Dans ce bas monde, il en reste encore des comme elle. Ils croient encore aux valeurs simples que peuvent vous inculquer les ancêtres. L’honnêteté et la bienveillance qui règneront en maître sur la ville si chacun y met du sien. Peut-être qu’elle vit dans un pays imaginaire Charlize mais, elle aimerait faire bouger les choses. Sans doute parce qu’elle a vu beaucoup trop d’injustices pour croire qu’il peut exister pire ailleurs et autour d’elle. Elle préfère se voiler la face. Ceux qui ont tout mais qui se plaignent encore de ne pas avoir assez. Ceux qui se démènent mais finissent tout de même par trinquer. Les vols, la maltraitance, les viols et les vies envolées. Trop d’âmes oubliées, certaines souillées pendant que d’autres, ignobles, s’élèvent un peu plus chaque jour. Elle travaille au centre communautaire depuis son ouverture. Ses gosses qui n’ont rien ou qui ont tout perdu, c’est eux qui peuvent améliorer l’avenir. C’est en eux qu’elle soit placée toute sa confiance et cette lueur d’espoir qui luit encore au fond de son cœur. Elle sait qu’un café peut paraître rien pour un bon nombre de personnes. Mais certains s’en contentent volontiers. Un instant partagé avec un inconnu dont on a envie de savoir plus. Des origines d’ailleurs. Un pays étranger qui la fait rêver elle, gamine qui n’a jamais rien connu d’autre que la grosse pomme et son Boston adoré.

    Rire qui se veut franc quand il parle des stéréotypes et des petites attentions que lui vaut son doux prénom. Son père l’aimait tellement qu’elle n’en retient que le meilleur. Des longues journées de négociation auprès de maman pour qu’elle finisse par craquer. Ces mêmes longues heures à parler des origines de cette inspiration pourtant si banale. Elle a les yeux pétillants à l’évocation de ses anges partis beaucoup trop tôt. ils auraient eu tout pour s’entendre si seulement ils étaient là, aujourd’hui encore. C’est avec plaisir qu’ils auraient fait connaissance avec toutes ces personnes qui se dressent sur sa route. Tu veux savoir le pire ? Mon nom de famille, c’est Seaton. Charlize Seaton. Ironise-t-elle d’une douce voix avant que son rire cristallin ne se perde dans les airs. Elle hausse les épaules d’un air innocent. On ne peut lui en vouloir pour cette blague de mauvais goût. On s’est longtemps moqué d’elle a l’époque, elle ne fait que reporter les dires d’une vie antérieure qu’elle préférerait presque oubliée si ses parents étaient encore de ce monde.

    Désireuse d’avoir des pensées plus positives en cet instant, elle part à la recherche d’informations auprès de ce beau mâle au regard ténébreux. Souhaitera-t-il lui donner davantage d’indices à son sujet ou jouera-t-il la carte de l’homme mystérieux qui ne dévoile tout à une parfaite inconnue rencontrée au détour d’une ruelle ? Elle se met alors à imaginer les rues du Kosovo et ses pleines élancées. Seulement aperçu de façon brève dans les livres d’histoire, elle ne sait que penser de cet ailleurs. Sans doute l’imagine-t-elle plus merveilleux que ça ne l’est en réalité, avec d’immenses étendues verdoyantes, des petites maisonnettes aux allures chics et plus féeriques encore sous les flocons gelées une fois que l’hiver eut pointé le bout de son nez. Pour illustrer tout cela, le jeune homme lui fait par de… Et bah non, c’est raté pour cette fois. Il faudra te contenter des images fictives qui te viennent en tête douce fleur.

    Il n’a donc rien à dire sur son pays mais, à tout de même un don non négligeable, qu’il te fait partager. En quelques minutes à peine, voilà qu’il dévoile son secret de voyance sous le regard émerveillé de la jolie brune. Touché ! New-York ! Harlem, pour être plus précise. Elle s’avoue vaincue en un vague soupir. Une passion pour les accents ? Parce que ça fait maintenant plus de six ans qu’elle possède un pied à terre ici et au fil des années, elle pensait avoir perdu le fil la gosse. Il faut croire que où qu’on aille et quoi qu’on fasse, notre passé finit toujours par non rattraper. Ce n’est pas pour l’en déplaire. Il va s’en dire que dans l’ensemble, la demoiselle est fière de qui elle est et d’où elle vient. Harlem est beaucoup plus cliché que ce que les gens l’imagine. Du moins, c’est ce qu’elle aime répéter à tout bout de champ. Les choses ont malgré tout évolué depuis les années 1920. On peut dire que le quartier bourgeois s’est rapidement fait une réputation digne un grand ghetto. Population variée, partagée entre la musique et les contrebandiers. Mafia, racket, guerre de gangs, tout y passe mais par chance, la douce est arrivée plus tard, quand les choses se sont tassées. Le downtown a désormais des allures de ville à part entière et parfois, malgré les souvenirs douloureux qui en émanent, elle aimerait y retourner. Comme quoi ce n’est pas si terrible pour une petite blanche de son genre de vivre dans un quartier aussi mal famé que Manhattan. Dans les années 2000, ce sont le basket-ball, le jazz ainsi que le gospel qui prônent sur les marchandises illégales qui peuvent circuler dans le quartier. À Boston, les buildings sont plus hauts pour la plupart. Heureusement, certaines petites parcelles lui rappellent encore son enfance.

    C’est là-bas qu’elle s’imagine avant de tourner dans la prochaine rue qui les conduit vers le campus. Quand Darko décide à son tour qu’il est temps qu’elle dévoile une partie de sa vie, la demoiselle secoue la tête pour se concentrer sur les dires du jogger. Etudiante en médecine, oui. Et elle n’est pas peu fière de son parcours. La gamine qui pansait les blessures de son père après un combat a fait du chemin. Toujours assidue sur les bancs de l’école pour pouvoir faire de ses rêves une réalité. Elle a su donner le meilleur d’elle-même, quitte à mettre sa vie sociale de côté pour réussir et s’assurer un bel avenir. De toute façon, elle n’a jamais été trop bavarde et quand elle prenait la parole, c’était souvent pour donner une réponse devant le silence pesant que ses petits camarades pouvaient laisser planer pendant de longues minutes. Désireuse que ses parents soient fiers d’elle de là-haut, elle a tout de même gardé un œil constant sur son petit frère, plus si petit que ça aujourd’hui. Elle n’a jamais baissé les bras, même dans les pires moments, elle a su faire preuve de courage et de détermination. Elle a donné toute sa force et son énergie pour en arriver là et aujourd’hui, elle peut dire que dans quelques mois, elle sera enfin médecin. Une urgentiste hors paire ou une neurologue qu’on s’arrache, elle ignore encore quelle sera la finalité exacte de son projet mais l’essentiel est là malgré tout et c’est tout ce qui l’importe.

    Tu es étudiant aussi ? Surement sinon, pourquoi s’embêter a vivre proche d’Harvard en compagnie de tous ces mioches. Les fêtes étudiantes sont nombreuses, le quartier est animé, les conditions pour mener une vie paisible sont loin d’être réunies. Enfin, peut-être aime-t-il tout simplement l’animation. Peut-être qu’il raffole des soirées endiablées où l’alcool coule à flot et que la musique ne s’arrête jamais. Si la miss n’apprécie pas tellement le comportement insouciants que peut avoir la majeure partie des students, il ne faut pas oublier que son cas n’est en rien une généralité. Si elle aurait pu choisir Charlize, elle aurait préféré un espace plus agréable à vivre. Mais elle s’est contentée d’un petit appartement bas gamme dans un immeuble possédant un ascenseur qui fait souvent des siennes. Le parquet grince, les portes de placards sont bancales et l’isolation laisse à désirer. Mais le loyer n’est correct par rapport à ses revenus. Elle peut ainsi rembourser son prêt étudiant, subvenir à ses besoins et ceux d’Isaiah. Elle a même payé des vacances à son frère ! Comme quoi, tout n’est pas tout noir non plus. Tout ça, elle ne pourrait l’avoir si ils vivaient dans une maison où même un appartement plus luxueux que celui dans lequel ils ont prêté logement. Ouais, il faut savoir faire des concessions dans la vie.

    Et si le paysage était agréable il y a de cela quelques mètres encore, les deux compères s’aventurent dès à présent dans un espace qui pique un peu plus les yeux. Les immeubles si beaux et entretenus laissent place au blocs de béton laissés à l’abandon. On voit que les propriétaires sont moins attentifs aux bien-être des locataires. Ces derniers possèdent beaucoup moins de classe et de prestance que les habitants de l’autre côté de la rue, a croire que les stéréotypes ne sont pas toujours exagérés. Les enfants jouent, crient et se courent les uns après les autres sans faire attention à la circulation qui se fait de part et d’autre de leur folle course. Elle leur a pourtant souvent dit, de ne pas trop traîner dans le coin.    Un jour, l’un d’eux va passer sous une voiture et elle ne pourra même pas dire Je te l’avais dit ! Si ses parents avaient vu ça. Ce n’est pss parce qu’on manque de moyens qu’on est obligé de négliger l’éducation de ses enfants. Certaines personnes l’exaspèrent au plus haut point. C’est sûrement l’une des raisons pour lesquelles elle marche souvent la tête levée vers le ciel ou baissée sur un livre.  Pourquoi ? On va au même endroit tu crois ? Regard rempli de défi, cette fois-ci, c’est son logement actuel qu’elle tente de retrouver. Percer à jour les secrets de ce mystérieux individu comme il a pu le faire avant elle. Je peux peut-être trouver lequel est ton immeuble. Moi aussi j’ai des dons. Et tout en continuant sa marche à reculons pour faire face au ténébreux, elle place ses doigts sur ses tempes. Les yeux clos, elle invoque secrètement les grands esprits présents dans les cieux afin d’avoir une réponse correcte. Évidemment, aucune voix ne se fait entendre. C’est donc au pifomètre qu’elle pointe du doigt une bâtisse à quelques pas de là.

    Bon nombre de filles auraient préféré continuer leur chemin mais, pas Charlize. Elle pourrait se taire et pourquoi pas, faire semblant d’habiter un peu plus loin, là où les avenues sont spacieuses, la où il fait bon de vivre. Mais à quoi bon ? Ce sont des origines, c’est son mode de vie. Elle n’en a pas honte. Toutes les personnes crechant dans le coin ne sont pas mauvaises. Au contraire, ils y a beaucoup plus d’habitants ayant le cœur sur la main. Tout le monde se serre les coudes. Comme partout ailleurs, il y a des voyous. Les rebelles du quartier qui s’appliquent à entretenir les codes. Ils vendent de la drogues en bas du bloc et se tapent dessus pour des histoires de thune ou de filles. Dans les quartiers aisés aussi. A en croire les scénarios de films cultes, les gosses de riches qui tapent dans la dure, y en a un paquet ! Dans le coin, il y a aussi les gens modestes qui triment pour s’en sortir, qui enchaînent les petits boulots pour élever leurs enfants. Il y a les étudiants qui, comme Charlize, ont obtenu une bourse et qui ne peuvent pas se payer l’internat pour autant, qui doivent faire avec les moyens du bord en espérant que la détermination porte ses fruits. Il y a toutes sortes de personnes présentent ici et c’est ce qu’elle apprécie par dessus tout, la diversité. C’est si bon de se sentir à sa place. Personne ne la trouve trop blanche ou trop bronzé. Personne ne critique ses cheveux noirs et ses yeux noisettes. On ne lui demande pas de parler espagnoles ou encore français. En réalité, on ne pose pas trop de questions, tant qu’on ne cherche pas les ennuis. On répond présent les uns pour les autres, sans se montrer curieux. On reçoit des services et on en donne sans rien demander en retour. Enfin si, y en a toujours qui mériteraient quelques paires de claques. Trop gentille pour les distribuer, elle pourrait pourtant tous les remettre à leur place en un claquement de doigts.                                                                                   
     

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    @Darko Behrami
    Invitéle Mar 24 Aoû - 18:49Rechercher dans: Archives 2019-2022
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    Insane

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    Fascinent objet d’étude que le genre humain, n’est-il pas ? Enfin, "fascinent" … . Quand on sait un peu les atrocités qu’est capable de commettre ce mammifère vertébré, tant sur ses congénères que sur les autres espèces du monde animal et végétal ; l’emploi de guillemets – de la taille d’un sous-continent – et de précautions oratoires, semble dès lors tout indiqué. Les perplexes, bonnes âmes convaincues et autres incorrigibles philanthropes de tout poil, n’auront qu’à ouvrir un de ces vieux grimoires poussiéreux, répondant plus communément au nom de manuel d’Histoire. Un simple survol de ces épais volumes, aux allures de compilation des horreurs, suffirait pour leur offrir un petit aperçu du florilège non-exhaustif, des abominations dont se sont rendus coupables celles et ceux les ayant précédé au cours des âges. Et ainsi leur permettre de quelque peu réviser leur jugement, ou revenir de leurs illusions.

    Nonobstant, rendons à César ce qui est à César. L’Homme avec un H majuscule, demeure quoi qu’on en dise … une source de surprises et d’étonnements sans cesse renouvelée. Mescluns de complexité à lui tout seul. Enrobé de contradictions. Tout le jour ; et son contraire le soir. Une déroutante curiosité, qu’il faudrait sans nul doute inventer, si d’aventure "le Grand Patron" avait eu la flemme d’aller au turbin le septième jour. Après tout le Dimanche c’est … oui, le jour du mariage – et pas qu’à Bamako  - certes. Non, c’est également le jour du repos. Comme quoi la condition humaine ; cela tient quand même à peu de chose. Si le barbu - fort du devoir accompli les six jours précédents – s’était accordé un peu de relâche, et aurait brandi le majeur pour faire un fuck à la face du monde, en beuglant "Allez tous vous faire mettre !" : nous ne serions pas là aujourd’hui. A méditer. A bon entendeur, salut !

    Intéressant … . Intéressant de constater que le paria semble – pour Dieu sait quelle tortueuse raison - perdre subitement toute vague notion du "ne fais pas à autrui, ce que tu n’aimerais pas qu’on te fît". Credo lui étant pourtant cher, et qu’il s’escrime à mettre en application chaque jour que Dieu fait – encore et toujours lui, c’t’espèce de vantard omnipotent, qui se la pète et excelle en toute chose. Compassion, pitié, sympathie. Trois sentiments que le freluquet a longtemps abhorrés inspirer auprès des autres. Remercions pour cela Papa et ses préceptes éducatifs antédiluviens – euphémisme pour débiles. Des absurdités archaïques qui ont bien failli métamorphoser le bénéficiaire, en bloc de granite socialement inadapté. Est-ce trop tard ? Le mal est-il fait ? Allez savoir … . Néanmoins, un rapide constat permet de mettre en évidence la relative inefficience du … programme de désintoxication et de la reprogrammation caractérielle auxquels il s’astreint depuis quelques années.

    La géhenne est toujours là. Se manifestant extérieurement, par un refus catégorique de tout ce qui peut venir d’un tiers. Sérieux ou anodin. D’un peu d’argent gentiment prêté – et qui serait pourtant souvent bien appréciable pour sortir de l’ornière – à un modeste café offert aimablement et spontanément. Refus découlant lui-même, d’une sainte horreur de se retrouver en dette et redevable envers quelqu’un. Accepter, c’est avouer sa faiblesse. Accepter, c’est déjà mettre un genou à terre. D’aberrants leitmotivs serinés, rabâchés, matraqués et aujourd’hui encore gravés au fer rouge dans son esprit. Conclusion : qu’ils le veuillent ou non, les parents finissent tôt ou tard par bousiller leurs enfants d’une manière ou d’une autre. Alors … pourquoi ? Pourquoi le lionceau revêche inflige-t-il à la jolie môme, ce qu’il verrait comme le dernier cercle de l’Enfer de Dante ? Ni nombriliste autocentré, ni personnification de l’altruisme ; le fils à maman se serait en temps normal excusé, avec probablement un peu d’insistance et d’excès de zèle, avant de s’en retourner à ses travaux sportifs forcés. Se pourrait-il que … . Non, impossible. Pas déjà. Et pourtant … . Un rire cristallin enfantin, des mains graciles levées pour habiller une réaction un rien ingénue et quelques mots prononcés plus tard ... le grenat rythmique emprisonné dans la poitrine du galérien s’amollit.

    "Nos vieux auraient tout pour s’entendre, alors ! J’imagine à quel point cela doit être gonflant. De toujours être ramené, voire comparé, à quelqu’un d’autre. Alors que tu voudrais sans doute que les gens te voient toi avant tout. Celle que tu es. Simplement Charlize.", rétorque-t-il d’une voix de basse et sur un ton guilleret, devenant de plus en plus navré, à mesure que le propos arrive à sa fin. Même acabit pour le sourire. D’abord franc et massif ; puis pincé et contrit.

    Gêné d’avoir potentiellement et malencontreusement réveillé le désarroi de l’homonyme de la célèbre actrice ; un élan de nervosité irrigue les veines du besogneux oiseau de nuit. Un élan dont le trop-plein rejaillit et se manifeste, par un frottement hâtif des narines à l’aide du dos des phalanges. La langue échaudée par une nouvelle lichette de caféine brûlante. Comme une autoflagellation pour se châtier d’avoir manqué de tact et de finesse. Ainsi qu’un grossier subterfuge, visant à grimer l’embarras avant qu’il ne devienne – une fois de plus – ostensible. Une entreprise qui se voit couronnée de succès, grâce au concours de la présentation de sa modeste personne – aussi informelle que placée sous le signe de l’autodérision. Petit trait d’esprit, qui n’est pas sans susciter chez la badaude, une risette mêlant amusement et indulgence. "Hmm", ânonne inintelligiblement l’Astrophysicien en herbe. Version minimaliste et baragouinée d’un "c’est pas faux". Les orbes d’onyx perdus un instant dans le bleu des cieux, pour prendre en considération le point de vue de la damoiselle. Avant de replonger dans les étangs chocolatés, lui servant d’yeux. Le chef dodelinant d’une épaule à l’autre pour illustrer son accord. Tandis que ses pulpeuses s’animent en un sourire presque mièvre. Sourire qui se fige tel un vieux fond de sauce et décrépit, sitôt que la poupée mélancolique vient puiser un complément d’information, par le biais d’une nouvelle question.

    "Aucune idée, j’n’y ai jamais mis les pieds. J’suis né et ai toujours vécu ici à Boston. Peut-être comme toi, d’ailleurs ? Même si … j’crois deviner une légère et subtile pointe d’accent Yankee dans ta voix.", déclare-t-il en décrivant un haussement de ses trapèzes menus, mêlant impuissance et ignorance. Le timbre davantage sourd et rauque. Le corps tendu comme un arc. Avant qu’un retour à la normale ne s’opère, sitôt que la discussion s’oriente sur un autre sujet.

    Gorge nouée et déglutition âcre. La bouille ocrée qui blêmit et tire sur l’olivâtre. Poings fermés et malmenant l’étoffe grise du short moite. Les molaires serrées et crispant les traits d’un visage, devenant aussi expressif qu’un masque mortuaire. Autant de flagrants signaux non-verbaux, qui liés à cette habile tentative pour noyer le poisson et s’esquiver, laissent à penser que l’interrogatrice amène le binational à l’orée d’un terrain mouvant. "Comment c’est là-bas ?". Une question que s’est maintes fois risqué à poser le gamin aux racines délitées. Et à laquelle maman et papa ont toujours répondu de manière élusive, sommaire et expéditive. Avant de vite refermer ce chapitre en le priant de terminer ses devoirs ou d’aller jouer dans sa chambre. Déjà haut comme trois pommes, Darko avait compris que ce sujet sensible remuait et bouleversait profondément ses géniteurs. Causer de la peine à maman, voir ses grands yeux d’ébène s’embuer de tristesse et son visage se déchirer de douleur … inconcevable. Non, pas ça ! Tout, mais pas ça. Alors après moult tentatives infructueuses, le dernier né de la famille exilée s’est résigné et fait l’idée de ne pas savoir. Préférant ignorer que de faire souffrir les siens. Ignorer d’où il vient. Rien d’étonnant donc à ce qu’aujourd’hui encore, le lunatique ne saurait dire où il va. Voilà ce que l’on gagne à grandir de guingois … . Un moment de flottement, un tantinet pesant, tend à s’ancrer. Ne goûtant guère ce malaise bourgeonnant - et aspirant à ramener cette exquise atmosphère puérile qui planait sur eux - l’orthorexique à la dégaine d’homme-enfant ne trouve rien de mieux, que de proposer à son interlocutrice une pérégrination en tandem. Deuxième entorse à sa devise en moins de dix minutes - record battu sans conteste. De quoi rajouter une strate de gêne, à ce marigot de confusion. Et pourtant … . C’est avec un entrain non dissimulé – le surprenant au premier chef – que la belle honore affirmativement la prosaïque requête. Oui. Trois petites lettres qui suffisent pour faire éclore sur les babines du manant, un extatique sourire de gosse à qui l’on promet le bout du monde. La bobine opine pour sceller l’accord. Heureux que cette plaisante et inattendue parenthèse joue les prolongations, le méridional renfile sa peau de gentleman à la manque, en réalisant quelques enjambées latérales afin de libérer le passage. Tandis que la cheffe des opérations lui donne quelques informations au sujet de leur destination.

    "Moi aussi. J’en déduis que t’es sans doute étudiante, non ?", demande-t-il en tournant la tête vers la donzelle. Les yeux pétillant et un sourire un peu bébête – probablement dû à la joie niaise que lui inspire cette similitude – peint sur les charnues. L’étonnement se joignant à une nouvelle goulée de décaféiné. L’amertume lui coûtant un rictus grimaçant ... ne le mettant pas spécialement à son avantage.  

    Etonnant. De n’avoir encore jamais croisé cette languide sylphide sur le campus auparavant. D’un autre côté, Harvard est vaste. Pour peu que la douce étudie les Sciences Humaines, ou les Arts, et qu’elle ne soit donc pas amenée à fréquenter les bâtiments alloués aux Sciences dites Dures … l’étonnant devient tout de suite beaucoup plus logique. Pas prestement emboîté, le kosovar calque sa foulée sur celle imprimée par l’initiatrice de la marche. Deux silhouettes défiant l’écrasant soleil de midi, et foulant côte à côte le bitume. Un no man’s land creusé par leurs gabarits légèrement contrastés, se tenant de part et d’autre du trottoir. Deux corps affrontant les affables gifles infligées par la brise aoûtienne. Cils tressés, l’homme au quart de siècle se délecte de ce petit soupir d’Éole, plus que bienvenu. L’abdomen se gonflant sous l’œuvre d’une profonde inspiration. Les secondes s’effeuillent, les minutes se dérident.

    Un assourdissant silence plombe l’itinéraire parcouru en binôme. Seul le martellement cadencé de leurs pas, battant la mesure sur l’asphalte, enjolive la vacuité sonore. Des miaulements de félins vagabonds, squattant les poubelles s’entassant dans les ruelles, éclatent ici et là. Quelques hectomètres avalés, et la quiétude des rives placides du fleuve n’est bientôt plus qu’un lointain souvenir. Asphyxié sous les gaz d’échappement, d’un trafic automobile gagnant en densité. Le décor mue inexorablement. Petites boutiques coquettes et bien achalandées, cèdent leur place à des enseignes ayant périclité et mis la clef sous la porte depuis belle lurette. Les habitations douillettes et chaleureuses, se changent en barres d’immeuble aux façades crasseuses et partant en capilotade. Impression de déjà vu. Et de trop bien connu.

    "Hmm, j’suis un peu perdu là. Rappelle-moi lequel de nous deux raccompagne l’autre déjà ?", demande-t-il d’une voix gutturale, appuyant plus qu’il ne faut l’intonation interrogative. Preuve attestant d’une amplification du stress, zigzagant tel un reptile le long de son épine dorsale. Le chef pivotant sur la droite, et les prunelles enchâssées sur la tempe de sa compagne de route. Un ténu reniflement, guère distingué, suivi d’un laconique éclat de rire empestant la nervosité, pour ponctuer la brève prise de parole.

    Manière détournée pour le jouvenceau de confesser à la frêle riveraine, qu’il ne connaît que trop bien ces quartiers aux parfums de bas-fond. Car ce ne sont autres que les siens. Ceux où il crèche. Les seuls voulant bien de lui, financièrement parlant. De quoi démystifier et casser la plausible image méliorative, que sa conscrite s’est peut-être déjà hasardée à se faire de lui. Pour quelqu’un qui aspirait à paraître sous son meilleur jour … c’est un fiasco sonnant et un désastre trébuchant ! Pourtant, rien n’obligeait Darko à se torpiller et se saborder de la sorte. Il aurait été aisé de garder cela pour soi. Certes. Seulement … mentir, cacher ou taire à cette plantureuse brune la vérité, semble être une gageure au-dessus de ses forces. Dernier basculement de la tête en arrière, pour engloutir le fond – désormais froid – de café. La dextre qui broie le contenant en plastique, avant de le jeter dans le première poubelle égayant leur chemin. En équilibre précaire dans le rebut dégueulant de détritus. Bien conscient que le terminus, et l’évaporation de ce morceau d’éden volé se profilent à l’horizon. Le palpitant gros et lourd de tristesse, devant cette nouvelle similitude que l’enfant des fanges aurait préféré ne pas partager avec Charlize. Et qui explique soudain bien des choses, quant à ce spleen et ce vague à l’âme qui la suivent comme son ombre.                      
                                                                                                               
     

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    {@=10961}Charlize Seaton{/@}
    Jules Weaverle Lun 23 Aoû - 2:55Rechercher dans: Archives 2019-2022
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    Get along with the voices inside of my head. You're tryin' to save me, stop holdin' your breath. And you think I'm crazy, yeah, you think I'm crazy. Well, that's nothin'.



    Un café, ça ne paye pas de mine. Un café noir pour réveiller les esprits embrumés. La plupart du temps, c’est à cela qu’il sert dans les rues de New York. Les gens se pressent et se bousculent, le jour a peine levé. Entre deux appels téléphoniques, ils glissent leur commande a mi mots puis, gagnent leurs bureaux. La grosse pomme ne dort jamais. Pour garder l’esprit vive et les yeux ouverts, rien de tel que des grains moulus avec amour. Rare sont ceux qui ne picolent que de l’eau. La caféine est à la mode depuis des siècles. Le bon café ne court pas les rues. C’est souvent ce que disait son paternel en grognant entre ses dents. La caféine était nécessaire pour lui. Dans sa dose quotidienne, il n’aurait jamais tenu le coup. Pour répondre à la demande croissante, on ouvrait toujours plus de boutiques. Le commerce de masse qu’il disait. Allez savoir. On ne peut pas dire que cette branche soit le domaine de la gosse.

    Improbable ? Incontestablement. Mais quoi d’autre que l’improbable, pour tenter de comprendre et décrypter l’invraisemblable ? Néanmoins, et bien que semblable à un naufragé dérivant sur l’immensité d’un océan d’incompréhension, il est une chose dont le taiseux est riche de certitude. La tanagra de chair et d’os se tenant devant lui, porte en elle une blessure. Secrète et savamment enfouie. Un mal dont il ne distingue que très vaguement les pourtours. Caché derrière des yeux sombres de biche. Dont le fard s’ingénie à grimer l’affliction. Tapis sous des sourires étiques, aimables et las. Décochés afin de camoufler ce spleen baudelairien qui plane sur son enveloppe charnelle. Un je-ne-sais-quoi élégiaque, qui est bel et bien là. Qu’il perçoit sans le voir, et ressent jusque dans la plus infinitésimale fibre de son être. Cette blessure qui trouve un écho et une résonance bien singulière en lui. Qui le transperce et le bouleverse. Et qui - pour une obscure raison qu’il est tout bonnement infoutu d’expliquer – l’appelle et l’attire inéluctablement.

    Une boisson chaude pour partager un moment à deux, voilà ce à quoi elle pense Charlize. Une situation tellement rare pour la demoiselle habituée à rouler en solo depuis toujours. Elle apprécie pourtant la compagnie la belle. Mais la vie ne lui a pas donné l’occasion de rencontrer grand nombre de personnes franches et abordables. Soit on la scrutait de haut parce qu’on connaissait sa situation, soit on la trouvait au mieux insignifiante au pire, on se contentait de l’ignorer. La pitié se lisait dans le regard de ceux qui la savaient en charge des tâches domestiques puis, orpheline. On se moquait de ses vêtements trop grands, trop démodés. On la considérait comme cendrillon. On se jouait d’elle. On se servait d’elle. On ne peut pas dire qu’elle eut une enfance des plus sympathique mais mémorable, c’est certain. Enfin, vaut mieux penser à quelque chose de plus positif pour ne pas en venir à déprimer.

    Présentations faites et touche de subtilité ajoutée par le jeune homme qui fait une constatation totalement véridique. Elle abdique en levant une main, rit de bon cœur en soupirant : Toute ma jeunesse car en effet, il semblerait que la belle fut le fantasme inavoué de mon père ! on le garde pour soi parce que c’est pas beau de fantasmer sur une autre femme que celle à laquelle on a passé la bague au doigt, d’autant plus lorsque cette dernière est malade. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ni la femme, ni la fille, n’a obtenu la crinière dorée de l’actrice ou son regard perçant. Papa n’en était pas moins fier pour autant !

    Il lui parlait fort sympathique cet homme, bien qu’un peu mystérieux. Alors, elle creuse Charlize, curieuse d’en savoir davantage. Quoiqu’il en soit, il est hors de questions de devenir mal polie ou encore intrusive. Si elle sent qu’il est mal à l’aise ou qu’il ne souhaite pas continuer la discussion alors, elle se contentera d’esquiver un sourire désolé et marchera en silence tout en humant cette délicieuse odeur complexe aux notes légèrement florales. Au contraire, le kosovar semble enclin à poursuivre et ajoute même une note d’humour à son discours. Sourire sincère, elle hausse légèrement les épaules pour les laisser retomber aussi rapidement qu’elles se sont dressées. Oh, je pense qu’on est tous plus ou moins des cadeaux en fonction des moments de notre vie. L’enfance tumultueuse ou l’adolescence rebelle. La crise existentielle, celle de la quarantaine et les doutes continuelles. Si Charlize n’a pas souvent embêter ses parents, on peut dire que Isaiah, quant à lui, fait les frais de son sale caractère, parfois peu simple à supporter.

    C’est comment le Kosovo ? Tu y es resté longtemps ? Elle n’a jamais eu l’occasion de voyager la petite. Plus de vingt années passées sur les terres américaines. Elle a quitté sa vie new-yorkaise pour rejoindre les bancs d’Harvard, entraînant son petit frère dans sa chute. Harlem comme seul repère. Une ville qu’elle a a la fois aimé et détesté. Une enfance qu’elle ne changerait pas. Jamais elle n’a eu l’occasion de rendre visite à ses grands parents en Australie. Elle ignore tout jusqu’à leurs existences. Sont-ils encore en vie ? Vivent-ils toujours au pays des kangourous ? Elle n’a pas, non plus, posé le pied sur le continent européen. La France n’est qu’une vague représentation sur la carte. L’image d’une tour et d’un bon repas aux chandelles sous une lune étincelante. Boston n’est pas si mal quand on y réfléchit. Un maigre sourire pour accompagner ses paroles. Elle rêve de tout connaître de ce pays mystérieux. Elle rêve de tout savoir. Elle a soif d’apprendre. Si seulement on pouvait lui en dire plus. Si seulement elle pouvait se téléporter. Elle rêve d’aventures mais en même temps, a peur de ce qu’elle pourrait découvrir. La routine est beaucoup plus rassurante. On ne peut pas en conclure que la jeune femme est téméraire, loin de là cette idée.

    C’est comment le Kosovo ? Tu y es resté longtemps ? Elle n’a jamais eu l’occasion de voyager la petite. Plus de vingt années passées sur les terres américaines. Elle a quitté sa vie new-yorkaise pour rejoindre les bancs d’Harvard, entraînant son petit frère dans sa chute. Harlem comme seul repère. Une ville qu’elle a a la fois aimé et détesté. Une enfance qu’elle ne changerait pas. Jamais elle n’a eu l’occasion de rendre visite à ses grands parents en Australie. Elle ignore tout jusqu’à leurs existences. Sont-ils encore en vie ? Vivent-ils toujours au pays des kangourous ? Elle n’a pas, non plus, posé le pied sur le continent européen. La France n’est qu’une vague représentation sur la carte. L’image d’une tour et d’un bon repas aux chandelles sous une lune étincelante. Boston n’est pas si mal quand on y réfléchit. Un maigre sourire pour accompagner ses paroles. Elle rêve de tout connaître de ce pays mystérieux. Elle rêve de tout savoir. Elle a soif d’apprendre. Si seulement on pouvait lui en dire plus. Si seulement elle pouvait se téléporter. Elle rêve d’aventures mais en même temps, a peur de ce qu’elle pourrait découvrir. La routine est beaucoup plus rassurante. On ne peut pas en conclure que la jeune femme est téméraire, loin de là cette idée.

    Elle s’éclaircit la voix avant de tremper ses lèvres dans sa boisson. Le contenu lui brûle légèrement l’œsophage avant de se perdre dans son système digestif, réchauffant son corps et ses mains par la même occasion. Elle a peur de trop en dire Charlize, de devenir ennuyeuse. Elle appréhende également les questions qu’on pourrait lui poser. Il faut dire qu’elle n’a pas eu une vie si trépignante. Généralement, les autres ont beaucoup plus de choses à partager de la mignonette. Elle a toujours préféré écouter, poser des interrogations au lieu de se trouver de l’autre côté du miroir.

    Mais il semblerait que la jolie brune est un minimum d’intérêts. Au lieu de couper cours à l’échange, le garçon venu d’ailleurs lui propose de faire un bout de chemin à ses côtés. Elle ignore si c’est une façon de se montrer poli, s’il comptait aller lui aussi dans cette direction ou s’il partage vraiment cet même atome crochu. Quoiqu’il en soit, elle accepte volontiers, penchent légèrement la tête sur le côté. Oui ! Oui, avec plaisir. Et elle tourne fièrement au premier carrefour. C’est la première fois qu’on lui propose de faire un bout de chemin en rentrant du boulot. C’est tout de suite plus agréable que de faire la route seule, surtout maintenant que ses écouteurs l’ont abandonné. Elle aurait trouvé le temps si long. Sans doute qu’on l’aurait interpeller pour quelques bricoles. Elle évite tout le temps le contact grace à sa musique. Le chemin passe plus vite ainsi. Elle peut tracé directement à l’appartement. Je vis pas loin du campus. Qu’elle rajoute avant de se rendre compte que ce n’est pas forcément une bonne idée. En espérant qu’il ne souhaite pas l’accompagner jusqu’à bout. Son immeuble tombe en ruines. Le propriétaire ne semble pas vouloir faire les travaux nécessaires pour que le bâtiment reste correct. Son appartement est très petit, pas forcément bien organisé malgré l’ordre qu’elle y a mis et la propreté des lieux. Il est ridicule et les tiroirs sont vides. Elle ne voudrait pas qu’il ait cette image d’elle. Elle n’a jamais apprécié que quelqu’un s’immisce dans sa sphère intime. Malgré toute sa bonne volonté, elle n’a pas encore le job qui peut lui rapporter et lui permettre d’être fière de son chez soi. L’année prochaine si tout se passe bien ! Elle sera diplômée et elle pourra obtenir un appartement convenable voire même une petite maison pour Isaiah et elle. Ils seront beaucoup plus heureux ainsi. Iwan n’aurait pas besoin de manger des céréales rassis en guise de petit déjeuner et la demoiselle ne bouderait pas parce que le meilleur ami de son frère a terminé la brique de lait et que c’est la fin de mois. Il n’y aura plus de problème d’argent. Il n’y aura plus besoin de travailler au Drink. Enfin, elle pourra avoir un emploi du temps presque correct. Sans doute que sa santé ira crescendo elle aussi !                                                                                        
     

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    @Darko Behrami
    Invitéle Mer 18 Aoû - 2:01Rechercher dans: Archives 2019-2022
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    Insane

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    Y aurait-il "quelque chose de pourri au Royaume du Danemark" ? Pour reprendre les célèbres mots, passés depuis à la postérité, de celui que l’on surnomme "Le Barde". Le mordu de Science Fiction et d’Heroic Fantasy aurait-il traversé, sans s’en apercevoir, un trou de ver ? Se retrouvant ainsi catapulté dans un univers parallèle, doté d’une spatio-temporalité criante de ressemblance avec celle qu’il a toujours connu jusqu’alors. Est-ce que la fringale, provoquée par la privation alimentaire que lui dicte sa psyché névrosée et tourmentée, serait en passe d’achever de le métamorphoser en un parfait étranger dans lequel il ne se reconnaît en rien ? A moins … que cette charmante inconnue – qui ne le sera bientôt plus – ait réussi l’exploit de complètement reconfigurer son logiciel interne et comportemental, au sortir de ce malencontreux crash corporel ? Tels sont les scenarii, tous plus alambiqués et saugrenus les uns que les autres, pullulant dans l’esprit du lionceau revêche.

    Improbable ? Incontestablement. Mais quoi d’autre que l’improbable, pour tenter de comprendre et décrypter l’invraisemblable ? Néanmoins, et bien que semblable à un naufragé dérivant sur l’immensité d’un océan d’incompréhension, il est une chose dont le taiseux est riche de certitude. La tanagra de chair et d’os se tenant devant lui, porte en elle une blessure. Secrète et savamment enfouie. Un mal dont il ne distingue que très vaguement les pourtours. Caché derrière des yeux sombres de biche. Dont le fard s’ingénie à grimer l’affliction. Tapis sous des sourires étiques, aimables et las. Décochés afin de camoufler ce spleen baudelairien qui plane sur son enveloppe charnelle. Un je-ne-sais-quoi élégiaque, qui est bel et bien là. Qu’il perçoit sans le voir, et ressent jusque dans la plus infinitésimale fibre de son être. Cette blessure qui trouve un écho et une résonance bien singulière en lui. Qui le transperce et le bouleverse. Et qui - pour une obscure raison qu’il est tout bonnement infoutu d’expliquer – l’appelle et l’attire inéluctablement.

    Comme le pouvoir d’attraction d’un aimant sur une poignée de clous en fer. Ou un stupide papillon de nuit virevoltant autour des flammes, jusqu’à se carboniser les ailes. Car bien que cochant tout les critères du modèle de scepticisme, le wisigoth a lui aussi parfois besoin de croire. Bien souvent plus en quelque chose, qu’en quelqu’un. Et là … il veut et aime à croire, qu’il est en présence d’une personne qui lui ressemble. Auprès de laquelle il peut se retrouver et s’identifier. Dont les peines et les douleurs lui sont familières, et quelque part un peu les siennes aussi. Une des ces quelques rares âmes, à même de le comprendre. A travers un regard, entrecoupé d’un battement de cils. Par un simple geste. Dans les silences et les cris. La présence et les fuites. L’abcès et les absences au goût d’absinthe. Les soupirs longs comme les sanglots des violons, et les facondes qui s’étirent jusqu’à la lisière de l’ennui. Peut-être est-ce tout simplement cela finalement ? L’improbable expliquant l’invraisemblable.

    Oui … le méridional consent à l’admettre : il est harassé de vivre comme un troglodyte terré dans les confins de son antre. De manière plus ou moins consciente, sans doute a-t-il vu dans cette rencontre fracassante, une aubaine qu’il ne pouvait se permettre de laisser filer ? Celle de puiser un peu de chaleur, de sympathie et de complicité auprès d’autrui. Même si c’est bref, même si c’est éphémère et même si cela ne doit durer que le temps d’un café partagé. Preuve que l’homme de glace, n’est tout compte fait pas aussi en marge de ses congénères qu’il ne l’imagine. Lui aussi est donc capable de renouer avec cet instinct grégaire, intrinsèquement inscrit dans les gênes du commun des mortels. Le tir tardivement rectifié quant à sa bévue sur le manquement aux convenances ; Darko glane une précieuse information concernant la douce enfant : son nom.

    "Pareillement ! J’vais pas te demander si cela a un quelconque rapport avec l’actrice. Tu dois peut-être en avoir marre d’entendre les gens s’exclamer : "Oh, comme Charlize Theron !".", rétorque-t-il, un grain suave et étonnement chaleureux dans la voix. Voix qui monte de quelques octaves dans les aigus, sitôt qu’il feint d’imiter – avec un brin trop d’emphase - la clameur extatique d’un quidam. Un éclat de rire mutin – dont il ne pensait plus jamais se fendre – apposé en guise de paraphe.

    Le cap légèrement incliné sur le côté. Sourcils décrivant un soubresaut cabotin. Tandis que les pommettes, encore partiellement enduites de transpiration, rosissent cette fois-ci pour une toute autre raison que la chaleur aoûtienne. Les trapèzes maigrelets accusant un succinct haussement. De quoi conférer à l’orthorexique, des airs de grand adolescent benêt s’initiant aux joies du batifolage. Une impression mise en exergue et accentuée, par ses allures d’éternel homme-enfant. Qui lui pèsent, ou dont il joue, selon les jours et ses humeurs. Un corps en équilibre sur le filin de la vie. Ne sachant s’il doit basculer du côté de l’enfance, ou celui du monde adulte. Un modeste mètre soixante-quinze enseveli et englouti sous des vêtements, souvent bien trop amples. Lui, le Peter Pan que l’on a  arraché au pays imaginaire. Et qui se plaît quand vient le soir, à caresser l’espoir d’y retourner, pour redécouvrir les saveurs de l’insouciance, de l’innocence et de la candeur perdues. Toutes ces fois où il dénoue son mouchoir, et lutte contre l’envie d’éclater les miroirs pour ne plus se voir. Certainement intriguée par les consonances exotiques de ce nom fleurant bon des latitudes lointaines, la dénommée Charlize s’enquit d’en connaître les origines.

    "Oh … eh bien, merci ! D’Europe de l’Est. Du Kosovo en ce qui me concerne. Cela veut dire "cadeau" en Slave. Même si j’suis loin d’en être toujours un.", explique-t-il l’intonation s’en allant decrescendo. De légères notes gouailleuses et d’autodérision greffées sur le timbre. Un nouvel éclat d’hilarité pour vêtir le propos. Un peu plus nerveux et mécanique que celui l’ayant précédé un peu plus tôt.

    L’arête du nez prise en étau par une préhension pouce-index. Le chef ployant en direction du bitume. Un sourire niais, pour ne pas dire bébête, qui vient égayer son faciès un peu trop fermé et figé. Comme un aveu de faiblesse. De perfectibilité. Présenté sans honte et dans son nu le plus blême. Lesté tel un idiot d’un bandana rubis dans la patte gauche dont il ne sait que faire, le louveteau solitaire se libère de l’accessoire en l’accrochant à l’arrière de son short à l’aide de l’élastique de son boxer. De quoi lui prêter, bien malgré lui, des faux-airs de caïd portoricain des années 90’S. Lippes appontées sur le rebord du gobelet, le runner à l’arrêt s’abreuve d’une généreuse gorgée de boisson torréfiée. Histoire de se ragaillardir et de recouvrer une illusion de consistance. Pour convoquer un surcroît de courage aussi. Courage qui lui sera bigrement précieux pour formuler la proposition - tutoyant la folie douce – qui va suivre. Un coup de tête. Un coup d’audace. Celui de trop ? Peut-être, peut-être, peut-être … .

    "T’allais par là, non ? J’peux … faire un peu de route avec toi. ‘Fin si tu le souhaites, bien entendu.", demande-t-il dans un phrasé assuré et relevant plus de l’affirmation que de l’interrogation. Le geste joint à la parole, à l’aide d’un pouce jeté par dessus son deltoïde gauche et désignant la direction mentionnée. Les babines recroquevillées et ratatinées en un sourire n’en ayant que le nom. Conscient d’abuser et de probablement en faire un peu trop.

    Lui qui a toujours du mal à trouver le juste équilibre. A correctement positionner le curseur. Gosse revenu de ses chimères, qui s’aventure pourtant à sortir de son étriquée zone de confort. A prolonger ce volatile – et inattendu - instant de chaleur et de connivence. Se transformant ainsi en un chaton pleutre, venant se blottir et se pelotonner contre le giron de sa maîtresse, pour quémander un chapelet de caresses. Mignon, diront certains. Pitoyable, affirmeront d’autres. Qu’importe. Cela vaut sans doute mieux. Mieux que ces eaux sombres et troubles, où il traîne et croupi. Et qu’il retrouvera bien assez tôt. Une parenthèse. Une trêve. Afin de mettre le corps et l’esprit en suspension. Quitter les barreaux de la sempiternelle routine. Prendre la clef des champs et la poudre d’escampette en compagnie d’une jolie môme. Fugitive escapade. Avant de s’en aller retrouver la servitude d’un quotidien monochrome.                                                                                              
     

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    {@=10961}Charlize Seaton{/@}
    Jules Weaverle Mar 17 Aoû - 8:32Rechercher dans: Archives 2019-2022
    Insane - (Charlize)
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    Quand est-il de la sociabilité ? Charlize n’est pas douée dans le domaine  lorsqu’on le sort du contexte médical, bien entendu. Elle n’a rien appris de transcendant dans les bouquins si ce n’est l’empathie, la dignité ou encore le respect. Il faudrait peut-être lui donner un cours particulier car, si on lui demandait de disserter sur le sujet, ça serait laborieux. D’ailleurs, s’il n’avait pas fait le premier pas, sans doute qu’elle n’aurait pensé à l’inviter. Beaucoup trop réservée pour s’imaginer qu’il puisse vouloir passer du temps en sa compagnie. Elle n’a pas grand chose à partager d’intéressant la gamine. Parler du boulot, des études, du bénévolat ou du petit frère. Elle n’a que ça à échanger. Pas d’autres centres d’intérêts hormis la boxe et encore, c’est un sujet qu’elle évite un maximum car la pente est raide et la redescente extrêmement blessante. Trop de tumultes pour s’y aventurer. Beaucoup trop timide pour prendre les devants et avoir la jugeote de prolonger cet instant, elle se serait faite petite et aurait tracé son chemin tête baissée pour éviter les potentiels obstacles. A quoi bon continuer l’échange si c’est pour se regarder dans le blanc des yeux ?! C’est une situation qui la mettrait beaucoup trop mal à l’aise, Charlize. On ne peut pas dire qu’elle ait bon nombre d’amis et d’expériences dans le domaine. Loin d’être de mauvaise compagnie, elle ne prend tout bonnement pas la peine d’entamer une démarche par peur de la réaction d’autrui ou même de la sienne. La peur de l’abandon. La peur du jugement. La peur d’être blessée encore et toujours. Trop d’épreuves traversées dans le passé pour risquer d’en affronter d’autres. Elle accepte volontiers la conversation mais, aller vers les autres de sa propre initiative, c’est inconcevable. D’abord, elle ne saurait que dire pour débuter la conversation. Ensuite, elle sait parfaitement que le rouge lui monterait beaucoup trop rapidement aux joues et qu’elle perdrait ses moyens. Elle préfère de loin lorsqu’on se donne la peine d’aller vers elle.

    Alors, Le bel inconnu l’invite à boire un café et mademoiselle le dévisage avec insistance. Pense-t-elle qu’il pourrait s’agir d’une plaisanterie de mauvais goût ou d’un traquenard ? Il semble pourtant assez réglo. Après avoir pesé le pour et le contre, la belle finit par accepter sa requête. Peut-être est-ce uniquement par politesse ? Peut-être qu’il n’a rien de mieux à faire ? Allez savoir ! Quoiqu’il en soit, elle pointe le regard en direction du petit stand aux grains, accepte volontiers cette surprenante invitation. Il n’est en rien responsable de la perte de ses écouteurs mais semble lui être redevable d’un quelconque dommage. Qu’il en soit ainsi, une pause avant de reprendre sa folle course en direction de l’appartement lui fera le plus grand bien.

    Loin d’être du genre à minauder auprès de la genre masculine, Charlize se permet malgré tout un regard en direction du jeune homme lorsqu’il passe commande. Ses beaux yeux sombres, son regard ténébreux… elle pourrait s’y perdre. Ses lèvres charnues planquées derrière quelques poils de la même couleur que sa chevelure lui donnent un côté viril non négligeable. Il a l’air agréable. Sa voix la met en confiance, loin d’être aussi rauque que ce qu’elle imaginait avant qu’il ne prenne la parole. Une bonne poigne, tu es en certaine. Un corps d’athlète sans pour autant être dans l’extrême. Elle se met alors à lui imaginer une vie. Un emploi dans un bureau, vêtu d’un costard voire d’un ensemble trois pièces toute la semaine mais, plus décontracté une fois le week-end annoncé. Une charmante copine qui ferait des études de.. droits ? A la peau matte et aux yeux azurs. Un petit couple des temps modernes, vivant dans une demeure modeste. Un dimanche midi autour d’un repas de famille avec le chien sous la table et… on l’interpelle pour qu’elle passe commande. Alors, elle secoue la tête pour sortir de ses pensées étranges. Son attention se reporte sur le charmant monsieur prêt à lui servir la boisson de son choix. Un café noir sans sucre s’il vous plaît. Qu’elle articule en offrant une nouvelle fois son plus beau sourire. Il lui en faut peu à Charlize. Un simple café autour d’une discussion banale. Le moins cher et le plus efficace. Une boisson qui reflète bien sa personnalité à la fois simple mais dure lorsqu’on apprend à la connaître. On dit souvent qu’on peut analyser une personne grâce à ses chaussures, Charlize le fait grâce aux boissons. C’est ce qu’elle a appris à force de bosser derrière un comptoir une fois la nuit tombée. Elle en conclue donc que le bel inconnu est une personne qui peut sembler froid et distant aux premiers abords mais qu’il cache au plus profond de lui un côté doux et attentif.

    Sa boisson en main, elle trinque avec le jeune homme en levant son verre en carton sans pour autant l’apporter à ses lèvres. Elle se contente d’humer le café fumant tout en réchauffant un peu plus ses phalanges contre le gobelet. C’est à ce moment précis que la conversation reprend. Comme s’il venait d’être percuté de plein fouet par un élan de bon sens, le sportif se présente. A la suite de cette révélation, Charlize se rend compte qu’elle n’a fait davantage preuve de bon sens. Elle n’a, elle-même, pas penser à lui communiquer son prénom. A croire qu’ils sont aussi pitoyables l’un que l’autre en ce qui concerne les traditions. Enchantée Darko. Je m’appelle Charlize. Oui, oui, comme Charlize Thernon en effet. Ton père en était fan. Selon lui, c’était la plus belle femme du monde et pourtant, il a choisi pour femme une brune aux yeux verts, allez comprendre la logique ! Parfois, l’amour vous tombe dessus sans que vous ne vous y attendez. C’est ce qu’il répétait souvent. Et leur histoire, Cha l’a entendu a de nombreuses reprises. Elle rêve encore aujourd’hui de se blottir dans le canapé pour écouter les péripéties contées par son père. A la place, elle tue le temps en compagnie de Darko qui lui a fait l’honneur de lui accorder un peu de son temps.

    Un souffle qui se perd sur sa boisson chaude avant de se perdre dans les airs puis, ses pupilles se redressent à nouveau pour lui demander curieusement : Et ça vient d’où Darko ? J’aime beaucoup, c’est très original. Elle n’a jamais entendu un tel pseudonyme. Il faut dire qu’elle n’y connait pas grand chose à la culture d’ailleurs la brune. Hormis Boston et New York, elle n’a jamais eu l’occasion de voyager. Tout ce qu’elle a connu, c’est sa vie dans le Bronx avec ses parents puis, ses péripéties ici, à Boston, après avoir été accepté à Harvard. Grâce à la bourse qu’elle a obtenu en travaillant d’arrache pied à l’école et aux petits boulots qu’elle a accomplit durant ses années d’études, elle a pu se payer le luxe d’avoir un appartement avec son petit frère loin de tout mais surtout, des souvenirs qu’elle a pu construire la-bas, dans le ghetto. Trop de souvenirs des parents. Trop de mauvaises fréquentations. Peu d’opportunités pour les orphelins comme eux. Ils se seraient faits manger  tout crus, protéger ou non par des types comme Baker. Là-bas, c’était la loi du plus fort. Pire que la jungle, si tu ne sortais pas les crocs, tu ne pouvais t’en sortir. Dans la grosse pomme, Charlize était bien différente de celle qu’elle est aujourd’hui. Sans aucun doute plus méfiance et notamment envers la gente masculine. Moins enclin à la conversation, davantage que la défensive, elle n’aurait sans doute pas accorder d’entrevue au jeune homme s’ils ne s’étaient pas rencontrer ici, sur Boston en ce temps.  
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    @Darko Behrami
    Invitéle Jeu 12 Aoû - 1:44Rechercher dans: Archives 2019-2022
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    Huit ans. Huit années passées à musarder, dans ce tortueux labyrinthe à ciel ouvert nommé la vie. Tel un rachitique Minotaure atrabilaire, claquemuré dans des abîmes oubliées par la lumière. Où le miroir se déforme. Et les rêves s’endorment. L’âme à l’envers, le cœur à l’étroit. Huit révolutions d’errance dans les méandres d’un dédale sinueux. A chercher le sens d’une existence devenue terne. Sinistre. Insipide. Sclérosée par une pléiade de "Pourquoi … ?" et d’"A quoi bon … ." résignés. Désillusionnés. Désenchantés. A quoi bon se lever ? Et pour qui le faudrait-il dorénavant ? Maintenant que la seule qui vaille s’en est allée. Que la raison d’être s’est envolée. Un Astérios devenu orphelin de sa boussole. Privé de son étoile du berger. Sans cap à suivre. Huit âcres vendanges d’un cépage aux tanins de vicissitudes et tribulations. Eclusés en grimaçant et serrant les dents. Pantin brinquebalé par les cruautés de la fatalité, et s’agitant selon son bon vouloir.

    Colosse miniature au cuir d’airain et au pied d’argile, qui s’est un temps aventuré à refuser l’inévitabilité du destin. La révolte brièvement sonnée. A travers des coups de bélier assénés contre de volumineux murs inébranlables. Dans l’espoir de créer une percée, qui permettrait de recouvrer le sentier des songes. Des passions. Des engouements. En vain. Armes déposées, abdication proclamée, drapeau blanc érigé. L’abandon l’a emporté. Lui passant les fers d’une amère acceptation aux poignets et aux chevilles. Renoncement. Captif d’une vie étriquée et monochrome. Subie en simple spectateur. Passent les jours. Tournent les ans. Calciné par le soleil des étés caniculaires. Battu par les hallebardes pluvieuses des automnes larmoyants. Frigorifié par les morsures givrées des hivers rigoureux. Enlisé dans le marasme d’une routine uniforme.

    Jusqu’à ce que jaillisse finalement l’étincelle, au plus fort de l’abattement. Comme une brèche anticyclonique dans l’azur d’un firmament criblé d’opaques nues. Permettant au thérianthrope du Caucase de retrouver l’extrémité d’un fil infrangible, soumis à la grève du rouet depuis presque une décennie. Un toron remonté hâtivement, et dont le rembobinage se solde par une grisante collision, avec une Ariane toute droit sortie d’élégies tamisées. Les secondes s’étirent et s’étendent. La radieuse brutalité de l’instant tend à gommer la frontière entre la réalité – hier encore blafarde – et l’imaginaire. A tel point que Darko ne sait plus si ce qui se joue sur la berge s’inscrit dans une exactitude irréfutable, ou s’il s’agit de fantasmagorie et d’onirisme barbouillés par une psyché surmenée. L’abrupte reconnexion au charivari urbain bostonien - au sortir d’une fâcheuse bousculade, dont le l’heurt lui fait l’effet d’un coup de sagaie éventrant le palpitant exsangue - ne tarde pas à lui donner réponse.

    Gauche et emprunté, les dommages collatéraux métamorphosent le barbu à l’œil de crin, en cocker pataud marchant sur ses longues oreilles pendantes, et menaçant à tout moment de trébucher. En témoigne ses pitoyables et quasi incompréhensibles propos cafouillés, se passant de tout commentaire. Balourdise qui n’est cependant pas sans arracher à la future disciple d’Hippocrate une frêle esquisse, dont les commissures partent timidement à la coquette du lobe des oreilles. Un sourire, certes un tantinet timoré, mais dont il se dégage une infinie bienveillance. Tout en tendresse et en sincérité. Accentué par deux orbes cupriques luisant de langueur, et un regard aussi velouté que de la guipure de Venise. Une douce enfant qui doit sans nul doute faire tourner bon nombre de têtes, et chavirer bien des cœurs. Quel genre de monstre dénué de toute vague notion d’allocentrisme faut-il être, pour lui tenir rigueur ou lui garder rancune ?

    Probablement les mêmes monolithes ambulants, qui restent de glace, face à la candeur et l’ingénuité, qui émanent de son écorce. Même si elle porte en elle la gravité propre aux individus, que les affres de la vie n’ont pas épargnés. Ces êtres qui ont vu plus d’horreur, ou essuyé plus de déboires, qu’on ne saurait le dire. Et pourtant, la jolie môme est bel et bien là. Debout et digne. La tête haute et droite. A l’image de son maintien. Peut-être un rien trop raide et rigide. Et en même temps si légère, éthérée et vaporeuse. Comme une gracieuse danseuse étoile, virevoltant sur les planches et portant à bout de bras un corps de ballet. Exquis chef-d’œuvre de complexité, de nuances et de contraires, qui se tient en cet instant devant le prolo aux parfums d’ailleurs. Insaisissable et insondable. Un chef-d’œuvre que le chantre du sarcasme a l’outrecuidance d’avilir et souiller, en formulant une honnête proposition partant néanmoins d’une bonne intention. Invitation, en tout bien toute honneur, qui ne manque pas de dérouter la bénéficiaire. En témoigne le cocktail de scepticisme, de stupeur et d’incrédulité, qui colore sa frimousse tannée. Trop direct ? Pas suffisamment subtil ? Suranné ? Galvaudé ? Aller savoir. Le fruit d’une secondipare n’a jamais été très dégourdi, lorsqu’il s’agit d’interactions avec ses semblables. Alors, autant dire que présentement … c’est voyage en terra incognita ! Ou presque. Quelques dodelinements latéraux de la tête. Ne laissant rien présager d’affirmatif. Nonobstant, et contre toute attente, l’angelot opine dans la foulée du chef, et daigne honorer le faire-part oral lui étant adressé.

    "Cool ! Eh bien … après toi, alors.", rétorque-t-il d’un timbre plus assuré et confiant qu’il ne l’aurait imaginé. Quelque peu pris de court, et certain d’encaisser un aimable refus avec fin de non recevoir. Un pas en arrière accusé. L’asphalte striée de bandes blanches courtoisement présenté d’un geste – probablement un peu trop mécanique – de la main. Vaurien qui s’improvise galant homme et gentleman à la manque.

    Quelques secondes d’expectative. Le feu tricolore qui consent à passer à l’émeraude. Signal visuel qui instigue la jouvencelle dotée d’une ténébreuse crinière, à procéder à la traversée du ruisseau goudronné, sans piper mot. Ni une, ni deux, le presque diplômé lui emboîte le pas et marche dans son sillage. Sous ses yeux impudents, les hanches voluptueuses balancent à la faveur d’une démarche aérienne et chaloupée. Un manège leste et déliée, digne d’une fée clochette qui chercherait à se poser sur la terre ferme. Dansant, troublant, charmant. Avec un appui très légèrement plus prononcé sur le pied droit. N’étant qu’homme, l’hôte du D-Light laisse ses prunelles skier sur les dorsaux fins de la nymphe embaumant la mélancolie. Ehontées, elles dégringolent sans vergogne jusque dans le creux de ses reins. Pour finalement s’appesantir sur son rusé inférieur, comme on le désignait poétiquement naguère. Tonique, galbé, affriolant.

    Un spectacle qui aurait depuis longtemps suffi pour mettre les sens de moult individus, disposant d’un chromosome Y et d’un instinct guerrier, en effervescence. Malheureusement pour le natif de Décembre féru de danse sur glace, l’efficience de ce manège s’avère aussi probante que l'apport d’une goutte d’eau pour procéder à l’extinction d’un torrent de flammes. C’est pourtant là. C’est à ce moment là que le cyclothymique, devrait en toute logique ressentir quelque chose. Une vague de chaleur qui le submerge, des braises qui crépitent dans son bas-ventre, le cœur qui joue des castagnettes contre la cage-thoracique … . N’importe quoi. Hélas, une fois n’est pas coutume : rien. Encore et toujours. Sempiternellement rien. Tout demeure placide à l’intérieur. Endormi. Tari.Un imperceptible soupir teinté d’affliction, sinue entre ses narines face à cet immuable constat. Tandis que ses gemmes opaques désabusées, se prennent furtivement d’affection pour l’azur des cieux. Le désarroi fuse tel une étoile filante. Déjà, les voilà arrivés sur l’autre rive.

    "Vas-y. Commande ce qui t’fait plaisir.", l’enjoint-il cordialement, la voix un brin trop monocorde et désincarnée. L’arrêt marqué à quelques mètres du stand nomade. Afin de laisser à son inattendue convive, la primeur de choisir le breuvage caféiné avec lequel elle souhaite enthousiasmer ses papilles. Sous l’œil ambré d’un quinquagénaire latino, levant nonchalamment le nez de son journal sitôt que le tandem de clients approchent des abords de son humble échoppe roulante.

    Une rapide autopsie de ses poches réalisée, l’impie musulman dégaine une famélique poignée de billets froissés et quelques piécettes. Le pouce gambade sur la monnaie épousant la paume de la dextre, et accompagne le comptage silencieux du maigre pécule. Les iris faisant la navette entre les tarifs des consommations affichés sur un encart aux couleurs délavées surplombant la buvette montée sur essieux, et les rognures de trésor au creux de sa main. L’esprit turbinant à vive à allure, et multipliant les différentes combinaisons de breuvages possibles. Procédant à une ribambelle de calculs par ordre de grandeur, pour s’assurer qu’il pourra s’acquitter du règlement des réconforts liquides. Détail – qui au final ne l’est pas tant - non négligeable, en l’espèce. Sans mauvais jeu de mots. Sans être Rain Man, ni un virtuose des probabilités et des statistiques ; le pince-sans-rire estime qu’il sera en mesure d’honorer la créance dans quatre-vingt dix-sept virgule huit pourcents des cas. Grosso modo et à la louche. Sélection faite de son amère ambroisie par la damoiselle au regard de velours ; Darko s’avance à son tour pour faire de même.

    "Un déca, s’il vous plaît.", demande-t-il haut et clair, à l’intention de l’hispanique aux tempes grisonnantes et au visage buriné. Addict à la théine, qui peine encore à s’habituer et apprécier les saveurs de la concoction énergisante. Requête que le barista adoube d’un "yep" baragouiné et abaissé au degré minimum d’articulation. Tandis que le chaland brosse brièvement le sourcil, habillant son arcade droite, d’un revers de l’index.

    Sans plus tergiverser, l’orfèvre de grains moulus s’active pour élaborer les philtres chauds et stimulants. Deux tours de trotteuses au cadran sont nécessaires, pour qu’il présente les rafraîchissements fumants au gringalet des Balkans. Achats payés, l’uraniste au quart de siècle s’empare des deux gobelets et remercie l’aîné aux embruns sud-américains, en joignant un compendieux signe de tête au petit mot magique. L’émule d’Aphrodite retrouvée, le satyre tend sa main droite pour lui offrir le nectar désiré. Godiche et ne sachant trop que faire, "le petit d’homme" se fend d’un fugitif rictus et lève – aussi sommairement que bêtement – son contenant en carton. Comme pour porter un toast mutique. A mon infini balourdise. A ta grâce qui divinise. A nos exquises sottises. Lippes perchées sur le rebord du godet, le Kosovar lampe une généreuse lampée du café light. La brûlure générée par la descente du fluide au fond de sa gorge et le long de son œsophage, a au moins le mérite de pleinement le réveiller et museler la fatigue.

    "J’m’appelle Darko, au fait.", lui apprend-il placidement, en calant le récipient entre le creux séparant ses pectoraux modestement dessinés. Volutes de fumée ondoyant devant sa trogne basanée. Les phalanges engourdies et ankylosées retrouvant petit à petit des sensations, grâce à la chaleur du mazagran jetable. Alors que les pulpeuses baptisées roulent l’une contre l’autre. Tant pour mieux apprécier la boisson torréfié, que pour s’essuyer rudimentairement les babines.

    Nouveau manquement à ses devoirs. Un de plus. Aussi pompeux et irritant soit-il pour lui ; le yougoslave réalise – un peu tard – qu’il aurait sans conteste été judicieux, de se plier à l’inévitable cérémonial des présentations, sitôt ses premières excuses formulées. Rite de passage qu’il a bien failli passer sous silence. Et qui aurait été comme un bras d’honneur porté aux usages, aux conventions et au protocole social. Rustre et malappris. A l’image du reniflement, tout sauf ragoutant, qui vient trahir son embarras. Le rubis myocardique niché dans l’écrin de sa poitrine se tord et s’affole. Maintenant que les fibres de son être redoutent à l’unisson, de savoir l’image que la donzelle a de lui définitivement ternie.                                                      
     

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    Jules Weaverle Mer 11 Aoû - 2:20Rechercher dans: Archives 2019-2022
    Insane - (Charlize)
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    Insane

    Get along with the voices inside of my head. You're tryin' to save me, stop holdin' your breath. And you think I'm crazy, yeah, you think I'm crazy. Well, that's nothin'.



    Si la douceur devait être personnalisée, sans doute serait-elle représentée par la demoiselle. Une peau hâlée et des yeux noisettes. Un sourire a tout épreuve. Un corps à la fois frêle et prêt à surmonter toutes les épreuves que la vie impose. Aux premiers abords, on lui donne le bon dieu sans concessions. Elle a tout d’une sainte et lorsqu’on apprend à la connaître, on se rend compte que le destin ne l’a pas épargné. Elle en a vécu des traumatismes et des injustices. Souvent, on l’a imaginé tomber. Pauvre petit ange a qui on a coupé les ailes en plein essor. Bon nombre pensait qu’elle ne s’en relèverait pas. Elle a su faire de chaque épreuve une expérience. Elle a su garder les maigres bonheurs en souvenirs et balayer tous les déboires passés. Ceux qui, par malheur, reviennent au galop une fois la nuit tombée. Il fut un temps où elle-même a pu douter. A bout de force, elle a voulu abandonner. Se perdre dans les ténèbres au lieu de lutter. A quoi bon se battre lorsqu’on a l’impression que le futur a une dent contre vous ? Mais elle n’était pas seule dans cette folle course. Séparée une année de son plus grand amour, elle s’était pourtant promis de ne plus jamais perdre qui que ce soit. Sans épaule sur qui se reposer, sans bras pour l’encercler lorsque les perles salées décident d’harmoniser son doux visage, ni modèle à suivre les yeux fermés pour la guider vers un meilleur monde, elle s’est relevée. C’est avec force et dignité qu’elle s’est battue pour pouvoir à nouveau être à ses côtés. Rien n’est plus fort que les liens du sang et rien, ni personne, ne pourra jamais plus les séparer. Pas même la maladie.

    Peut-être que ce n’est rien. Peut-être est-ce simplement un test. Test auquel elle échouera la gamine, à ne pas vouloir écouter la raison. Trop bornée pour suivre son instinct et faire parler sa profession. Ce qu’elle veut, Charlize, c’est oublier les soucis et danser les rues goudronnées de Boston jusqu’à perdre le fil du temps. Et elle le perd, le fil, bien trop rapidement. Des heures déjà qu’elle a quitté le Drink et au lieu de servir des verres d’alcool à des clients éméchés, elle offre des pas de danse improvisés à des spectateurs improvisés. Certains passants arrivent à la dévisager tandis que d’autres préfèrent ignorer. Sans doute la prennent-t-ils pour une folle échappée de je ne sais quel établissement médicalisé. Il est sûr d’une chose, jamais elle n’a éprouvé la moindre honte à être celle qu’elle est aujourd’hui. Elle a certes, parfois eu des regrets ou même des remords. Jamais elle ne s’est souciée du jugement qu’on pouvait porter sur elle pour autant. Gamine de la rue qui a l’habitude des yeux baladeurs, elle a appris, avec le temps, à faire abstraction à toutes ses pensées négatives qui pourraient traverser l’esprit des plus néfastes. Elle tournoie, libre de devenir qui elle souhaite. Le cœur léger et l’esprit ailleurs, elle s’envole pour des comtés plus merveilleux dans lesquels règnent la paix, l’égalité ou au pire, la tolérance.

    Mais d’un coup, le vent souffle et balaye ses pensées. La ruse d’Hermes frappe et lui présente une clavicule. Choc à la fois doux et brutal. Le myocarde qui arrête de fonctionner pour battre de plus bel. Esprit étourdi avant que, sous ses yeux, se dessine une silhouette. Bel inconnu à la carrure d’Apollon qui lui fait gentiment perdre la raison. Elle rougit la gosse, navrée de cet échange inattendu et surtout inapproprié. Si elle avait su mettre un pied devant l’autre, ils n’en seraient pas là. Mais il faut toujours qu’elle se perde dans cet univers factice. Le jeune homme semble tout aussi désolé quand la petite brune lui fait part de sa perte. Des écouteurs qu’elle avait réussi à acheter d’occasion à un prix attractif mais qui, s’avéraient déjà bien usés par les décennies. Simple haussement d’épaules pour lui montrer que ce n’est rien. Elle esquive un petit sourire qui se veut timide alors que sa voix est à peine audible. Le courage d’avoir une véritable conversation se fait tout petit. La discrétion prend le dessus, comme la majeure partie du temps. Ils ne fonctionnaient déjà plus très bien, ce n’est rien. Elle devra dorénavant se contenter du chant des oiseaux pour accompagner ses allers. Écouter les monologues des plus ivres en rentrant tard le soir. Si elle arrive à avoir une petite prime avant la din de l’été, où faire des heures supplémentaires pour remplacer les collègues partie en vacances, peut-être arrivera-t-elle a se repayer un compagnon de trajet. Une technologie plus à la mode, de meilleure qualité. Pourquoi pas un casque. Ou même un bas prix, juste pour le chemin la conduisant sur son lieu de travail. De temps en temps, il lui arrive même de mettre ses écouteurs sans pour autant activer la musique. Avoir un fil au bout des doigts il permet d’éviter les conversations les plus embarrassantes ou des propositions loufoques.

    En l’occurrence, le sportif propose un café. Une récompense pour l’avoir bousculé ? Elle l’interroge du regard. Sourcil légèrement redressé tandis que le second se fronce. Elle pince sa lèvre inférieure, hésitante. En réalité, elle pensait qu’il n’attendait qu’une chose, l’enfant d’ailleurs. Elle n’en espérait pas tant, c’est certain. Avait-il terminé sa course ? Souhaitait-il faire une pause pour mieux repartir par la suite ? Est-ce qu’il jouait cette carte par politesse ou avait-il réellement envie de partager un moment en sa compagnie ? La demoiselle entend une fois de plus la voix criarde de cette femme qui l’a accueilli pour la première fois Qui voudrait d’une enfant comme toi, hein ? Une bonne à rien ! Même ta mère a préféré quitter cette terre plutôt que d’avoir à t’élever. Elle secoue la tête. D’abord de gauche à droite pour faire taire ses sombres idées et reprendre possession de ses pensées. Puis, de haut en bas, avec un fin sourire sur les lippes. Elle replace à nouveau, cette même mèche de cheveux rebelle qui ne cesse de s’éclipser dès le moindre coup de vent. Volontiers.

    En un battement de cils, elle tourne le regard vers la même roulotte. Petit stand improvisé dans lequel il semble vendre du café de toutes sortes. On ne peut pas dire qu’elle soit une experte dans le domaine. Jeune femme qui boit encore les fonds chocolatés de céréales ramollis bas gamme. Le bocal en verre contenant des grains de café, sans doute modifiés dans une région lambda, toujours presque intact sur l’étage du haut. Dur labeur de pauvres gamins qui ne pensent qu’à ramener de l’argent à la maison. Elle aimerait pouvoir payer mieux, plus écologique et respectable. Malheureusement, la monnaie lui manque ! Alors elle se contente de ce qu’elle peut s’offrir. Et ça pourrait être beaucoup plus terrible que cela ! Elle pointe alors l’autre côté du trottoir du doigt, comme pour confirmer ses intentions. Ça sera donc ici ? S’il ne change pas d’avis entre temps, bien évidemment. Doute-t-elle de ses capacités sociales ? C’est un fait !  
     
     

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    @Darko Behrami bon bah tant pis, merci Tag chevalisse sur I LOVE HARVARD 3850463188
    Invitéle Dim 8 Aoû - 23:23Rechercher dans: Archives 2019-2022
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    Insane

    Get along with the voices inside of my head. You're tryin' to save me, stop holdin' your breath. And you think I'm crazy, yeah, you think I'm crazy. Well, that's nothin'.



    Les autres. Ces semblables qui parfois n’en ont que le nom, tant le sentiment de leur être étranger et en total inadéquation brûle plus fort. Une somme d’individualités, massées en une horde à laquelle on ne peut échapper, ni se soustraire. Comme une meute de hyènes cernant et privant un gnou esseulé de toute échappatoire. Des congénères dont il est impossible d’éluder le regard. Pour peu que l’on ne se la joue pas façon Tom Hawks, dans un remake au rabais de "Seul au monde". Ce regard qui analyse, sonde, scanne – voire toise. D’une manière pouvant s’avérer incommodante, lorsque l’impression d’être brutalement mis à nu s’insinue sous la peau et serpente sur les os. Décortiquant, disséquant et passant au crible, jusqu’à la plus infinitésimale fraction d’une essence. Touchant du doigt la substantifique moelle de l’intimité. Une constellation de météores braqués et cristallisés sur un corps céleste, aspirant à ne plus être étiqueté objet volant non-identifié.

    Les soit-disant fenêtres de l’âme. Au fond desquelles d’aucuns redoutent de voir crépiter les inquisitrices étincelles d’un jugement péjoratif, fielleux, acerbe et plus corrosif que du vitriol. Sentence mutique ou oralisée, synonyme d’arrêt de mort. Ou tout du moins, de mise au ban et d’exclusion. L’une des pires – si ce n’est la pire – infamie qui soit, dans une société qui se plaît à mesurer la valeur d’un quidam en fonction de sa popularité, son influence et autres followers gravitant autour de lui. D’où le besoin – presque viscérale – pour tout un chacun de quérir l’acceptation, l’adoubement et l’assentiment d’autrui à son encontre. Intuition on ne peut plus compréhensible et légitime, pour ce bipède vertébré portant le nom d’Homme. Lui qui ne saurait désormais vivre privé de sociabilisation et d’interactions. Et qu’un trop-plein de solitude, finit à terme par fatalement affliger. Etioler. Occire. Faire chorus auprès de ses pairs. Comme la condition sine qua non, pour pouvoir se sentir pleinement exister. Pour enfin s’autoriser à déguster les juteux fruits doucereux et gorgés de soleil, que ce capricieux mystère nommé la vie daigne épisodiquement offrir aux bienheureux sachant les cueillir.

    Appartenir et être reconnu. Deux désirs ardemment prisés, convoités et recherchés par le commun des mortels. Et qui pour certains font l’objet d’une inexorable quête, vouée à être poursuivie ad vitam æternam. Des préoccupations qui ont été pendant longtemps le cadet des soucis de l’indigent, et qui n’ont fait qu’accentuer la sensation de s’inventer à contre-courant. Jusqu’à ce que les hormones s’éveillent et que les premiers émois mitigés, l’amènent à timidement reconsidérer l’image que ses homologues peuvent avoir de lui. Bien que cela soit imperceptiblement moins le cas aujourd’hui, être dans les petits papiers et en odeur de sainteté auprès de son prochain, sont autant de choses qui l’ont toujours indifférées. L’amoureux des astres n’a en effet jamais attendu de glaner l’estime des autres, pour être au fait de sa valeur, ses qualités, ses défauts et ses aptitudes. Non … il ne les a pas attendu pour vivre – et des fois même survivre. Se contentant de récolter les nèfles blettes mollement accrochées aux branches de l’arbre de la vie, pour se repaître sans broncher de leurs saveurs vineuses et sures.

    Sans aller jusqu’à dire que "le petit d’homme" se suffisait à lui-même, le fait est qu’il n’a toujours eu cure d’être bien vu de ces impitoyables autres. Et pourtant … . Il suffit d’une épaule osseuse venue se fracasser sur sa clavicule humectée. Du furtif et soyeux contact d’une peau flambante, truffée de soleil et supplantant la suavité de la soie de Médine. Juste là. Tout contre sa carne bistrée. De la symbiose d’effluves musquées enlacées à de subtiles notes de patchouli, qui ravissent le sens olfactif en sommeil. D’un rien. D’une autre. Qui souffle au loin la méfiance et la défiance que lui inspire le monde autour. Armée d’une simplicité, d’un naturel et d’une fragilité à fendre les myocardes de silex ; la rose errante parvient à mater et dompter l’irascible chiendent. Quelques excuses ânonnées, qui en un tourne-main amènent le fauve farouche à ranger les crocs et rétracter les griffes. Une fraîcheur teintée de candeur, qui réussit, dans une facilité insolente, à asphyxier les protestes. Comme une melliflue ondée, qui éteindrait toute velléité qu’aurait le Adam Rippon kosovar, à se fendre d’un accès de colère, d’humeur ou d’emportement.

    Touché. Bien qu’il en faudra plus pour couler et sombrer. Tel le roseau qui ploie mais jamais ne rompt. Oui … il aura suffit d’une malencontreuse collision, pour que l’attitude je-m’en-foutiste et tutoyant la morgue de l’enfant de la tourbe, cède la place au souci d’apparaître sous son meilleur jour. De montrer son plus beau visage. Au point de le pousser à se fustiger et s’imputer la responsabilité totale – ou presque – de l’avarie survenue. Les esprits tourneboulés reconquièrent leur nord temporairement perdu. Ses effets personnels recueillis, la marcheuse escagassée appose les écouteurs au creux de ses oreilles, pour en prendre le pouls et la tension. Et ainsi donner au malandrin s’enquérant de l’état du patient, des nouvelles quant au cours de ses signes vitaux. Quelques touchs sur les boutons du volume plus tard, le diagnostic supposé réservé bascule finalement du côté négatif, sitôt qu’elle offre à l’accessoire auditif le confort de son sac à main en guise de pénultième demeure.

    "Merde, je … j’suis désolé.", déclare-t-il capot et d’un timbre de rogomme, partiellement étouffé par l’incessant trafic automobile. La mine déconfite et chichement enluminée par une moue contrite. Un index grattant le coin du sourcil d’un air navré. Tandis que la paume jusqu’alors inactive, vient frotter le tissu en polyester d’un short gris, afin de se débarrasser des derniers et tenaces résidus de sueur incrustés dans les lignes y serpentant.

    Le pardon a migré et changé de camp. Des excuses. Voilà bien tout ce que l’étudient en fin de cycle a à offrir en l’espèce, à la damoiselle ayant fait les frais de son imprudence. Même si c’est facile. Même c’est galvaudé. Même si les mots lui paressent vides de sens. Même s’ils sonnent faux. Comme les discordants larsens décochés par un violon mal accordé. Pour lui qui ne les connaît pas. Ces mots qui ravissent les tympans et descendent tout au fond du cœur pour le réchauffer durablement. Lui pour qui les mots ne sont teintés que de grossièreté, de vulgarité et de prosaïsme. Des mots qui s’amoncellent, s’embouteillent et s’enlisent dans cette boule croissant au fond de sa gorge. Tandis que ceux rabâchés par "Papa", depuis qu’il est en âge d’avoir recours à la bipédie, tournent en boucle dans sa tête, comme un quarante-cinq tours rayé qui grince. "Tu le pètes, tu le payes". Nonobstant, pas sûr que cette aphorisme soit le bienvenu et de très bon ton dans pareille situation. Parler argent après un premier contact quelque peu chaotique et houleux … il y a sans conteste mieux pour assainir la situation et briser la glace.

    "Est-ce qu’un café … pourrait aider à réparer le préjudice ?", demande-t-il dans un phrasé incertain, et une intonation rehaussée d’un octave afin d’acquérir la certitude d’être audible et parfaitement compris de son interlocutrice, au milieu de la cacophonie urbaine battant son plein autour d’eux. Les iris fuligineuses qui roulent en direction d’un barista et de son stand itinérant, établis sur le trottoir d’en face. Invitation ponctuée par un succinct rictus pincée. Vaine tentative censée distiller un soupçon de sympathie et de chaleur. Bien que l’initiateur doute sévèrement de son efficience. Ainsi que de la bonne tenue de l’effet escompté.

    Subterfuge et ersatz brinquebalant trouvé, pour honorer malgré tout la pécuniaire maxime patriarcale. Compensation que d’aucuns jugeront dérisoire, ridicule et grotesque, au regard de la perte matérielle fraîchement essuyée par la belle inconnue. Et ils auraient ô combien raison. Mais qu’aurait-il dû faire d’autre ? S’en tenir à ces excuses minimalistes et dépouillées, pour mieux poursuivre son footing comme si de rien n’était ? Non merci, pas pour lui. Comme quoi, les peignes-culs aussi peuvent faire preuve de manières et d’éducation … !

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