On arrivait sur la fin du Spring Break. Et contrairement à mon arrivée à l’hôtel, j’avais maintenant hâte de rentrer de ce lieu paradisiaque. Je ne pouvais pas dire, j’avais grandement profité. Mais avec mes amis, et non avec Brent comme je l’aurais tant souhaité. Toujours aucune explication, et plus j’attendais, plus j’avais cette boule au ventre de me dire que ça semblait de plus en plus compliqué de lui faire comprendre le pourquoi. Mais en même temps, j’avais non plus cette sensation qu’il cherchait à sauver notre histoire. Au contraire, on ne se voyait quasi plus, il y avait même des nuits où il n’avait pas dormi à la chambre. Où était-il, mais surtout avec qui ? Il était assez populaire, mais je craignais surtout qu’il n’ait passé du temps avec son ex.
C’était l’esprit embrouillé et seule que je partais sur l’expédition de l’ïle aux Cochons. Je ne pouvais pas rater ça. La chose qui ne changeait pas, c’était mon envie de découverte et d’apprentissage, une dunster quoi. Je ne savais pas trop ce que ça mangeait un cochon, alors j’avais demandé à la réception du pain sec pour l’occasion. Arrivée sur cette plage, j’étais émerveillé par ces grosses bêtes mais adorables dans un habitat qui ne lui était pas forcément dédier. Habituée aux touristes très certainement, il s’approchait de tous les gens présents, et je tentais à ces animaux les morceaux de pain. J’oubliais tout pendant un instant, heureuse de ce moment présent, les yeux brillants, la main tendue vers les animaux de la plage.

Le mot cochon. Ce n'est pas du tout pour moi. Mais alors pas du tout. Mais hier soir. Harper. Elle m'avait fait un caprice. Voir les cochons. Sauf que le souvenir de cette soirée. Il n'y en avait plus. Bien sur que j'aurais du l'enregistrer. Bien sur. Mais c'était trop tard. J'en soupire. Je la regarde. Je réfléchis. Je soupire. Franchement. C'est la pire des choses ici. J'aurais du dire non. Pourquoi tu m'as parlé d'animaux marins sérieusement ? Je regarde les cochons face à moi. Ils sont dans l'eau. Ils jouent. J'observe. Je soupire. Je prends sur moi. Je vais être dégouter. Je pince mes lèvres. J'ai mes mains dans les poches. Je suis calme. J'aurais mieux fait de te dire non. Je me répète. C'est vrai. C'est totalement vrai. Je me suis fait embarqué. Tout ça pour rien. Tout ça pour le plaisir de ce faire mettre de la boue sur nous. Je supporte pas d'être sale comme ça. Mais j'ai prévu la tenue. Heureusement.

@Harper Eleanor F. Kennedy (c'est le dernier promis.)

« Attends, moi ? Moi Harper Eleanor Grace Jacqueline Kennedy, aurait voulu aller dans un endroit où l’on trouve de la boue ?!?!?!? » M’exclamais-je horrifiée qu’il aie pu croire que cette destination aie pu venir de mon cerveau d’aristocrate. « Non mais où a-t-on vu ça, Zeph … » Non, clairement me retrouver ici n’était pas ma décision, il avait certainement du faire erreur sur la personne, et je voulais déjà partir. Je vois bien qu’il soupire, mais que croit-il ? Tout cela devait forcément être un quiproquo, un malentendu … une mascarade ! Je regardais mon meilleur ami ébahie, rigolant nerveusement. « Tu aurais mieux fait de nous attacher à une chaise, oui ? J’étais saoule quand je t’ai dit ça, rassure-moi. » riais-je avant de me rapprocher de lui pour lui faire un câlin. « Au moins nous sommes ensemble, c’est le principal ! En revanche, tu me portes durant toute l’expédition, il est hors de question que je salisse mes nouvelles Manolo ! »

Je la regarde. Je soupire. Oui. Elle. Elle a voulu venir ici. Idée de merde. Pour être honnête. Et vulgaire. Je soupire. Et moi ? Attends moi ? Franklin Zéphyr Lauris De Spoelberch aurait voulu aller dans un endroit où l’on trouve de la boue ? Je me moque d’elle. Mais je souris un peu plus. J’en sais rien. Tu as acheté les places, hyper heureuse hier. J’hausse les épaules. Je ne sais pas quoi dire en fait. Je ne sais même pas pourquoi elle  a fait ça à vrai dire. Mais c’est trop tard. C’est même trop tôt pour le dire. Je lui fais une petite tape sur l’épaule. Ca arrive même au meilleur. Enfin sauf à moi. Et Zeus d’ailleurs. Et oui. Je suis méchant. Mais je souris. Je m’amuse bien avec elle. Je prends sur moi quand même. J’en profite pour soupirer. L’île au cochon. Un lieu si parfait et magnifique. Je passe ma main dans mes cheveux. Je suis si gêné. Et elle en rajoute une couche. Je ne peux m’empêcher de rire. Harper. Ne te cherche pas d’excuse. Tu as décidé de le faire. C’est comme ça. Pourquoi ? Je sais pas. Mais je suis triste de voir que tu aimes la boue. Petit sourire taquin. Et voilà qu’elle me propose la chose. Je soupire. Je me recule d’elle. Non non. Même pas en rêve. Sinon tu me portes aussi. Et je suis plus lourd que toi. Tu vas avoir du mal à le faire. Petit sourire en coin , ce ne sont que des gentilles menaces. Je passe ma main dans mes cheveux avant de baisser les yeux. Et bien, tes chaussures, tu les prends en main. Plus facile. Moins de problemes.

@Harper Eleanor F. Kennedy

Une île aux cochons. C'était sérieux. Et assez incroyable à voir, aussi. Si de base Jules avait trouvé l'idée de cette excursion assez stupide, il avait vite changé d'avis en y mettant les pieds. Parce que non seulement il y avait bel et bien des cochons sur cette plage, mais en plus certains d'entre eux nageaient. Genre, pour de vrai. Le mather était assez surpris par ce spectacle qui s'offrait à lui. Un sourire amusé au coin des lèvres, il décida finalement de s'approcher pour voir de plus près et puis... surtout se marrer.

L'île aux cochons. J'étais hésitante avant de me lancer dans cette excursion, mais finalement je me suis dit que ça pouvait être drôle d'y aller. C'est presque la fin du séjour et il faut profiter au maximum. Je ne pense pas revenir aux Bahamas avant un long moment. Les cochons, on n'en voit pas souvent - à part dans nos assiettes mais c'est un autre débat - alors forcément je me suis dit que c'était l'occasion de voir quelque chose de plutôt insolite. Dans le groupe, à première vue, je ne reconnaissais pas grand monde, jusqu'à ce que je croise un regard qui m'était plutôt familier. Ces yeux bleus, comment les louper ? C'était bien entendu Teddy. Alors comme ça, lui aussi avait succombé au charme de ces petites bêtes roses ?

« Hey Ted ! Je ne pensais pas te voir ici, toi aussi tu as un petit faible pour les cochons ? »

Il faut le faire. C'est une activité que tu es obligée de faire quand tu te trouves aux Bahamas. Si j'ai réussi alors, y a pas de raison que tu ne le fasses pas ! C'est ce que son amie lui a dit au téléphone toute à l'heure. Colombe, elle a levé les yeux au ciel d'un air blasé. Elle ne veut pas que sa pote raconte à tout le monde qu'elle a eu la trouille de se rendre sur cette île. Alors, elle prend son courage à deux mains et elle y va. Elle y va mais elle reste quand même en retrait. Ses yeux s'écarquillent dans elle voit un cochon arrivait vers elle. Il est vraiment énorme. Instinctivement, elle détourne le regard et croise les doigts aussi fort qu'elle peut pour qu'il change de direction et la laisse tranquille. Non, non, non ! Je peux vraiment pas ! Qu'elle marmonne pour elle-même avec l'envie de faire demi-tour et de rentrer à l'hôtel. Evidemment, le bateau ne repart pas maintenant et la demoiselle se retrouve coincée au milieu de toutes ces bêtes.

Je ne devrais pas être étonnée de le croiser ici, après tout si j’ai décidé de faire cette sortie, pourquoi pas lui ? Ce n’était malgré tout pas la visite qui avait le plus de succès à en juger le nombre de participants. Les gens n’apprécient les cochons que dans leur assiette et ne voient pas leur côté adorable et amusant. Je tentai d’aborder Ted avec humour. Il me demanda alors s’il pouvait me prendre en photo afin de garder un souvenir. Ce me rappelait la Comic Con mais avec les rôles inversés.

« Euh, oui si tu veux, mais je ne suis pas très photogénique par contre… »

Je n’ai jamais été très à l’aise avec les photos. Pour un selfie par exemple, il en faudra au moins une quarantaine avant que je n’en trouve une acceptable. Je ne comprends pas celle qui en poste quotidiennement, je ne sais pas comment elles font. Je tente alors d’adopter une pose adaptée à la situation et surtout j’affiche un sourire timide.

« C’est bon comme ça ? »