birds set free // @Victor Multrier ※※※ le souci, c’est que c’est toujours comme ça. ça part en vrille, l’ouragan se déchaîne et la seconde d’après, on évolue comme s’il n’y avait eu aucun souci. à agir comme deux personnes totalement normales qui se préparent juste à sortir. à faire abstraction de la drogue qu’on avait pu s’injecter, des insultes, des coups et des blessures. j’sais pas si c’est le monde qui en tourne pas rond ou si c’est juste nous qui sommes totalement foutus. « la même que d’habitude. » j’rétorque soudainement. pas belle à voir mais t’y peux rien, c’est la génétique. t’as juste pas été gâté par la nature. et quand j’suis tranquillement en train d’appliquer un peu de mascara, j’prends un coup pour me dégager. « putaaaaaain tu fais chier » forcément, c’est un massacre. j’dois recommencer et j’rage en continue même quand tu t’éclipses enfin. « j’suis pas ta mère. » oups, blague de mauvais goût ? rien à faire. c’est le dernier de mes soucis. et j’profite que tu sois plus là pour camoufler les cernes, les marques visibles et faire en sorte de ressembler à la camila de d’habitude. parfaite, pas un cheveux qui dépasse. « LA FERME ! » j’bifurque dans le couloir pour accéder à ma chambre regardant ma penderie d’un air consternée. avant, la mode c’était ce qui m’importait le plus. maintenant ? j’prends le premier truc qui me vient et ça fera l’affaire. puis j’débarque dans le salon m’arrêtant quelques secondes devant le miroir. « alors ? » question bête, t’allais dire moche. ça doit être pour ça que j’attends pas spécialement de réponse en fait. « le taxi est là. » et c’est un scandale qui éclate dedans. monsieur veut pas aller à la boîte choisi, monsieur préfère autre chose et j’capitule, changeant l’adresse devant le regard amusé du chauffeur. « t’es vraiment le roi des emmerdeurs putain » j’ronchonne en sortant finalement de la voiture. y a jamais moyen d’avoir cinq minutes de paix avec toi, c’est dingue.

birds set free // @Victor Multrier ※※※ j’te l’ai dis en plus. que cette boîte c’était de la merde, que l’ambiance était à chier et que c’était un regroupement de personne en chaleur qui f’sait rien d’autres que se toucher sous tous les angles. mais non, t’en fais qu’à ta tête, faut toujours que tu cherches à avoir le dernier mot et j’crois que ma journée a déjà été bien trop éprouvante pour que je continue à me battre sur ce genre de détail là. et j’passe devant tout le monde dans la queue sans me soucier des protestations. mon nom suffit amplement à me faire passer les portes sans le moindre souci. marriott-wildingham, ma famille possède la moitié des hôtels de boston (et du pays?). accoudés au bar, j’te laisse commander alors que j’observe autour de moi le comportement des autres. exactement ce que j’avais dit, ça s’lèche limite les amygdales et moi, ça m’écoeure mais passons. « couillon. » j’te l’ai répété douze fois dans le taxi mais forcément, me donner raison sur le moment c’était trop difficile pour toi. bah maintenant, tu fais avec. « j’vais fumer » que je lâche quand mon verre est enfin servi. et j’me bats avec la moitié des gens présents pour pouvoir accéder jusqu’au sas dans me soucier de si tu m’as suivi ou non. clope à la bouche, briquet dans la main libre, j’laisse la cendre se rougir alors que dans les dix secondes suivantes, j’me fais déjà aborder. qui a dit que c’était sexy les mecs trempés de sueur ? parce que moi, la seule chose dont je rêve là, c’est qu’il ne me touche pas. et je m’arme d’un faux sourire faisant un léger signe de main pour qu’il dégage. sale pute. le charme américain. j’lève les yeux au ciel mais m’embarrasse pas plus longtemps. victor m’insulte tellement que ça m’touche plus dans le fond. ou peut être que si mais j’en montre pas grand chose. « oh, il est canon lui par contre » ou peut être pas. mais c’t’un truc chez moi, jamais rentrer seule, faut bien que je cherche ma proie.

birds set free // @Victor Multrier ※※※ et je minaude un peu, je bats des cils. j’esquisse deux trois sourires et j’capte son attention. bingo, ça devient de plus en plus facile en fait. j’tire une nouvelle fois sur ma clope et j’lance la conversation. deux trois mots, faire mine de rire à ses tentatives de blagues, lui toucher l’avant bras l’air de rien puis prétendre que c’est un accident. sauf que toi, tu débarques dans la même foulée et.. mh ? plaît-il ? tu joues à quoi ? « nobody » j’hausse les épaules reportant mon attention sur le gars mignon. pas spécialement intelligent mais potable quand même. « josh. his name is josh. and i like him. » juste pour ce soir hein ? faut pas se méprendre. j’ai pas le temps pour m’engager dans quoi que ce soit. j’en ai pas envie non plus. « move » que j’te lâche finalement. t’as rien à faire dans la conversation. et j’suppose que t’es venu me gratter une clope encore une fois alors j’sors mon paquet que je te tends. tiens, par avec. c’plus facile de m’en faire offrir que l’inverse. « breathe and move. » j’reprenais vu que t’avais visiblement toujours pas décidé de faire le moindre pas. c’est quoi que tu me fais là en fait ? j’te jure que ça tourne pas rond dans ta tête. et t’avais l’autre mec, au milieu, un peu trop confiant, qui posait sa main sur mon épaule comme si j’étais sa putain de propriété. j’sentais ses doigts se refermer un peu plus sur moi mais histoire de pas changer de discours, j’laissais faire. « i’m gonna call a cab, i found my new toy » j’souris amusée mais tu sais ce que ça veut dire. tu t’démerdes pour rentrer. j’suis pas ta mère de toute façon, j’ai pas à m’occuper de toi.

birds set free // @Victor Multrier ※※※ j’m’en fous qu’il m’ait insulté juste avant. j’veux dire.. who cares ? tout le monde m’insulte de toute façon. tout le monde a un avis à fournir sur ma personne alors je choisis juste de plus y prêter d’attention. j’ai arrêté de me valoriser y a longtemps, j’m’en tape royale qu’il pense que je suis une pute. j’veux juste m’envoyer en l’air, fin de l’histoire, le reste m’importe peu. sauf que j’le vois dans tes yeux que t’es en train de vriller. quand il m’touche, tu réagis aussitôt et.. pourquoi ? j’veux dire.. c’est pas le premier à me toucher et tu l’sais très bien. tu l’sais parce que j’ai aucune gêne avec toi et que je te balance tout à la tronche sans jamais me soucier de rien. j’crois que je suis tellement sur le cul que j’en arrête de respirer. j’écoute tes mots qui s’transforment en rage et sursaute presque quand tu hausses le ton. wow. « go to hell » je fulmine intérieurement alors que le reste s’déroule trop vite. josh qui s’relève, qui provoque et toi qui rit, visiblement dans un autre monde. « after what ? » mais ça dérape. les coups qui pleuvent, toi sur lui et ton poing qui s’écrase en continue sur mon visage alors qu’à deux reprises j’essaie de t’écarter de lui. tout ça pour quoi vic ? parce qu’il m’a insulté ? on s’en fout. t’es le premier à le faire dans tous les cas. et j’ai les mains qui tremblent un peu quand tu te tournes vers moi récupérant mes clopes avant de disparaître. non, non, non. j’débloque enfin et m’engage à ta suite dans la boîte. c’est la galère de se frayer un chemin dans tout ça pourtant, j’te vois déambuler et j’pousse tout le monde autour de moi jusqu’à attraper ton bras. « what the hell is going on ? » c’était quoi ça ? c’était quoi ce spectacle que tu viens d’offrir ? et j’vois les vigiles qui poussent à leur tours probablement pour te foutre dehors en te collant une raclée par la même occasion. « no, no. please, we’re out. » j’te tire vers la sortie mais à peine l’air frais vient claquer sur mon visage que j’te frappe. une fois, deux fois sur la poitrine. « what’s your fuckin’ problem ? » tu vas m’pourrir chaque secondes de ma vie ? « you’re just like your mother, totally fucked up. »

birds set free // @Victor Multrier ※※※ putain, j’crois que tu te rends pas compte à quel point tu peux me foutre la rage en fait. mais j’te jure, là, j’ai juste envie de te frapper encore et encore juste parce que ton comportement, à défaut de le comprendre, j’ai envie de te le faire avaler. et ça tombe. tu parles de pluton, comme ça. tu parles de mon mariage qui a été un massacre et de ses tromperies à répétitions et moi, j’titube sur le coup. j’ouvre la bouche puis la referme reculant de quelques pas. ça fait mal ça. beaucoup trop mal. et j’passe une main dans mes cheveux, j’frissonne du froid et j’regarde partout sauf dans ta direction alors que tu reprends la parole. « why not ? i’m a piece of shit so.. what ? » j’hausse les épaules passant mes mains sous mes yeux, stoppant les premières larmes. « maybe i’m a loveless monster, maybe i’m a whore, maybe i deserve everything that happened to me.. i don’t care. » bien sûr que j’y porte de l’importance, regarde, tu m’fais chialer avec tes conneries. probablement parce que t’as tapé là où il faut pas. là où j’suis le plus fragile, là où ça me bute en fait. mais tu t’en fous pas vrai ? tu t’en fous tout le temps. j’sais même pas pourquoi tu t’soucies que je puisse possiblement coucher avec des mecs qui me traitent comme de la merde. t’es le premier à me traiter comme une moins que rien. je serre et desserre mes doigts à plusieurs reprises, passe mes mains dans mes cheveux encore et encore -vieux tic nerveux. j’cherche mon téléphone, j’le trouve pas, tant pis. « i’m gonna walk a little. go home. i don’t know. » j’m’embrouille un peu mais j’ai ce poids qui m’écrase la poitrine et j’perds pieds là. j’coule encore une fois.