j'ai pas envie. j'ai pas envie de sortir, j'ai pas envie de faire quoi que ce soit. j'ai pas envie de prétendre que ça va alors que putain, ça va pas. j'ai juste envie qu'on me laisse en paix, qu'on me laisse couler doucement ou à toute vitesse, j'ai juste pas envie qu'on se préoccupe de moi. mais toi, t'arrives soudainement, tu ne me laisses pas le choix et je crois que la peur de te décevoir prends le dessus sur le reste. j'veux pas que tu puisses croire que c'est à cause de toi. je veux que tu t'enlèves de la tête les mots que tu as pu prononcer. tu ne me rends pas malheureuse, jamais. c'est pas à cause de toi tout ça et tu me suffis amplement. c'est juste mes propres démons qui prennent le dessus mais ça n'a rien à voir avec toi. faut pas que tu puisses croire ça. et je m'habille comme tu le demande. un jean, une paire de basket, un pull. rien de dingue. je sais même pas où on va et j'ai pas envie d'y aller dans tous les cas. mais je fais l'effort et je descends quand tu le demande, sûrement un peu trop fermée, un peu trop prostrée dans tout ce que je ressent. c'est un faible sourire, sûrement trop faux, qui s'échappe à tes premiers mots et c'est tes doigts qui viennent glisser sous mon menton, tes lèvres qui glissent doucement sur les miennes mais même ça, ça enlève pas tout le mal qui est là. et je m'installe dans la voiture, jouant nerveusement avec mes doigts alors que tu prends le chemin de l'endroit que t'as visiblement choisi pour cette soirée. « pas depuis une éternité » pourquoi ? j'arque un sourcil pas certaine de comprendre où est-ce que tu veux en venir pour le coup. et on va où d'ailleurs ?

j'veux qu'elle se change les idées, j'veux qu'elle aille mieux, j'veux lui faire retrouver le sourire. alors ouais, je prend l'initiative de l'emmener pour une petite sortie, juste elle et moi dans un endroit cool. mais j'le vois sur son visage que ça va vraiment pas. elle sourit à peine et ça sonne faux. pourtant j'fais de mon mieux pour être le plus mignon possible. je viens même déposer un baiser sur ses lèvres mais elle n'y répond pas spécialement. ok... c'est mal barré, j'ai du boulot je crois. elle ne parle pas, ne dit rien et j'fais de mon mieux pour garder le moral, pour rester positif pour lui transmettre cette positive attitude. mais elle est là jouer avec ses doigts, me répondant finalement « pas depuis une éternité » arquant un sourcil alors que je la regarde entre deux coups de volant d'un petit sourire en coin "ok, on va voir si t'es pas trop rouillé alors." regardant à nouveau la route pour finalement revenir près du campus afin de me garer à la salle d'arcade, la suite est facile à deviner. je sors le premier, me mettant face à elle en écartant les bras d'un "tadaaaah." me pinçant la lèvre inférieur d'un "prête à bouger ton boule?" dis moi oui... faut me dire oui. l'invitant à me suivre jusqu'à l'intérieur à l’accueil pour récupérer des jetons.

j'suis désolée hein ? désolée si je parais froide ou renfermée ou peu importe en fait.. j'suis juste.. comme ça ? je le contrôle pas spécialement et j'aime pas non plus quand je suis dans ce genre d'état. c'est juste que j'ai aucun contrôle dessus et contrairement à ce que l'on pourrait penser, je ne suis pas spécialement douée pour faire semblant. alors ouais, ça s'voit sur mon visage que ça ne va pas. que j'ai juste envie de tout envoyer valser et certainement pas de sourire et je suis désolée d'avance si ça te blesse. c'est pas quelque chose que je cherche. « mh. » j'crois pas être d'humeur à me lancer dans une partie de just dance ou peu importe ce que tu peux avoir en tête. et si t'as cru que c'était une bonne idée bah.. non, c'est pas le cas. et quand tu finissais par te garer, c'était proche de la salle d'arcade. ah ? ouais donc non, ça serait pas just dance et quelque part, j'avais la sensation que ça allait être pire. sauf que t'étais tellement heureux de me montrer ce que tu avais préparé que j'avais pas envie non plus de te couper totalement l'herbe sous le pieds. je sortais de la voiture, poussant un soupir, plaquant mes mains dans mes poches. « t'aimes ça ? » ce genre d'endroit tout ça quoi. parce que j'avoue que moi je suis sceptique. et je sais que tu fais ça pour moi du coup, j'essaie un nouveau sourire sans trop savoir s'il fonctionne ou pas. « désolée, j'suis.. j'sais pas » ouais, je sais pas comment je me sens en fait.

simplement regarder un film, c'est pas ce dont elle a besoin. rester enfermé non plus, c'est pas la solution. pour se changer les idées il faut bouger, il faut sortir, il faut s'activer sur quelque chose. du moins c'est ce que je crois. moi? quand ça va pas c'est ce que je fais... car si je reste dans ma chambre, devant ma console ou mon ordi, bah ça change rien. et une fois que je lui dis qu'elle va devoir danser, j'la sens clairement pas enthousiaste et son simple « mh. » commence à m'faire douter... est-ce que je m'acharne pas pour rien au moins..? faut que j'essaie, encore un peu, comme avec ces putains de gâteaux merde. et c'est une fois devant les lieux que j'vois sur son visage que clairement elle est pas d'humeur... elle a pas envie, elle veut pas le faire ni être là. les mains dans les poches elle me demande même « t'aimes ça ? » et mon sourire en coin s'estompe un peu d'un levé d'épaules "ouais, je trouve ça très amusant." y'a tellement de choses à faire ici, y'en a pour tous les gouts. je finis par froncer les sourcils d'un "pourquoi pas toi?" genre t'aimes pas du tout ce genre d'endroit ou juste là tout d'suite, aujourd'hui parce que t'es d'une humeur de chien..? j'crois que je préfère la seconde option. elle essaie un pseudo sourire et bordel c'est limite pire en fait... elle enchaine d'un « désolée, j'suis.. j'sais pas » et j'inspire un grand coup, penchant la tête sur le côté pour répondre "pas d'humeur?" me mordillant la lèvre inférieur à regarder le comptoir où se trouve le gars qui nous attend pour prendre nos jetons. et j'me rapproche d'elle "écoutes... si vraiment t'en a pas envie, que t'aime pas ça du tout... j'vais pas t'y forcer." la regardant avant d'ajouter un "ça serait juste dommage, tu pourras pas voir ma danse ultra sexy car autant te le dire tout de suite, je bouge comme un dieu." et pas qu'au lit huhu. ouais je joue la carte de l'humour en espérant la faire réagir comme à chaque fois. avant de lever la tête d'une longue inspiration pour ajouter "puis j'peux comprendre que t'es peur de pas assumer si j'te mettais une branlé, c'est normal." avant de lui lancer un regard. est-ce que le défi lui parlerait déjà mieux?

ça s'bouscule dans ma tête mais jamais pour les bonnes raisons. et je me fatigue toute seule parce que je préfèrerais cent fois aller bien. j'me dis que ça serait tellement plus facile pour moi si j'étais capable de me relever une bonne fois pour toute. mais c'est pas comme ça que les choses fonctionnent et je suis juste complètement éteinte encore une fois. j'hausse les épaules à ta question regardant un peu partout autour de moi. « je sais pas » j'sais plus ce que j'aime ou ce que je n'aime pas. là, j'suis juste dans une phase ou je montre un désintérêt général pour tout. j'crois que t'arriveras pas à savoir ce que j'aime ou pas aujourd'hui. « ouais, on va dire ça » j'regarde mes pieds à défaut de pas trop savoir quoi faire. quand je te disais que j'avais envie de rien c'était pas une blague. j'suis vraiment pas dans l'un de mes meilleurs moments là. j'ai juste envie que tout s'arrête et retourner me rouler en boule sous ma couette en attendant que les heures passent. pas être dans une salle d'arcade à faire je ne sais quoi. et je t'écoute toi et tes tentatives pour essayer de m'embarquer dans mon idée. j'ai envie de te faire plaisir, sincèrement mais.. j'sais pas. je bloque. « tu vas me mettre rien du tout » que je riposte secouant la tête. j'suis une mauvaise perdante, t'as pas envie de subir ça. « disons que là, la seule chose que j'ai envie de faire c'est de me planter une seringue dans le bras et planer un peu » mh, c'était sûrement trop d'honnêteté ça. je pouvais le constater en voyant les yeux ahuris des deux personnes à côté de nous. « vous inquiétez pas, c'est pas contagieux » que je lance ironique avant de reporter mon attention sur elijah. « si je gagne, tu dors chez moi ce soir. » parce que je crois que j'aurais bien besoin de me serrer dans tes bras jusqu'au lendemain.

si elle m'dit qu'elle aime juste pas ce d'endroit, j'me facepalm si fort que je m'enfonce mon bras dans mon visage j'vous jure « je sais pas », bon c'est pas un non maiiiis c'est pas un oui non plus, on va devoir bosser là dessus "ok je prends ça pour un ça dépend des jours." ouais autant faire comme ça. et je dis qu'elle n'est pas d'humeur et elle confirme d'un « ouais, on va dire ça », bon y'a vraiment du boulot question motivation. je m'en pince un peu plus les lèvres à réfléchir sur comment faire avant de la mettre un peu au défi voir si c'était déjà plus stimulant pour elle. et là elle me répond « tu vas me mettre rien du tout » et je hausse les sourcils d'un sourire en coin "et pourquoi ça?" ouais tiens, dis moi. elle secoue la tête avant d'enchainer d'un « disons que là, la seule chose que j'ai envie de faire c'est de me planter une seringue dans le bras et planer un peu », et mon sourire s'efface alors que je la fixe avant de regarder les gens derrière qui nous regarde bizarre et qu'elle leur balance un « vous inquiétez pas, c'est pas contagieux » pour finalement lui dire toujours détendu "alors oui hein, mais non." on ne se piquera pas ce soir désolé. et voilà qu'enfin elle me donne une phrase que j'veux entendre « si je gagne, tu dors chez moi ce soir. » et mon sourire revient alors que je relève le menton "hmmm ça m'donne limite envie de faire exprès de perdre ça." carrément même j'crois que je vais faire semblant de me tordre la cheville "mais si c'est pour te voir danser, j'accepte le défi!" et on s'approche du comptoir pour que je paye quelques jetons. et voilà qu'on va vers l'une des machines à danser "sans déconner, tu en as déjà fait?" voir si j'dois vraiment y aller mollo ou pas.

dis, tu me laisserais étouffer ma peine dans tes bras ? parce que je crois que j'ai bien compris que t'es pas décidé à me laisser tranquille ou toute seule alors.. est-ce que tu resterais cette nuit ? même si tu m'entends pleurer pendant des heures ? je me demande juste comme ça. « ouais si tu veux » interprète le comme tu veux, j'en ai pas spécialement quelque chose à faire. tu savais déjà l'état dans lequel je me trouvais avant de venir me chercher, tu pouvais pas t'attendre à des miracles en me traînant dans une salle d'arcade de toute façon. je suis bipolaire, ça ne veut pas dire que je change d'humeur en un claquement de doigt et encore moins que je switche d'un sentiment à l'autre sans aucune raison particulière. mh, non, ça marche pas comme ça. « ouais, j'aurais dû m'en douter » c'est pas comme si t'allais gentiment m'accompagner chez le dealer du coin pour que je puisse prendre une odse. personne dans mon entourage ne le ferait. et tout le monde croyait dur comme fer que j'allais bien me tenir et ne plus replonger. ouais.. jusqu'à la prochaine fois. parce que quelque part, je savais que j'allais finir par replonger. c'était qu'une question de temps après tout. « ou alors, tu sais juste que tu vas perdre dans tous les cas » mh, j'suis sûrement un peu trop présomptueuse là. j'suis mauvaise perdante mais ça ne veut clairement pas dire que j'excelle dans tous les domaines. encore moins si on part du principe que je ne savais même pas dans quoi est-ce qu'il était en train de m'entraîner en fait. et je regardais les machines devant nous pas spécialement confiance une fois devant le fait accompli. « non, jamais » en toute honnêteté. j'suis jamais montée sur un truc comme ça parce que y a un truc génial qui s'appelle la boîte de nuit quand on veut danser. « mais visiblement, t'as l'air d'être un pro » aoutch, j'crois que mon égo va en prendre une tiens.