ok alors ça non. genre on me fait pas ça à moi! tu m'dis pas viens on va se regarder un film ensemble pour me sortir de nul part un "finalement j'peux pas" juste après une conversation fucking tendancieuse j'suis désolé. je lui ai demandé si je l'ai vexée et elle veut pas répondre. fin... j'sais pas, depuis que j'ai dis que j'étais son mec fictif elle s'est braqué. alors quoi? ça ne lui plait pas que j'suis juste fictif? j'comprends pas... j'aurais raté un truc? si c'est ça faut m'le dire à moi, j'suis plus très doué depuis un moment pour ces choses là. alors comme elle ne répond plus, je décide de sortir de chez moi malgré tout à l'heure dite et d'aller directement chez elle. à force on me laisse entrer en bas, à croire qu'ils y sont habitués eux aussi maintenant. et sans hésiter, j'appuie sur le bouton de l’ascenseur direction le dernier étage et sa grande suite de luxe là. et je décide de toquer façon sheldon "camila." toc toc toc "camila." toc toc toc "camila." toc toc toc. jusqu'à ce qu'elle m'ouvre oui oui.

j'avais sincèrement hésité à envoyer valser mon téléphone une nouvelle fois mais.. je venais tout juste d'en racheter un. et si le payer n'était pas le problème, c'était vachement plus chiant de devoir tout réinstaller alors à la place, je le balançais sur mon lit et.. ah non. le bâtard avait rebondi pour s'écraser au sol. quand je dis que j'avais un mauvais karma. bref, de toute façon c'était pas le souci. j'pouvais même pas dire qu'elle était le souci en vrai puisque je n'arrivais pas à cerner réellement ce que je voulais. c'était presque si je me foutais de sa tronche quand j'avais l'impression qu'il disait en vouloir plus mais j'me braquais quand il lançait que non, c'était pas du tout le cas. alors ouais, j'étais moi, j'boudais, je choisissais de ne plus répondre aux messages et j'annulais même les plans que l'on avait. puisque c'était "fictif" pas besoin de se voir pour un film, y aurait personne pour nous observer. et je finissais en pyjama, devant ma télévision, l'air maussade surtout. camila. j'me redressais perplexe, pas certaine d'avoir réellement entendu quelque chose et coupait finalement le son pour m'en assurer. ah si, j'étais pas totalement folle. sérieusement ? qu'est-ce qu'il comprenait pas dans "film annulé" ? me levant, j'allais jusqu'à la porte restant plantée devant celle-ci et.. ouais bah non, fallait croire qu'il se lassait pas de jouer infiniment la scène culte de big bang theory. et exaspérée, je finissais par ouvrir croisant par la suite mes bras sur ma poitrine. « quoi ? » j'veux pas regarder le film, on le regarde pas. ça sert à rien que tu viennes là. « c'est un film et nous on est fictif, n'en fais pas toute une histoire. » et rentre chez toi.

les filles c'est chiant, et hyper compliqué, et hyper lunatique, et hyper attachant finalement... y'a des mecs je les trouve trop con de courir après certaines meufs, à faire les canards et tout mais en même temps je les comprends. c'est tellement triste ce genre de soumission putain. ils ont où les bad boy du cinéma qu'on les meufs aux pieds là? ah bah pas dans la vrai vie ahah. non j'en suis pas à ce stade mais wala elle arrive déjà à me rendre chèvre avec ses questions, ses sous entendus qui n'en sont finalement peut-être pas et ses réactions envers moi pour une simple réponse pas assumée. ouais, parce qu'il y a de ça en fait, j'me voyais pas lui dire que bah si, ça m'fait bizarre qu'elle porte encore le nom de son ex alors qu'on est sensé jouer un couple, que j'aime bien ce rôle, que j'aime bien notre truc quoi! fin comment vous voulez que j'dise ça sans passer pour le gars qui tombe amoureux ou j'sais pas quoi? j'ai pas le langage codé féminin moi désolé. alors je vais chez elle et j'fais mon casse couilles derrière la porte ouais. et après un moment à m'acharner elle finie par ouvrir en soupirant, croisant les bras sur sa poitrine d'un sec « quoi ? » et je la regarde en fronçant les sourcils "je veux mon film." ouais moi aussi je sais être chiant quand je m'y mets. surtout quand ça parle cinéma à vrai dire... et voilà qu'elle enchaine « c'est un film et nous on est fictif, n'en fais pas toute une histoire. » et je fronce un peu plus les sourcils en m'approchant d'elle "donc c'est bien ÇA le problème." la montrant du doigt, puis moi, puis elle "c'est ce nous, ce fictif qui te fait bel et bien chier avoue." ouais j'me dérobe mais au final t'es pas mieux on dirait.

j'comprends même pas pourquoi t'as fais le trajet. c'est pas non plus comme si j'avais dis que je ne voulais plus jamais te voir ou une connerie du genre. non, j'ai juste annulé le film de ce soir ce qui en soit est dans mon droit. quand je suis de mauvaise humeur, il vaut mieux ne pas être en ma compagnie. c'est jamais beau à voir et plutôt éreintant pour la personne en face. alors ouais, j'étais gavée de te voir ici quand j'avais explicitement dit que je ne voulais pas. « bah regarde le chez toi » t'es sérieux là ? t'es pas capable de le lancer tranquillement dans ton appartement ? « il n'y a pas de problème » que je rétorque levant les yeux au ciel, les bras croisés sur la poitrine. pourquoi il y en aurait un ? c'est un truc fictif qu'on est en train de jouer. t'as bien appuyé dessus, j'appuie aussi à mon tour. alors non, y a pas de souci. tout vas bien dans le meilleur des mondes. poussant ton doigt accusateur, je secouais la tête clairement pas encline à te concéder quoi que ce soit. « j'avouerais rien du tout » qu'est-ce que tu veux me faire dire là ? non mais parce que t'y arriveras pas. hors de question que tu gagnes à l'usure. t'as été clair, fin de l'histoire. on va pas débattre cent ans sur ça. on passe du bon temps ensemble, c'est sympa mais ça reste fictif. faut juste pas qu'on s'éloigne de ça. « on ira manger un truc dans la semaine si tu veux mais pas besoin de faire semblant entre quatre murs » voilà voilà. et en vrai, ça me fait mal de dire ça.

elle est... pas comme d'habitude très clairement. elle est froide, mauvaise et... ouais j'aime pas du tout sa façon d'me parler là en fait « bah regarde le chez toi », je hausse les sourcils d'un "sérieusement..?" elle est vraiment entrain de m'envoyer balader là en direct live? donc ouais, elle dit qu'il n'y a pas de problème par sms et là j'me fais envoyer chier comme un malpropre. elle se fou de moi. et le pire c'est qu'elle le redit « il n'y a pas de problème » et je fronce les sourcils perplexe "bah si là avec ton comportement il y en a clairement un." ouais tu vois pas comment tu me parle là en fait ou justement tu le fais délibérément. elle est complètement fermé, elle lève les yeux au ciel, soupire, a les bras croisés... ça n'a rien de normal en fait. alors ouais, je mets cash le doigt sur le soucis car elle me parle mal depuis que j'ai sorti le mot fictif et là encore elle aime pas l'entendre puisqu'elle me vire mon doigt en secouant la tête « j'avouerais rien du tout » et je hausse les sourcils d'une grimace. putain cami'! merde quoi! et voilà qu'elle me balance « on ira manger un truc dans la semaine si tu veux mais pas besoin de faire semblant entre quatre murs » et je reste un instant sans bouger ni rien dire à la regarder l'air plus peiné qu'autre chose avant d'me lécher la lèvre inférieur en hochant brièvement la tête d'un petit "ok j'ai compris..." reculant d'un pas, puis de deux avant d'faire demi tour pour commencer à marcher avant de ralentir et de m'arrêter d'un "tu sais, quand je parlais de fictif... je parlais seulement de notre couple, vis à vis de ton mariage. pas de "nous", notre lien, tout ça. ça c'est pas fictif à mes yeux... m'enfin bref, bonne nuit quand même." d'un geste de la main l'air de dire laisse tomber, j'appuie sur le bouton de l'ascenseur avant de mettre mon nez sur mon téléphone pour chercher quoi faire de ma soirée car non j'compte pas rentrer.

t'sais, je crois que je t'aime bien. pour la paix que t'arrives à m'apporter quand t'es là. pour m'empêcher de faire des conneries. pour te montrer juste affectueux quand j'en ai besoin et surtout pour réussir à me faire rire. tout le temps. et j'suis terrifiée parce que si je t'aime bien, ça veut dire que je te laisse entrer dans ma vie, que je m'ouvre à toi. c'est pas ce que j'ai envie de faire. et tu sais que je veux pas. que j'veux plus jamais faire confiance à quiconque parce que je veux plus revivre ce que je traverse là. mais t'es là, tu viens jusqu'à ma porte même quand j't'envoie péter et.. ça me saoule. ça me gonfle d'être en conflit avec moi même. et ça me peine d'autant plus de voir que je te fais mal. j'le fais même pas exprès, j'pars pas dans l'optique de briser tout le monde autour de moi et pourtant je le fais. « j'suis condamnée à détruire tout ce que je touche » que je soufflais. les autres, moi même. j'crois qu'au final, c'est moi la personne la plus nocive sur cette planète. réellement. « j'ai envoyé les papiers du divorce.. » juste après t'avoir parlé. j'ai juste signé et envoyé. j'ai abandonné tu vois. « t'as plus besoin de faire semblant » t'as pas besoin de jouer un couple si t'en as pas envie. j'crois que ça l'atteint même pas de toute façon. qu'il s'en fiche juste alors tout mon truc, c'était de la merde en boîte dont il se foutait totalement.

j'ai envie de lutter honnêtement... mais si elle veut vraiment pas de ma présence, j'me vois pas lui imposer. là elle est pas en larmes, elle a pas mal à cause de son ex, elle veut juste... pas que je sois là en fait. alors je n'insiste pas, même si ça me blesse j'vais pas le nier. c'était une bonne claque qu'elle m'a mise et je me dis que peut-être ça passera, que demain ça ira mieux, que là elle est juste de mauvais poil. je l'espère en tout cas... mais je prends le risque de corriger ce que j'ai pu dire par sms qu'elle aurait mal interprétée, car ce truc qu'on a entre nous... c'est pas fictif pour moi. et alors que je m'éloigne dans le couloir, je l'entends dire tout bas « j'suis condamnée à détruire tout ce que je touche », et j'me fige à l'écouter, regardant devant moi en serrant les dents avant de légèrement secouer la tête d'un "non c'est faux... c'est les choix que tu fais, à toi de faire les bons camila." que j'dis alors que l'ascenseur ouvre ses portes. et d'un coup elle dit « j'ai envoyé les papiers du divorce.. » et je relève un peu la tête pour me tourner légèrement et la regarder au dessus de mon épaule « t'as plus besoin de faire semblant », un regard vers l'ascenseur qui m'attends et je n'hésite pas plus pour rebrousser chemin et revenir vers elle d'un pas calme mais décidé "et si... j'ai pas envie d'arrêter de faire semblant?" ouais pourquoi pas? j'veux dire que c'était pas juste à cause de ce mariage si? fin en vrai j'ai pas de réelle excuse pour dire ça j'avoue "fin j'te l'ai dis... si j'suis ici c'est que... c'est pas juste fictif." je t'aime bien camila, que tu le crois ou non.

j'crois que y a trop de chose que je ne comprends pas. et je suis en train de me noyer toute seule dans cette vengeance que j'arrive même pas à mener. j'ai envie de le détruire et à côté de ça, j'y arrive pas. peut être parce que ce n'est pas moi. peut être parce que je ne suis pas cette garce impitoyable, je sais pas. et puis ça veut dire quoi faire les bons choix ? parce que peu importe la route que j'emprunte, c'est toujours la mauvaise. il y a toujours quelque chose qui ne va pas, quelque chose qui fait tout merder. alors ou j'suis incapable de faire le bon choix ou le sort à juste décidé que le bonheur c'était pas un palier que j'avais le droit d'atteindre. dans tous les cas, ça résulte toujours sur un gros foutoir, peu importe ce que je fais. et j'sais pas pourquoi mais mes mots, ils te font revenir en arrière. comme si j'avais dis le truc qui allait t'empêcher de partir. est-ce ce que j'ai essayé de te retenir ? malgré moi, je crois que oui. « qu'est-ce que tu ne veux pas arrêter elijah ? qu'on se voit ou d'être avec moi ? » parce que c'est deux choses différentes. c'est deux choses qui ne sont pas du tout sur le même terrain. et j'arrive plus à saisir ce qui est fictif et ce qui ne l'est pas. je crois qu'au fond, c'est tes mots qui me perdent un peu. notre relation est réelle, notre couple est fictif. puis finalement, tu veux pas arrêter de faire semblant parce que ce n'est pas juste du fictif. je t'avoue que je sais plus trop où est-ce qu'on est.

c'est peut-être un peu con à dire mais... ouais, je crois que je m'attache à elle d'une certaine façon. passer tout ce temps avec elle déjà, mais aussi notre faux couple qui joue pas mal j'dois l'avouer que j'crois me perdre un peu dans le rôle. faut dire qu'être si proche d'elle alors que je l'apprécie de base hein, ça aide j'suis désolé. on a un très bon feeling, clairement y'a un truc. puis elle est loin d'être moche et pour l'avoir gouté sous la douche, "au lit" j'ai rien à y redire non plus hein. non en fait j'vois pas de raison d'pas m'en rapprocher en fait. ah si, peut-être son ex, ce mariage mais il n'est plus apparemment donc voilà. ah et peut-être le fait qu'elle soit enceinte aussi... j'veux dire, j'sais être grand frère, mais papa? oula attendez j'arrive même pas à m'imaginer le truc en fait, surtout qu'il est pas de moi ce bébé donc on va se calmer tout de suite dans les délires! fin ça n'empêche pas que je l'aime bien ouais c'vrai... putain. alors j'suis sensé faire quoi moi? je pense qu'elle m'apprécie aussi mais bon, ce couple c'est pour se venger et ça faut pas que je l'oublie... le truc moi c'est que j'commence à tout mélanger et c'est ce qui me déroute autant. et là? elle me pose LA question, genre une bombe « qu'est-ce que tu ne veux pas arrêter elijah ? qu'on se voit ou d'être avec moi ? » et moi je bug. je la fixe, clignant des yeux la bouche entre ouverte, détournant les yeux d'un "euh..." incapable de répondre sur le coup. j'dois avoir l'air putain de con là, la honte. je finis par me mordre la lèvre inférieur d'un "hm, les deux j'dirais. fin qu'on se voit c'est sûr et certain. après d'être avec toi, j'sais pas ça dépend de toi aussi." de ce dont tu as besoin tout ça. ouais ok j'ai pas envie de passer pour un ouf ou j'sais pas... à quoi bon m'accrocher à une fausse relation en fait? c'est débile... j'me mords un peu plus la lèvre pour rectifier "fin ce que j'veux dire c'est que ok j'vais pas le nier, notre petit jeu je l'aime bien voilà c'est dit." soufflant comme soulagé d'avoir enfin lâché le morceau. maintenant j'suis prêt à partir en courant.

et j'crois qu'en réalité, j'aurais même pas dû te poser la question. parce que ça allait juste foutre un peu plus le bordel dans ma tête -j'osais pas spécialement imaginer la tienne- et je me demandais si finalement, c'était une bonne idée tout ça. la proposition que j'avais pu te faire, avoir passé autant de temps ensemble en aussi peu de temps, être restés tactile même à l'abri des regards à échanger parfois des baisers où autre comme si on le faisait juste par envie. j'crois qu'on s'est nous même emmêlés les pinceaux dans cette histoire et.. ouais, c'est chaud. pour mon bien, je devrais te laisser partir. pour ton bien aussi tu me diras. j'suis sûrement trop amochée pour donner quoi que ce soit à quelqu'un et tu mérites pas spécialement d'être entraîné dans ça. alors pourquoi j'reste là ? à te retenir quand tu pars ? à te demander ton avis avant de faire une action ? j'sais pas, c'est juste.. c'est juste comme ça. et j'ai les mains qui deviennent moites en attendant ta réponse, j'te jure que c'est l'angoisse. j'ose même plus te regarder et j'l'entend que je viens aussi de te poser une colle. tu peux faire comme si j'avais rien dit tu sais ? complètement ignorer ma question et me parler des bien faits du lait de soja. j'sais pas, n'importe quoi. mais non, c'est finalement une réponse qui tombe et je relève les yeux vers toi, interdite. « sauf qu'à partir du moment qu'on sait qu'il n'y a plus besoin de jouer et qu'on continue, on rend le truc.. réel ? » ce serait plus un faux couple mais un couple. et j'étais ok pour rester dans le faux parce que c'était ma manière à moi de me dire que je ne devais rien à personne et que j'avais pas l'obligation de m'investir dans quoi que ce soit. là ? ce serait tout l'inverse. j'te devrais des comptes, te voir souvent, me soucier de ce que tu penses et.. ouais ok, je le fais déjà. « j'veux dire.. si tu m'embrassais là maintenant ce serait.. sérieux. pas une façon d'appuyer notre rôle ou d'entretenir les apparences. » et du coup, ça deviendrait dangereux parce que ça confirmerait qu'on se porte assez d'intérêt pour en avoir envie et.. wow, c'est flou.