suggy ☾ through the night
w/ meghan wright  — Boston, novembre 2018
C'était pas dans ses habitudes de pleurer à Meghan. Même quand elle a vécu le pire, elle ne s'était pas mise à pleurer. Alors Sullivan, bien que décontenancé par sa propre misère, se retrouvait interdit face à une Meghan qui avait des larmes qui coulent le long de ses joues. Il ne comprenait pas, il ne captait pas la raison qui poussait la jeune femme dans de tels états. Ce n'était sa crise de panique, elle l'avait déjà vu faire et c'était jamais ça qu'elle avait comme réaction. Alors il cherchait à comprendre, par une question, mais elle le stoppait bien vite. Chut, qu'elle disait. Il ne voulait pas se taire, il voulait crier au monde entier la peine qu'il ressent en cet instant. Fermant les yeux au contact des lèvres de Meghan sur son nez, il retrouvait petit à petit un rythme respiratoire normal, coïncidant à un rythme cardiaque un peu plus normal également. Ses doigts continuaient de le caresser, de tenter de calmer cette panique qui s'était emparée de lui, les yeux dans les yeux. Mais il ne savait toujours pas pourquoi elle pleurait et ça l'inquiétait. Est-ce qu'elle allait le quitter pour de bon ? C'était ce qu'il se disait en l'entendant dire qu'elle l'aimait. Mais elle finissait par rajouter des mots qui n'avaient aucun sens pour lui. Comprendre quoi ? Ne pas avoir envie de la toucher ? D'où elle sortait ça ? Malgré son état, il fronçait les sourcils, avant de secouer la tête, se séparant des mains de la jeune femme sur son visage. « Qu-... Non, non » Il attrapait les mains de la jeune femme, se rendant petit à petit compte de ce qu'elle croyait être la raison initiale de cette crise. « Tu... j'ai peur, peur de te perdre. Peur que tu me repousses » Encore. « Peur de ne pas être suffisamment bien pour toi » réussissait-il par dire, l'envie de s'en aller devenant de plus en plus grande. Mais elle était posée sur lui et il était prisonnier de cette conversation. C'était pas plus mal, ça l'empêchera de fuir pour une fois.

suggy ☾ through the night
w/ meghan wright  — Boston, novembre 2018
Sullivan, c'était l'antipode de tout sportif qui se respecte. Il n'avait pas confiance en lui, ne cherchait pas à attirer l'œil ou quoique ce soit. Il était juste ce garçon qui vivait de ce qu'il aimait. Le basket, les mathématiques et sa famille. Le reste, ça n'avait pas d'importance. Seulement, le problème dans sa vie aujourd'hui, c'était bien lui. Il était celui qui faisait du mal, il était celui qui n'était pas assez bien. Elle l'avait quitté. Elle avait rompu, fait un break ou qu'importe. Ils n'étaient plus ensemble et c'était bien parce qu'il n'était pas suffisamment bien pour elle. Il le savait et elle le savait aussi. Et puis les mots qu'elle prononçait, il avait l'émotion qui montait aux yeux. Il sentait que ça le touchait, il sentait que la corde sensible était là, mais il se retenait, comme à chaque fois à présent devant elle. « Mais est-ce que tu vas réussir à aller au delà de mes erreurs ? » qu'il finissait par demander, presque en suppliant. Parce que là était la question. Elle faisait des erreurs, il était passé outre étant donné qu'il l'avait épousée. Il faisait des erreurs et... pour l'instant, il ne savait pas trop où ils allaient. La gorge nouée, il détournait le regard, incapable de soutenir le sien plus longtemps. Il se sentait pas forcément bien, parce que peut-être qu'elle finira par être seule un jour, quand elle se rendra compte qu'il n'est qu'une imposture, qu'il n'est pas celui qu'elle mérite. « Je fais des efforts tu sais... pour te convenir » Les émotions entre autres, sa façon de parler. « Mais j'ai besoin de temps » Notamment pour sa façon de parler, qui de toute évidence semblait pas vraiment passer. Il avait tenté d'exprimer quelque chose et c'était pas vraiment le résultat escompté. Il aurait bien aimé prendre des cours de communication, mais probablement que ça ne se ferait pas dans l'immédiat, malheureusement.

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w/ meghan wright  — Boston, novembre 2018
Il n'était pas bien en cet instant. Le cœur battant, le regard plongé dans celui de Meghan. Il se sentait fébrile Sullivan et ne savait pas vraiment comment allait résulter la soirée en sa compagnie. Il ne se sentait plus vraiment chez lui, ayant quitté domicile déjà à deux reprises. Il ne savait plus réellement sur quel pied danser, que dire, qu'attendre de la jeune femme. Le jeune homme était dans le flou le plus complet, d'autant plus qu'il ne savait pas avec certitude ce que l'avenir leur réservait. Il y a quelques semaines, il le savait : le bonheur les attendait, rien de plus, rien de moins. Aujourd'hui, la donne est différente et il était meurtri qu'elle soit meurtrie. Et il était une des principales causes du mal être de la jeune femme. C'était ça le pire dans l'histoire. « Alors pourquoi tu veux me quitter ? » Et sa gorge se resserrait en cet instant, il sentait la boule se grossir entre les parois de sa trachée mais il était incapable de laisser les émotions sortir, il était incapable d'être le garçon qu'il pouvait être avant. Les yeux brillants, il se contentait de ravaler ses larmes, à défaut de pouvoir les laisser s'échapper. Les mots de Meghan le soulageaient légèrement mais il avait ce blocage à présent, un blocage impossible à surmonter en l'état. Alors il secouait légèrement la tête négativement, fermant les yeux en se pinçant les lèvres. Mais une larme s'échappe finalement et ses propres doigts venaient l'intercepter. Il ne voulait plus se montrer faible Sullivan, c'était une promesse qu'il s'était fait à lui-même, pour ne plus jamais recevoir la moindre remarque de celle qu'il aime.

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w/ meghan wright  — Boston, novembre 2018
Il avait peur que ce soit pas réparable entre eux. Il avait peur qu'ils aient atteint le point de non-retour. Il lui avait fait du mal à Meghan. Sullivan lui avait fait du mal et elle avait peine à s'en remettre. Alors oui, il avait des doutes sur la survie de leur couple, lui qui était pourtant plus qu'amoureux d'elle, voulant la protéger de tous les maux qui la hantaient. Mais il n'avait aucun pouvoir, si ce n'est celui d'empirer les choses bien malgré lui. Il entendait les mots de la jeune femme, il les entendait mais il avait peur. Et si elle changeait d'avis ? Et si elle se disait qu'elle était mieux sans lui ? Il comprendrait dans le fond, parce qu'il était imparfait Sullivan, avec énormément de défauts. Elle les lui avait balancé la dernière fois et il les avait imprimé. Il ne voulait plus être comme ça, à la faire souffrir à en pleurer, à la faire souffrir au point de rompre. Il ne voulait plus être la cause de toutes ses peines. Et alors qu'une larme s'échappait, il l'essuyait bien rapidement, mais elle l'avait vue Meghan. Elle avait l'œil et ne semblait pas vouloir le laisser tout garder en lui. La respiration légèrement plus forte à ses mots, il finissait par craquer, comme elle le souhaitait, en enroulant ses bras autour d'elle, enfouissant son visage dans son cou. Pris de soubresauts, il laissait la peine s'en aller, il laissait la frustration de la situation s'échapper. « Tu me manques » arrivait-il alors à dire entre deux sanglots, à celle qu'il aime et celle qu'il désire plus que tout au monde.

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w/ meghan wright  — Boston, novembre 2018
Il finissait alors par se laisser aller Sullivan. Sa peine le submergeait finalement, quand il ouvrait les vannes. Il ne retenait plus rien et les larmes coulaient continuellement sur ses joues, alors qu'il se cachait du regard de sa femme en enfouissant son visage dans son cou. Ainsi, il pouvait se cacher mais surtout profiter d'une proximité qu'il avait presque oublié durant tout ce temps de séparation. Parce que oui, être séparé d'elle n'avait pas été facile. Ses parents l'aidaient à s'occuper des enfants en attendant mais ils devaient le faire en famille tout ça, pas séparément chacun de leur côté. Glissant quelques mots entre deux sanglots, il écoutait sa femme s'adresser à lui, parler elle aussi avec son cœur, des mots qui réchauffait tout son être. Et s'ils avaient en fin de compte une chance de s'en sortir ? « J'suis désolé... j'suis désolé, j'suis désolé.. » qu'il répétait à plusieurs reprises, comme dans un murmure, avant qu'elle ne finisse par attraper le visage du jeune homme entre ses mains pour capter son regard. Malgré sa vue dégradée par les larmes qui ne voulaient pas s'arrêter, il remarquait qu'elle aussi finissait par pleurer. Hésitant, il finissait par prendre un peu d'assurance, se calmant légèrement, et il se mit à essuyer les larmes de la jeune femme de ses pouces, non sans la lâcher du regard. « Jamais moi sans toi... Promesse du petit doigt » qu'il disait doucement avant de présenter son petit doigt à celle qui avait été sa meilleure amie pendant tellement d'années. C'était elle qui avait initié cette promesse quand ils étaient plus jeunes. Et il ne cessait de vouloir la tenir, envers et contre tout.